Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

29 octobre 2019

Extrait d'un shooting

shoot78

Publicité
29 octobre 2019

FIAC jardin des Tuileries

fiac outdoors

29 octobre 2019

Chats...

chats

29 octobre 2019

Décryptages - Que peut-on dire du lien entre capacités cognitives et exposition aux écrans ?

Par Mathilde Damgé

L’intérêt suscité par le livre de Michel Desmurget, « La Fabrique du crétin digital », est l’occasion de faire le point sur un domaine où, s’il existe beaucoup d’études, la science a du mal à trancher.

« La multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle. » C’est ce qu’affirme le chercheur en neurosciences Michel Desmurget dans un entretien au Monde, très lu et commenté sur notre site. A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants, ce chercheur a aussi alerté dans de nombreux autres médias sur les risques de l’exposition des enfants aux écrans.

Dans une interview au groupe L’Est républicain, très partagée depuis quelques semaines sur Facebook, il s’inquiétait ainsi pour « la première génération dont le QI sera inférieur à la précédente ». Sur RMC, il expliquait que « plus les enfants regardent d’écrans, plus le QI diminue ».

Ces formules-chocs résumées et alarmantes se propagent massivement auprès des parents, des enseignants et des générations exposées aux écrans, suscitant de nombreuses interrogations. Le point pour y voir plus clair dans un domaine où il existe beaucoup d’études mais où la science a bien du mal à trancher.

1. Les capacités cognitives sont-elles en baisse ?

C’est le point de départ de certaines recherches concernant nos changements environnementaux (éducation, nutrition, pollutions diffuses, écrans, etc.) : on constaterait une baisse des capacités cognitives des dernières générations, plus précisément depuis le milieu des années 1990. « Depuis 2000, c’est la première fois que le QI commence à descendre », affirme ainsi Michel Desmurget sur RMC. Mais ce point de départ est-il acquis ?

Pendant longtemps, dans les pays industrialisés, on a cru que le QI moyen ne ferait qu’augmenter, avec l’amélioration de la scolarisation, du niveau d’études, des conditions sanitaires… L’accroissement régulier du résultat moyen à des tests de QI avait même un nom : l’effet Flynn, en référence au chercheur néo-zélandais James Flynn à l’origine de ce calcul.

LA NORVÈGE ET LA FINLANDE SONT LES DEUX SEULS PAYS DISPOSANT DE DONNÉES SOLIDES SUR LES CAPACITÉS COGNITIVES

Cet effet se serait inversé dans les années 1990, selon plusieurs études faisant référence, menées en Finlande et en Norvège. En France, une étude montre une baisse de 3,8 points entre 1999 et 2009, mais elle est méthodologiquement peu robuste car basée sur un échantillon, trop restreint, de 79 personnes. A l’inverse, la Norvège et la Finlande sont les deux seuls pays disposant de données solides sur les capacités cognitives de leur population, grâce à des évaluations chez les jeunes appelés faisant leur service militaire.

En Norvège, le QI moyen des conscrits a ainsi augmenté régulièrement entre les années 1980 et 1990 (les tests sont menés par les cohortes nées entre 1962 et 1975), passant de 99,5 à 102,3 ; ensuite, le score a, au contraire, décru d’année en année pour arriver à 99,7 dans les années 2000 (cohorte née en 1991). En Finlande, même évolution, dévoilée par une autre méthode, le peruskoe (test de base), créé par l’armée, qui montre une hausse des résultats des jeunes soldats pendant dix ans, puis une baisse pendant les dix années suivantes (en 1988, le score moyen est de 22,27 points ; en 1997, il est de 23,92 ; en 2009, il descend à 22,52).

Ces résultats ne sont toutefois pas confirmés à l’échelle mondiale : il y a des signes de baisse de QI dans des pays occidentaux développés, mais on ne saurait généraliser à tous les pays ni exclure que ce soit un plateau qui a été atteint.

Autre difficulté : les données sur lesquelles on s’appuie portent sur les capacités cognitives des adultes d’aujourd’hui. Or, les inquiétudes se concentrent surtout sur les générations futures, générations pour lesquelles, par définition, nous ne connaissons pas encore les résultats. Impossible donc d’avoir une certitude absolue sur l’évolution des capacités cognitives. Mais il reste possible de s’interroger sur ce qui pourrait altérer le QI.

2. Quels facteurs explicatifs possibles ?

Parmi les chercheurs tentant d’expliquer une baisse de l’intelligence humaine, la controverse est vive et hautement sensible. Certains privilégient des explications biologiques : ils avancent l’existence d’un effet dit « dysgénique », qui voudrait que les familles les moins intelligentes procréent davantage et fassent baisser le niveau. Certains de ces chercheurs pointent les effets de l’immigration : selon un article faisant la synthèse de la littérature existante et un autre article analysant les données de treize pays, les ­migrants et leurs enfants, en moyenne moins éduqués, feraient diminuer la moyenne des performances. Mais cette piste est très polémique en raison de l’instrumentalisation qui peut être faite de tels résultats.

L’étude norvégienne qui compare notamment les performances ­au sein de fratries va à l’encontre de ces explications. « Cette fois, toute différence [d’une génération par rapport à une autre] ­traduit un effet strictement environnemental, puisque les parents sont identiques », explique James Flynn, le chercheur à l’origine du concept étudié dans ces travaux.

Pendant la phase croissante du QI moyen des Norvégiens testés, l’indice « intrafamilial » a augmenté de 0,18 point par an (pour une hausse de 0,20 pour l’ensemble). A l’inverse, à partir de la génération 1975, le retournement de l’effet Flynn dans l’ensemble de la cohorte (baisse de 0,33 point) s’illustrerait par une baisse de 0,34 point par an à ­l’intérieur des familles. Les résultats des fratries évoluent de façon cohérente avec ceux de l’ensemble de la cohorte. On peut donc évacuer l’hypothèse d’une évolution liée à la personne (génétique) ou à la famille (éducation) et penser que les causes de ces évolutions sont plutôt environnementales.

Ainsi, certains métaux lourds (plomb, mercure, etc.) ou perturbateurs endocriniens (pesticides, retardateurs de flamme, etc.) pourraient altérer la construction cérébrale, assurent certains chercheurs. Plusieurs cohortes mère-enfant ont, par exemple, été suivies ces dernières années et précisent que les enfants les plus exposés in utero à des pesticides organophosphorés, des retardateurs de flamme (comme des PBDE ou des PCB), présentent des QI plus faibles que les moins exposés, toutes choses égales par ailleurs.

MAIS PARMI CES FACTEURS « ENVIRONNEMENTAUX » FIGURENT AUSSI LES ÉVOLUTIONS DE MODE DE VIE

Mais parmi ces facteurs « environnementaux », au sens large, figurent aussi les évolutions de mode de vie, et en particulier l’exposition massive aux écrans – télévisions, ordinateurs, téléphones… Pour Michel Desmurget, c’est même la cause principale. Est-ce le temps passé devant les écrans qui diminue les capacités cognitives ? Est-ce que les enfants ayant des capacités cognitives plus limitées que les autres sont plus attirés par les écrans ? Existe-t-il d’autres facteurs non mesurés ?

Une étude récente a tenté de démêler corrélation et causalité grâce à un système d’analyse statistique incluant des effets aléatoires ; cinq chercheurs canadiens ont ainsi analysé des données provenant d’une cohorte de 2 441 enfants et montré un lien réel, mais ténu, entre exposition aux écrans et développement cognitif : ainsi, une heure de plus devant les écrans par jour en moyenne vers l’âge de 2 ans provoquerait une baisse de 0,08 point du test américain Developmental Screener à 3 ans ; une heure de plus par jour à 3 ans entraînerait une baisse de 0,06 point à 5 ans.

« Ce qui est sûr, c’est que les écrans sont un facteur de risque de sédentarité ; pour le reste, on ne sait pas trop… En épidémiologie, il faut beaucoup de temps et d’efforts pour prouver la réalité d’un facteur de risque d’effet potentiellement faible. Or, nous ne sommes pas dans une situation où nous pouvons conclure… d’autant que les tests, normés, n’évoluent pas alors que les cohortes, elles, évoluent », estime le professeur Bruno Falissard, directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’Inserm.

3. Les écrans sont-ils en cause, ou leur usage actuel ?

Contacté par Les Décodeurs, Michel Desmurget tient à préciser que ce ne sont pas les écrans eux-mêmes qui sont en cause, mais leur usage : « Force est de constater que l’usage récréatif qui en est fait aujourd’hui par les jeunes est débilitant. La question n’est pas de les supprimer – professionnellement je les utilise moi-même largement – mais de limiter drastiquement ces consommations débilitantes », explique-t-il.

« L’ENNUI PEUT ÊTRE FÉCOND MAIS PAS LA SOUS-STIMULATION » – M. FALISSARD

Un point sur lequel il rejoint M. Falissard, qui craint que les écrans ne soient surtout un révélateur d’inégalités préexistantes entre les enfants de différents milieux socioculturels. « L’interaction est primordiale pour le développement de l’enfant, juge le pédopsychiatre et biostatisticien. La tablette ne doit pas être une solution pour que les parents puissent se détendre sans s’occuper de leur progéniture. L’ennui peut être fécond mais pas la sous-stimulation. »

« Les jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés bénéficient de moins de curiosité et de moins d’accompagnement de leurs parents, et leur utilisation des outils numériques s’en ressent », souligne aussi le rapport des trois Académies de médecine, des sciences et des technologies. D’où la nécessité, lorsqu’il s’agit d’édicter des recommandations par rapport à l’exposition aux écrans, de distinguer les activités (programmes conçus pour les enfants ou pas, éducatifs ou récréatifs, etc.), le temps passé et le contexte (enfants seuls ou accompagnés).

Séverine Erhel, maître de conférences en psychologie cognitive et ergonomie à l’université Rennes-II, recommande aussi « de former les parents et les enseignants au numérique pour qu’ils soient vigilants sur les collectes de données, sur les mécanismes de captation de l’attention… L’idée est de transmettre une vraie culture du numérique aux enfants. » Une idée que soutient le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), qui a édité un guide à cet effet : pas d’écrans avant 3 ans, limités et accompagnés à partir de cet âge. Une recommandation désormais inscrite sur le carnet de santé de l’enfant.

29 octobre 2019

Fanny Müller

fanny39

fanny40

Publicité
29 octobre 2019

Les musées face au défi de la surfréquentation

Par Nicole Vulse

Billets préréservés, multiplication des points d’entrée, recours à la mécanique des fluides... certains établissements, comme le Louvre ou La Villette, s’adaptent à des affluences record. Une politique du chiffre qui peut se révéler contre-productive.

La Joconde trône à nouveau dans sa vitrine, réinstallée depuis quelques semaines dans la salle des Etats rénovée, au premier étage du célèbre musée du Louvre. Son sourire énigmatique draine un tel public que Jean-Luc Martinez, le président-directeur du musée, a renoncé à faire figurer la toile dans l’exposition Léonard de Vinci, qui a ouvert ses portes jeudi 24 octobre.

Au total, « 30 000 visiteurs en moyenne viennent voir La Joconde » quotidiennement, explique M. Martinez. Pour l’exposition organisée jusqu’au 24 février 2020, à l’occasion du 500e anniversaire de la mort du maître florentin (1452-1519), il ne s’attend « qu’à » 5 000 personnes par jour.

Au cœur de l’été, quand l’icône du Louvre était provisoirement accrochée salle Médicis, il fallait compter au minimum une heure, parmi un flot ininterrompu de touristes, avant de l’atteindre. Cela reste vrai. En plusieurs langues, des panneaux préviennent : « Chacun a envie de rencontrer La Joconde. Merci de faciliter la visite en restant un bref moment. » Deux gardiens postés devant la plus célèbre toile du musée, peinte sur un panneau de bois de peuplier, font de grands moulinets avec leurs bras pour que les visiteurs ne s’attardent pas trop longtemps devant ce qui constitue bien souvent le clou de leur visite à Paris.

« Go ! Go ! Move on ! [Allez, allez, avancez !] », leur intiment-ils. En moyenne, les spectateurs passent cinquante secondes face à cette œuvre. Le temps de prendre plusieurs selfies. Une minorité ­conserve son téléphone dans la poche. A la sortie de l’exposition De Vinci, le public a dorénavant la possibilité de scruter plus en détail le portrait de la Joconde, grâce à un casque virtuel.

Si le Louvre, indétrônable numéro un des musées de l’Hexagone en matière de fréquentation, se félicite d’avoir atteint 10,2 millions de visiteurs en 2018 (+ 25 % par rapport à 2017), faut-il vraiment s’en réjouir ? Tout est fait pour attirer un public toujours plus nombreux, quitte à inviter les chanteurs américains Beyoncé et Jay-Z à créer leur parcours d’œuvres choisies.

« Ce n’est ni du marketing ni une opération financière », tempère Jean-Luc Martinez. Il n’empêche : la politique du chiffre, devenue l’alpha et l’oméga de beaucoup de musées pour doper leurs ressources propres, peut nuire aux visiteurs, et même aux œuvres. « Le tourisme est un phénomène sociétal du XXIe siècle », assure M. Martinez. Un fléau ? « Non, c’est une chance ! » rétorque-t-il. Désormais, il n’est pas de tourisme sans musée, sans selfie devant une œuvre phare. « Pour moi, la question reste celle de la qualité de l’expérience du visiteur », affirme le patron du Louvre.

Course à l’audience

Accueillir de telles foules nécessite certains aménagements. Depuis peu, les musées recourent aux réservations en ligne. Le Louvre a démarré avec l’exposition consacrée au peintre néerlandais Vermeer, en 2017. Pour De Vinci, les billets sont en vente depuis quatre mois. Le Centre Georges-Pompidou propose, pour la première fois, des billets horodatés pour l’exposition sur le peintre britannique Francis Bacon, qui se tient jusqu’au 20 janvier 2020.

« Nous avons assoupli le système, en gardant la possibilité de réserver sur place. Au lieu de trois files d’attente successives, il n’y en a plus qu’une, au sixième étage, et le temps d’attente excède rarement la demi-heure », observe Serge Lasvignes, président du Centre Georges-Pompidou. A la tour Eiffel (6 millions de visiteurs l’an dernier, soit autant qu’au château de Versailles), 50 % des billets sont prévendus à des horaires non modifiables, « ce qui a réduit de trente minutes le temps d’attente en haute saison », souligne-t-on à la Société d’exploitation de la tour Eiffel.

De même pour Toutânkhamon, le trésor du pharaon, à la Grande Halle de La Villette, qui a explosé cette année les records de fréquentation pour une exposition en France (1,4 million de spectateurs en six mois), les tickets étaient valables une demi-heure et les visites s’échelonnaient… jusqu’à minuit. Impossible de venir sans avoir réservé. « La jauge maximale a été cantonnée à 400 personnes », rappelle Didier Fusillier, président du parc et de la Grande Halle de La Villette. Les 155 œuvres n’étaient pas accrochées au mur, « afin d’éviter des files indiennes », mais au milieu des salles, « pour permettre aux spectateurs de tourner autour ».

Comment canaliser le flot du public ? Tel est l’enjeu central. Les musées font appel à des spécialistes de la mécanique des fluides, comme dans les gares ou les aéroports. Multiplier les accès et les portes d’entrée, malgré les mesures de sécurité imposées par le plan Vigipirate, permet de réduire les files d’attente. Pour désengorger l’accès par la Pyramide, M. Martinez envisage deux nouvelles entrées, cour Lefuel et dans le Jardin de l’infante. De même à Beaubourg (où se sont rendues 3,5 millions de personnes en 2018), les travaux sur la Piazza visent à créer cinq entrées dans un an, contre trois aujourd’hui.

L’INJONCTION DES POUVOIRS PUBLICS AUX MUSÉES D’AUGMENTER LEURS RECETTES DE BILLETTERIE SOULÈVE DES QUESTIONS

Certains établissements rivalisent d’inventivité pour juguler l’affluence. Dans la tour de Londres, un tapis roulant évite l’encombrement devant les vitrines des couronnes d’Angleterre. Plus prosaïquement, au Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto (Canada), un gardien, chronomètre en main, accorde soixante secondes – pas une de plus – à quatre visiteurs pour voir l’installation de l’artiste japonaise Yayoi Kusama.

Pourquoi une telle course à l’audience ? L’injonction des pouvoirs publics aux musées d’augmenter leurs recettes de billetterie (qui représentaient 35,2 % du budget du Louvre et 13,4 % de celui du Centre Pompidou en 2018) soulève des questions. M. Lasvignes est l’un des rares à lancer à haute voix : « Jusqu’à quand va-t-on se soucier des chiffres de fréquentation ? Nous produisons des expositions qui visent une relecture critique de l’art moderne et contemporain ». Et d’ajouter : « Si nous avions la fréquentation pour seul critère, nous ferions en boucle des monographies de David Hockney, Marc Chagall et René Magritte »…

Appel à des sémiologues

Lui se félicite de l’exposition Préhistoire, une énigme moderne, organisée du 8 mai au 16 septembre, même si elle n’a rassemblé « que » 290 000 visiteurs. Financièrement, les dépenses y ont été mieux maîtrisées et la marge s’est révélée bien supérieure à celle des expositions blockbusters. A titre d’exemple, la monographie de l’Américain Jeff Koons, extrêmement onéreuse, s’est avérée déficitaire.

Les grandes expositions coûtent également des fortunes en assurances (jusqu’à un milliard d’euros pour l’exposition Toutânkhamon à La Villette, par exemple). L’établissement public a dû investir massivement dans la sécurisation des portes et la ­climatisation. « Les recettes seront partagées avec le ministère des antiquités égyptiennes, la société américaine IMG [spécialisée dans les événements sportifs et artistiques à gros budget] et La Villette », indique M. Fusillier. Fait notable, Toutânkhamon démontre que, même avec un prix d’entrée très cher (le billet sans réduction s’élevait à 24 euros), le public peut être massivement au rendez-vous.

Cela prouve que les icônes feront toujours rêver. Même le président du Centre Pompidou regrette de ne pas avoir d’« œuvres aimants », à l’instar de La Joconde (70 % des visiteurs du Louvre disent souhaiter la voir), de La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh au MoMa de New York, ou encore de ­Guernica au Musée Reina-Sofia de Madrid. Des œuvres qui, à elles seules, méritent une visite et permettent à ces établissements de réaliser des expositions plus scientifiques, militantes ou complexes.

M. Lasvignes a fait appel à des sémiologues pour définir « la » liste des œuvres les plus emblématiques des collections, destinée à mieux faire connaître Beaubourg auprès des touristes. Les Chinois, par exemple, ne représentent que 1 % des visiteurs. Un parcours d’une quinzaine de « very important pieces » (VIP), fléché dans les collections, comprendra ainsi les Bleu I, II et III de Joan Miró, La Muse endormie de Constantin Brancusi, La Blouse roumaine d’Henri Matisse, Les Loisirs de Fernand Léger, Avec l’arc noir de Vassily Kandinsky ou encore Sculpture éponge bleue d’Yves Klein… Déjà en 1910, le patron du Louvre avait envisagé un miniparcours pour les touristes pressés, en juxtaposant les stars La Vénus de Milo, Les Esclaves de Michel-Ange et La Joconde, avant d’abandonner cette idée politiquement incorrecte.

Faut-il cyniquement jouer les faux pour remplacer les vrais ? Le Musée du Belvédère, à Vienne (Autriche), propose aux visiteurs de faire un selfie devant une reproduction de son tableau le plus emblématique, Le Baiser, de Gustav Klimt. Bon nombre de visiteurs s’en contentent et ne vont pas voir l’authentique. Le Louvre a tenté l’expérience cet été avec La Joconde, mais le public n’a pas mordu à l’hameçon. Beaubourg vient d’installer un Photomaton qui permet de choisir une œuvre du musée en toile de fond.Pour aiguiser l’attention du public, la chaîne culturelle britannique Sky Arts avait proposé en 2016 un jeu, en remplaçant sept chefs-d’œuvre outre-Manche par des copies dans des musées de Londres, Manchester, Edimbourg, Liverpool et Cardiff. Le public non averti n’y a vu que du feu.

Alors, faut-il copier les œuvres pour les diffuser ailleurs ? M. Fusillier a mis en place des « Micro-Folies », des petits espaces modulables installés provisoirement dans des zones rurales ou en banlieues pour y projeter La Joconde en haute définition et sur écran géant. La première a été ouverte à Sevran, en Seine-Saint-Denis. L’idée n’est pas nouvelle. Henri Matisse raconte, dans Bavardages : les entretiens égarés (Skira, 2017), qu’il copiait des œuvres du Louvre lorsqu’il était élève de Gustave Moreau, avant 1897, en espérant être acheté un jour par la commission d’achat qui envoyait ces fac-similés dans les musées de province…

29 octobre 2019

Scandale ?

scandale

29 octobre 2019

Petter Hègre - photographe

hegre46

hegre47

29 octobre 2019

Les femmes trans peuvent candidater à Miss France

Rien dans le règlement du concours n'interdit aux femmes trans de candidater.

Une Miss transgenre ? Sylvie Tellier, directrice générale de la société Miss France, a déclaré dans un entretien accordé au Parisien lundi 28 octobre qu'elle ne “s’opposer[ait] pas” à la candidature d’une personne “transsexuelle” (sic). “Nous ne sommes pas la police, je ne vais pas lui faire passer de visite médicale”, lance-t-elle au cours de l’interview, imaginant le cas de figure où une personne ayant initié une transition de genre et avec un état civil féminin candidaterait. Par ailleurs, elle rappelle que rien dans le règlement du concours ne leur interdit de participer.

Plusieurs pays où les femmes trans concourent déjà

Ainsi, si une jeune femme trans “se présente à Miss France, et que le public l'élit, on ne s'y opposera pas, parce que nous suivons le choix du public”. Mais l'ancienne Miss ne pense pas que “les Français soient prêts”.

Comme le précise l'AFP, les femmes transgenres peuvent déjà candidater aux concours de Miss dans plusieurs pays : l'Espagnole Angela Ponce, sacrée Miss Espagne en 2018, avait par exemple été la première femme trans envoyée par son pays au concours de Miss Univers. Idem, en Belgique, où les femmes trans peuvent candidater au concours depuis 2015.

29 octobre 2019

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac - from Jacques Snap on Vimeo.

Publicité
Publicité