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Jours tranquilles à Paris

29 mars 2020

Le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste - Didier Raoult

Le microbiologiste marseillais, promoteur de l’utilisation de l’hydroxychloroquine contre les maladies dues au coronavirus, justifie ses méthodes et s’en prend aux règles éthiques actuellement en vigueur en France

Il est nécessaire que la société s’exprime sur les problèmes de l’éthique, et, en particulier, de l’éthique médicale. Des institutions ont été créées pour y répondre, telles que le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) ou les comités de protection des personnes, chargés de l’évaluation des projets de recherche médicale. Malheureusement, ces structures ont évolué sous l’influence des spécialistes de la méthode et, petit à petit, la forme a fini par prendre le dessus sur le fond.

Les vrais problèmes moraux et déontologiques ne me semblent plus y être prioritaires. Je m’en étais d’ailleurs ouvert au professeur Didier Sicard, qui présidait auparavant le CCNE, sur un certain nombre de points. Il était entièrement d’accord avec moi. L’avis du comité d’éthique sur la vaccination obligatoire ou sur la restriction de médicaments de base devait faire l’objet de l’avis d’un « vrai » comité d’éthique.

Par exemple, dans le projet de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) que j’ai créé il y a dix ans était inscrite la création d’un comité de « déontologie » ou de « morale ». Depuis, ce comité nous a donné plusieurs avis qui me paraissent plus en accord avec ce que je crois.

Premièrement, il a insisté (avant même la loi de Xavier Bertrand [2011], en partie écrite par Dominique Maraninchi) sur l’importance de la transparence et des liens d’intérêt. Les gens ne doivent pas porter d’avis sur les domaines où ils ont un lien d’intérêt, car cela devient un conflit d’intérêts. Ainsi, quelqu’un qui travaille sur la thérapeutique peut donner un avis sur le diagnostic ou l’épidémiologie, pas sur une thérapeutique qui contiendrait des produits sur lesquels il a travaillé. Dans la situation actuelle, un rappel de cette notion de bon sens pourrait être important.

Question de confiance

La deuxième chose est que nous avons interdit les contacts directs, à l’intérieur de l’IHU, entre les représentants des entreprises pharmaceutiques (visiteurs médicaux) et les praticiens. Je crois que nous sommes une des rares, ou la seule, institutions qui ait adopté une démarche de cette nature en France.

Enfin, alors que les comités d’éthique et les comités de protection des personnes ne voient aucun problème éthique aux études de non-infériorité, nous les avons interdites. Il s’agit de démontrer que le médicament que l’on teste n’est pas plus toxique ni moins efficace que le traitement habituel. Pas meilleur, juste aussi bon. Et on est censé dire au malade qu’on va lui donner au hasard soit le médicament dont on sait qu’il marche, soit le médicament dont on ne sait pas s’il marche.

Dans ces conditions, il est de mon point de vue totalement impossible qu’un malade accepte. S’il le fait, cela signifie juste qu’il n’est pas bien informé. En effet, les exigences des comités de protection des personnes entraînent des documents de plusieurs pages à lire, et à signer, comme des contrats d’assurance, que les patients ne comprennent pas la plupart du temps. Ils ont juste confiance en la personne qui leur demande de signer.

Dictature morale

Enfin, l’envahissement des méthodologistes amène à avoir des réflexions purement mathématiques. Husserl disait : « Les modèles mathématiques ne sont que les vêtements des idées. » C’est-à-dire que l’on utilise la méthode, en réalité, pour imposer un point de vue qui a été développé progressivement par l’industrie pharmaceutique, pour tenter de mettre en évidence que des médicaments qui ne changent pas globalement l’avenir des patients ajouteraient une petite différence. Ce modèle, qui a nourri une quantité de méthodologistes, est devenu une dictature morale. Mais le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste.

Il existe deux exemples fameux de réflexion illustrant cette pensée. Le premier est le paradigme (le modèle) du parachute. Jamais personne n’a comparé dans un essai l’efficacité du parachute. Un collègue anglais avait proposé, pour obéir à la dictature de la méthode, de faire sauter, au hasard, 100 personnes portant un sac avec ou sans parachute pour répondre aux normes actuelles de validation d’un essai thérapeutique. Le problème était de trouver des volontaires…

Une autre forme moins médicale s’appelle la « méthode de Tom ». Le médecin interrogé pour savoir ce qu’il faisait dans une situation où il n’y avait pas de traitement ayant vraiment fait la preuve de son efficacité disait : « J’applique la méthode de Tom », et il expliquait que Tom était son fils et qu’il traitait chacun comme si c’était son propre fils ! Et c’est le fond du serment d’Hippocrate. C’est ainsi que, lors de la crise Ebola, des débats furieux ont été mis en place pour savoir si, dans une maladie dont la mortalité était supérieure à 30 %, il fallait faire des études placebo contre un médicament.

Personnellement, j‘y étais hostile compte tenu du fait que les études comparatives sont suffisantes. D’autres prêchaient absolument pour la méthodologie… en Afrique. Dans le même temps, en France, ou en Europe, à chaque fois que quelqu’un était hospitalisé, il recevait 4, 5, 6 molécules à la fois, tout ce qu’il y avait de disponible. Personne n’est rentré dans un essai, car les essais sont bons pour les autres. C’est la stratégie de Tom, mais que certains réservent à ceux qui sont dans leur environnement immédiat.

Contre le primat des maths

Je pense qu’il est temps que les médecins reprennent leur place avec les philosophes et avec les gens qui ont une inspiration humaniste et religieuse dans la réflexion morale, même si on veut l’appeler éthique, et qu’il faut nous débarrasser des mathématiciens, des météorologistes dans ce domaine.

On voit bien dans le cadre actuel de la lutte contre le coronavirus les gens qui s’occupent de maladies infectieuses, dont le travail thérapeutique a consisté à faire des comparaisons d’essais thérapeutiques chez des patients infectés par le virus du sida entre des molécules nouvelles. Ils ne sont pas en phase avec les moments de découvertes, où la mise au point rapide de stratégies thérapeutiques évolutives est nécessaire.

Cela explique pourquoi je n’ai pas voulu continuer de participer au conseil scientifique, dans lequel on trouvait deux modélisateurs de l’avenir (qui pour moi représentent l’équivalent de l’astrologie), des maniaques de la méthodologie. Les médecins confrontés au problème du soin représentaient une minorité qui n’a pas nécessairement l’habitude de s’exprimer et qui se trouvait noyée par cet habillage pseudoscientifique. Enfin, il y a un conflit d’intérêts entre devenir le porte-parole de la stratégie gouvernementale et la présidence du comité d’éthique.

Didier Raoult est directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection (Marseille)

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29 mars 2020

Fanny Müller

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fanny91

29 mars 2020

Le surgissement des travailleurs invisibles

petites maains

Johanna Dagorn et Corinne Luxembourg

La sociologue et la géographe observent que l’épidémie de Covid-19 révèle les inégalités d’occupation de l’espace et du temps selon le genre, l’origine et le niveau social

L’épidémie de Covid-19 permet de lire plusieurs façons d’être dans l’espace public. Les déplacements, on le sait, sont régulés par une répartition sexuée, racisée et hiérarchisée du travail. Les emplois d’entretien, mal rémunérés, sont à temps partiel, tôt le matin et en fin de journée ; ceux des commerces de grandes surfaces, caissières et vigiles, à temps tout aussi partiel et aussi mal payés, commencent un peu plus tard le matin, mais s’allongent au fur et à mesure que la ville ne veut plus dormir. Ces gens-là viennent des périphéries pour travailler dans des centres urbains où les logements leur sont financièrement inaccessibles. Quotidien partagé par les personnels soignants, les éboueurs, et tant d’autres aux horaires décalés.

Quotidiens désormais partagés, parfois sans transports en commun, dans les espaces de circulation, les espaces publics où l’on ne fait que passer, dans une chorégraphie collective des évitements mesurés, avant de rentrer chez soi, courses faites ou travail accompli, dans un habitat variable selon son espace, son confort, son aménagement.

L’assignation à résidence peut revêtir diverses formes selon le niveau de vie : cocon familial confortable où l’ameublement et l’espace privilégient des loisirs confinés et aérés pouvant paraître récréatifs au gré du temps ; ou appartement exigu dans lequel les résidents se sentent pris au piège dans un espace-temps assigné.

Il ne s’agit pas ici de traiter des conditions variables de confinement, mais des personnes les plus exposées face au virus : celles qui contribuent à soigner les populations affectées et à permettre aux personnes confinées et/ou en télétravail d’obtenir l’« essentiel ». Car le confinement s’opère ici selon des normes économiques, plus que genrées. Aller dans l’espace public en raison de ces emplois que l’on a repérés comme « essentiels » – les livraisons de nourriture à domicile, le courrier, le nettoyage de la voirie, la surveillance et l’accueil en caisse des magasins, plus le personnel soignant, applaudi chaque soir car jugé comme héroïque, mais toujours aussi mal rémunéré –, c’est en réalité être contraint d’y circuler et non d’y déambuler.

Régulation sociale

C’est le cœur de la question posée par le coronavirus : notre système inégalitaire tend à l’équilibre grâce à des « régulations » empreintes de libéralisme, telles que l’ubérisation des services au bénéfice des classes moyennes et supérieures, où les prestataires sont invisibilisés. Avec cette pandémie, ces personnes précaires, méprisées, deviennent indispensables à la régulation sociale. Ainsi sont réquisitionnés les salariés – majoritairement des femmes – travaillant dans les Ehpad, les hôpitaux, et aux caisses des supermarchés, les ouvriers et les ouvrières travaillant à tous les maillons de la chaîne de l’industrie agroalimentaire, aux services de voirie, d’assainissement, de ramassage et de traitement des déchets, et les vigiles – hommes majoritairement issus des minorités visibles. Les intérêts particuliers des uns, qui ne veulent pas prendre de risques – ruée sur les pâtes dans les supermarchés, recours à la livraison à domicile –, exposent les autres – celles et ceux qui travaillent dans le care ou dans les métiers de production, contraints de s’exposer à la maladie pour des raisons collectives.

Nous applaudissons chaque soir le personnel soignant car il nous sauve individuellement. Si ce « nous » était collectif et empathique, nous applaudirions aussi toutes celles et ceux qui s’exposent au risque : l’éboueur, le livreur de nourriture, tenu d’enchaîner les courses pour survivre en raison de la précarité de son statut. Ce livreur, souvent racisé, visible lorsqu’il s’agit de contrôles sécuritaires au faciès, devient soudainement invisible dès lors qu’il est exposé aux accidents, au froid, à la pluie et maintenant à la maladie pour que nous puissions nous restaurer sans risque. Or, ils ne sont pas applaudis. La mise en danger des personnes exposées n’est pas ici remise en question, car la régulation sociale par le marché est prépondérante.

Métiers privilégiant l’humain

Jusque-là, ces métiers étaient jugés comme mineurs en comparaison avec la finance, vue comme centrale. Or, celle-ci, en chute constante, ne nous est plus d’aucune utilité sociale face au virus. Peut-être se rend-on compte de la place centrale de ces métiers privilégiant l’humain, pas seulement d’un point de vue sanitaire et hygiéniste, mais collectif et social. Ou est-ce seulement la découverte par les classes sociales dominantes que, sans leurs domestiques, la maison ne se tenait pas propre « par enchantement » ?

Le « choix » du lieu de confinement en dit long sur notre appartenance de classe, tout comme l’usage de la résidence secondaire ou de ce temps (forcé) de loisirs, tel que décrit par Pierre Bourdieu. Investir des espaces publics autres que ceux de la quotidienneté parce que la perception des lieux fréquentés en vacances en fait des lieux hors de tout risque, un entre-soi hors société, hors du souci d’un intérêt général, nous interroge : qui risque sa vie, sa santé, s’expose à la maladie dans l’intérêt collectif… ou dans l’intérêt de certains ?

Les premiers jours, à l’annonce imminente des mesures de confinement, les citadins aisés se sont rués sur leurs résidences secondaires quand ils en étaient propriétaires ou sur les locations de villas, actuellement saturées. Ils y ont vécu comme en villégiature, profitant des plages, du marché pour s’y rencontrer. Jusqu’à ce qu’on leur rappelle la nécessité sanitaire des mesures de distanciation non pas sociale, mais physique. Pour cette raison, à Arcachon et ailleurs sur le littoral, c’est pour la première fois aux plus fortunés que la gare et les plages sont interdites, quand ces mesures d’inhospitalité sont d’habitude réservées à de bien plus pauvres, jugés indésirables, et aujourd’hui bien en peine de trouver un lieu de confinement.

Johanna Dagorn est chercheuse en sociologie au Laboratoire cultures, éducation, sociétés (Laces, université de Bordeaux)

Corinne Luxembourg est enseignante-chercheuse en géographie à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette

29 mars 2020

Marisa Papen

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29 mars 2020

Confinement physique, expansion érotique ?

Par Maïa Mazaurette

A ceux qui rêvent d’inscrire « rebond sexuel » sur leur to-do list du moment, la chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette livre de bons conseils. Aux autres, elle rappelle que c’est toujours « sans obligation ».

LE SEXE SELON MAÏA

Déjà dix jours de confinement ! A mesure que la vie ralentit, certains rêvent de compenser par une accélération sexuelle : contre mauvaise fortune bon cœur, et contre la distanciation, les délices du rapprochement. Non seulement la sexualité a l’avantage de sublimer le confinement, mais elle lui donne un sous-entendu canaille. Elle se pratique à domicile, sans frais, seul, à deux, a priori sans contrôle de police : tous les voyants sont au vert.

Sauf qu’en termes de transcendance érotique il y a – une fois encore – les privilégiés et les autres. Côté pile, les couples cohabitant sans enfants pourront certainement courir nus dans leurs 25 mètres carrés en secouant leur chatoyante chevelure. Côté face, les célibataires risquent de le rester un moment, les couples avec enfants vont perdre de l’intimité, les duos mal assortis pourront fignoler leur procédure de divorce, et je ne doute pas que certains individus – plutôt des femmes – subiront une pression pour augmenter la fréquence des rapports sexuels.

Cependant, refrénons notre misérabilisme : certains d’entre nous ont le temps, la place et l’envie d’inscrire « rebond sexuel » sur leur « to-do list » de confinement. Voici quelques idées pour retrouver un second souffle.

1) Protégez-vous

Le coronavirus a été retrouvé dans la salive et les fèces, mais pour l’instant ni dans le sperme ni dans les sécrétions vaginales. Les projections de salive étant quasi inévitables, le meilleur partenaire sexuel, c’est vous-même. En l’absence de symptômes, votre partenaire habituel fera très bien l’affaire aussi – à condition d’arrêter les rapports au moindre doute sanitaire.

Pour les partenaires occasionnels et les rencontres d’un soir, attendez la fin de la pandémie (ou pratiquez le sexe via webcam, messagerie instantanée, sextoys connectés : vivre en 2020 n’offre pas que des désagréments). Enfin, n’oubliez pas que ni les IST ni les grossesses non désirées ne disparaissent magiquement en temps de crise : les mesures de précaution habituelles restent d’actualité.

2) Enfilez des (vrais) vêtements

On connaît la chanson : débarrassé des obligations sociales, l’être humain lambda tente de transformer chaque journée en dimanche matin, cette parenthèse enchantée où les pantalons constituent des vues de l’esprit. Je vous accorde une dérogation pour les trois prochaines heures, mais ensuite habillez-vous, lavez-vous (pas seulement les mains), coiffez-vous. Rien ne donne moins envie d’être déshabillé qu’une personne déjà déshabillée.

3) Redécouvrez votre partenaire

Je sais, je sais : après 97 896 heures en circuit fermé dans un studio de la taille d’un timbre-poste, on a envie de rencontrer tout le monde, sauf notre partenaire (adoré mais envahissant). Difficile de se languir de l’autre dans des conditions pareilles.

Cependant, tout n’est pas perdu : la proximité physique peut se compenser par des distances non géographiques. Essayez de vous habiller différemment (en commençant par ce fameux pantalon), de vous livrer à des activités inhabituelles (le bilan comptable de la boîte sur FaceTime), de vous poser des questions auxquelles vous n’aviez jamais pensé. Vous ne pouvez pas changer la situation, mais vous pouvez certainement changer de conversation !

A cet effet, je vous ai traduit sur ce fil Twitter les questions recommandées par le New York Times : Si vous deviez sauver un seul objet dans votre maison incendiée, quel serait cet objet ? Vous pouvez inviter n’importe quelle personne dans le monde à dîner : qui choisiriez-vous ? (Il y en a trente-quatre autres.)

4) Calmez votre anxiété

Non seulement l’addiction aux flux d’information nous fait tourner en boucle (je parie que vous pouvez réciter les symptômes du Covid-19 en sanskrit et à l’envers), mais cette rumination ne laisse aucune place à d’autres imaginaires – notamment érotiques.

L’anxiété compromet à la fois les érections et la motivation. Pourtant, le problème et la solution se confondent, puisque le sexe est un antistress naturel (voir notre chronique consacrée au sexe sans stress).

Rappelez-vous que l’anxiété n’est pas forcément une ennemie, apprenez à la discipliner par des exercices de respiration, prenez le temps de vous ennuyer et profitez de cette occasion pour laisser tomber toute pression concernant vos performances (pendant les pandémies, et idéalement hors des pandémies aussi : zéro pression).

5) Passez un doctorat « culture sexe »

Parce que le champ des possibles s’est réduit comme peau de chagrin, les adeptes du FOMO (fear of missing out, peur de rater des choses) compensent avec un champ culturel en pleine expansion. Les propositions alléchantes s’accumulent (opéras gratuits, jeux vidéo gratuits, ebooks gratuits, MOOC gratuits, n’en jetez plus).

Sexuellement, vous faites coup double : 1) l’érotisme est une culture, 2) en la redécouvrant, vous augmenterez nécessairement l’étendue de votre répertoire fantasmatique et pratique – dont vous ferez bon usage, éventuellement après la pandémie. Quelques ressources :

– Remettez à jour votre liste de podcasts, vos classiques du roman érotique, votre bibliothèque de bandes dessinées et de non-fictions sur la sexualité, et même votre playlist.

– Si vous préférez Netflix, Sex Education se laisse regarder… (et donne l’occasion de parler de sexualité aux ados).

– Lisez mon abécédaire des mots du sexe, publié sur Lemonde.fr.

6) Upgradez vos masturbations

Les plaisirs solitaires ne rendent pas sourd, ils peuvent même étendre notre amplitude sexuelle. A condition de les sortir de leur condition de pis-aller expédié en deux minutes, pour les faire entrer par la grande porte dans le domaine de l’hédonisme (vous le valez bien).

Cette option devrait réjouir les confinés isolés, mais pas seulement, puisque le risque est grand de se retrouver constamment en demande envers son/sa partenaire.

Apprenez à (re)découvrir votre corps, en prenant votre temps, en utilisant des supports fantasmatiques différents et en testant des zones habituellement zappées. Nos habitudes sont modifiées : modifiez vos masturbations ?

7) Mollo sur le X

La consommation pornographique est en hausse mondiale de 11,6 % par rapport à début février selon les statistiques Pornhub (on sait que les pics de consommation surviennent quand les internautes sont à domicile, cette évolution était donc prévisible).

La France affiche + 38,2 % de visionnages, et l’Espagne + 61,3 %. Si j’étais vous, je favoriserais d’autres solutions : le X est déjà suffisamment angoissant en général. Pensez à la musique, aux fanfictions, à la peinture, à la rêverie…

8) Pratiquez le sexe à distance

Si votre partenaire se trouve actuellement hors d’atteinte, l’heure est venue de tester les teledildonics : sous cette appellation barbare se tapit un marché de niche en pleine expansion, celui des sextoys permettant des interactions à distance.

Pour une version low-tech, la vidéoconférence, avec ou sans sextoys, fonctionne au poil. Les adeptes de sexting pourront upgrader l’art de la correspondance érotique, et l’éclairage sur leurs nudes. En l’absence de partenaire, tchatez sur les sites de rencontre : même s’ils ont vu leur fréquentation chuter de 55 %, vous pourrez toujours trouver quelqu’un pour après.

9) Lancez votre ménage de printemps

Où en êtes-vous côté sextoys ? Ces menottes en fourrure prennent-elles la poussière depuis quatre ans dans votre tiroir ? Est-il temps de commander le joujou de vos rêves (voici comment le choisir) ou de transformer votre mobilier en fourniture érotique improvisée ?

Redécouvrez les potentiels abandonnés… et, si comme moi vous avez tendance à perdre vos câbles, repensez l’organisation de votre coffre aux trésors. Au passage : les sextoys se lavent à l’eau savonneuse – comme les mains !

10) Cette liste est facultative

Si le coronavirus vous donne envie de jeter votre vie sexuelle par la fenêtre, allez-y. Si votre partenaire lâche l’affaire, acceptez sa décision. Si on vous met la pression concernant le fameux baby-boom post-virus, oubliez (quand les menaces sont sévères et prolongées, la natalité a tendance à baisser, selon le docteur Justin Lehmiller).

La pandémie nous soumet déjà à des situations pas faciles, n’en rajoutons pas. Par ailleurs, un rappel important : si vous êtes victime de violences domestiques, sexuelles ou non, le numéro d’écoute est le 39 19, le numéro d’urgence est le 17.

Enfin, n’oubliez pas ! Le sexe n’est pas prioritaire. Il peut attendre. Gardez-en pour plus tard, consommez tout de suite : c’est vous qui décidez.

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29 mars 2020

Coronavirus

corona pq

29 mars 2020

Bruno Delhomme

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bruno delhomme

29 mars 2020

INTERVIEW - «Dans ses discours, Macron a clairement la volonté de dramatiser pour mobiliser»

Par Laure Bretton 

Le chercheur en science politique Julien Fragnon décrypte la rhétorique guerrière du Président, qui vise, selon lui à empêcher les critiques et les divisions politiques.

Mobiliser les Français face à l’épidémie ou réaffirmer une autorité mise à mal et s’inscrire dans l’histoire ? Depuis quinze jours, Emmanuel Macron emprunte un registre martial dans ses allocutions sur le coronavirus. Une rhétorique qui vise, politiquement, à «réduire les critiques», selon Julien Fragnon, docteur et enseignant en science politique à Sciences-Po Lyon, chercheur associé à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire et au laboratoire Triangle.$

Le mot «guerre» utilisé par Macron vous semble-t-il approprié à la période que nous vivons ?

Pour le savoir, il faudra analyser ce que le terme de guerre provoque chez les Français à long terme. Or, on voit déjà monter çà et là une forme de décalage entre les effets recherchés par Emmanuel Macron et la réception de son discours. Ce qui est sûr, c’est que ce que nous vivons est sans précédent dans nos sociétés et qu’il y a donc une volonté pour le Président de décrire la situation en faisant référence au symbolique de la guerre. Plusieurs aspects de la situation actuelle peuvent y correspondre : la réduction des libertés individuelles ou la mobilisation des armées.

Politiquement et historiquement, mobiliser l’armée face à cet «ennemi invisible», c’est une première ?

Invoquer la guerre, rendre l’armée visible dans la riposte sanitaire, c’est surtout espérer une mobilisation nationale, des Français et des forces politiques. Il y a, par ce terme qui écrase tout, la volonté de marquer une rupture et l’entrée dans une situation exceptionnelle, mais aussi celle de réduire les critiques.

Si nous sommes en guerre, les divisions sont interdites, en résumé ?

C’est l’effet recherché et on peut d’ailleurs noter que dans son discours de Mulhouse, le chef de l’Etat a fustigé «les facteurs de division» et les «doutes». Ses allocutions ont une visée : l’unité nationale. Il espère que, en ces temps de «guerre sanitaire», il y ait une forme de mise entre parenthèses des concurrences politiques ordinaires. Il y a très clairement la volonté de dramatiser pour mobiliser. Mercredi soir, il a parlé des médecins «tombés» pendant l’épidémie de Covid-19, comme au champ d’honneur.

Parler de crise ou d’épidémie ne suffisait pas ?

L’exécutif a besoin de marquer les esprits. Mais ce registre a aussi des effets négatifs pour le pouvoir. Certains disent : «OK, c’est la guerre, mais alors passons en économie de guerre, réquisitionnons officiellement les entreprises.» Ce que le gouvernement ne peut ou ne veut pas faire. Par ailleurs, envoyer l’armée au secours des Français, c’est le dernier recours dans l’imaginaire collectif : il n’y a rien au dessus. Si nous n’en sommes qu’au début de l’épidémie, le pouvoir ne pourra pas plus dramatiser sa communication.

Emmanuel Macron, François Hollande ou Nicolas Sarkozy sont des présidents qui n’ont pas connu la guerre, contrairement à de Gaulle, Mitterrand ou Chirac. Leurs références peuvent-elles trouver un écho chez les Français ?

Les présidents qui ont connu la guerre utilisaient sûrement le terme avec plus de prudence ! Mais les Français d’aujourd’hui n’ont pas non plus connu la guerre, donc chacun se fabrique ses propres représentations et à l’heure actuelle, pour tous, elles sont produites plus par la fiction (comme des films ou des romans sur la guerre et plus particulièrement sur l’expérience des guerres mondiales). Concernant Emmanuel Macron, ce n’est pas neuf, ce recours au registre militaire : souvenez-vous la descente des Champs-Elysées en command car après la présidentielle ou des fastes du premier défilé du 14 juillet de son quinquennat. Cela correspond à son image à lui de la présidence : il est le chef des armées, par la Constitution, et par les images.

29 mars 2020

David Bellemere - photographe

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29 mars 2020

‘BEACHY SATURDAY’S’ A NEW VISUAL STORY BY ‘NIRISH SHAKYA’ {NSFW/EXCLUSIVE EDITORIAL}

Photographer Nirish Shakya and model Fiona Claire Francis teamed up for today’s exclusive NAKID feature editorial titled, ‘Beachy Saturday’s ‘.

Fiona and Nirish met up at Pearl Beach, NSW, Australia on a cloudy evening as it was starting to spit. Luckily, the rain held up and we managed to get some cool shots on the beach. We wanted to capture the care-free and laid back Aussie vibes of this beautiful country.  Nirish Shakya (or Nizzah, his Aussie nickname) is a Nepalese Australian portrait and fashion photographer based in London. Nirish’s work revolves around capturing raw human emotions threaded into a captivating narrative. He is known to build deep and personal rapport with his subjects which results in honest and unposed portraits. His style is described as grainy but rened, vintage but cool, naughty but nice.

If you love this visual story then show them some love, this is just a glimpse of the amazing stuff they have created – head over to their Instagram below to check out more from this awesome artist and support their creativity and your daily inspiration by following them!

Check out more of Nirish Shakya and their work here:

https://www.instagram.com/nizzah/

https://nizzah.com/

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