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Jours tranquilles à Paris

21 décembre 2019

Happy Birthday..... Mister President....

macron birthday

Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un banquier d’affaires, haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est président de la République française depuis le 14 mai 2017.

Sorti de l'École nationale d'administration (ENA) en 2004, il devient inspecteur des finances. En 2007, il est nommé rapporteur adjoint de la commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali »). L’année suivante, il rejoint la banque d'affaires Rothschild & Cie, dont il devient associé-gérant en 2010.

Proche du Mouvement des citoyens (MDC) puis membre du Parti socialiste (PS) de 2006 à 2009, il participe à la campagne électorale de François Hollande pour l'élection présidentielle de 2012, qui le nomme après sa victoire secrétaire général adjoint de son cabinet. Alors encore inconnu du grand public, Emmanuel Macron devient en 2014 ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique ; en 2015, il fait adopter une loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite « loi Macron ».

En 2016, il fonde son propre mouvement politique, baptisé En marche, et démissionne du gouvernement. Il adopte un positionnement hostile au clivage gauche-droite et se présente à l'élection présidentielle de 2017. Il l’emporte au second tour face à la candidate du Front national, Marine Le Pen, avec 66,1 % des suffrages exprimés.

À 39 ans, il devient le plus jeune président français et le plus jeune dirigeant d'alors du G20. À la suite de son élection, son parti remporte les élections législatives de 2017. La première moitié de son mandat est marquée par une réforme du code du travail, une loi de réforme de la SNCF, l'affaire Benalla, le mouvement des Gilets jaunes et le grand débat national qui s'ensuit. Il soutient ensuite un projet contesté de réforme des retraites.

anniversaire

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21 décembre 2019

Extrait d'un shooting. Photo : Jacques Snap. Modèle : Anna Johansson

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21 décembre 2019

Vu d’Italie - Avec les grèves, la revanche du vélo et de la trottinette à Paris

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CORRIERE DELLA SERA (MILAN)

Depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, les transports en commun sont fortement perturbés à Paris, alors que l’usage des trottinettes et des vélos explose. Pour le Corriere della Sera, il s’agit d’une petite victoire pour la maire de la capitale, Anne Hidalgo.

“Je veux que Paris soit la capitale mondiale du vélo”, déclarait en juillet dernier Anne Hidalgo, la maire de Paris. Elle était alors loin de se douter que le mouvement de contestation qui, depuis le 5 décembre, paralyse le réseau de transports parisien, donnerait un sérieux coup de pouce à son ambition.

Depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, le nombre de vélos et de trottinettes électriques sur les pistes cyclables [et les trottoirs] a en effet doublé, selon les relevés de la municipalité.

Paris à vélo

Le 17 décembre, alors que les syndicats prévoyaient une nouvelle manifestation géante, l’appel à la grève a été particulièrement suivi par les employés de la SNCF et de la RATP. On a assisté, dans les rues de la capitale, aux mêmes scènes que quinze jours plus tôt : des milliers d’usagers bloqués pendant une heure dans les tunnels du métro, dans l’espoir de monter dans l’une des quelques rames en circulation, serrés comme des sardines, quitte à devoir parfois en venir aux mains pour se glisser dans un wagon.

En surface, les autobus sont pris d’assaut et de gigantesques embouteillages se forment, notamment aux portes de Paris.

Pour échapper à ce chaos et avoir une chance d’arriver au bureau ou à leurs rendez-vous, tous ceux qui le peuvent ont choisi le vélo ou la trottinette électrique, profitant enfin du réseau de pistes cyclables qui, malgré toutes les critiques, fait la fierté de la maire socialiste Anne Hidalgo.

Polémiques féroces

“Nous voulons de véritables infrastructures cyclables, séparées de la circulation automobile, comme à Copenhague”, proclamait l’édile. En 2014, la Ville de Paris a lancé un très ambitieux “Plan vélo 2015-2020”, prévoyant la construction de 1 400 km de pistes cyclable (objectif revu à la baisse, avec 1 000 km), et une enveloppe de 10 millions d’euros d’aides financières pour les particuliers souhaitant acheter un vélo (à hauteur de 400 € par personne).

Après avoir fermé à la circulation les quais de Seine, reconverti les voies sur berge en zone piétonne avec bars, restaurants et jeux pour enfants, la municipalité a entrepris de réduire la largeur des voies dédiées aux voitures sur la rue de Rivoli, depuis la place de la Concorde jusqu’au Marais sur la rive droite et, sur la rive gauche, de Saint-Michel à la tour Eiffel et au-delà.

Au cours de mois de polémiques féroces, Benjamin Griveaux, candidat La République en Marche (LREM) à la mairie de Paris, a fondé une grande part de ses espoirs de remporter les élections municipales [de 2020] sur la promesse de suspendre les travaux dans la capitale et de rendre de l’espace aux automobilistes. Les photos de longues colonnes de voitures bloquées dans les bouchons à côté de voies cyclables à demi désertées semblaient lui donner raison.

Comme sur les pistes de ski

Les grèves ont toutefois fourni une aubaine inespérée à l’actuelle maire de la capitale, qui rêve de voir les Parisiens privilégier le vélo. Les pistes cyclables sont désormais presque aussi fréquentées que celles du modèle de Copenhague, même si, visiblement, tous les Parisiens ne sont pas très habitués à pédaler.

Dans la capitale danoise, les cyclistes circulent par essaims compacts, ordonnés et rapides, alors qu’ici l’ambiance rappelle davantage celle des stations de ski : les cyclistes les plus avertis, qui disposent de leur propre vélo et arborent casque et gilet de sécurité, partagent les couloirs avec des néophytes maîtrisant difficilement leur engin.

Plus d’accidents

Par rapport à la discipline scandinave, Paris a en outre de gros progrès à faire en matière de civilité : certains utilisateurs accaparent les vélos et trottinettes en libre-service, les attachant le soir à des grilles, parfois même avec leur propre cadenas, pour être sûrs de les retrouver le lendemain matin.

Les pompiers ont par ailleurs signalé que depuis le début des grèves, les accidents de vélo et trottinette ont augmenté de 20 %. Patrick Pelloux, médecin urgentiste, tire la sonnette d’alarme. “Les traumatismes crâniens sont beaucoup plus fréquents.” Il conclut : “Il faudrait rendre obligatoire le port du casque.”

Stefano Montefiori

Source : Corriere della Sera

MILAN http://www.corriere.it/

Fondé en 1876, le premier quotidien italien mentionne toujours “della sera” (“du soir”) dans son titre, alors qu’il sort le matin depuis plus d’un siècle. Sérieux et sobre, le journal a su traverser les vicissitudes politiques en gardant son indépendance.

Dès sa naissance, le Corriere s’est affirmé comme le porte-parole de la bourgeoisie industrielle du Nord. Son format, très grand pour un quotidien moderne, participe à cette image de sérieux et de tradition. Il appartient à RCS Mediagroup, racheté en 2016 par l’homme d’affaires Urbano Cairo, qui possède également la chaîne La7.

Comme les autres journaux nationaux italiens, sa diffusion a connu ces dernières années une forte baisse, mais il reste en tête du classement.

Le journal est accompagné d’une multitude de suppléments dont Sette (vendredi), Io Donna (féminin du samedi) et La Lettura (dimanche).

21 décembre 2019

Les Champs Elysées illuminés

champs

21 décembre 2019

Départ en vacances.... Gare de Lyon !

Reportage « Mais avancez ! Il reste de la place, prenez vos valises sur vos genoux » : bousculades et incompréhension à la gare de Lyon

Si ça continue les trains ressembleront à cela .. (photo ci-dessous)

train foule

Par Nathan Cocquempot

A quelques jours de Noël, l’heure est au retour chez soi malgré la grève qui perdure. Avec ce premier week-end de départ en vacances, de nombreuses colères se sont élevées en gare de Lyon.

« Ouvrez la porte, je suis sûre qu’il y a une petite place pour moi. » Trop tard, le TER bondé s’en va au loin laissant sur le quai de nombreux voyageurs agacés. « Je dois aller récupérer ma fille à la crèche et je suis bloquée ici », s’alarme une dame au bord des larmes qui devait se rendre à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne). Pourtant les agents SNCF se voulaient rassurants dans le hall de la gare de Lyon. « On envoie tout le monde chez soi. »

Un autre train régional direction Melun est annoncé sur une voie. Les voyageurs se ruent en direction du quai, traînant cadeaux, valises, trottinettes. Bousculades et insultes apparaissent aux portes des wagons. « Mais avancez ! Il reste de la place, prenez vos valises sur vos genoux ! », hurle l’un d’entre eux en tapant sur la fenêtre. « C’est des sauvages ma parole ! Y a des gosses ! », lance une dame qui peine à descendre du même train. « Mais vous feriez pareil à leur place », dit un autre de passage. Ambiance tendue.

Mêmes scènes de pagaille du côté du RER D. Les agents tentent de réguler le trafic de voyageurs en ouvrant l’accès aux escaliers vers les rames peu de temps avant l’arrivée du train. La descente est rapide, dangereuse, égoïste. Une dame est extraite de la masse en état de choc. Les places assises sont chères payées. Un gamin sur sa trottinette est porté par son père pour accélérer le rythme. Les portes du RER viennent se coller aux mains des usagers pour un trajet qui ne sera pas de tout repos.

Au milieu du hall 1 en effervescence, les cadeaux déposés près des valises peinent à rappeler les fêtes qui approchent. Un bonnet rouge de père Noël se détache timidement des têtes mouvantes en quête de trains. Sous celui-ci, un agent SNCF distribue des sacs surprises aux enfants tout en renseignant les parents. « On essaye d’apporter un peu de Noël aux plus jeunes. » Une dame touche le pompon du bonnet. « J’espère que ça me portera chance pour mon train. »

« Je ne peux modifier mon aller sans annuler mon retour »

« Parti d’Agen ce matin, j’ai pris un Uber à 40 euros pour venir de Montparnasse jusqu’à la gare de Lyon pour avoir ma correspondance. Je suis arrivé en sueur avec tous mes sacs juste à temps pour voir mon train s’en aller au loin », rigole jaune Nicolas Ducarouge. En formation pour être professeur des écoles, le trentenaire semble prendre la grève du bon côté « Je vais forcément perdre des sous avec cette réforme, je soutiens donc le mouvement. »

Dans le hall 1, un homme s’énerve devant le portail électronique limitant l’accès aux quais des TGV. « Je vous explique que je veux simplement aider ma mère de 75 ans à monter dans un train », crie l’homme aux agents de sécurité. « Il faut faire appel à l’assistance voyageur, vous ne pouvez pas accéder au quai comme cela », lui explique ce dernier. Les portes électroniques ne s’ouvrent qu’au contact d’un billet valide. « Ils ne veulent pas laisser passer ceux qui n’en ont pas, je ne peux donc pas accompagner ma mère », s’agace le voyageur.

Pourtant, du côté du guichet d’échange de billets, situé entre les halls 1 et 2, Hugues relate un autre discours « Je n’ai pas pu échanger mon billet aujourd’hui mais un agent m’a dit que je pouvais monter dans un train sans billet. » On se demande comment il va pouvoir franchir les portails.

« Ils n’informent pas les gens. C’est honteux »

Dans la queue pour échanger son trajet, les galères de billets s’accumulent « On m’envoie un message pour m’inciter à changer le plus tôt possible mon train mais ici on m’annonce qu’il est trop tôt pour le modifier », explique un voyageur qui doit partir le jour de Noël. « J’ai pris un aller-retour avec une carte week-end et mon aller est supprimé. Mais je ne peux pas le modifier sans annuler mon retour… C’est compliqué », explique Maryline attendue en Haute-Savoie.

Les têtes se tournent, un homme s’énerve sur un agent SNCF. « Ma compagne a passé 5 heures au téléphone et personne n’a décroché. » Ce dernier doit se rendre à Béziers le 25 décembre pour fêter Noël. Son train est annulé, pas moyen de l’échanger sur Internet. « Je me suis rendu à Montparnasse, on m’a renvoyé gare de Lyon. Cela fait deux heures que j’essaye de trouver une solution et on me dit qu’il n’y aura pas de train pour Béziers le 25. Ils n’informent pas les gens. C’est honteux », s’énerve-t-il. La magie de Noël n’a pas encore pénétré la gare de Lyon.

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21 décembre 2019

Milo Moiré photographiée par Peter Palm

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21 décembre 2019

A Hollywood, le sexe désormais sous la surveillance attentive des « coordinateurs d’intimité »

Par Clémentine Goldszal

Ils sont coordinateurs d’intimité. Leur mission : planifier et encadrer les scènes de sexe pendant les tournages, en s’assurant que la dignité des actrices est respectée. Nombreux sont ceux qui, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein, ne veulent plus s’en passer.

Elles ne sont ni cascadeuses ni maquilleuses. Pas plus productrices, réalisatrices ou régisseuses plateaux. Mais depuis quelque temps, sur les tournages hollywoodiens, elles sont de plus en plus nombreuses. Les équipes techniques se sont habituées à leur présence à leurs côtés, à les voir vérifier que tout se passe comme prévu dans le script. « Lorsqu’un réalisateur dit : “Et là, il lui attrape les nichons”, je suis là pour lui rappeler que nous sommes au travail, explique l’une d’entre elles, Alicia Rodis. Quand j’entends : “Il la baise”, j’encourage l’équipe à reformuler et à préciser, pour que les acteurs sachent exactement où ils vont. »

Cette grande blonde originaire de l’Ohio a travaillé sur les séries The Deuce, Crashing, Watchmen et, plus récemment, sur le téléfilm Deadwood. Son métier ? Coordinatrice d’intimité. Une profession très en vogue à Hollywood, majoritairement féminine, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein. Le secteur s’est mis à relire l’histoire du cinéma, à l’exemple de la fameuse scène de sodomie subie par Maria Schneider sur le tournage du Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci. Ce qui avait pu passer pour le coup de génie d’un réalisateur excentrique se révélait être du harcèlement sexuel, autorisé par la promesse d’une scène d’anthologie.

Le cinéma des années 1970 n’est pas le seul coupable. En novembre, l’une des stars de Games of Thrones, Emilia Clarke (alias Daenerys Targaryen), évoquait, dans le podcast « Armchair Expert » des acteurs Dax Shepard et Monica Padman, les pressions qu’elle avait subies sur le tournage de la première saison de la série. « Je me suis retrouvée complètement nue devant tous ces gens sans savoir ce que j’étais supposée faire », confiait-elle. Par la suite, l’actrice a appris à dire non, au prix de disputes avec la production qui lui glissait qu’elle risquait de « décevoir [s]es fans ». « Je leur ai dit d’aller se faire foutre », concluait-elle, bravache.

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Malaise en coulisses

Même lorsque aucune menace n’est proférée, le tournage peut être un lieu de malaise. Gabrielle Carteris, comédienne connue pour son rôle d’Andrea Zuckerman dans la série Beverly Hills 90210, préside aujourd’hui le SAG-Aftra, le principal syndicat d’acteurs d’Hollywood, fort de 160 000 adhérents. Elle confirme avoir vécu ce genre de pression : « S’il est écrit “ils s’embrassent” dans le scénario et qu’en arrivant sur le plateau on s’aperçoit que la scène a été modifiée, il est très difficile de dire non devant toute l’équipe, explique-t-elle. Vous voulez être pro. En plus, on vous met la pression en vous disant : “Tout le monde le fait.” Or, être pro, c’est souvent faire le job sans poser de question. C’est donc formidable d’avoir quelqu’un sur place qui vous soutient et qui peut porter votre voix auprès du réalisateur si besoin. »

« QUAND L’AFFAIRE WEINSTEIN A ÉCLATÉ, TOUT LE MONDE S’EST RENDU COMPTE DE L’IMPORTANCE DE CRÉER UN CADRE SUR LES PLATEAUX. » CLAIRE WARDEN, COORDINATRICE D’INTIMITÉ

Le mouvement #metoo a contribué à favoriser l’émergence au cinéma de ces coordinateurs d’intimité, qui, depuis quelques années, exerçaient dans le monde du théâtre, où ils aidaient à chorégraphier les scènes dénudées pendant les répétitions. En juin 2017, quelques mois avant #metoo, un reportage du New York Times se penchait pour la première fois sur ce métier. On y découvrait le travail de Tonia Sina, cofondatrice, en 2016, de Intimacy Directors International (IDI), l’agence de coordinateurs d’intimité la plus en vue du moment.

Formée sur les planches, Tonia Sina a commencé à s’intéresser au sujet alors qu’elle rédigeait une thèse de pédagogie théâtrale (soutenue en 2006), intitulée « Rencontres intimes, mettre en scène l’intimité et la sensualité ». Après avoir exercé en tant que chorégraphe de scènes de combat, Tonia Sina a mis au point une méthode, « Intimacy for the stage », qui fait référence dans un métier encore complètement autorégulé.

L’Anglaise Claire Warden officie elle aussi sous la bannière IDI. Il y a deux ans, après avoir lu l’article du New York Times, elle a décidé de mettre à profit son expérience d’actrice et de chorégraphe de scènes d’action en devenant coordinatrice d’intimité. « Avant #metoo, sur les plateaux et en répétition, on me demandait souvent mon avis sur les scènes de sexe, mais il n’existait pas de protocole précis, raconte-t-elle. Et puis l’affaire Weinstein a éclaté, et tout le monde s’est rendu compte de l’importance de créer un cadre pour encourager des conversations claires. » Au cours de sa formation avec IDI, Claire Warden a assimilé des éléments de psychologie mais également acquis des connaissances techniques pour planifier et encadrer au mieux les scènes de sexe simulé.

Scénario décortiqué

Autour des cinq piliers de la méthode imaginée par Tania Sina (« consentement, contexte, communication, chorégraphie, conclusion »), les coordinateurs d’intimité entrent en contact, idéalement dès la préproduction, avec l’équipe de tournage. Avant toute chose, ils épluchent attentivement les contrats des comédiens, qui indiquent traditionnellement jusqu’où un acteur ou une actrice est prêt à aller. « Il y a en général un avenant au contrat, précise Claire Warden, qui spécifie si l’actrice consent, par exemple, à montrer ses seins mais pas ses tétons, ou à ce que sa poitrine soit filmée de côté mais pas de face… »

Les costumiers et accessoiristes sont sollicités pour fournir des sous-vêtements de couleur chair et des protections en silicone qui évitent le contact direct entre les parties génitales des acteurs. Le scénario est décortiqué afin que chaque scène, du baiser au tripotage en passant par les scènes de nu, soit pensée en amont. Engagés par la production à la demande des acteurs, et parfois du réalisateur, les coordinateurs sont payés au même tarif journalier que les cascadeurs et autres techniciens.

De son côté, le principal syndicat d’acteurs, SAG-Aftra, s’attelle à la rédaction d’un glossaire permettant aux comédiens de mieux comprendre leurs droits et les termes, souvent techniques, de leurs contrats. L’organisation propose également une relecture des avenants, et use de son influence pour que la présence d’un coordinateur d’intimité ne soit plus considérée comme un luxe.

En off, de nombreux décideurs de Los Angeles soupirent à l’évocation de cette nouvelle contrainte, dénonçant le politiquement correct et une entrave à la créativité. Mais officiellement, ils restent muets. Tout le monde suit le mouvement, même s’il se fait parfois à marche forcée. En octobre 2018, David Simon, l’un des showrunners les plus influents des dernières décennies, créateur de The Wire, Treme ou Show Me A Hero, a été l’un des premiers à s’exprimer sur le sujet, déclarant au magazine Rolling Stone qu’il ne travaillerait plus sans coordinateur d’intimité.

En pleine promotion de la seconde saison de sa série The Deuce, chronique ultraréaliste de l’industrie du cinéma pornographique à New York dans les années 1970, Simon vantait les mérites de la coordinatrice Alicia Rodis, dont il décrivait le rôle ainsi : « Son travail, c’est de faciliter le tournage des scènes de sexe simulé et d’intimité, de manière à protéger les émotions et la dignité des premiers concernés. »

Dans la foulée de ces déclarations, la chaîne du câble HBO, pionnière de l’inventivité télévisuelle depuis les années 1990 (et productrice de The Deuce), annonçait qu’elle ferait désormais appel à un coordinateur d’intimité sur tous ses tournages, et pour toutes les scènes allant du simple baiser à un acte sexuel simulé. Depuis, Netflix, FX, Amazon, Showtime, Hulu ou Disney+ et autres networks prolifiques lui ont emboîté le pas.

Le sexe sous haute surveillance

Impossible d’apparaître à la traîne sur un sujet aussi brûlant que le harcèlement sexuel des actrices face caméra. D’autant qu’Hollywood est pris dans une autre révolution, industrielle celle-ci : la guerre du streaming. Les géants se livrent une concurrence féroce, créant de plus en plus rapidement des milliers d’heures de contenus, ce qui implique des conditions de tournage plus tendues que celles des longs-métrages, et donc plus propices aux abus.

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ENTRE LES PRISES, LA « COORDINATRICE D’INTIMITÉ » TENDAIT À L’ACTRICE UN SPRAY RAFRAÎCHISSANT POUR LA BOUCHE ET DU LUBRIFIANT AROMATISÉ.

Emily Meade expliquait ainsi à Rolling Stone en 2018 que, sur un film, les acteurs étaient souvent prévenus de la teneur des scènes de sexe des semaines à l’avance, ce qui leur donne le temps de se préparer psychologiquement, émotionnellement et physiquement. Mais les séries, disait-elle, étant produites beaucoup plus rapidement, il arrivait que les acteurs ne soient informés des spécificités d’une scène de sexe que la veille du tournage.

Dans un autre reportage que Rolling Stone consacrait à The Deuce étaient détaillées les conditions de tournage idylliques d’une scène de fellation simulée, au cours de laquelle la coordinatrice avait « glissé des coussinets sous les genoux de l’actrice Emily Meade », qui jouait une prostituée devenue star du porno. Entre les prises, elle lui tendait un spray rafraîchissant pour la bouche et du lubrifiant aromatisé.

Le reportage tombait à pic, au moment même où James Franco, acteur vedette de la série et réalisateur de certains épisodes, se retrouvait au cœur d’une polémique potentiellement dévastatrice, en pleine campagne des Oscars pour son film The Disaster Artist : sur Twitter, plusieurs femmes l’accusaient de comportement « inapproprié » lors de tournages et dans le cadre des cours qu’il donnait à Studio 4, son école de cinéma créée en 2014 et précipitamment fermée en 2017.

Outre ces accusations, il se murmurait qu’Emily Meade aurait exigé de la chaîne HBO un cadre strict et menacé de révéler publiquement les dessous du tournage mouvementé de la première saison, où le manque d’encadrement des scènes de sexe, notamment dans les épisodes réalisés par James Franco, l’avait mise éminemment mal à l’aise. In extremis, HBO se serait donc racheté une conduite.

La question de l’intimité sur les tournages est donc loin d’être close. En octobre, au festival du British Film Institute, à Londres, une table ronde était organisée pour débattre de la question. Un réalisateur, une réalisatrice et deux coordinatrices y ont échangé sur le thème « Coordonner l’intimité : comment sécuriser les scènes de sexe ». Ita O’Brien, qui s’est fait un nom en travaillant avec les adolescents de la série Sex Education sur Netflix, y a notamment soulevé le problème de la transmission de maladies lors de baisers « avec la langue », et a recommandé que les équipes de production se renseignent en amont sur le cycle menstruel des actrices, « afin de programmer le tournage des scènes intimes dans les semaines où elles n’ont pas leurs règles ».

21 décembre 2019

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21 décembre 2019

Paris va repenser les dessous de la place de l’Etoile

Par Denis Cosnard

La Ville de Paris lance vendredi un nouvel appel d’offres en vue de réaménager le tunnel de l’Etoile et l’espace sous l’Arc de triomphe.

Transformer les espaces situés sous l’Etoile, cette place majeure au centre de laquelle trône l’Arc de triomphe. Créer peut-être de nouveaux souterrains. Anne Hidalgo en avait rêvé. Malgré l’échec d’une première tentative et l’approche des élections municipales, la maire socialiste de Paris n’a pas renoncé. Pour preuve, l’appel d’offres que la Ville de Paris lance ce vendredi 20 décembre, conjointement avec le Centre des monuments nationaux, dont dépend l’Arc de triomphe.

Pour le moment, les deux institutions proposent aux entreprises et groupements intéressés de réaliser des études préalables. Mais l’objectif est clair : il s’agit à terme de repenser de fond en comble l’utilisation du tunnel routier de l’Etoile, aujourd’hui désaffecté, ainsi que des accès à l’Arc de triomphe et « d’autres volumes souterrains existants ou à créer sous la place Charles-de-Gaulle », l’autre nom de la place de l’Etoile. Ces dernières années, certains avaient proposé d’installer dans ces lieux une galerie d’art, un passage commercial ou encore une immense cave à vin. « A ce stade, tout est ouvert », assure Jean-Louis Missika, l’adjoint chargé de l’urbanisme.

Tout est parti de la fermeture du tunnel de l’Etoile, au printemps 2015. Ce tunnel routier qui permettait depuis 1970 aux automobilistes de passer des Champs-Élysées (8e arrondissement) à l’avenue de la Grande-Armée (17e) en évitant le redoutable rond-point de la place de l’Etoile était particulièrement dangereux. Les camions venaient régulièrement s’y encastrer.

Le moindre mètre carré vaut de l’or

Que faire de ce boyau de 380 mètres de long et 8 mètres de large, difficile à réutiliser, mais situé dans un quartier où le moindre mètre carré vaut de l’or ? En 2017, la Ville de Paris lance une première consultation, dans le cadre de la deuxième édition de l’appel à projets urbains innovants « Réinventer Paris ». Les 3 000 m2 sous l’Arc de triomphe suscitent de l’intérêt. Plusieurs candidats remettent des dossiers. Le groupe Emerige porte un projet de galerie commerciale de luxe. Groupama Immobilier et MK2 Cinémas proposent, eux, de développer des activités de réalité virtuelle autour du cinéma.

Cependant, un problème juridique bloque tout. « Les offres reçues dépassaient le cadre légal et foncier de l’appel à projets, puisqu’elles portaient également sur le passage souterrain qui mène les piétons à l’Arc de triomphe, et d’autres espaces situés sous l’Arc », explique la Mairie. L’appel est donc déclaré infructueux.

Le projet n’est toutefois pas enterré. D’autant qu’au même moment, le Centre des monuments nationaux s’interroge lui aussi sur un possible réaménagement des abords de l’Arc de triomphe, un monument qui appartient à l’Etat et reçoit quelque 4 millions de touristes par an. Du fait de l’insuffisance et de l’exiguïté des locaux existants, « les conditions d’accueil des visiteurs ne sont pas satisfaisantes », soulignent les responsables. Les personnes handicapées ne peuvent pas accéder de façon convenable à l’Arc. Les contrôles de sécurité et les files d’attente sur le parvis gênent sa mise en valeur. Et le monument est vulnérable, comme l’a montré son saccage le 1er décembre 2018, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ».

Décision est alors prise de mener des études conjointes entre la mairie et le Centre des monuments nationaux. Comme lors de l’appel à projets précédent, elles porteront évidemment sur l’ex-tunnel routier, aujourd’hui abandonné. Avec deux contraintes fortes. Le tunnel doit permettre aux vélos de passer dans les deux sens, sur une piste bien séparée des piétons. La Ville de Paris souhaite en outre installer sur place une station permettant le remisage et la réparation de vélos.

« Sobriété écologique », urgence climatique oblige

Mais cette fois-ci, les études pourront aussi concerner le tunnel piétonnier, le parvis et les espaces situés sous l’Arc de triomphe. Le but, ici, consiste à mettre en valeur le parvis et à réaménager les locaux. Pour mieux accueillir les touristes, le petit musée situé à l’intérieur de l’Arc pourrait par exemple être déplacé au sous-sol, avec une boutique, imaginent déjà certains. Les études permettront aussi de vérifier s’il est possible de faire tomber le mur entre le tunnel autoroutier et le tunnel piétonnier actuels. Urgence climatique oblige, « le projet devra viser une sobriété écologique », précise la Mairie.

Le lancement du marché d’études, validé par le Conseil de Paris début décembre, sera l’un des derniers actes notables de la municipalité actuelle. L’attribution du marché, elle, est prévue en mai 2020, après les élections de mars. Les travaux eux-mêmes pourraient avoir lieu en 2023 et 2024. « Dans l’idéal, nous aimerions être prêts pour 2024, explique Jean-Louis Missika. Un nouvel Arc de triomphe pour les Jeux olympiques, ce serait pas mal, non ? »

20 décembre 2019

Mort de l’actrice Claudine Auger, la première James Bond girl française

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Son rôle de Domino dans « Opération tonnerre » aux côtés de Sean Connery en 1965, constitua un véritable tremplin international pour sa carrière. Elle est morte à Paris à l’âge de 78 ans.

La comédienne Claudine Auger, qui accéda à une notoriété internationale en devenant la première James Bond girl française dans Opération tonnerre, en 1965, aux côtés de Sean Connery, est morte mercredi 18 décembre, à l’âge de 78 ans, a annoncé jeudi l’agence Time Art. Elle s’est éteinte à Paris des suites d’une longue maladie, a communiqué l’agence artistique qui la représentait.

Celle qui a débuté dans de petits rôles aux côtés de Romy Schneider et d’Alain Delon (Christine, de Pierre Gaspard-Huit en 1958), puis chez Cocteau (Le Testament d’Orphée), est principalement connue pour son rôle dans la franchise « James Bond ».

Bien avant Léa Seydoux, Eva Green et Carole Bouquet, autres James Bond girls françaises, Claudine Auger a été Domino, qui aide l’agent 007, incarné par Sean Connery, à mettre à mal l’organisation criminelle dirigée par son ancien amant. La jeune actrice, au grain de beauté sous la lèvre, avait remporté le casting devant notamment Raquel Welch, Faye Dunaway et Julie Christie. Pour elle, face à Sean Connery, le personnage de Domino, initialement italien, était devenu français.

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Première dauphine de Miss France en 1958

Née en avril 1941, Claudine Auger a commencé sa carrière dans le mannequinat, devenant Miss Cinémonde 1957, du nom d’une revue en vogue, puis représentant la France au concours de Miss Monde. Elle décrochera le titre de première dauphine en 1958. En parallèle, cette « reine de beauté » prend des cours de théâtre et après plusieurs petits rôles sur grand écran et sur les planches se fait connaître en France, en 1962, dans Le Masque de fer avec Jean Marais.

Sans surprise, l’année 1965 marque un tournant avec le rôle de Domino dans le film de Terence Young. Ses apparitions en maillot de bain blanc et noir et en combishort blanc, aux côtés de l’agent 007, entrent dans la légende. La comédienne, qui n’avait pas encore 23 ans à l’époque du tournage, s’exprimait dans un anglais impeccable. Mais sa voix était si douce que Peter Hunt, le monteur, se résolut à la faire doubler dans la phase finale de préparation du film.

Pour elle, jouer au cinéma dans les aventures de 007 ou « jouer du Molière dirigé par Jean Vilar au TNP » (Théâtre national populaire), c’était « un jeu, la même chose », confiait l’actrice, interrogée à la télévision en 1965.

La suite de sa carrière se déroula principalement en Italie, même si on la retrouva par la suite dans de petits rôles dans des films de Jacques Deray, comme L’Homme de Marrakech (1965), Un peu de soleil dans l’eau froide (1971), Flic story (1975) et Un papillon sur l’épaule (1977).

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