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Jours tranquilles à Paris

12 mars 2020

Marisa Papen dans une cuisine...

marisa cuisine

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12 mars 2020

La défense tous azimuts de François et Penelope Fillon

fillonnnn

Par Henri Seckel

Au dernier jour du procès pour détournement de fonds publics, les avocats de l’ancien premier ministre et de son épouse ont plaidé la relaxe.

Marc Joulaud : « Je n’ai rien à ajouter. » Penelope Fillon : « Je n’ai rien à ajouter. » François Fillon : « Je n’ai rien à ajouter non plus. » Invités à clore les débats, mercredi 11 mars en début de soirée, les trois prévenus ne savaient plus quoi dire. C’est sans doute que leurs avocats en avaient déjà dit beaucoup tout au long du marathon des plaidoiries entamé le matin.

La défense avait la parole une dernière fois pour tâcher de convaincre le tribunal que ce n’est pas contre un emploi d’assistante parlementaire fictif que l’épouse de l’ancien premier ministre avait perçu plus de 600 000 euros net de salaires de la part de ses deux co-prévenus entre 1998 et 2013. En son ultime jour d’audience, le procès Fillon s’est alors transformé en procès des juges d’instruction, en procès du Parquet national financier (PNF), en procès de la presse, et même en procès de l’Assemblée nationale.

Pauline Lambouroud, avocate de Penelope Fillon, est d’abord venue expliquer pourquoi, si le tribunal jugeait que sa cliente avait occupé un emploi fictif, l’Assemblée nationale, partie civile, ne pourrait prétendre aux 1 081 219 euros que cet emploi lui a coûté et qu’elle réclame : car ce serait de la faute de l’Assemblée nationale elle-même, qui « n’a mis en place aucun contrôle de l’utilisation du crédit collaborateur, alors qu’elle n’ignorait rien des risques de dérives et que des abus étaient connus de tous. Un tel préjudice n’aurait pas pu survenir sans lacunes dans le contrôle de l’Assemblée nationale. »

Dans un raisonnement à peine moins audacieux, Joris Monin de Flaugergues est ensuite venu affirmer que les débats qui avaient occupé le tribunal pendant trois semaines avaient été « un peu vains, puisque les faits sont prescrits ». Considérant qu’il n’y avait eu « aucune dissimulation délibérée » de l’emploi de Penelope Fillon – il était connu du bureau de l’Assemblée nationale –, le délai de prescription aurait dû être de trois ans à compter de la commission des faits, et non de leur révélation – en l’occurrence, en 2017, par Le Canard enchaîné –, comme c’est le cas pour les infractions dissimulées. « Si on fait une instruction à l’acide sur un dossier sorti de la naphtaline, on ne fait pas un procès équitable », a-t-il dit, arguant de la difficulté de se défendre sur des faits trop anciens.

« Ce brûlot à charge, ce roman »

Pierre Cornut-Gentille s’est ensuite insurgé contre le « mépris » des procureurs, qui avaient qualifié Penelope Fillon de « victime consentante », la veille, dans leur réquisitoire. Il s’est échiné à démontrer que sa cliente avait, au moins en partie, mérité son salaire, et a appelé le tribunal à éviter l’écueil de « l’écrasement de la chronologie », dans un raisonnement qui valait presque aveu de culpabilité avec circonstances atténuantes : « Vous êtes amenés à juger avec vos yeux d’aujourd’hui des comportements très lointains, alors que la loi a changé, l’état d’esprit a changé. On balaie ça en disant “c’était illégal !”, mais ce n’est pas le sujet. Les mentalités étaient différentes, la conception que se faisait l’Assemblée nationale de l’usage du crédit collaborateur n’avait rien à voir avec les exigences d’aujourd’hui. »

Et puis Antonin Lévy s’est levé, armé d’un énorme dossier de plaidoirie, bien décidé à régler son compte à une « enquête folle, partie dans tous les sens » – « On a été jusqu’à vérifier que François Fillon ne dépassait pas son forfait mobile ! » – et à déchirer une à une les 150 pages de l’ordonnance des juges d’instruction, « ce brûlot à charge, ce roman » qui renvoie son client devant le tribunal.

Deux heures et demie plus tard, l’énorme dossier épuisé, il se rasseyait. Entre les deux : une plaidoirie flamboyante au cours de laquelle l’avocat, sans masquer complètement les difficultés auxquelles il fait face dans un dossier embarrassant, aura souligné la mauvaise foi de certains passages de l’ordonnance de renvoi, et l’inanité de certaines charges contre son client et sa femme.

Signe que son emploi était fictif, Penelope Fillon ne figurait pas dans le trombinoscope des collaborateurs de son époux ? « Mais aucun n’y figurait ! » Penelope Fillon n’avait pas de badge pour l’Assemblée nationale ? « Alexandre Benalla en avait un, il a indiqué que c’était pour aller à la salle de sport. Je vous laisse juger de l’importance de ce badge. » Penelope Fillon gagnait plus que tous les autres collaborateurs de son époux ? « C’est sûr que si on ne mentionne que ceux qui sont en dessous d’elle… », dit-il, évoquant deux collaborateurs mieux payés, pour lesquels les juges d’instruction n’avaient pas fait le calcul. On n’a pas trouvé de traces écrites du travail de Penelope Fillon ? Antonin Levy cite d’autres assistants parlementaires de son époux qui n’ont « rien conservé » non plus, « sans qu’on considère qu’ils avaient un emploi fictif ».

« Vous jugerez en droit. Vous jugerez en fait »

Antonin Levy s’attarde surtout sur les quarante-quatre témoins entendus au cours de l’enquête ayant dit ignorer que Penelope Fillon était assistante parlementaire.

Il y a parmi eux des journalistes qui ne l’ont jamais vue sur le terrain… pour la bonne raison qu’ils ne couvraient pas les événements auxquels elle se rendait. Tel photographe de presse qui affirme qu’elle n’était jamais présente lors des comices agricoles, alors que « trois préfets disent le contraire ». Ou encore une assistante parlementaire de Marc Joulaud qui ne savait pas que Penelope Fillon l’était aussi. Antonin Lévy lit alors son témoignage en entier : « Je ne sais pas qui était assistant parlementaire de Marc Joulaud à part moi, car je n’en connais aucun, je n’en ai rencontré aucun. »

« J’ai souvent entendu dire, conclut-il, que vous ne pourriez que condamner, parce que si vous ne condamniez pas, ça voudrait dire que l’élection aurait été confisquée au peuple français. Je suis intimement convaincu qu’il n’y a aucune raison de vous faire cette injure. Vous jugerez en droit. Vous jugerez en fait. Et pour cette raison, vous relaxerez monsieur François Fillon. »

Cinq ans de prison, dont trois avec sursis, et 375 000 euros d’amende ont été requis contre l’ancien premier ministre. Trois ans avec sursis et 375 000 euros d’amende contre son épouse. Deux ans avec sursis et 20 000 euros d’amende contre son ancien suppléant. Jugement le 29 juin.

12 mars 2020

Emanuele Ferrari

emanuele22

12 mars 2020

Courrier International

courrier

12 mars 2020

Harvey Weinstein condamné à vingt-trois ans de prison, une peine coup de tonnerre

wein

Par Arnaud Leparmentier, New York, correspondant

Le producteur de cinéma américain avait été reconnu coupable de viol et d’agression sexuelle le 24 février. Le juge a mis en avant l’existence d’autres agressions sexuelles.

Le jury avait rendu, le 24 février, un verdict mesuré, ne retenant pas l’accusation d’agressions sexuelles en série qui aurait pu valoir à Harvey Weinstein la perpétuité.

Mais la lourdeur de la peine prononcée mercredi 11 mars par le juge James Burke a fait l’effet d’un coup de tonnerre : le producteur de cinéma déchu a été condamné à vingt-trois ans de prison, à l’issue de son procès à New York pour viol et agression sexuelle.

A 68 ans, Harvey Weinstein se voit infliger vingt ans de prison pour agression sexuelle avec violence contre l’ancienne productrice de cinéma Mimi Haleyi, à laquelle il avait imposé un cunnilingus alors qu’elle avait ses règles en 2006. Il a eu droit à une peine supplémentaire de trois ans pour viol envers une personne incapable de donner son consentement (viol au « troisième degré ») à l’encontre de Jessica Mann en 2013, qui rêvait de devenir actrice.

Un homme « ivre de pouvoir »

Ainsi le producteur qui faisait la loi à Hollywood, lauréat 1990 de la Palme d’or à Cannes pour Sexe, mensonges et vidéo, de Steven Soderbergh, et récipiendaire de nombreux Oscars pour Pulp fiction (1994) et Shakespeare in Love (1998), pourrait-il finir ses jours en prison.

Le juge Burke a fixé seul la peine avec le verdict du jury, comme c’est l’usage à New York et dans de nombreux Etats américains. Il a estimé qu’elle reflétait le comportement général de M. Weinstein : « Bien que ce soit la première condamnation, ce n’est pas la première infraction, a asséné M. Burke, qui avait pourtant expliqué à l’ouverture du procès qu’il ne s’agissait pas de faire du procès un référendum sur le mouvement #metoo. J’ai devant moi des preuves d’agressions sexuelles impliquant d’autres femmes. »

Il a suivi le parquet, qui avait réclamé une peine longue – M. Weinstein encourait un maximum de vingt-neuf ans de prison (vingt-cinq plus quatre pour les deux crimes dont il a été reconnu coupable). La procureure Joan Illuzzi-Orbon a dénoncé un homme « ivre de pouvoir » et est remontée jusqu’aux années 1970, citant le cas d’une victime disant avoir été violée en 1978 lors d’un voyage d’affaires.

Juste avant le verdict, la victime Mimi Haleyi avait de nouveau accablé son agresseur : « Il a violé ma confiance et mon corps ainsi que mon droit à refuser des avances ».

La deuxième victime, Jessica Mann, qui avait été malmenée par la défense lors du procès, a rappelé que « le viol, ce n’est pas juste un moment de pénétration. L’impact dure toute la vie ». Elle a demandé que la peine la plus lourde soit prononcée, déplorant par ailleurs que son cas soit moins pénalisé que le trafic de drogue : « Comment se fait-il que je ne vaille pas plus que de la cocaïne ? »

« J’essaye vraiment de devenir une meilleure personne »

Pour la première fois de son procès, alors que le sort était jeté, Harvey Weinstein a pris la parole pendant une vingtaine de minutes. « Nous pouvons avoir des vérités différentes, mais j’ai des remords pour vous tous et ce que vous avez enduré, a déclaré en salle d’audience le mogul déchu, se tournant vers ses victimes. J’éprouve vraiment des remords pour cette situation. Je le ressens vraiment du fond du cœur, j’essaie vraiment de devenir une meilleure personne. »

M. Weinstein a fait valoir qu’il ne reverrait peut-être jamais ses enfants. Il a aussi estimé être traité de manière inéquitable en raison du mouvement #metoo, comme naguère les communistes : « Désormais, il y a des milliers d’hommes qui sont accusés de choses qu’aucun de nous n’a comprises. » Il a notamment assuré qu’il avait eu le sentiment d’avoir eu une relation consensuelle pendant cinq ans avec Jessica Mann. M. Weinstein n’a toutefois pas présenté d’excuses ni reconnu avoir commis quoi que ce soit de répréhensible et il n’a pas infléchi le juge. Les six femmes qui avaient témoigné au procès se sont retrouvées ensemble à l’audience, avec le procureur de New York Cyrus Vance, fort critiqué par le passé pour avoir tardé à poursuivre M. Weinstein. Elles ont fini la séance en pleurs.

La sévérité de la peine a surpris les observateurs. « C’est une sentence très, très dure », a commenté l’avocate pénaliste Rikki Klieman, consultante de la chaîne CBS News. Debra Katz, l’avocate d’une des femmes témoins au procès, déclarait avant le verdict au Wall Street Journal qu’une peine de moins de quinze ans enverrait un mauvais message, signalant en creux qu’elle n’en attendait pas tant.

Les avocats d’Harvey Weinstein ont subi un immense camouflet, notamment la star du barreau de Chicago, Donna Rotunno, spécialiste de la défense des hommes accusés de viol et qui n’avait jusqu’à présent perdu qu’un seul procès. Ils avaient demandé une peine réduite au minimum, cinq ans, en raison de la santé, de l’âge de leur client et de ses achèvements passés. « Compte tenu de son âge, avaient-ils écrit, toute peine supérieure au minimum légal équivaudrait à une condamnation à perpétuité. » En vain.

« Les femmes ne vivront plus dans le silence »

Devant le palais de justice de Manhattan, Donna Rotunno a dénoncé pêle-mêle l’« absence d’équité », une sentence « lâche », un procès biaisé depuis le début, avec un juge selon elle partial et « sous pression », une sélection des jurés mise en cause, les interférences avec l’inculpation d’Harvey Weinstein par le parquet de Los Angeles alors que s’ouvrait le procès new-yorkais. « Bien sûr que c’est trop dur, c’est terrible », s’est affligée Mme Rotunno. La défense entend faire appel de la sentence. Elle assure que les peines prononcées à New York dans des cas similaires sont trois fois moins sévères. Cette allégation n’a pas pu être vérifiée.

Puis ce fut le tour de l’avocate de Mimi Haleyi, Gloria Allred, de dire aux journalistes sa satisfaction, brandissant un papier sur lequel était inscrit « 20 + 3 ». « Les femmes savent désormais que, si elles en ont le courage, il y a aura des conséquences pour leurs agresseurs », a déclaré Mme Alred, se réjouissant de ce que « les femmes ne vivront plus dans le silence ».Elle a rappelé que les poursuites vont désormais se poursuivre à Los Angeles, où M. Weinstein pourrait être déplacé.

L’affaire marque un virage sur la poursuite des criminels sexuels. Le procureur de New York lui-même, Cyrus Vance, avait été fottement critiqué pour ne pas avoir poursuivi M. Weinstein en 2015 à la suite de la plainte d’un modèle italien. La condamnation qu’il a obtenue lui permet de redorer son blason et de devenir fer de lance de la défense des femmes.

Il serait faux toutefois de dire que l’impunité complète régnait aux Etats-Unis : avant les affaires Weinstein et le mouvement  #metoo, l’acteur Bill Cosby a été poursuivi et condamné en avril 2018 en Pennsylvanie à une peine comprise entre trois et dix ans de prison tandis que le médecin de l’équipe de gymnastique américaine Larry Nasser a été condamné à une peinse comprise entre 40 et 175 ans de prison ; « J’ai signé votre arrêt de mort » , lui avait signifié la juge en janvier 2018.

« Je prie qu’il y ait un enfer. C’est là qu’est ta place »

Cependant, la parole s’est libérée. La chute de Weinstein fut scellée lorsque des femmes ont enfin accepté de témoigner à visage découvert, dans le New York Times puis le New Yorker, en octobre 2017, après des années de rumeur.

On a appris, par des scellés, qu’Harvey Weinstein avait à l’époque demandé le soutien des milliardaires, Michael Bloomberg, ancien maire de New York, et Jeff Bezos, le patron d’Amazon, sans qu’on sache si les intéressés avaient réagi. Surtout, on y trouve un courriel lapidaire écrit par son frère Bob Weinstein en 2017 : « Tu mérites un prix d’honneur pour ta pure sauvagerie, ton inhumanité, ton immoralité, pour les actes que tu as commis. Je prie qu’il y ait un enfer. C’est là qu’est ta place. »

En attendant, la place du condamné est à l’hôpital Bellevue de Manhattan où il a été transféré pour des problèmes cardiaques après sa condamnation. D’ici à dix jours, Harvey Weinstein est censé être transféré dans un centre de détention de l’Etat, à Fishkill, 100 kilomètres au nord de New York.

La protection du condamné est décisive, alors que sa célébrité peut l’exposer à la violence de ses codétenus et qu’il faut éviter tout suicide, sept mois après la pendaison du prédateur sexuel de mineures Jeffrey Epstein. M. Weinstein est censé avoir le traitement réservé aux détenus violents. Le condamné a engagé un consultant spécialiste de la prison pour le préparer à ce que les spécialistes appellent pudiquement son « voyage ».

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12 mars 2020

Coronavirus : Trump prend la mesure de la pandémie après des semaines d’atermoiements

trump pandemie

Par Gilles Paris, Washington, correspondant

Le président américain a mis en cause l’Europe et a annoncé la fermeture des Etats-Unis aux étrangers en provenance de l’espace Schengen lors d’une allocution solennelle, mercredi soir.

Après l’avoir longtemps relativisée, Donald Trump a fini par prendre la mesure de la menace représentée par le coronavirus. Mercredi soir 11 mars, il s’est donc exprimé dans le cadre le plus solennel que peut procurer sa fonction : assis derrière le Resolute Desk du bureau Ovale de la Maison Blanche. Dans ce cadre réservé aux événements les plus dramatiques tels que les déclarations de guerre, le président des Etats-Unis a donc déclaré la mobilisation générale contre un phénomène dont il disait encore une semaine plus tôt qu’il finirait par disparaître « comme un miracle ».

« Il s’agit de l’effort le plus agressif et le plus complet de lutte contre un virus étranger dans l’histoire moderne. Je suis convaincu qu’en prenant et en continuant à prendre ces mesures dures, nous réduirons considérablement la menace qui pèse sur nos citoyens, et nous finirons par vaincre ce virus rapidement et définitivement », a-t-il assuré.

Donald Trump a procédé à sa manière, en commençant par désigner des responsables. Il a mis en cause l’Union européenne (UE), une institution qu’il aime stigmatiser et qui a « échoué » face au virus à ses yeux. C’est parce que cette dernière s’est montrée selon lui passive alors qu’il avait interdit le 31 janvier l’accès du territoire américain aux étrangers venant de Chine, qu’il a pris une mesure drastique. « Pour empêcher de nouveaux cas de pénétrer dans notre pays, je vais suspendre tous les voyages en provenance d’Europe vers les Etats-Unis pour les trente prochains jours », a assuré le président des Etats-Unis.

Il a précisé que le Royaume-Uni ne serait pas concerné par la mesure visant l’espace Schengen qui entrera en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi, à minuit, même si le pays compte plus de cas que de nombreux autres pays de l’UE.

« L’Amérique d’abord »

Les ressortissants américains ne seront pas concernés, pas plus que les échanges commerciaux. Le président a également annoncé une éventuelle révision des restrictions déjà appliquée visant l’Asie. « L’Amérique d’abord », le slogan qu’il s’est fixé depuis son entrée en politique, est donc appliqué à la lettre. Il n’a d’ailleurs pas eu un mot de compassion ou de soutien envers les pays les plus touchés par le virus.

La mesure visant l’Europe, spectaculaire, a été accompagnée de rappels de précautions élémentaires pour ses concitoyens, les plus âgés étant les plus menacés, ainsi que par l’annonce de mesures de soutien pour l’économie après une nouvelle journée noire à Wall Street. « J’appelle le Congrès à rapidement offrir aux Américains une baisse des impôts sur les salaires », a assuré Donald Trump après avoir rappelé qu’« en raison des politiques économiques que nous avons mises en place au cours des trois dernières années, nous avons de loin la plus grande économie du monde ».

Il a défendu cette proposition à l’occasion d’une visite aux élus républicains, mardi. Elle n’a cependant pas été reçue très favorablement, y compris au sein de son propre parti. Le président n’a pas rencontré, par ailleurs, de démocrates à cette occasion alors qu’il a besoin du feu vert de la Chambre des représentants, où ils sont majoritaires.

Donald Trump a également annoncé le report de la date butoir de paiement des impôts pour les individus et les entreprises touchées par le ralentissement de l’économie. « Ce n’est pas une crise financière », a-t-il déclaré. « Ce n’est qu’un moment temporaire dans le temps que nous surmonterons en tant que nation », a-t-il ajouté.

Le basketteur français Rudy Gobert atteint par le virus

Donald Trump a terminé son allocution par un inhabituel appel à dépasser les divisions partisanes. « Nous sommes tous concernés. Nous devons mettre la politique de côté, mettre fin au sectarisme et nous unir en une seule nation et une seule famille », a assuré celui qui avait accusé les démocrates au début de la crise d’avoir voulu instrumentaliser la pandémie.

Il avait à peine achevé que la National Basket Association (NBA) annonçait la suspension jusqu’à nouvel ordre de son championnat, après la découverte d’un cas positif, le pivot français des Utah Jazz Rudy Gobert. Puis l’acteur Tom Hanks, en déplacement en Australie, annonçait être atteint par le virus, ainsi que sa femme.

Un peu plus tard, Donald Trump a fait savoir qu’il annulait un déplacement prévu vendredi dans le Nevada. La veille, son équipe de campagne avait annoncé sa participation à un rassemblement prévu dans le Wisconsin le 19 mars, un Etat déterminant pour sa réélection.

trump corona

12 mars 2020

'EIRA' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE PAR 'EWA KWIATEK' {NSFW / EDITORIAL EXCLUSIF}

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La photographe Ewa Kwiatek et la mannequin Eira Riera se sont associées pour l' éditorial exclusif NAKID intitulé «EIRA».

Tournage dans un appartement artistique inhabituel à Barcelone, l'histoire d' Eira s'est formée à travers l'objectif et l'œil de la narration d'Ewa. Le propriétaire de l'appartement qu'ils ont utilisé est un instructeur d'orgue de l'église vivant à Paris, une note mineure qui a ajouté à l'inspiration générale de l'ensemble du tournage. Le modèle, Eira, est une danseuse contemporaine, donc le duo de ces deux avec la vision qu'Ewa avait fait pour un voyage relatif intéressant.

Ewa Kwiatek est une photographe entièrement analogique basée à Barcelone. Elle a terminé l'Académie des Beaux-Arts de Pologne en tant que graphiste et est diplômée en direction artistique à Barcelone. Chercher la beauté en découvrant les autres, c'est ce qui l'a attirée dans la photographie et ce qui l'a le plus guidée.

Si vous aimez cette histoire visuelle, montrez un peu d'amour, ce n'est qu'un aperçu des choses incroyables qu'ils ont créées - rendez-vous sur leur Instagram ci-dessous pour en savoir plus sur cet artiste génial et soutenir leur créativité et votre inspiration quotidienne en les suivant !

Découvrez plus d'Ewa Kwiatek et leur travail ici:   INSTAGRAM

https://www.instagram.com/ewakwiatek/?igshid=h7lq8pctqvv0

https://www.instagram.com/eira.rr/?igshid=193c3kylcuq5j

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12 mars 2020

Salon du Tourisme - Annulé

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12 mars 2020

Quand Milo retire sa petite culotte - photos : Peter Palm - gif animé

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12 mars 2020

Coronavirus : la France espère éviter le scénario à l’italienne

Par Nathalie Raulin et Lilian Alemagna

Contrairement à Rome, Paris n’a pas été pris de court par la propagation du virus, réussissant à contenir le nombre de cas le temps d’organiser son système sanitaire. Ce qui n’empêche pas les doutes sur la capacité des hôpitaux à faire face au futur afflux de malades.

Coronavirus : la France espère éviter le scénario à l’italienne

Des hôpitaux embolisés, des médecins submergés, contraints d’abandonner dans les couloirs des malades rongés par le coronavirus et, pour finir, l’Italie entière brutalement placée quarantaine. De quoi relancer les interrogations sur ce qui attend vraiment la France quand la vague épidémique déferlera. Mardi, le bilan était de 1 784 personnes infectées dans l’Hexagone (372 de plus en 24 heures) et de 33 morts. De l’autre côté des Alpes, le bilan est bien plus lourd : 10 149 cas et 631 décès. Au choc des images italiennes, l’exécutif français répond par la mesure. En visite mardi au centre d’appel du Samu de l’hôpital Necker-Enfants malades, Emmanuel Macron s’est gardé de toute déclaration va-t-en guerre, préférant insister sur la «lucidité» avec laquelle les autorités abordent une crise qui n’en est qu’au «tout début».

En coulisse, on s’emploie cependant activement à séparer l’ivraie italienne du bon grain français. «L’Italie connaît une plus forte contagiosité, sa population est plus âgée et son système de santé beaucoup plus faible, estime une ministre. Et puis ils ont fait des erreurs dans la façon de gérer la crise.» D’abord en ne débusquant pas assez vite les porteurs du virus. Alors qu’un premier cas de contamination avait été signalé dès le 28 janvier, l’Italie a attendu le 21 février pour enclencher une opération de dépistage massive. «Le virus a circulé inaperçu pendant plusieurs semaines, avant les premiers cas avérés de la maladie», expliquait le 28 février le professeur Massimo Galli, qui a identifié la souche italienne du Covid-19. A cette erreur s’ajoute une seconde : «Comme ils ont fermé les écoles, les enfants ont été gardés par les grands-parents et les ont infectés», poursuit la membre du gouvernement. Conséquence : les hôpitaux italiens du nord du pays ont fait face à un afflux massif et inattendu de malades…

Bon accueil

En France, la gestion au trébuchet du coronavirus a éloigné ce risque. Dès l’apparition du premier cas suspect, les efforts pour repérer les personnes infectées et identifier les chaînes de transmission ont considérablement entravé la circulation du coronavirus. Les fermetures des établissements scolaires dans les zones les plus contaminées comme l’Oise, le Haut-Rhin ou le Morbihan, n’ont pas eu non plus les mêmes répercussions qu’en Italie : «Chez nous, les parents peuvent bénéficier, en un coup de téléphone, d’un arrêt maladie en cas de fermeture de leur école pour garder eux-mêmes leurs enfants», insiste un membre du gouvernement. Le bon accueil parmi la population des «mesures barrière» a fait le reste : touchée en même temps que l’Italie, la France compte aujourd’hui moins de malades.

Pour les autorités sanitaires, ce temps gagné sur l’épidémie est précieux. D’abord pour passer le pic de grippe saisonnière et libérer de la place dans les hôpitaux. Ensuite pour mettre l’ensemble du système sanitaire en ordre de bataille. «On a quelques jours de plus que l’Italie pour se préparer, c’est un avantage», souligne le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris. «Cela nous permet de limiter les risques de se retrouver dans l’incapacité de soigner quand la vague de malades du coronavirus va arriver, en fin de semaine ou en début de semaine prochaine.» Vendredi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé l’activation nationale du «plan blanc» dans les hôpitaux, dispositif qui, en cas de situation sanitaire exceptionnelle, leur donne la possibilité d’user de tous les moyens pour accueillir un afflux de patients. Concrètement, tous les personnels médicaux et paramédicaux peuvent être rappelés, des lits supplémentaires ouverts et des interventions non indispensables reportées. «On est supermobilisés, insiste le professeur Salomon. Les besoins risquant d’être importants, on s’emploie à dégager des lits en réanimation, et des respirateurs. Il nous faut aussi du personnel paramédical en nombre suffisant. On réfléchit à des solutions.» Pour cause, le personnel infirmier manque cruellement, notamment à Paris et en région parisienne : fin novembre, un mois avant l’émergence en Chine du coronavirus, 500 postes étaient vacants au sein de l’AP-HP…

A quel prix ?

La protection du personnel soignant en poste est du coup considérée comme une priorité au ministère de la Santé. Vu les besoins qui s’annoncent, plus question de les confiner en cas de suspicion de contamination, comme ce fut le cas pour les hôpitaux de Creil, Compiègne et Tenon au début de l’épidémie. D’où la décision de leur réserver les masques FFP2, dit à bec de canard, plus efficaces pour se prémunir contre le coronavirus. Toutes ces mesures seront-elles suffisantes ? «Je suis dubitatif», admet le professeur François Boué, chef de service de médecine interne à l’hôpital Antoine-Béclère. «Le ministre a tourné le volant mais la voiture ne bouge pas vraiment. Nos lits de réanimation sont déjà occupés par des patients en situation grave, parfois critique. Le système de tarification à l’activité en vigueur depuis dix ans fait que l’on n’a plus aucune marge de manœuvre.» A l’AP-HP, on confirme : 90 % des 1 500 lits de réanimation de son réseau sont occupés. D’où les efforts déployés par les centres hospitaliers de référence, comme Bichat et la Pitié-Salpêtrière, pour augmenter leur capacité d’accueil. De fait, peu de praticiens en doutent : l’hôpital public sera à la hauteur de l’épidémie de coronavirus. Mais à quel prix ? «Quand on fera le bilan, avertit le professeur Boué, il ne faudra pas seulement s’intéresser au nombre de morts par coronavirus, mais à tous les décès que va entraîner l’absence de possibilité de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, des infarctus du myocarde ou des septicémies faute de lits disponibles en réanimation.»

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