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Jours tranquilles à Paris

25 décembre 2019

Emmanuel Macron

Depuis le 5 décembre, les manifestations et les grèves s’enchaînent contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron.

C’est dans ce contexte que l’Elysée, sollicité par Le Parisien, a annoncé que le chef de l’Etat a choisi de ne pas toucher une pension de 6.225 euros bruts mensuels versée aux anciens présidents de la République. Mais il ne s’agit pas d’une véritable pension de retraite.

La décision, symbolique, a fait réagir l’opposition et soulève plusieurs questions.

Pas de « trêve de Noël » de la communication présidentielle. En pleine grève contre la réforme des retraites, l’Elysée a annoncé samedi qu’Emmanuel Macron va  renoncer à une pension spéciale versée aux anciens présidents de la République. L’annonce a fait grand bruit et suscité de nombreuses piques de l’opposition, alors que la mobilisation contre la retraite par points et la fin des régimes spéciaux est entrée dans sa 19e journée ce lundi. La décision du chef de l’Etat est-elle « logique », « démagogique », « symbolique » ? 20 Minutes a soupesé le pour et le contre, et explique pourquoi les anciens présidents sont loin d’être des retraités comme les autres.

A quoi renonce Emmanuel Macron ?

D’abord, rappelons les faits. Sollicité par le journal Le Parisien après le discours d’Edouard Philippe, le 11 décembre, Emmanuel Macron a apparemment pris le temps de mûrir sa décision. Samedi, le quotidien a publié la réponse de l’Elysée : le chef de l’Etat renonce à la pension d’ancien président, à laquelle il a droit selon la loi de 1955.

« Il ne percevra pas cette retraite prévue à la fin de son mandat par la loi, car il estime que cette loi de circonstance a vocation à être normalisée. Il ne se l’appliquera donc pas. Il ne liquidera pas non plus cette somme lorsqu’il prendra sa retraite », dixit un conseiller du président cité par Le Parisien. Mais en réalité, il ne s’agit pas vraiment d’une retraite…

De quoi s’agit-il alors ?

L’Elysée fait référence à l'article 19 de la loi du 3 avril 1955. Il prévoit d’attribuer aux anciens présidents de la République une dotation annuelle d’un montant égal à celui d’un conseiller d’Etat, soit 74.700 euros bruts par an, donc 6.225 par mois, assujettis à l’impôt, a précisé Matignon en mai. La moitié de cette pension est « réversible sur la tête de la veuve ou, en cas de décès, sur la tête des enfants jusqu’à leur majorité ».

Ce n’est pas à proprement parler une retraite, puisque cette somme, prélevée sur le budget de l’Elysée, n’est pas financée par des cotisations.

Cette pension spéciale vient s’ajouter à la retraite que touche logiquement un ancien président, en fonction de ses activités professionnelles et mandats accomplis avant et après son passage à l’Elysée, qui lui ouvrent des droits à la retraite, via des cotisations. Le chef de l’Etat cotise aussi pour sa retraite pendant qu’il est à l’Elysée, en cotisant sur sa rémunération présidentielle (de 15.140 euros bruts mensuels en 2019). Par exemple, François Hollande touche, au total, environ 15.100 euros nets par mois depuis qu’il a pris sa retraite en 2017, selon des estimations de René Dosière, ancien député socialiste et spécialiste de la transparence des dépenses publiques.

Quant à Emmanuel Macron, il a été inspecteur des finances puis banquier d’affaires, cotisant au régime de la fonction publique et au régime général. En 2022, il aura 44 ans et donc encore quelques années devant lui pour travailler et cotiser pour sa retraite s’il le souhaite.

Outre cette pension, qui s’ajoute à sa retraite, à quoi a droit un ancien président ?

Ce n’est pas tout. Les anciens présidents de la République sont membres de droit à vie du Conseil constitutionnel, ce qui leur permet d’encaisser une indemnité mensuelle de 13.500 euros nets, assujettie à l’impôt, nous confirme le Conseil. Emmanuel Macron a aussi prévu de renoncer à ce droit. Au total, il se priverait donc de 19.725 euros bruts par mois à la fin de son mandat présidentiel.

Il n’est pas le premier : plusieurs anciens présidents ont déjà choisi de ne pas siéger au Conseil constitutionnel, et de tirer une croix sur cette somme, comme Nicolas Sarkozy en 2013, et François Hollande en 2017, qui voulait d’ailleurs abroger ce dispositif, mais a fini par y renoncer. Jacques Chirac y a été contraint pour des raisons de santé. Valéry Giscard d’Estaing est donc le seul ex-président à y siéger. La réforme des institutions d’Emmanuel Macron prévoit de supprimer ce droit, mais elle a été retardée.

En outre, les ex-présidents bénéficient de « soutien matériel et en personnel », financés par le budget du Premier ministre : chacun a droit à sept collaborateurs permanents pendant les cinq ans suivant son départ de l’Elysée, puis trois à vie, des bureaux meublés et équipés, depuis un décret de 2016. Au total, les anciens présidents coûtent environ 5 millions d’euros par an à l’Etat (hors frais de sécurité), selon René Dosière, qui a additionné leurs pensions et avantages en nature dans le chapitre « La vie après l’Elysée » de son livre Frais de palais.

Ça va faire des économies ?

On peut sortir sa calculette et faire des projections en fonction de l’espérance de vie d’Emmanuel Macron, de la probabilité qu’il fasse un ou deux mandats, et multiplier le tout par 6.225 euros bruts mensuels. On peut aussi interroger René Dosière :

« La décision d’Emmanuel Macron n’a qu’une conséquence financière infinitésimale. Mais elle va dans le bon sens, néanmoins il faudrait qu’il aille jusqu’à abroger l’article 19 de la loi de 1955 [donnant droit aux 6.225 euros bruts mensuels]. Cette dotation n’a plus de raison d’être aujourd’hui. A l’époque, le président n’avait pas de rémunération officielle, qui n’a été fixée dans la loi qu’en 2008. »

Contacté par 20 Minutes, l’Elysée n’a pas répondu ce lundi sur l’éventuelle abrogation de cette loi, ni sur les détails du futur régime de retraite du président de la République.

Est-ce un geste symbolique et une annonce habile, en pleine contestation de sa réforme des retraites ?

Oui, répond Jean Garrigues, historien spécialiste de la Ve République. « Il ne fait pas un sacrifice très important, car il est vraisemblable qu’après l’Elysée il retrouvera une profession qui lui permettra de toucher une retraite confortable », développe le chercheur. Il ne s’agit pas non plus décision révolutionnaire, puisqu’elle s’inscrit « dans une dynamique, depuis quinze ans, de transparence et de renoncement à certains avantages des élites politiques », poursuit-il, rappelant les efforts faits sous Hollande puis en début de quinquennat Macron.

Mais cette décision symbolique pourrait avoir un effet boomerang, selon Bruno Cautrès, directeur de recherche CNRS. « C’est mieux qu’il l’annonce plutôt que d’être épinglé plus tard pour ne pas avoir réformé sa retraite », note le politologue. « Globalement l’opinion juge que l’on vit trop bien de la politique, et elle est favorable à ce que le président rogne sur son train de vie ».

« Mais c’est une communication paradoxale, car on peut faire diverses interprétations de cette annonce : qu’Emmanuel Macron puisse faire une croix sur 6.000 euros bruts mensuels, cela peut accentuer la dimension de président des riches. C’est un peu comme lorsque Jean-Paul Delevoye annonce qu’il remboursera 140.000 euros, cela peut paradoxalement nuire à son image car qui peut instantanément débourser cette somme pour régulariser sa situation ? ». C’est d’ailleurs un angle d’attaque choisi par l'opposition.

En outre, il n’est pas certain que cette annonce ait un effet sur l’adhésion à la réforme des retraites. « Les Français expriment aujourd’hui leurs nombreuses interrogations sur l’avenir de leur retraite et cette réforme perçue comme très floue ». Emmanuel Macron devrait consacrer une bonne partie de son allocution du 31 décembre à ce dossier épineux.

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25 décembre 2019

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25 décembre 2019

Caisse, cagnottes... les grévistes s'organisent pour lutter contre la réforme des retraites

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Les cheminots français de la SNCF en grève participent à une manifestation à Paris alors que la France affronte son 15e jour de grève consécutif contre les plans de réforme des retraites du gouvernement français, le 19 décembre 2019.

Texte par : Tiffany Fillon

Alors que la grève contre la réforme des retraites dure depuis 20 jours à la RATP et à la SNCF, les fins de mois s’annoncent difficiles pour de nombreux grévistes. Ils peuvent bénéficier de différents mécanismes d'aide, comme des caisses de grève ou des cagnottes en ligne, pour continuer leur combat.

Au 20e jour de mobilisation contre la réforme des retraites, il devient difficile pour les grévistes de poursuivre le mouvement. En cause : des salaires plus bas dûs aux journées de grève. Et le manque à gagner continuera à se creuser puisque de nombreux grévistes ont annoncé leur intention de poursuivre leur action jusqu'au retrait du projet de réforme. "Ils perdent de l'argent. Les combatifs s'arrangent pour avoir un peu d'argent de côté, mais c'est dur, et plus dur quand le salaire est bas", souligne Fabien Dumas, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail.

Au sein des organisations syndicales, des solutions sont proposées pour que les grévistes tiennent le coup. La CFDT dispose, par exemple, de la Caisse nationale d’action syndicale (Cnas). Cette caisse fait de la CFDT la "seule organisation syndicale française à disposer d'une caisse de grève pour ses adhérents", financée par une partie de leurs cotisations, comme le note la confédération sur son site Internet.

Grâce à elle, chaque adhérent peut bénéficier d’une indemnité compensatoire, à hauteur de 7,30 euros par heure pour les salariés à temps plein, qui ont effectué plus de sept heures de grève. Par comparaison, au 1er janvier 2019, le SMIC s'élevait à 10,03 par heure, en salaire brut.

Alimenté par les cotisations des salariés adhérents à la CFDT, ce fonds ne sert pas seulement à indemniser les grévistes puisque, selon ce responsable, la Cnas sert aussi à “aider les adhérents et les syndicats en cas de procédures judiciaires”. Il estime le montant total de la Cnas à “plus de 100 millions d’euros”.

Des pertes salariales à compenser

En parallèle, le syndicat a aussi mis en place une cagnotte en ligne, pour "aider financièrement les agents SNCF qui se mobilisent depuis le 5 décembre", peut-on lire sur le site Internet de la cagnotte. Et la CFDT n’est pas le seul syndicat à proposer ce type de cagnottes. Il s’agit même d’un phénomène très répandu, à la fois à l’échelle nationale et locale. L’Unsa ferroviaire dispose par exemple d’une cagnotte nationale sur Internet, qui s’ajoute à celle dédiée aux grévistes de l’UNSA ferroviaire du Languedoc Roussillon.

À la CGT-RATP, "on n'organise pas de caisse de grève", indique Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP, mais il peut y avoir "des collectes autour des dépôts".

Pas de caisse de grève nationale non plus à la CGT-Cheminots, d'après son porte-parole Cédric Robert. "Des caisses de solidarité locales peuvent exister mais elles n'ont pas vocation à compenser la totalité des pertes" car "les cheminots grévistes vont perdre entre 60 et 100 euros de salaire par jour", signale-t-il.

Interrogé par France 24, un responsable de la CFDT souhaitant rester anonyme est convaincu que la fin du mois de décembre sera difficile pour certains grévistes. "Ils savent pertinemment qu’il y aura une répercussion salariale. Certains vont manger des boîtes de cassoulet à Noël", déplore-t-il, ajoutant qu’"aucune mesure d’accompagnement financier n’existe au sein des entreprises".

Sur les fiches de paie, des diminutions de salaires apparaîtront dès le bulletin de décembre à la SNCF. À la RATP, elles seront reportées à la fin janvier. Si les cheminots ont reçu mi-décembre leur prime de fin d'année, les agents RATP avaient, eux, perçu leur 13e mois à la fin du mois de novembre.

"Une solidarité nationale remarquable"

Face à ces pertes, les grévistes ont développé des stratégies pour supporter le coût financier de la grève. "Les grévistes font comme tous les Français qui ont des fins de mois difficiles. Certains ont envisagé de prendre des crédits, de piocher dans leur découvert" pour financer leur grève, rapporte Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa-RATP, syndicat qui n'a "pas de cagnotte".

Qu’ils soient cheminots ou non, syndiqués ou non, les grévistes peuvent aussi se tourner vers la cagnotte lancée par le syndicat Info’Com-CGT, qui défend des salariés de l'information et de la communication. Créée en 2016 pendant les manifestations contre la Loi travail, elle réunit à ce jour, "806 694 euros collectés pour le mouvement social des retraites”, d’après le site Internet qui l’héberge.

"Cet argent n’est pas celui de la CGT, c’est celui des donateurs", affirme Romain Altmann, secrétaire général d’Info' Com CGT et coordinateur de cette caisse solidaire gérée avec d’autres structures syndicales. Parmi les profils de donateurs, il cite notamment des "personnes qui ne peuvent pas faire grève pour des raisons financières, des femmes employées à temps partiel ou encore des retraités". D’après Romain Altmann, tous les grévistes peuvent bénéficier de ce fonds, qui est versé selon des "critères de répartition définis entre grévistes et syndicats".

À la tête de la CGT, cette initiative issue de la base syndicale fait grincer des dents. Sur Twitter, Laurent Brun, secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots, a dénoncé, dimanche 15 décembre, un système de répartition trop opaque. "Voilà comment on instrumentalise la grève pour collecter de l’argent. Cette collecte ne représente pas les cheminots CGT", a-t-il tweeté, avant d'ajouter : "Vous distribuez à votre bon vouloir et vous laissez croire que vous collectez en notre nom ce qui n’est pas le cas."

Malgré ces réserves, Romain Altmann reste motivé. "Même si en termes de montant, la cagnotte représente une goutte d’eau, elle illustre une solidarité nationale remarquable", se réjouit-il. Lui qui voit cette cagnotte comme un "symbole" sait qu'elle ne pourra pas régler tous les problèmes financiers des grévistes car, affirme-t-il, "leurs pertes de salaires se compteront en dizaines de millions d’euros."

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25 décembre 2019

Kate Moss en couverture du Harper's Bazaar

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25 décembre 2019

Aux origines de la "trêve des confiseurs" instituée en 1874

Par Stéphane Robert

En fin d'année, l'actualité politique connaît une période d’accalmie. Cette pause dans la vie politique française est dénommée "trêve des confiseurs". Elle fut décrétée par les parlementaires au XIXe siècle, à l'époque où la troisième République était encore menacée.

En décembre 1874, les parlementaires décident de mettre en sommeil leurs débats et leurs querelles afin de laisser les Français profiter des fêtes de fin d'année. "On convint de ne pas troubler par nos débats la reprise d'affaires commerciales qui, à Paris et dans les grandes villes, précèdent toujours le jour de l'an", écrit dans ses mémoires le duc Albert de Broglie, figure de la droite monarchiste de l'époque.

Origine de la trêve des confiseurs

Une trêve dans l'affrontement entre républicains et monarchistes

Les confiseurs profitent particulièrement de cette période de fêtes mais c'est la presse satirique qui popularise l'expression pour se moquer de l'embonpoint des responsables politiques.

Si, trois ans après la défaite de la France face à la Prusse, dans un pays économiquement en pleine reconstruction, la nécessité de ne pas entraver la bonne marche des affaires a été avancée par certains, il semble que les raisons qui ont conduit à décréter cette trêve étaient essentiellement politiques.

A cette époque, la France vit sous un régime institutionnel provisoire. il n'y a plus qu'une chambre au parlement et les Républicains y affrontent les monarchistes et les bonapartistes. Le Second Empire est tombé en 1870 et le régime qui lui succédera fait l'objet d'âpres débats politiques.

La République s'est installée, l'expression est restée

Le 24 décembre 1874, les républicains exigent qu'on reprenne les travaux parlementaires au plus vite, le 28 décembre. Les monarchistes, eux, proposent le 11 janvier. Finalement, c'est le 5 janvier qui sera retenu.

Par la suite, les débats parlementaires conduiront à la victoire des républicains avec l'adoption, fin janvier, de l'article fondateur de la IIIe République, l'amendement Wallon, qui stipule que "le président est élu à la majorité absolue par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée Nationale".

Les années suivantes verront s'institutionnaliser cette trêve au cours de laquelle on laisse les fêtes et les affaires prendre le pas sur la vie politique.

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25 décembre 2019

BALMAIN - Olivier Rousteing - Cara Delevingne

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25 décembre 2019

En grève, l’Opéra de Paris propose « Le Lac des cygnes » sur son parvis

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L’orchestre symphonique et le ballet se sont produits devant les portes du Palais Garnier pour protester contre la réforme des retraites.

Orchestre symphonique, danseuses de l’Opéra en tutu blanc et, à l’arrière-plan, des banderoles de manifestation. A la veille de Noël, l’Opéra de Paris a voulu rappeler, à sa manière, son opposition à la réforme des retraites. Entre deux Marseillaise, sous le ciel gris parisien, une quarantaine de danseuses du corps de ballet de l’Opéra ont exécuté des tableaux du Lac des cygnes, sous les applaudissements d’une petite foule amassée sur la place de l’Opéra, en plein cœur de la capitale.

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Dans leur dos, deux grandes banderoles : « Opéra de Paris, grève » et « La culture est en danger ». « Même si on est en grève, on a voulu offrir pour le 24 décembre un moment de grâce », a déclaré à la presse le danseur et élu à la caisse des retraites Alexandre Carniato. « Malgré un temps extrêmement frais, les filles ont voulu relever le défi et les musiciens les accompagner », a-t-il ajouté.

S’ajoute à la quarantaine de danseuses les musiciens de l’orchestre symphonique, à gauche de la photo, place de l’Opéra à Paris, mardi 24 décembre.

L’Opéra est en grève depuis quinze jours, ce qui a entraîné l’annulation de nombreux spectacles. « On nous inculque depuis l’âge de 8 ans qu’on a une mission régalienne et qu’on va danser pour l’Opéra de Paris qui représente la France », souligne Alexandre Carniato, 41 ans.

« L’ensemble de l’Opéra est touché » par la réforme des retraites, indique Héloïse Jocqueviel, 23 ans, danseuse du corps de ballet qui a participé au spectacle. « C’est notre art qui est mis en danger ». Les danseuses ont choisi l’acte IV du Lac des cygnes, « l’un des ballets les plus difficiles », qu’elles ont dansé « sur du marbre, dans le froid ».

« Ce que les filles vous ont montré, c’est 15 ans de sacrifices, et c’est du travail quotidien. Et pour arriver à ça, il y a une limite, une contrainte, a souligné Alexandre Carniato. Si on veut continuer à voir de jolies danseuses ou de jolis danseurs sur scène, on ne pourra pas continuer jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible. »

Une retraite à 42 ans

« Je suis entrée à l’école de la danse à 8 ans, j’ai quitté ma famille et aménagé ma scolarité. Avec cinq heures de danse par jour, à 17-18 ans, on est nombreux à avoir des blessures chroniques, des tendinites, fractures de fatigue, douleurs aux genoux (…). On est nombreux à ne pas avoir notre baccalauréat », énumère-t-elle.

Le régime de retraite de l’Opéra de Paris permet aux danseuses de prendre leur retraite à 42 ans.

L’Opéra et la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme du gouvernement. Le régime spécial de l’Opéra est l’un des plus anciens de France, puisqu’il date de 1698, sous Louis XIV.

Ce régime permet de tirer sa révérence à 42 ans, compte tenu de la « pénibilité » du métier, des risques de blessure, et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d’excellence.

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David Lachapelle - photographe

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Fanny Müller

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25 décembre 2019

Crèche de Noël

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