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Jours tranquilles à Paris

16 mars 2020

Milo Moiré saphique - photos : Peter Palm

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16 mars 2020

Élections municipales: un premier tour de farce

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Par Laure Equy — LIBERATION

En pleine crise sanitaire, les scrutins municipaux ont été marqués dimanche par une abstention record, une poussée écolo et une prime aux sortants. Le Premier ministre n’écarte pas la possibilité d’un report du second tour.

  Élections municipales: un premier tour de farce

Sortir voter ou rester confiné ? Le dilemme a saisi 47,7 millions d’électeurs tiraillés entre deux devoirs civiques, en ce dimanche de premier tour des municipales et à l’heure d’une épidémie de coronavirus passée au stade 3 la veille du scrutin. Résultat sans surprise : une défection jamais vue pour des municipales. Moins d’un électeur sur deux s’est déplacé quand, en temps «normal», plus de 60 % des inscrits vont désigner leur maire. Selon les estimations, la participation plafonnait entre 44 % et 46,5 %, soit 18 à 19 points de moins qu’en 2014. Et le niveau des régionales de 2010 (46,3 %), européennes de 2009 (40,6 %) - ou des législatives de 2017 (48,7 %).

Gel hydroalcoolique

«Le taux d’abstention élevé témoigne […] de l’inquiétude grandissante de nos concitoyens face à l’épidémie qui nous frappe», a déclaré Edouard Philippe dimanche soir depuis Le Havre, tout en estimant que «le scrutin s’est parfaitement déroulé» grâce à la mobilisation des responsables de bureaux de vote et au respect des règles sanitaires. Un vade-mecum strict avait été donné : nettoyage des lieux et du matériel, marquage au sol pour tenir les électeurs à bonne distance, point d’eau ou gel hydroalcoolique à disposition, etc. Le Premier ministre a toutefois laissé ouverte la possibilité d’annuler ou de reporter le second tour prévu dimanche prochain. «C’est en prenant en compte l’avis des autorités sanitaires que nous nous organiserons», a-t-il affirmé, promettant la «transparence totale» et la consultation des partis politiques. Avant lui, son ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé que le «conseil scientifique» qui entoure l’exécutif serait très vite entendu et qu’une décision serait prise «sans doute mardi ou mercredi».

L’exécutif veut ainsi répondre aux oppositions qui ont mis la pression dès dimanche soir pour reporter ou annuler le second tour. Samedi, après l’annonce par Edouard Philippe d’une série de mesures visant à renforcer la «distanciation sociale» et à freiner la propagation du virus, elles avaient réclamé un report du scrutin. Ils sont nombreux, de la présidente du RN, Marine Le Pen, à l’eurodéputé EE-LV Yannick Jadot, à avoir réitéré leur appel.

Hasardeux, dans un tel contexte, de tirer des conclusions de ce scrutin qui déjà ne s’annonçait guère lisible. Entre une fin de campagne que l’accélération de la crise sanitaire a éclipsée et la forte abstention, les résultats pourraient se montrer peu significatifs. Un enseignement frappant toutefois : l’habituelle prime aux maires sortants a joué à plein. Ainsi de Jean-François Copé, réélu haut la main à Meaux, d’Arnaud Robinet à Reims ou de François Baroin à Troyes. Christian Estrosi loupe le coche d’un cheveu à Nice.

Alliances alambiquées

Autre leçon : les écologistes confirment dans les urnes la percée attendue dans plusieurs grandes villes depuis les européennes l’an dernier et la prise de conscience citoyenne sur le changement climatique. Les listes d’EE-LV virent en tête à Grenoble (44 % pour le maire sortant Eric Piolle), à Lyon (29 %), Strasbourg (26,7 %) et Besançon. Ils sont aussi très hauts à Bordeaux (34 %) et Toulouse. En revanche, pari perdu à Rouen. Après trois ans de calvaire, le PS conforte ses positions, s’offrant une belle vitrine de grandes villes : Lille, Nantes, Rennes, Le Mans, Clermont-Ferrand, Brest et, surtout, Paris. Dans la capitale, la maire sortante, Anne Hidalgo, arrive largement en tête avec 30 à 31 % des voix selon les estimations.

Oublié sa bérézina aux européennes, le parti Les Républicains reprend des couleurs, lui qui avait ravi de nombreuses villes à la gauche en 2014. Le patron du parti, Christian Jacob, n’a pas pris la parole. Et pour cause : il était chez lui, testé positif au Covid-19… Comme prévu, La République en marche ne perce pas. L’absence d’ancrage local était son handicap. Des choix d’investitures et d’alliances alambiquées et la mobilisation sociale contre la réforme des retraites n’ont rien arrangé. A Paris, Agnès Buzyn, avec 17 % selon les estimations, est nettement distancée. Seuls des sortants réétiquetés LREM (comme Christophe Béchu à Angers) et les ministres (ex-LR) Gérald Darmanin à Tourcoing, et Franck Riester à Coulommiers, largement réélus au premier tour, sauvent la mise pour la majorité. Pas Edouard Philippe : au Havre, le Premier ministre est en tête avec, selon les estimations, 43,6 %, mais le duel avec le communiste Jean-Paul Lecoq (35,9 %) s’annonce serré.

Sans casser la baraque, le RN confirme son implantation dans les mairies acquises en 2014 : les villes de Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Beaucaire, Fréjus ou Hayange sont conservées au premier tour. Avec 33 à 36 % selon les estimations, Louis Aliot est bien parti, à Perpignan, pour amener dans l’escarcelle de l’extrême droite la plus grande ville depuis Toulon en 1995.

16 mars 2020

Elections Municipales 2020

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15 mars 2020

Municipales 2020 à Erdeven : pas de second tour dimanche prochain !

La liste AGIR ENSEMBLE POUR ERDEVEN (DVD) a atteint la majorité absolue en obtenant 57,24 % des suffrages à Erdeven. Il n'y aura donc pas de second tour.

La liste en tête obtient la moitié des sièges à pourvoir au conseil municipal, soit 14. L’autre moitié des sièges à pourvoir sera répartie en fonction des scores des autres listes ayant rassemblé plus de 5% des suffrages.

Voici les scores des listes qui obtiendront des sièges :

AGIR ENSEMBLE POUR ERDEVEN (DVD)     57,24%

ERDEVEN EN TRANSITION (ECO)        42,76%

1542 électeurs sont allés voter pour ce premier tour des élections municipales, ce qui représente une participation de 46.04 % des inscrits.

riguidel erdeven

Pourquoi voter Dominique Riguidel ?

La meilleure raison de glisser le bulletin de la liste « Agir ensemble pour Erdeven », selon Dominique Riguidel :

« Notre programme se réalisera dans la transparence avec le même dynamisme que lors du mandat précédent, la même logique, la même rigueur en valorisant la disponibilité, l’authenticité, le sérieux, pour l’intérêt de tous les concitoyens »

15 mars 2020

Portrait - Betty Catroux, muse éternelle d’Yves Saint Laurent

m le monde

Par Pascale Nivelle

Entre Betty Catroux et Yves Saint Laurent, l’amitié aura duré quarante ans, jusqu’à la mort du couturier, en 2008. Quatre décennies de fêtes, de voyages, de drogues et, surtout, de mode. Au Musée YSL, à Paris, une exposition célèbre cette amitié et la garde-robe de celle qui aura été l’égérie d’un génie.

Le problème des muses, ou des égéries, c’est qu’elles disparaissent souvent avec leur grand homme. Et, d’un coup, passent du piédestal aux oubliettes.

Betty Catroux, quarante ans comme muse, fait exception. Depuis la disparition de son ami Yves Saint Laurent, en 2008, sa cote ne cesse de grimper. En témoigne l’exposition qui lui est consacrée au Musée Yves Saint Laurent, avec pour commissaire Anthony Vaccarello, 37 ans, actuel directeur artistique de la maison, dans les anciens ateliers du couturier, « Betty Catroux, Yves Saint Laurent, féminin singulier » (jusqu’au 11 octobre).

Encore plus singulier dans une carrière de muse, ce grand saut dans la célébrité, qui la met à l’honneur jusque sur des affiches dans le métro (qu’elle ne prend jamais), a lieu sans qu’elle ait « levé le petit doigt ». Bien que ce soit une suite logique de son existence, « une vie incroyable, basée sur rien, aucun talent, aucun travail », Betty Catroux n’en revient pas de sa « chance inouïe ». Tous les samedis, à la messe, elle remercie son dieu d’exaucer son vœu d’enfance : « Ne jamais travailler et ne pas avoir une vie normale. »

Raccord avec l’époque

Il y a eu le hasard, sûrement, et peut-être ce dieu auquel elle croit. Mais surtout son physique unique. Ce mètre quatre-vingt-trois, ces cheveux platine, ces lunettes noires… Betty Catroux est dessinable d’un coup de crayon, Saint Laurent l’avait bien remarqué dans les années 1960. Le temps passant, n’ayant pas changé depuis, elle est devenue un concept, comme Andy Warhol et sa perruque blanche ou Karl Lagerfeld, qui avait fait de son catogan un outil de marketing efficace.

Chaque jour, « comme un curé qui enfile sa soutane », elle lisse son carré blond, chausse ses lunettes fumées et passe sa panoplie noire, jeans slim, pull à col roulé et bottillons de combat. « Ni vraiment garçon ni tout à fait fille », entre deux.

En 2012, elle avait flashé sur la collection homme d’Hedi Slimane pour Saint Laurent. « Quand j’ai vu défiler ces mâles blancs verdâtres, tout maigres et désespérés, je me suis dit que c’était moi ! » Aujourd’hui, elle croise ses clones dans la rue. Exceptionnelle et fantasque il y a cinquante ans, Betty Catroux est devenue raccord avec l’époque.

Dans les années 1970, quand Saint Laurent la suppliait d’enfiler une robe en soie ou une djellaba chamarrée, juste le temps d’une photo, elle protestait. « Je déteste les froufrous. » Elle fondait sur les vestes de costume et les combinaisons de pompiste qui tombaient parfaitement sur son torse de garçon. « Loulou de la Falaise m’inspirait de la fantaisie et Betty la rigueur du corps, disait le couturier, elle a inventé la modernité et démodé toutes les femmes. » Des deux femmes qui ont compté pour lui, l’aristocrate britannique piquante, précurseuse du hippie chic, et l’androgyne déprimée en bure noire, c’est la seconde que notre époque aime le plus.

Peroxydée et inoxydable

Depuis quelques années, le style Saint Laurent, ce répertoire infini et génial dans lequel les directeurs artistiques continuent de puiser leurs idées, est moins baroque, moins ethnique qu’il ne le fut. Aujourd’hui sous la direction d’Anthony Vaccarello, les défilés Saint Laurent sont sombres, louches, vénéneux, androgynes. De plus en plus Betty et de moins en moins Loulou. Et ça marche : la marque, entité du groupe Kering, vient d’annoncer un chiffre d’affaires record de 2 milliards d’euros pour l’année 2019. Chiffre qui passe loin au-dessus de la frange blonde de Betty Catroux. Tout ce qui importe pour elle, c’est que sa vie continue d’être hors norme. Elle énumère tout ce qu’elle déteste dans la vie des femmes lambda : « Les intérieurs, les boutiques, la popote, les maisons, les bijoux, les jardins, les vêtements… »

En 2018, Anthony Vaccarello l’a appelée pour une séance photo avec David Sims, pour sa campagne de publicité automne-hiver. Le photographe britannique, l’un des faiseurs d’images les plus courus du milieu, l’a photographiée en noir et blanc. Il n’a rien retouché. A 73 ans, Betty Catroux est réapparue telle qu’à 30, peroxydée et inoxydable, nue sous le smoking Saint Laurent de l’année. Se voir en produit d’appel, répété comme une boîte de Campbell’s Soup au dos des kiosques, des Abribus, des magazines lui a fait un choc, « C’était grisant, mais extrêmement bizarre ». Elle, qui n’aime que la nuit et les chats birmans, a eu « l’impression d’être devenue une pièce de musée ».

« ELLE EST SAINT LAURENT COMME ELLE RESPIRE. SON ALLURE, SON MYSTÈRE, SON CÔTÉ SULFUREUX… » ANTHONY VACCARELLO, DIRECTEUR ARTISTIQUE DE SAINT LAURENT

Ce printemps, c’est plus qu’une impression. Le Musée Yves Saint Laurent l’a non seulement déifiée mais naturalisée, avenue Marceau. Dans une ambiance seventies, genre lumière noire et revue du Crazy Horse habillée, il y a des Betty partout, quarante-cinq mannequins en perruque platine et lunettes de soleil, vêtus des smokings, tailleurs-pantalons et jumpsuits dessinés pour elle. Sur les murs, en vitrine, il n’y en a que pour elle. Pierre Bergé (actionnaire du groupe Le Monde de 2010 à sa disparition, en 2017), qu’elle a accompagné jusqu’au dernier jour, son mari adoré, le décorateur François Catroux, et même Yves Saint Laurent, vrai saint en ce lieu, font de la figuration.

Sur une photo de 1969, le couturier est en retrait, faire-valoir de la grande blonde en cuissardes noires. Encore plus étrange, il lui ressemble : même saharienne, mêmes mèches blondes. Dans le livre édité pour l’occasion par Gallimard, Anthony Vaccarello, également commissaire de l’exposition, pousse le bouchon de champagne loin dans l’identification : « Elle est Saint Laurent comme elle respire. Son allure, son mystère, son côté sulfureux… tout ce qui fait l’aura de cette maison, on en comprend l’ampleur quand on rencontre Betty. »

Pour Olivier Gabet, directeur du Musée des arts décoratifs de Paris, Yves Saint Laurent et Betty Catroux formaient un tout, à eux deux. « Elle était son double féminin, son fantasme de l’éternelle adolescence et de la féminité androgyne absolue. » Photos et lettres racontent leur romance, avenue Marceau. Tels ces mots doux envoyés du Jardin Majorelle, à Marrakech : « Tu représentes pour moi non seulement l’amour, mais l’élégance infinie. Belle comme le croissant de l’islam. » Yves Saint Laurent prenait le kitsch au sérieux, sa muse délurée devait s’amuser en recevant ses cartes constellées d’étoiles.

« JE N’AI QUE PEU DE SOUVENIRS, JE N’AIME PAS LA NOURRITURE ET JE ME FICHE DE VIEILLIR. ETRE UN PEU DÉFRAÎCHIE, CE N’EST PAS TRÈS GRAVE. » BETTY CATROUX

Le 28 février, au vernissage de l’exposition, elle a revu l’ancien monde Saint Laurent, les proches, comme le décorateur Jacques Grange, adouber le nouveau monde, l’actrice Charlotte Gainsbourg, le mannequin Paul Hameline, les tops Anja Rubik et Amber Valletta, tous ces gens qui ne s’habillent qu’en noir, qui ont le goût de l’underground des années 1970, venus saluer la rebelle originelle, la survivante du cercle intime de l’avenue Marceau.

Saint Laurent est mort, Loulou de la Falaise et Pierre Bergé aussi, elle leur aura été fidèle jusqu’au bout, et maintenant, c’est elle, papillon fatigué plus que reine des abeilles, qui attire la lumière. Avec, au fond du cœur, un sentiment d’imposture : « Je n’ai rien fait de ma vie, c’est injuste ! » Betty Catroux dit avoir travaillé trois fois dans sa vie, entre 16 ans, et 16 ans et demi. Sa mère, au carnet d’adresses en or massif, l’avait poussée chez Chanel. « Elle m’a fait défiler dans son studio avec un numéro à la main, comme une vache au Salon de l’agriculture. J’ai détesté. »

L’idée de l’exposition est venue lors d’un dîner avec Madison Cox (actionnaire du groupe Le Monde), dernier compagnon de Pierre Bergé et double président de la Fondation Yves Saint Laurent et de la Fondation Majorelle. Tout à sa peur de devenir « pièce de musée » après la campagne de pub, Betty Catroux lui a confié vouloir léguer sa garde-robe à la maison. « Pierre Bergé et Saint Laurent m’ont tout donné, je n’ai même pas tout porté. Faites-en ce que vous voulez. »

Au sous-sol de l’appartement des Catroux, Madison Cox a découvert un trésor, trois cent trente pièces dans un état irréprochable, toutes noires, masculines et dans toutes les matières : cuir, soie, crêpe, mousseline. « Elle avait tout gardé depuis le premier jour dans de parfaites conditions. » Surprenant, Betty pouvait encore porter les pantalons sur mesure d’il y a cinquante ans. « Elle n’a jamais changé de taille ni de proportions », poursuit Madison Cox, stupéfait de la voir traverser le temps et les modes. « Je suis une anomalie venue d’ailleurs, explique Betty Catroux sérieusement, je n’ai que peu de souvenirs, je n’aime pas la nourriture et je me fiche de vieillir. Etre un peu défraîchie, ce n’est pas très grave. »

« ELLE M’A FAIT L’EFFET D’UN ÊTRE VENU D’UNE AUTRE PLANÈTE, AVEC CE CORPS TELLEMENT LONG, TELLEMENT FIN. » ANNE FONTAINE, RÉALISATRICE

Avec ses visiteurs, elle ne s’embarrasse pas de faux-semblants. « Le livre qui m’a marquée ? Ça ne me vient pas… Ce serait facile de citer un livre, comme tout le monde. Mais je ne vais pas le faire. » Pareil pour les films, le théâtre, la musique, les créateurs de mode : « Ma pauvre, si vous saviez ce que je suis ignorante. » La politique, quand elle part en toupie, peut l’amuser, « Griveaux, c’est extraordinaire, non ? Et pourtant, vous me mettriez avec lui dans un dîner, je m’ennuierais à mourir. J’aime le spectacle, quand les gens sortent de la norme. Ils me font rire. »

Sa seule passion est la danse. William Forsythe, qu’elle suit depuis trente ans, est son héros, et elle pratique le modern jazz deux heures par jour dans un studio secret. « Si j’avais eu du talent, glisse-t-elle avec un regret sincère, j’aurais tout donné pour la danse. » C’est là qu’elle a rencontré la réalisatrice Anne Fontaine. « Elle m’a fait l’effet d’un être venu d’une autre planète, avec ce corps tellement long, tellement fin, raconte celle-ci, Je ne me suis pas demandé si elle était belle, elle dégageait une intense liberté. »

Betty était farouche, la cinéaste l’a approchée avec des ruses de Sioux, finissant par l’apprivoiser. « Elle est ma seule amie aujourd’hui et c’est pour la vie, confie Betty Catroux. Moi, c’est tout ou rien. » Elle refuse de tourner dans ses films, « trop fatigant ». Anne Fontaine la verrait bien, pourtant, dans le rôle de « quelqu’un d’un peu voyou, qui a l’air lisse et ne l’est pas. Quelqu’un de profond, qui n’est pas anesthésié par le temps. »

Une même attirance pour la « décadence »

Dommage pour l’exposition, mais Betty Catroux insiste sur un point. Elle déteste la nostalgie, poison qui repeint la vie en rose. Tout le contraire de Saint Laurent, qui ressassait le passé. « Il avait mal vieilli… Moi, souvent, toute seule dans mon coin avec mon verre de vin blanc, je me moque de moi, la muse. »

Mais pour la maison et tous les « garçons adorables », Madison Cox, Anthony Vaccarello, la petite cour empressée de l’avenue Marceau, elle veut bien faire un effort. Raconter encore l’histoire de la fille qui n’aimait pas la mode et les mondanités, et cette soirée où tout a commencé, en 1967, au New Jimmy’s, le club de Régine à Montparnasse.

La découvrant, si blonde, si longue dans le brouillard tabagique, Saint Laurent avait cru à une vision. Elle était « la femme Yves Saint Laurent », celle qu’il cherchait pour porter ses smokings et ses cabans masculins. Il l’avait fait appeler, elle avait navigué jusqu’à sa table sur un air de Jim Morrison, un verre de vodka tonic à la main. « Voulez-vous défiler pour moi ? » Elle avait ri et répondu comme dans la chanson. « Je ne veux pas travailler. » Elle avait 22 ans, s’appelait encore Betty Saint et portait une mini-jupe de Skaï noir Prisunic taille 34.

Yves Saint Laurent, déjà célèbre, était en cuir noir. Ils faisaient la même taille, avaient les mêmes cheveux platine, la même silhouette androgyne. Et, malgré leurs patronymes d’enfants de chœur, la même attirance pour la « décadence », l’alcool, les drogues. « Il est devenu mon frère de loucherie, nous étions identiques, up and down en permanence, tous les deux viscéralement antibourgeois, conclut Betty Catroux. On se téléphonait tous les jours en disant qu’on voulait mourir et en même temps on se demandait où on allait faire la fête le soir… » Morale de l’histoire : « Dire non, c’est le mot-clé de la femme fatale. » Le secret de l’amour qui dure quarante ans.

Des sales gosses mal élevés

On a déjà lu tout ça au mot près dans des magazines. Mais, comme un bon vinyle qui craque, on ne se lasse pas d’écouter la gardienne du temple Saint Laurent, transgressive et chic. Ni de contempler ce visage blanc, ces longues pattes d’oiseau, ces épaules osseuses. Rencontrer Betty Catroux chez elle, un immense rez-de-chaussée surdécoré, c’est surtout découvrir l’univers de son mari adoré.

Copain de collège de Saint Laurent à Oran, François Catroux l’a épousée en 1968 à Saint-Jean-Cap-Ferrat, loin des barricades. Décorateur des super-riches, il a toujours aimé bouger les meubles, changer les ambiances. « Je ne m’en aperçois même pas », remarque Betty Catroux. Quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis, ils habitaient un vaisseau spatial inspiré des films de Kubrick des années 1970. Rue de Lille, où ont grandi leurs enfants, on se croirait dans un Visconti, avec des lumières tamisées, des jeux de miroirs. Ambiance décadente twistée par d’immenses portraits de Betty, des meubles de Ron Arad, des tableaux pop art.

« JE SUIS ALCOOLIQUE, JE FAIS TOUS MES RENDEZ-VOUS QUAND ON PEUT BOIRE UN COUP. SANS MON BLANC LE SOIR, JE VOIS TOUT EN NOIR. » BETTY CATROUX

Betty Catroux reçoit à l’heure où tombe le jour. Amour du mystère ? « Je suis alcoolique, je fais tous mes rendez-vous quand on peut boire un coup. Sans mon blanc le soir, je vois tout en noir. » Elle saisit la bouteille de gewurztraminer qui attend dans un seau à glace, remplit les verres. Et recommence à se vanter de n’avoir jamais travaillé, jamais réfléchi plus loin que le bout de sa cigarette de haschisch… « J’étais là, c’est tout, et je n’ai jamais rien fait d’autre que d’être moi-même. » A l’écouter – on n’est pas obligé de la croire –, tout l’a toujours ennuyée.

Née au Brésil, elle a suivi sa mère, grande mondaine habillée en Jacques Fath et Givenchy, quand celle-ci a épousé un industriel parisien. Ils vivaient dans le 16e arrondissement, Carmen Saint traînait sa fille dans des défilés de mode et des soirées d’« un ennui mortel ». Deux fois par an, un bel homme, diplomate américain au physique de Peter O’Toole dans Lawrence d’Arabie, l’invitait à déjeuner chez Maxim’s et au Fouquet’s.

« Il était très gentil, il avait connu ma mère au Brésil… J’ai fini par me douter de quelque chose et j’ai fait cracher le morceau à ma mère, non sans mal. Elle était très conventionnelle. Après, j’ai trouvé très romantique d’être une enfant illégitime. » Chargé d’affaires en Hongrie, Elim O’Shaughnessy est mort à Budapest d’une cirrhose quand Betty avait 15 ans. A l’époque, elle boudait, se rebellait, s’ennuyait partout. Elle ne savait pas quoi faire, comme Anna Karina dans Pierrot le Fou.

Heureusement, dit-elle, cet univers « pourri de chic » n’est plus, même dans ses rêves. Le passé l’encombre, elle a presque oublié le New Jimmy’s et Le Sept, la boîte disco de la rue Sainte-Anne. Elle et Saint Laurent y ont grillé leurs nuits dans les années 1970. Le patron, Fabrice Emaer, accueillait ses clients, « bonsoir les bébés de rêve », parfois déguisé en Betty, avec une perruque blonde. Sous les néons, mannequins et minets approchaient des célébrités – désormais toutes disparues, David Bowie, Francis Bacon, Andy Warhol, Karl Lagerfeld, Robert Mapplethorpe. Il y avait un restaurant à l’étage et une piste de danse au sous-sol où l’on se draguait et se droguait.

Pierre Bergé, qui redoutait Betty, la femme fatale, surveillait les enfants terribles, il les faisait suivre. Certains petits matins glauques, avec François Catroux, il les conduisait à l’Hôpital américain, au bord de l’overdose. « On était des sales gosses mal élevés et on adorait ça, dit-elle. Ils nous mettaient dans deux chambres voisines, on s’envoyait des petits mots idiots et on n’avait qu’une envie, sortir pour recommencer. » Dans l’exposition de l’avenue Marceau, un dessin de Saint Laurent rappelle ces séances de rehab. Betty Catroux est allongée sur un lit, la belle au bois dormant avec une perfusion dans le bras, sous la légende : « Pulu chérie, Sois sage et lave-toi les cheveux pour que je puisse aller te voir. »

Sans leurs anges gardiens, François Catroux et Pierre Bergé, ils seraient morts dans les années 1980, elle en est sûre. « On ne prenait rien au sérieux, contents d’être anti-tout, ravis d’avoir les mêmes névroses. » Un jour, ils sont partis ensemble au Japon. « On atterrit, le Japon ne nous revient pas, on est repartis aussitôt. » En 2014, Bertrand Bonello (Saint Laurent), et Jalil Lespert (Yves Saint Laurent) ont voulu reconstituer cette époque folle. Leurs films sont des bloody mary sans alcool pour Betty Catroux : « Je me suis tordue de rire ! Personne ne peut comprendre. » Et elle ajoute : « J’ai un peu honte de qui on était. »

Extrait de « Saint Laurent », avec les acteurs Gaspard Ulliel et Aymeline Valade

Ces années-là, elle se levait quand le soleil se couchait, ses enfants n’y ont rien changé. « S’il n’y avait eu que moi, mes filles ne seraient jamais allées l’école, je leur disais que j’étais nulle, et on riait. » Elles ont passé des diplômes dont leur mère n’avait « jamais entendu parler ». Maxime Catroux, filleule de Saint Laurent, est éditrice (et membre du conseil de surveillance de la Société éditrice du Monde). Daphné a étudié l’histoire de l’art et travaille chez Dior.

Derrière le décor, il y a la vraie vie, des petits-enfants dont on ne parle pas, un mari qu’on ne voit pas, la propriété de Provence mise en vente chez Sotheby’s. L’argent, l’âge, la grand-parentalité, la maladie, le grand écart un peu moins grand chaque année… tout ça est hors sujet Saint Laurent. Quand on lui demande une date dans le tourbillon de sa vie, Betty Catroux sourit sous sa frange parfaite, éternelle femme fatale : « Dites que c’était il y a cent ans. » La promo, c’est du boulot.

« Betty Catroux, Yves Saint Laurent. Féminin singulier », Musée YSL Paris, 5 avenue Marceau, Paris 16e. Jusqu’au 11 octobre.

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15 mars 2020

Reportage - Crise migratoire : rejoindre l’Europe à tout prix

rejoindre europe à tout prix

DARAJ (BEYROUTH)

Pourquoi quitter la Turquie au péril de sa vie ? Parce que l’espoir d’une vie meilleure, en Europe, continue d’animer les réfugiés, raconte le média libanais Daraj, qui est allé rencontrer les candidats au départ.

Au centre d’Istanbul, une femme quinquagénaire couvre de baisers le visage d’un jeune homme qui a l’air d’être son fils. Lui essaie de la calmer, mais elle continue pendant un long moment avant d’arrêter ses effusions de tendresse. Il prend alors son sac pour le poser sur son dos, tandis qu’elle sort une banane de sa poche et la lui tend en disant : “Prends-la pour le cas où tu auras faim quand tu resteras bloqué sur la route.”

Autour, personne n’a le temps de se rendre compte de cette scène poignante. Tout le monde est pressé de trouver un bus qui puisse l’amener au “point zéro” à la frontière entre la Turquie et la Grèce. À quelques pas de là, un Syrien, gobelet de café à la main, crie : “Jusqu’en Grèce pour 100 livres !” Il essaie de remplir son bus de migrants, alors que des associations et des services municipaux mettent à disposition d’autres bus, gratuits ceux-là, quelques centaines de mètres plus loin.

Tout est parti d’une fuite due à un responsable turc, dans la nuit du 27 au 28 février, reprise par l’agence de presse Reuters, disant que la Turquie n’allait pas “empêcher le mouvement des migrants désireux de trouver refuge en Europe”.

Obligés de se dévêtir avant d’être renvoyés en Turquie

Dès le 28 février, des centaines de réfugiés ont commencé à se masser à la frontière. Parmi eux, les Afghans étaient les plus nombreux, suivis des Iraniens, puis des Somaliens, tandis que les Syriens formaient le contingent le plus petit.

Jusqu’à présent, la plupart n’ont pas réussi à passer. Seule une toute petite minorité a réussi à se faufiler, mais parmi ceux-ci, certains ont déjà été attrapés et renvoyés en Turquie, souvent nus, après avoir été obligés de se dévêtir, leurs vêtements, ainsi que leurs téléphones portables, ayant été confisqués. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur turc, le nombre de migrants irréguliers ayant quitté la Turquie pour prendre le chemin de l’Europe s’élève à 100 000 personnes.

Pourquoi les Syriens veulent-ils quitter la Turquie ? Yasser explique qu’il n’a pas de papiers. Or en Turquie, la fameuse “carte de protection temporaire” est devenue une véritable hantise. C’est ce document qui atteste de la situation régulière des réfugiés et qui leur donne accès à l’école pour leurs enfants, aux soins médicaux etc.

“La Turquie nous mène la vie dure”, lâche Ahmed Bakkour, originaire des environs de Damas, pour expliquer pourquoi il prend le risque de ce trajet qui représente de sérieux risques pour son épouse et pour sa fille de 5 ans.

Le casse-tête administratif

Arrivé en Turquie il y a quatre ans, il travaillait seize heures par jour dans un atelier de couture pour un salaire d’à peine 1 800 livres turques [équivalent d’environ 260 euros]. “Cela ne permet pas de vivre.” À cela se sont ajoutés le cambriolage de son appartement, puis un casse-tête administratif : “Ma carte de protection temporaire a été délivrée à Istanbul, mais celle de mon épouse à Adana. Cela rend presque impossible de faire une démarche administrative qui concerne toute la famille.”

La plupart des jeunes entre 18 et 30 ans que nous avons rencontrés ont en commun de chercher de meilleures perspectives d’avenir que ce qu’ils peuvent espérer en Turquie, où tout est fragile et incertain. Waël a un diplôme de dentiste, mais cela fait plus de deux ans qu’il travaille dans un atelier de fabrication de meubles.

Si je voulais ouvrir un cabinet de dentiste, il faudrait que je valide mes diplômes par un cursus de trois ans à l’université turque” explique-t-il. Le trajet d’Istanbul à Edirne, la grande ville turque frontalière [de la Bulgarie au nord et de la Grèce à l’ouest], prend quatre heures. Plus on se rapproche du but, plus il y a de présence de l’armée turque, qui aiguillonne les bus vers les endroits de moindre pression, là où il n’y a ni villes, ni villages, ni même éclairage public.

En face de soldats grecs armés jusqu’aux dents

Arrivés à ces endroits loin de toute activité humaine, les migrants marchent pendant des heures en direction de la frontière, jusqu’à ce qu’ils arrivent pour se retrouver face à face avec des soldats grecs armés jusqu’aux dents.

Pour Farès, cela fait trois jours qu’il attend. Il a reçu plusieurs grenades de gaz lacrymogène, mais il n’en démord pas. Il veut passer, et il est convaincu qu’il y arrivera. Il pense qu’il y aura de plus en plus de gens à venir, jusqu’à être tellement nombreux que les soldats grecs ne pourront plus contrôler la situation. “Je ne retournerai pas en Turquie, et je n’arrive pas à entrer en Grèce, dit-il.

La frontière est notre destin.”

Une vidéo diffusée par un jeune Syrien montre des dizaines de migrants en train de fêter leur passage réussi en territoire grec. Mais la journaliste syrienne Ayat Sultan a ensuite diffusé à son tour la photo du même jeune Syrien dans un centre d’hébergement côté turc, après que la police grecque l’a arrêté et renvoyé avec les autres migrants.

Ahmed Haj Hamdou

15 mars 2020

Elections municipales 2020 : les bureaux de vote ont ouvert, malgré le coronavirus

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Plus de 47 millions de Français sont appelés aux urnes dimanche, dans des bureaux de vote parés pour faire face à l'épidémie.

C'est jour de vote en France ! Le premier tour des élections municipales 2020 se déroule dimanche 15 mars, à partir de 8 heures. Le scrutin a été maintenu in extremis, malgré l'épidémie de coronavirus qui frappe le pays. Suivez la journée de vote et la soirée électorale en direct sur franceinfo.

Plus de 900 000 candidats. Près de 47,7 millions d'électeurs, dont 330 000 ressortissants d'autres pays de l'Union européenne, sont appelés à voter, pour élire leur conseil municipal et, in fine, leur maire. Au total, ce sont 902 465 candidats qui briguent l'un des 500 000 sièges de conseillers municipaux dans les 34 967 communes de France. Autre volet du scrutin, les électeurs votent également dimanche, avec le même bulletin, pour élire les 67 000 conseillers qui les représenteront au sein des intercommunalités, qui détiennent l'essentiel du pouvoir local.

Des mesures prises contre le coronavirus. Dans les bureaux de vote, on se prépare à accueillir les électeurs dans les meilleures conditions possibles face à l'épidémie : poignées de porte, tables, isoloirs... tout doit être nettoyé avant le vote et des mesures sont prises pour éviter les files d'attente et faire respecter les distances de sécurité. Les plus âgés ont été invités à limiter leurs déplacements et encouragés à donner procuration pour leur vote.

Une forte abstention ? L'urgence sanitaire laisse présager un nouveau record d'abstention, alors que le taux de participation aux municipales – 63,55% au premier tour en 2014 – diminue déjà depuis trente ans.

15 mars 2020

Coronavirus

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Les mesures d'interdiction visant les commerces sont instaurées jusqu'au 15 avril 2020, la livraison autorisée

Les annonces faites par Edouard Philippe samedi soir ont été précisées par un arrêté publié dimanche 15 mars au Journal officiel.

Cet "arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid-19" précise que les établissements suivant ne puissent plus accueillir de public jusqu'au 15 avril :

Salles d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple ;

Centres commerciaux ;

Restaurants et débits de boissons ;

Salles de danse et salles de jeux ;

Bibliothèques, centres de documentation ;

Salles d'expositions ;

Etablissements sportifs couverts ;

Musées

L'arrêté précise que "les restaurants et bars d'hôtels, à l'exception du « room service », sont regardés comme relevant de la catégorie Restaurants et débits de boissons". Les restaurants et débits de boisson sont en outre autorisés à maintenir "leurs activités de vente à emporter et de livraison".

Par ailleurs, l'arrêté interdit "aux navires de croisière et aux navires à passagers transportant plus de 100 passagers de faire escale en Corse, et de faire escale ou de mouiller dans les eaux intérieures et les eaux territoriales des départements et régions d'outre-mer, ainsi que de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, et Wallis-et-Futuna, sauf dérogation accordée par le représentant de l'Etat compétent pour ces mêmes collectivités".

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15 mars 2020

Coronavirus : après l'Italie, l'Espagne et la France prennent à leur tour des mesures drastiques

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

L’Espagne a décidé samedi d’une mise à l’isolement quasi-totale. En France, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé dans la soirée la fermeture de tous les “lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays” : restaurants, bars, discothèques, cinémas. Mais a décidé de maintenir le premier tour des élections municipales ce dimanche.

L’Espagne et la France, “deux des plus grands États de l’Union européenne”, “ont suivi l’Italie”, samedi 14 mars, en annonçant de “vastes” restrictions d’urgence pour lutter contre la propagation du coronavirus, écrit la BBC. Des mesures “drastiques”, analyse de la même façon le Financial Times, décidées “alors que l’Europe est la région du monde qui connaît la plus forte progression” de Covid-19.

Le continent est désormais à l’”épicentre” de la pandémie du nouveau coronavirus, a averti l’OMS vendredi, appelant les pays à “détecter, isoler, tester et traiter chaque cas”.

En France, boutiques fermées et municipales maintenues

En France, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi soir que tous les établissements “non non indispensables” seraient fermés. La mesure touche “les cafés, les restaurants, les cinémas et la plupart des magasins”, explique la BBC. La fermeture est entrée en vigueur à minuit. Les commerces “essentiels”, comme les magasins d’alimentation, les pharmacies, les banques, les bureaux de tabac et les stations-service, ne sont pas concernés.

Le correspondant de la chaîne britannique à Paris décrypte :

Ces mesures représentent un renforcement spectaculaire de la réponse française, reflétant l’inquiétude croissante face à la propagation rapide du virus.”

“La France est officiellement passée en stade 3”, note pour sa part Le Soir.

Le premier tour des élections municipales, prévu dimanche, est en revanche maintenu. “Mais rien n’est sûr pour le second tour, qui doit avoir lieu dimanche prochain 22 mars”, ajoute le quotidien belge.

Ces mesures interviennent alors que “les cas français ont doublé au cours des dernières 72 heures, pour atteindre environ 4 500”, relève le New York Times. “Il y a eu 91 décès, et 300 patients atteints de coronavirus sont dans un état critique – la moitié d’entre eux ont moins de 50 ans.”

46 millions d’Espagnols “enfermés”

En Espagne, deuxième pays le plus touché en Europe après l’Italie avec 191 décès, 46 millions de personnes sont désormais “enfermées” pour contenir la vague de coronavirus, écrit le Financial Times.

“Il est interdit de quitter son domicile, sauf pour acheter des produits de première nécessité et des médicaments, ou pour travailler”, indique la BBC.

“Ce n’est plus seulement Madrid, mais toute l’Espagne qui est en quarantaine pour arrêter le coronavirus”, commente El País.

Les autorités espagnoles venaient de signaler 1 500 nouveaux cas, “soit la plus forte augmentation quotidienne du pays à ce jour, portant le total à 5 753”, souligne le New York Times.

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15 mars 2020

Le Télégramme de ce Dimanche 15 mars

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