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Jours tranquilles à Paris

23 juillet 2019

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23 juillet 2019

Canicule : EDF doit mettre à l’arrêt deux réacteurs nucléaires

centrale

Par Nabil Wakim

La vague de chaleur qui s’abat sur la France risque de conduire à des baisses de production, voire à d’autres arrêts de réacteurs, notamment en bordure du Rhône.

L’épisode de canicule qui s’abat sur la France a déjà un impact sur la production d’électricité des centrales nucléaires. Mardi 23 juillet, EDF va mettre à l’arrêt au moins pour une journée les deux réacteurs de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne). Samedi, le groupe avait déjà dû baisser de manière significative la puissance des deux réacteurs de Saint-Alban (Isère) et de l’un des réacteurs de la centrale du Bugey (Ain). La France compte 58 réacteurs nucléaires en activité.

Si la vague de chaleur se poursuit, d’autres réacteurs, notamment le long du Rhône – qui compte quatorze réacteurs en bord de fleuve –, pourraient être arrêtés pour un ou plusieurs jours.

EDF est contraint par la réglementation environnementale d’arrêter ou de diminuer la production de certains sites pour respecter les limites de température de l’eau. Dans le fonctionnement d’une centrale nucléaire en bord de fleuve, l’eau de celui-ci est en effet utilisée pour refroidir la vapeur du circuit secondaire qui alimente les turbines, avant d’être rejetée dans le fleuve.

Mais cette eau ne doit pas dépasser une certaine température pour ne pas modifier l’équilibre environnemental du fleuve. Chaque centrale dispose de limites particulières liées aux spécificités géographiques, techniques ou environnementales. « On surveille de très près la température du Rhône, qui varie notamment en fonction de ce qui se passe sur le lac Léman », explique au Monde Etienne Dutheil, directeur du parc nucléaire d’EDF, qui n’exclut pas d’autres arrêts cette semaine. En 2018, quatre réacteurs en bord de Rhône avaient ainsi dû être arrêtés pour une courte période.

3 % de la production nationale

Ces rejets sont souvent critiqués par les associations écologistes, qui accusent les centrales nucléaires de contribuer à réchauffer les fleuves. « Ces rejets thermiques agissent comme une barrière qui réduit considérablement les chances de survie des poissons grands migrateurs, comme les saumons et truites des mers », affirme ainsi Réseau Sortir du nucléaire.

Sur le plan biologique, des températures au-delà de 28 oC ou 30 oC peuvent nuire à la reproduction des poissons et favoriser le développement d’algues et de végétaux aquatiques.

Ces arrêts n’ont qu’un impact mineur sur la production d’électricité, alors que la France peut produire en été largement plus que sa consommation et exporte vers ses voisins. « Samedi, la baisse de production des réacteurs représentait seulement 3 % de la production nationale », explique Etienne Dutheil, qui précise que sur les dix dernières années, les pertes de production liées aux canicules représentent 0,3 % de la production.

Les réacteurs victimes du climat

Les centrales nucléaires ne produisent pas directement de CO2 et contribuent ainsi peu au réchauffement climatique. Ce qui explique que le nucléaire est souvent présenté par l’industrie comme un atout pour la France dans la lutte contre le changement climatique.

Mais les centrales sont elles-mêmes victimes du climat : les étés vont devenir de plus en plus chauds et les températures extrêmes vont se multiplier. Y compris dans des zones qui jusqu’ici étaient protégées de ce type de phénomène : en 2018, la Finlande a par exemple dû ralentir la production d’un réacteur qui rejetait dans la mer de l’eau à 32 oC.

D’autres problèmes peuvent se poser : si l’eau pompée est à une température trop élevée, elle ne joue plus de manière efficace sont rôle de refroidissement. De même, si le cours d’un fleuve devient trop bas, la centrale ne peut plus prélever suffisamment d’eau, et risque d’assécher le cours. Un problème qui ne concerne pas la Loire ou le Rhône, mais qui peut se poser, par exemple, pour la centrale de Civaux, au bord de la Vienne.

Pierre-Franck Chevet, l’ancien président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), estimait en 2018 que les sites de huit centrales – sur les 19 que compte la France – étaient « plus sensibles ». La multiplication des épisodes climatiques sévères va rendre plus difficile à l’avenir la localisation de centrales en bord de fleuve. Les réacteurs devront alors privilégier une localisation en bord de mer.

23 juillet 2019

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23 juillet 2019

Tony Blair estime que pour sortir du « cauchemar » du Brexit, Boris Johnson n’a qu’une solution, un second référendum

Par Philippe Bernard, Londres, correspondant

L’ancien premier ministre travailliste a reçu, lundi, des correspondants de la presse étrangère à la veille de la désignation du chef du Parti conservateur par ses adhérents.

La voix de l’opposition travailliste est si faible dans le débat sur le Brexit que les prises de position de l’ancien premier ministre Labour Tony Blair comptent, même si sa parole est dévalorisée dans son pays depuis ses mensonges sur la guerre en Irak.

A la veille de la probable désignation de Boris Johnson, mardi 23 juillet, comme chef du parti conservateur et à l’avant-veille de son entrée attendue, mercredi 24, à Downing Street, Tony Blair a répondu à Londres aux questions d’un groupe de correspondants de la presse étrangère dont Le Monde.

Farouche opposant à la sortie de l’Union européenne (UE) contrairement à l’actuel chef du Labour Jeremy Corbyn, M. Blair considère que seul un nouveau référendum permettrait de sortir de l’impasse actuelle qu’il qualifie de « cauchemar ».

Alors que M. Johnson promet de sortir de l’UE le 31 octobre « coûte que coûte » et brandit la menace d’un Brexit sans accord (« no deal ») si les Vingt-Sept refusent de renégocier le texte accepté par Theresa May mais rejeté par le Parlement, Tony Blair estime que le futur premier ministre se heurtera à un mur mais ne pourra mettre à exécution sa menace.

Un choc économique majeur

« Il devrait passer en force au Parlement et ce serait un trop grand risque politique pour lui », estime l’ancien premier ministre, car un « no deal », en rétablissant les droits de douane, causerait un choc économique majeur. Il « mettrait aussi en danger l’unité du Royaume-Uni en déstabilisant l’opinion en Ecosse et en Irlande du Nord ».

A entendre M. Blair, Boris Johnson n’aura que deux issues : soit renoncer à sa menace, soit venir devant les électeurs en organisant soit des législatives anticipées – une éventualité considérée sérieusement dans l’entourage de M. Johnson –, soit un référendum.

Cette dernière solution a la nette préférence de M. Blair car il pense que le Brexit « qui perturbe totalement la vie politique britannique » est un sujet en soi. Sans le dire explicitement, il estime en outre que le Labour de Jeremy Corbyn n’est pas en mesure de remporter des législatives. Comment se fait-il que les travaillistes perdent des voix à chaque élection alors qu’ils font face au « gouvernement le plus défaillant que ce pays a connu », interroge-t-il. « Si nous avions un parti capable de les battre aux prochaines élections, les conservateurs n’oseraient même pas envisager un “no deal” ». Selon lui, « un référendum est la seule issue possible pour le pays et, ironiquement, pour Boris Johnson ».

Pourquoi un second référendum donnerait-il un résultat différent de celui obtenu le 23 juin 2016 ? Et que n’a-t-il fait ardemment campagne contre le Brexit lors du premier ? Les Britanniques veulent tourner la page du Brexit et « sortir de ce cauchemar », assure-t-il.

L’Europe face à trois géants

Pendant sa campagne, M. Johnson a cherché à faire croire aux électeurs qu’un « no deal » réaliserait cet objectif. « En réalité, argue M. Blair, il déboucherait sur des années de négociations en vue d’un accord commercial qui sera dur à négocier car nous serons sortis de l’UE. » « Les Britanniques vont comprendre que le cauchemar continuerait après un “no deal”, veut-il croire. Leur état d’esprit changera lorsqu’ils se rendront compte que le seul moyen d’en sortir, est en fait de rester dans l’UE. » Au passage, l’ancien premier ministre rappelle qu’il n’était pas question de « no deal » pendant la campagne du référendum de 2016 et que « Boris Johnson ne détient pas de mandat dans ce sens ».

Tony Blair refuse de rentrer dans le débat en cours sur la capacité à gouverner de M. Johnson, souvent décrit comme un bouffon, ni sur celui concernant ses affinités avec Donald Trump dont le populisme « plutôt futé dans un certain sens », est selon lui « très différent ». Le président américain « utilise les mots » mais sa politique correspond à celle du parti républicain. En revanche, « le populisme du Brexit se traduit par une politique qui va bouleverser la vie des gens ».

Tony Blair en est persuadé : les partisans du maintien dans l’UE « ont de grandes chances de gagner » un second référendum. « Nous ferions une campagne beaucoup plus efficace [qu’en 2016] afin de détruire le mythe central des pro-Brexit, selon lequel il faut sortir de l’UE pour reprendre le contrôle de nos lois. En réalité, tous les problèmes auxquels Boris Johnson promet de s’attaquer – le logement, l’aide sociale, la délinquance, la santé dépendent tous de lois britanniques. »

M. Blair ne manque jamais de rappeler sa conviction selon laquelle les Européens ont énormément à perdre du Brexit. « Au milieu de ce siècle, nous aurons un monde dominé par trois puissances : les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Face à ces géants, la nécessité de l’Europe s’impose, dit-il. Mais sans le Royaume-Uni, la capacité de cette Europe à défendre ses valeurs et ses intérêts serait affaiblie. »

M. Blair lance un avertissement

L’ancien chef du New Labour « comprend l’irritation des Européens [devant le Brexit] », mais il les enjoint à « ne pas oublier les conséquences sérieuses » d’un divorce avec Londres.

« Les Britanniques ne sont pas les seuls à exprimer des réticences vis-à-vis de l’UE. Si nous changeons d’avis et restons dans l’UE, celle-ci devra aussi repenser ses positions », insiste-t-il avant de lancer une sorte d’avertissement : « J’ai foi dans mon pays : nous finirons par nous en sortir d’une façon ou d’une autre. Mais l’avenir du Royaume-Uni hors de l’UE consisterait à se positionner en concurrent. Je ne pense pas que cela soit sage, ni pour vous ni pour nous. Mais c’est ce vers quoi assurément nous irions. »

23 juillet 2019

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23 juillet 2019

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23 juillet 2019

Greta Thunberg, 16 ans, divise l’Assemblée nationale

enironnement

Par Julie Carriat

Des députés se hérissent contre la venue au Palais-Bourbon, mardi, de la lycéenne suédoise, symbole de la contestation des jeunes pour le climat.

Après le Parlement européen de Strasbourg, les parlementaires britanniques, la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg s’adresse, mardi 22 juillet, aux députés français, ou en tout cas à ceux qui voudront bien l’écouter, tant sa venue cristallise l’opposition virulente d’élus de droite et des critiques au sein même de la majorité.

Ainsi, deux députés Les Républicains (LR) en campagne pour la présidence de leur parti, Guillaume Larrivé (Yonne) et Julien Aubert (Vaucluse), sont à l’origine du mouvement d’antagonisme contre la jeune fille de 16 ans, initiatrice des grèves scolaires, devenue icône du combat des jeunes contre l’inaction climatique.

Invitée par le député (non-inscrit) de Loire-Atlantique Matthieu Orphelin, Greta Thunberg va prendre la parole hors de l’Hémicycle, mardi midi, dans l’une des plus grandes salles du Palais-Bourbon, au côté de trois jeunes activistes français issus du mouvement Youth for Climate (Ivy Fleur, Virgile Mouquet et Alicia Arquetoux). La climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) Valérie Masson-Delmotte sera également présente.

La jeune fille est ensuite conviée à assister à la séance de questions au gouvernement, depuis une tribune de l’Hémicycle. Elle sera aussi reçue en fin de matinée à l’hôtel de Lassay par le président (LRM) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

« Prophétesse en culotte courte »

« J’appelle mes collègues députés à boycotter Greta Thunberg à l’Assemblée nationale, avait lancé, samedi, Guillaume Larrivé. Pour lutter intelligemment contre le réchauffement climatique, nous n’avons pas besoin de gourous apocalyptiques, mais de progrès scientifique et de courage politique. »

Après avoir l’avoir qualifiée de « prophétesse en culotte courte », Julien Aubert, sans pour sa part appeler au boycott, s’est refusé à applaudir la jeune activiste. « Le jour où vous ratifiez l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA), on invite une égérie qui permet de regarder ailleurs. On nous invite à écouter une prédication qui repose sur des présupposés », déplore-t-il. « C’est du spectacle, de la mystification », poursuit le fondateur d’Oser la France, pour qui la réduction des émissions de carbone risque de mettre en danger l’économie française.

Pour sa part bien plus réservé, le président des députés LR Christian Jacob « regrette que la majorité cherche à faire des coups médiatiques ». « J’aurais préféré que l’on mette en avant les scientifiques du GIEC », dit-il. « Qu’elle [Greta Thunberg] existe sur le plan médiatique, certes, mais l’Assemblée nationale a vocation à prendre en compte l’avis d’experts. »

En plein repentir après son échec aux élections européennes, la droite républicaine se promet d’aborder les questions écologiques sous un prisme incitatif plutôt que punitif, mais les quolibets à l’égard de Greta Thunberg menacent de faire ressurgir des ressorts climatosceptiques.

« Il faut arrêter de se recroqueviller »

Pour Eric Diard (Bouches-du-Rhône), l’un des quelques députés LR prévoyant de se rendre salle Victor Hugo, les propos de ses collègues Guillaume Larrivé et Julien Aubert confinent à l’hystérie. « Il faut arrêter de se recroqueviller. Ils passent pour de vieux réactionnaires et donnent une image passéiste de la droite », estime-t-il, déplorant des emportements rendant inaudible le parti sur l’écologie.

Des députés de La République en Marche (LRM) comme Bénédicte Peyrol (Allier) ou l’élu de la Creuse Jean-Baptiste Moreau ont fait entendre une musique similaire, quoique assourdie, tandis que pour le député (LRM) de Paris Sylvain Maillard, c’est le symbole des grèves scolaires pour le climat qui pose problème : « Faire la grève de l’école, quel triste symbole », a-t-il lancé sur Twitter.

Bénédicte Peyrol, coauteur d’un rapport sur les outils encourageant l’investissement dans la transition écologique, regrette que « les médias [fassent] désormais les héros de notre siècle. Pourrait-on mettre autant à l’honneur les scientifiques, les personnes qui agissent depuis des années pour la planète ? », s’interroge-t-elle. Au Monde, elle explique qu’elle récuse les propos « violents » de ses collègues de droite et qu’elle assistera au débat. « Ce que je dénonce, c’est que mes héros à moi ne sont pas comme Greta, ce sont des agriculteurs, des chefs de PME qui essaient de trouver des solutions », dit-elle. « Les jeunes ont raison de nous interpeller mais ensuite il faut être dans l’action. J’espère qu’on ira au-delà de la simple interpellation. »

Organisateur du débat de mardi avec le regroupement transpartisan « Accélérons la transition écologique et solidaire », le député Matthieu Orphelin (Maine-et-Loire) dénonce pour sa part des attaques choquantes à l’égard de la militante atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. « C’est tellement déplacé par rapport à l’enjeu du climat. C’est indécent », déplore l’élu qui a quitté en février le groupe LRM. « Cela veut dire quelque chose de là où en sont certains. Cela leur permet de déplacer la focale par rapport à leur manque d’action. S’ils veulent continuer à se boucher les oreilles pour éviter d’entendre la jeunesse et les scientifiques, c’est leur erreur », regrette-t-il. « Le but, c’est que cet échange soit aussi éclairé par la science », assure-t-il, tout en se félicitant de la présence annoncée de représentants de tous les partis sauf du Rassemblement national (RN), pour un total provisoire de 152 députés inscrits.

« Un arrière-fond de climato-scepticisme »

A l’extrême droite, le député (RN) du Nord Sébastien Chenu avait exclu dès le 17 juillet d’« aller applaudir la Justin Bieber de l’écologie, une espèce de créature médiatique qui va énoncer des banalités ».

A gauche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure et la présidente de Génération écologie Delphine Batho se sont émus des postures de la droite. « C’est une clarification utile parce que les masques tombent sur un arrière-fond de climato-scepticisme », a estimé, lundi, la députée des Deux-Sèvres. « C’est la colère qui devrait nous emporter tous aujourd’hui. Ce n’est pas la boycotter qu’il faut, c’est au contraire l’acclamer et dire que nous n’en faisons pas suffisamment », a réagi pour sa part M. Faure sur la chaîne CNews.

A La France insoumise (LFI), le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a fustigé comme ses collègues LR l’« hypocrisie » consistant à faire cohabiter dans la même journée le vote sur le CETA et la venue de Greta Thunberg. « Des députés, dont une majorité d’élus LRM, vont applaudir Greta Thunberg puis voter pour la ratification du CETA, un accord climaticide. Hypocrites ! », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Valérie Masson-Delmotte, qui représentera la communauté scientifique à l’Assemblée nationale, ne partage aucune des critiques adressées aux jeunes. Elle a d’ores et déjà salué dans le Journal du dimanche leur rôle de relais des experts. « Jusqu’ici, je n’avais pas été invitée à l’Assemblée pour évoquer le rapport du GIEC sur 1,5 °C de réchauffement planétaire, rendu en octobre 2018. Ce sera le cas mardi, et j’en suis très reconnaissante au mouvement des jeunes pour le climat : grâce à eux, le message des scientifiques retient davantage l’attention. »

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23 juillet 2019

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23 juillet 2019

Érotisme : L'année 1969 a-t-elle été si érotique que ça?

Si 2019 marque le demi-siècle des premiers pas de l’homme sur la Lune, elle célèbre également les 50 ans de 1969, année érotique.

Films pour adultes, cinéma, télévision… A l’occasion de cet anniversaire, « 20 Minutes » questionne cet été les manifestations de l’érotisme à travers la culture populaire.

Le premier épisode de cette série se penche sur l’année 1969. Transpirait-elle vraiment le stupre et l’érotisme ?

Soixante-neuf, année érotique. Des transistors aux plateformes de streamings, voilà 50 ans que résonnent la voix rauque de Serge Gainsbourg et les intonations lascives de Jane Birkin, célébrant la sensualité de cette fin des sixties. Ou plutôt 51 ans pour être précis, car c’est en 1968 que naît l’hymne de l’érotisme, après la rencontre des deux icônes sur le tournage du film Slogan.

Coquins et subversifs, Serge et Jane projettent alors tous leurs fantasmes sur 1969. Car au-delà d’une année au nombre sans équivoque, promesse d’entrelacements des corps et de plaisirs partagés, 1969 était-elle particulièrement sensuelle et érotique ?

« Quand tu ne te sens plus chatte et que tu deviens chienne »

En 1969, comme depuis quelques années déjà, les corps des femmes se dévoilent peu à peu. Sur la plage avec le bikini, qui débarque après-guerre, en 1946, et en ville avec la minijupe, que Courrèges popularise en 1965. Les seins quant à eux se libèrent à la fin des années 1960 avec le mouvement féministe qui à défaut de les brûler, jette les soutiens-gorges à la poubelle. Au cinéma, une chape de plomb s’évapore, notamment avec la disparition du code Hays en 1966 qui interdisait à Hollywood la représentation des « scènes de passion ». La sexualité se fait donc plus présente dans les salles obscures. Et si outre-Atlantique, la décennie des sixties ne dément pas le succès de Playboy créé en 1953, en France, c’est dans les pages de Lui dès 1963, que les femmes se dénudent.

Enfin, n’oublions pas Johnny, qui dans un tout autre registre que celui de Jane et Serge, célèbre aussi l’amour charnel, en scandant des « quand tu ne te sens plus chatte et que tu deviens chienne » dans Que je t’aime, immense tube de 69.

« Effectivement on voit davantage de sexualité dans les médias, dans les films etc. confirme Bibia Pavard, historienne et autrice du Que sais-je ? sur Mai 68. On observe le desserrement d’un certain nombre de normes qui venaient de l’état, la famille, l’église, et la volonté d’agir contre ces normes qui contraignaient les individus ».

« Jouissons sans entraves »

Car 1969 pour les Français, c’est aussi le lendemain de la tumultueuse 1968, synonyme de révolte, de désir de liberté et de libération des mœurs. Dans ce domaine, les mots d’ordre sont simples, directs : « Faites l’amour pas la guerre » et « Jouissons sans entraves ». Le signe d’une véritable « libération sexuelle » ? « Le terme de "libération" est toujours problématique pour les chercheurs parce que ça donne l’impression que tout d’un coup, il y a une levée des interdits et des normes autour des questions de sexualité, ce qui n’est évidemment pas le cas, explique Bibia Pavard. Je préfère le terme de "révolution sexuelle", dans le sens où dans les années 1960-70, on va questionner la sexualité en termes politiques, en faire des enjeux qui touchent à la place des jeunes dans la société, à l’oppression et l’aliénation des individus par la société capitaliste et de consommation. »

On s’interroge notamment sur la sexualité féminine. Le développement de la sexologie et différentes études comme les Rapports Kinsey réalisés dans les années 1950 ou les études de William Masters et Virginia Johnson (dont est inspirée la série Masters of Sex), mettent en lumière le plaisir clitoridien (et il était temps). De même, le mouvement féministe va prendre part au débat en questionnant les rapports de domination homme/femme dans les relations sexuelles, l’érotisation du corps des femmes mais aussi aspirer à la reconnaissance de sexualités diverses et à l’acceptation de l’homosexualité.

On observe aussi d’importantes avancées sociétales, dont le vote en 1967 de la loi Neuwirth qui autorise l’usage de la contraception. Dans les faits elle ne prend effet que dans les années 1970, et il est même interdit d’informer les gens sur cette question. Apparu en 1960, le planning familial jouera dans ce domaine un rôle crucial, se battant pour la libéralisation de la contraception et l’éducation sexuelle à l’école. En d’autres termes, les corps et les esprits se libèrent, peu à peu (précisons tout de même qu’à cette époque l’avortement est encore interdit, la loi Veil datant de 1975).

Frémissements érotiques

Alors, peut-on donc dire que l’année 1969 a sonné le début de la fête du slip ? Pouvait-on assister à de spectaculaires orgies de femmes et d’hommes qui jouissaient sans entraves ? Non. Calmons-nous, à la fin des années 1960, on est encore très attaché à la tradition et au mariage, entre un homme et une femme. Des femmes qui restent dévouées à leur mari, et à leur plaisir. « Des milieux restent très conservateurs, certains ne sont même pas touchés par ce qu’on appelle la "révolution sexuelle", précise Sylvie Chaperon, historienne des femmes et du genre, professeure à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Par contre, dans les milieux militants, alternatifs, il y a une remise en question de l’ordre sexuel traditionnel, mais ça reste assez étroit socialement parlant ». Et quid de l’homosexualité ? « Dans les années 1960 on reste dans une vision très majoritairement négative de l’homosexualité, comme étant au mieux une pathologie, au pire un vice », ajoute-t-elle. La décennie suivante, le mouvement féministe, avec le MLF, et des militants pour la cause homosexuelle, comme le FHAR, s’empareront de ces questions et se battront pour une véritable libération des corps et des esprits.

Et l’érotisme dans tout ça ? « 1969 n’a pas été une année particulièrement érotique, estime Sylvie Chaperon, mais disons que commençait déjà à se ressentir la libéralisation des mœurs. C’est surtout lié à l’émergence de la jeunesse, de ces enfants du baby-boom qui s’expriment, qui ont leurs propres médias, leurs propres chansons… Une culture de la jeunesse apparaît vraiment à la fin des années 1960, et on assiste finalement aux frémissements de ce qu’on appellera la révolution sexuelle ». Soixante-neuf, année de frémissements érotiques

CULTURE

«Summer of Love» 1967-2017: «20 Minutes» part à la recherche de l'esprit «Amour et paix»

SOCIÉTÉ

IVG, contraception, droit de vote… Cinq lois qui ont changé la vie des femmes

Que s’est-il passé en 1969, en France et ailleurs ?

Pêle-mêle (c’est de circonstances) : Après la démission du Général de Gaule, Pompidou accède à la présidence et ouvre le gouvernement Chaban-Delmas. André Malraux quant à lui, quitte le ministère de la Culture après neuf ans de règne. Outre-Atlantique, les Américains se tournent vers Nixon en pleine guerre du Vietnam et neuf mois avant la mort du fondateur du Parti communiste vietnamien Hô Chi Minh. Quelques semaines plus tôt, le mouvement hippie rendait l’âme lors du mythique festival de Woodstock, trois mois avant que l’homme ne plane pour la première fois sur la surface de la Lune. Enfin, dans les salles obscures le couple mythique du cinéma français Alain Delon et Romy Schneider crève l’écran dans La Piscine quand Johnny Hallyday embrase les jeunes à coups de Que je t’aime (meilleure vente singles de l’année).

22 juillet 2019

Moi ce soir en attendant le RER D

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