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Jours tranquilles à Paris
29 janvier 2019

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29 janvier 2019

ELISABETH QUIN, UN SENS À SA VUE

quin

Par Bénédicte Mauduech photo Audoin Desforges pour «Libération»

Femme d’images, la présentatrice du «28 Minutes» d’Arte raconte le double glaucome dont elle souffre et qui pourrait dégénérer en cécité.

Crever l’écran. Pour rencontrer Elisabeth Quin, il faut s’enfoncer dans les entrailles des anciens studios de Canal +, sur les quais hautement médiatiques du XVe, et emprunter un dédale souterrain de couloirs, loges et plateaux qui ne voient jamais d’autre lumière qu’artificielle. Elle nous accueille à l’heure où les studios sont encore plongés dans le noir. Avec ces iconiques cheveux gris cendré coupés courts, sans maquillage, en jean brut et sobre pull anthracite, loin des tricots fantaisistes qu’elle arbore malicieusement sur le plateau d’Arte et qu’on retrouve suspendus dans sa loge.

Depuis sept ans (soit «une éternité en temps télé», relève son «alter ego» de l’émission, Renaud Dély), l’ex-«madame cinéma» de Paris Première, 55 ans, présente tous les soirs de la semaine le magazine d’actualité 28 Minutes sur la chaîne franco-allemande, avec un succès grandissant. Claude Askolovitch, qui a rejoint son équipe de chroniqueurs en 2013, admire : «Cette nana qui vient de la culture et tient une émission d’actu… Il y a un côté déphasé : elle n’est pas là où elle devrait être, elle y est donc superbement.»

Elle dit : «Arte devait venir me chercher.» Comme une évidence pour celle qui a commencé «par pur hasard» dans l’intimité des radios et qui se vit aujourd’hui en pleine exposition. «La télévision m’a aidée à dompter, peut-être même à violer ma nature profondément solitaire, maladivement timide», analyse la journaliste, néanmoins bien incapable de se confronter à son image après plus de vingt ans de télé : «Je ne peux pas me regarder, je hurle.»

La femme «pudique», selon le mot de tous ses «camarades» de plateau interrogés, vient pourtant de publier un livre où elle s’expose, bien plus radicalement qu’à l’écran. Dans La nuit se lève, Elisabeth Quin, affolante de sincérité, désarmante de justesse, explore sa vue déclinante autant que sa vie. Depuis le diagnostic de son double glaucome posé tel un couperet («on a l’impression que l’air nous manque, d’être un poisson hors de l’eau») en 2008 à l’aggravation brutale de la maladie en 2017 et l’intervention laser longtemps redoutée, elle raconte, sans pathos, les effets secondaires des collyres, la relation «éplorée, désespérante» et «tragique» entre patient et médecin, ses incursions dans le monde de l’invisible, du merveilleux… Elle interroge l’avenir, sonde le regard de l’homme aimé, un journaliste qui partage sa vie depuis huit ans et auprès duquel elle joue à se projeter en aveugle, à l’opéra ou en promenade, pour conjurer le sort. Dans ce «journal d’un glaucome» écrit par fragments, «des notes de lecture et de réveil», elle convoque une cohorte de malvoyants et de non-voyants, morts et vivants, célèbres ou anonymes, pour «éclairer» la cécité, dépasser l’angoisse. Et partager son expérience d’un mal qui «touche 1,5 % de la population de plus de 40 ans. Après 70 ans, une personne sur dix est affectée». «Le glaucome est un tueur muet qui travaille dans l’ombre, prospère sur l’insouciance de son hôte et l’irresponsabilité des pouvoirs publics», écrit Elisabeth Quin.

Dans son cas, le mal est héréditaire, légué en silence par un père qui a fini sa vie à moitié aveugle. Après sa mort, fin 2015, au terme d’une décennie d’Alzheimer, la fille découvre l’héritage : «2016 a été l’année d’une forme de dessillement. J’ai ouvert les yeux sur la cause de sa cécité, et surtout sur ce lien génétique que ça fabriquait entre lui et moi.»

Plus complice avec un père «charmeur», qui avait «le goût du nonsense» par sa filiation écossaise, qu’avec une mère originaire d’«un Jura taiseux de forêts sombres et de lacs profonds», l’enfant unique raconte avoir grandi «choyée» mais aussi «asphyxiée» «sous les faisceaux obsessionnels» de ses parents : «quatre yeux, deux regards» braqués sur elle, et qu’elle s’est évertuée à fuir. A la mort du père, elle a dû trouver comment prendre en charge cette mère qui l’a «trop» aimée, d’un «amour toxique», et qui bascule alors dans la démence sénile. Elle dit : «A un moment donné, on se retrouve au milieu du gué : des parents, un enfant, et il faut solder les comptes de la colère.»

Consolation, celle qui a fait le choix de ne «pas [s]e reproduire» sait qu’elle ne transmettra pas la maladie à sa fille, adoptée au Cambodge en 2003. «J’ai décidé de casser une forme de malédiction.» A cette enfant de 16 ans et demi, elle s’est contentée de faire lire le passage de son livre sur leur «accroche» de regards à l’orphelinat.

A défaut de pouvoir évacuer les débris qui encombrent ses yeux et endommagent «irrémédiablement» son nerf optique, Elisabeth Quin nettoie les pelouses au pied de son immeuble, engraisse les oiseaux qui voisinent sa «bicoque» normande, mange bio et fait la chasse au glyphosate. Très concernée par l’environnement, elle signe des pétitions pour le climat et s’engage pour préserver la forêt de Romainville, «un corridor écologique» aux portes de Paris. La crise des gilets jaunes lui inspire une réflexion sur «la sécurité économique» : «C’est à ça que sert le gilet jaune, à vous mettre en sécurité.»

Celle qui ne peut «plus conduire la nuit» mais a repassé son permis il y a quelques années se dit «éberluée par la reculade» de Macron sur les 80 km/h, une mesure «qui était quand même destinée à sauver des vies…» Elle relève : «Il y a quelqu’un qui a eu le courage de le dire, c’est Benoît Hamon, qui s’est étonné, scandalisé» de «cette renonciation». Et regrette : «Hamon n’imprime pas, c’est dommage. Sa pensée antinéolibéraliste, écologiste, ne prend pas. Wauquiez aussi ne prend pas, mais là tant mieux !» Si le spectre de la cécité l’angoisse «de moins en moins», elle s’affole des populismes, du «climat de haine» et de «la surdité des uns par rapport aux autres».

«Old school à mort», la journaliste, qui fuit les réseaux sociaux, évoque un «attachement viscéral au papier» et «une consommation fétichiste de la presse». Et se dit pleinement consciente de «l’ironie», «la farce» que représente ce glaucome pour une ancienne critique de cinéma : «Avoir été un regard actif qui peut devenir un regard empêché…» De plus en plus éblouie par le soleil, elle sait qu’elle devra peut-être se résoudre à une opération qui pourrait lui faire perdre la vision d’un œil. Elle dit : «Je tiendrai. Je fais tout pour voir le plus longtemps possible, voir avec ardeur, avec joie, avec plénitude, voir vraiment les choses, les gens qui m’entourent.» La journaliste Nadia Daam, qui partage tous les soirs son plateau sur Arte, la résume en un mot : «Badass !» Le cran avant l’écran.

23 mars 1963 Naissance à Paris.

2008 Apprend qu’elle est atteinte d’un double glaucome.

Depuis janvier 2012 Présente 28 Minutes sur Arte.

2017 Aggravation de sa maladie.

Janvier 2019 La nuit se lève (Grasset).

Bénédicte Mauduech photo Audoin Desforges pour «Libération»

29 janvier 2019

Dita von Teese dans le "Fashion Freak Show" de JPG aux Folies Bergère

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29 janvier 2019

Métro

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28 janvier 2019

Helmut Newton

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28 janvier 2019

A Paris, des « foulards rouges » bien sages défilent pour « défendre les libertés »

Par Allan Kaval, Florence Aubenas - Le Monde

Plus de 10 000 personnes ont manifesté contre « contre les violences » des « gilets jaunes ». Sans pour autant rejeter les revendications du mouvement des ronds-points.

Partir avant que la nuit tombe. Partir avant d’éventuelles casses. Partir vite. Il n’a fallu que quelques minutes et un seul appel au mégaphone pour que la manifestation se volatilise : il n’est pas encore 17 heures, dimanche 27 janvier et la place de la Bastille à Paris est déjà presque vide. C’est à ce moment-là que le chiffre est tombé. 10 500. Un couple de marcheurs s’arrête, se demandant s’il a bien entendu. 10 500 ? Oui, c’est bien ce que la préfecture de police vient d’annoncer : 10 500 personnes ont défilé « contre les violences » des « gilets jaunes ».

La trouille des organisateurs – les « foulards rouges » – était là, avant que le cortège démarre : « Etre moins de 10 000 et se ridiculiser. » Vont-ils mettre en doute le bilan de la police, régulièrement suspectée de minorer les chiffres ? « Certainement pas, s’écrie Corinne Chabert, une des porte-parole. On a justement manifesté pour ça : ne pas contester tout ce qui se fait dans la République. »

Etrange marche que celle-là, cheminant de la Nation à la Bastille à une allure de promenade sous une averse têtue, piquée de drapeaux français – ou quelquefois européens –, avec des pancartes, rares et polies, commençant généralement par « non ». « Non à la pensée unique des “gilets jaunes” », a écrit un monsieur en casquette de tweed. Un autre sous un chapeau de feutre : « Non aux populismes ». Les plus osées : « Non à la chienlit » ou « Non à la peste jaune ». Ceux-là se font d’ailleurs rabrouer. « On avait dit ni insultes ni débordements. Il faut être exemplaire. »

« Merci la police »

De temps en temps, on scande quelques slogans minimalistes comme « Démocratie ! », « le peuple, c’est nous aussi » ou « Merci la police ». Suit parfois une Marseillaise. Plus souvent, le silence.

Des petits groupes se forment, au hasard du cortège. A certains moments, on pourrait se croire sur un rond-point. C’est la première surprise. Dans les rangs, la plupart trouvent que les « gilets jaunes » ont bien fait de bouger. « Ça faisait des années qu’on ne nous entendait pas », dit une jeune femme en fauteuil roulant. Elle se présente : « Une Gauloise réfractaire venue de Normandie. »

Une aide-soignante estime que les « gilets jaunes » avaient raison, au début, de dénoncer les inégalités, l’injustice fiscale. « Même pour la voiture, avec les 80 km/h, les radars, le prix du carburant, je trouvais moi aussi que ça faisait beaucoup », continue un cadre venu de Lille. Certains ont même porté – un temps – le gilet jaune. « Comment ne pas être ému par ces gens-là, les mères célibataires surtout ? », dit une radiologiste.

Et puis, il y a eu un point de bascule. Les images des avenues à Quimper, à Toulouse, à Paris « dévastées comme après une guerre ». Ou, pire, revenant dans toutes les bouches : « L’Arc de Triomphe saccagé. » Une dame : « Depuis, je me réveille le matin, j’ai peur. Qu’est-ce qu’il va se passer ? » La République lui paraît soudain bien fragile.

« Il faut défendre les libertés »

Les institutions, le Parlement, les élections : et si tout ce qui semblait sacré hier allait voler en éclat ? « Menacer les députés de mort, lyncher les journalistes dans les cortèges, insulter les homosexuels : il faut défendre les libertés », dit Christelle, sculpteure parisienne, « de gauche ». Un couple arrive d’Alsace, pour la deuxième fois à Paris. La première, c’était après l’attentat à Charlie Hebdo. Le référendum d’initiative citoyenne leur paraît une folie, capable de revenir sur l’abolition de la peine de mort ou l’avortement.

Autour d’Avignon, Orange ou Bollène (Vaucluse), la plupart des ronds-points sont dirigés par l’extrême droite, affirme de son côté Tiffanie, 35 ans, e-commerçante là-bas. Pour Tang, venu avec elle, « Ils sont comme une dictature. La crainte s’est instaurée. » Ce n’est pas un hasard, disent-ils, si le mouvement des « foulards rouges » est né dans la région, en protestation. Eux ont voté France insoumise.

« Bravo aux courageux qui osent manifester à Paris le 27 janvier », disent des messages sur les réseaux sociaux. Ils parlent de la peur de s’afficher ou de violences possibles contre le cortège. Un groupe de trois financiers internationaux devisent : « Ça devait péter. Mais il y a une forme d’injustice à ce que Macron paie l’addition alors qu’il n’est pas le pire. »

Macron. Le nom du président plane sur le cortège, mais on évite en général de le prononcer. Beaucoup se fâchent si on leur en parle : « On dirait que les journalistes sont payés pour nous mettre mal à l’aise. » Un carré VIP regroupe une vingtaine d’élus, députés et sénateurs sans écharpe, venus « en citoyen » et tous La République en marche (LRM). Autour, les uns leur en veulent d’être là ; d’autres, au contraire, les voudraient plus nombreux.

Le groupe Stop, maintenant ça suffit, organisateur aussi, voulait baptiser la marche « Pour Macron ». Un groupe de jeunes des Républicains a tenté de négocier une place en tête. Un proche de Benoît Hamon voulait venir avec des « gilets jaunes pacifiques ». Refusé, refusé, refusé.

Il y a quelques vrais fans quand même, comme on en avait plus vu depuis la campagne présidentielle. « Je suis à fond pour Macron, ma fille m’a offert son livre pour la fête des mères, dit une retraitée de Drancy. Il a fait des bêtises, mais il ne peut pas être toujours au top. »

Ou ce jeune homme : « C’est Macron qui m’a réveillé, j’aime sa manière de parler, d’avoir l’air toujours en forme. » Lui voudrait devenir acteur et, en attendant, « serveur dans un restaurant très classe ». Il a vu des « gilets jaunes », une fois sur l’autoroute, mais sans leur parler : « Tout m’énerve chez eux, leur façon d’attaquer mon président, de n’être jamais contents. » Il tient à ce que son nom soit écrit : « Thomas Ferrier, 20 ans. »

Plus loin, une ravissante étudiante en classe préparatoire est entourée de photographes : une des rares jeunes à défiler. « Sur 40 élèves, du même milieu social dans le 6e arrondissement, une dizaine sont “gilets jaunes”, d’extrême droite surtout. Nous, on est un peu moins, mais personne n’a voulu venir pour ne pas être récupéré. » Et au milieu ? « Une majorité silencieuse. Le pouvoir d’achat, les étudiants ne se sentent pas concernés. »

« On est le peuple »

Quand le cortège arrive à la Bastille, trente gilets fluo l’attendent sur les marches de l’Opéra. Un chantier boueux et des rangées de CRS séparent les deux groupes. Impossible à cette distance de distinguer le visage des autres ou ce qu’ils crient. On entend parfois juste : « On est le peuple », que rouges et jaunes se renvoient en écho. Très vite, la dispersion commence.

Trois « gilets jaunes » tombent nez à nez avec un homme en écharpe rouge, un peu chic. Tout de suite, ça discute violences. Mais pas les mêmes. « Pourquoi vous ne dégagez pas les casseurs ? On n’est pas contre vous, on est contre la violence », dit Echarpe rouge, très ému. Gilet jaune : « Vous savez ce que c’est une grenade de désencerclement ? Ça balance des billes et moi je m’en suis pris une. »

Marion Biot, 27 ans, naturothérapeute et lui aussi en fluo s’enflamme : « Les foulards rouges remercient la police et nous traitent de fachos. Le jour où quelqu’un foutra la merde dans leurs manifs, ils comprendront. » Récit contre récit, deux réalités.

Un adolescent, 14 ans pas plus, les interrompt. « Je peux faire une photo de vous deux, s’il vous plaît ? » Ils se rapprochent, presque par réflexe. « Plus près », dit le gosse. Ça y est. Les yeux d‘Echarpe rouge se plissent. « Voilà ça me fait chialer tout ça ! Faut arrêter cette violence ! » Et Gilet jaune : « On veut tous que les gens vivent mieux. » Ils se serrent la main.

28 janvier 2019

Ellen von Unwerth

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28 janvier 2019

Venezuela : Juan Guaido appelle à manifester pour faire basculer l’armée

Ces deux rassemblements sont prévus mercredi et samedi, alors que l’ultimatum lancé à Nicolas Maduro par six pays européens pour l’organisation d’élections libres expire dimanche.

Pour faire basculer l’armée, principal soutien du président élu Nicolas Maduro, le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, mise sur deux manifestations, mercredi 30 janvier et samedi 2 février.

« Mercredi de midi à 14 heures, partout au Venezuela nous descendrons dans les rues (…) pour exiger des forces armées qu’elles se mettent du côté du peuple, et samedi [nous appelons à] une grande mobilisation dans tout le Venezuela et le monde pour accompagner le soutien de l’Union européenne et l’ultimatum », a déclaré dimanche 27 janvier le député de droite de 35 ans, chef du Parlement.

Six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné samedi à Nicolas Maduro huit jours pour organiser des élections, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme président. L’ultimatum expirera dimanche 3 février.

L’Union européenne a brandi pour sa part une menace plus floue : elle « prendra des mesures » si des élections ne sont pas convoquées « dans les prochains jours », y compris concernant « la reconnaissance du leadership » dans le pays. Samedi, « nous célébrerons ce soutien inédit du monde entier à notre cause, mais aussi en comptant sur le fait que sera sur le point d’expirer l’ultimatum de l’Union européenne (sic), pour parvenir à la fin de l’usurpation, au gouvernement de transition et à la convocation d’élections libres », s’est félicité Juan Guaido. Jusqu’à présent, Nicolas Maduro se montre inflexible. « Personne ne peut nous donner d’ultimatum », a-t-il déclaré à la chaîne CNN Turk.

Une offre d’amnistie pour les militaires et fonctionnaires

Encouragé par le soutien international, Juan Guaido cherche à fissurer la loyauté de l’armée, essentielle au maintien au pouvoir de Nicolas Maduro depuis 2013. Il offre donc l’amnistie aux fonctionnaires et militaires acceptant de le soutenir, dans une loi que ses partisans se sont chargés de distribuer dimanche aux centres de police et de l’armée du pays.

« Aujourd’hui, nous sommes allés tendre la main (…) Soldat du Venezuela, nous plaçons nos espoirs en toi et en ton engagement envers notre Constitution », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas le moment d’avoir peur. »

Face aux opposants qui leur remettaient le texte de loi, certains soldats ont toutefois brûlé ou déchiré le document, qui offre « toutes les garanties constitutionnelles » aux militaires et civils qui « collaborent à la restitution de la démocratie ». « L’armée est avec notre commandant en chef, Nicolas Maduro », a déclaré l’un d’eux.

Des dissensions apparaissent

Pendant ce temps, Nicolas Maduro supervisait des exercices militaires au fort Paramacay, dans le nord du Venezuela. « Genou à terre pour combattre le coup d’Etat, je le dis à toutes les forces armées bolivariennes : union maximale, discipline maximale, cohésion maximale », a-t-il lancé aux troupes. Il les a aussi mises en garde : « Etes-vous des putschistes ou respectez-vous la Constitution ? (…) Traîtres jamais, loyaux toujours ! »

Des dissensions commencent en effet à apparaître. Attaché militaire du Venezuela à Washington, le colonel José Luis Silva a annoncé samedi ne plus reconnaître M. Maduro comme président légitime et a exhorté ses « frères militaires » à faire de même.

« Soldat du Venezuela, je te donne un ordre : ne réprime pas les manifestations pacifiques (…), ne tire pas sur le peuple », a lancé Juan Guaido, après une semaine de mobilisations qui s’est soldée par 29 morts et plus de 350 arrestations.

28 janvier 2019

Extrait d'un shooting - lingerie

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28 janvier 2019

L'animateur de télévision et critique de cinéma Henry Chapier est mort

Par Jacky Bornet @Culturebox

Journaliste, responsable de la rubrique Cinéma de Culturebox

Henry Chapier, critique de cinéma, réalisateur et célèbre animateur à la télévision de l'émission "Le Divan" de 1987 à 1994 sur France 3, où il interviewait des personnalités culturelles et politiques, est décédé dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 janvier, a annoncé la Maison européenne de la photographie (MEP) qu'il avait cofondée.

"La MEP est endeuillée par la disparition cette nuit de Henry Chapier", qui installait ses invités sur un divan, comme s'il s'agissait d'une séance de psychanalyse télévisuelle.

Critique au côté de Truffaut

Né d’un père avocat international et d’une actrice à Bucarest en 1933, Henry Chapier est obligé de quitter la Roumanie en 1948 suite à un décret d’expulsion des Français décidé par le régime communiste.

C’est en 1958 qu’il entame une carrière de journaliste en France, en collaborant comme critique de cinéma à l’hebdomadaire "Arts" aux côtés de François Truffaut et de Dominique Jamet. Il est récompensé du prix du Meilleur journaliste débutant en 1959, comme pigiste à "l’Express", et entre la même année au quotidien "Combat" où il dirige les pages Culture. Il demeurera le critique de cinéma attitré du journal jusqu’en 1974.

Cinéma cinémas

Sa notoriété grandit avec la polémique autour de l’éviction du cofondateur de la Cinémathèque française Henri Langlois, en ouvrant les pages de "Combat" à des cinéastes internationaux pour obtenir sa réintégration, obtenue au terme de cette campagne.

Parallèlement à son métier de journaliste-critique, Henry Chapier réalise son premier long métrage, "Sex Power", qui reçoit la Coquille d’or au festival de San Sebastien en 1970, des mains d’un jury présidé par le célèbre réalisateur allemand Fritz Lang ("M. Le maudit")

A la fermeture du journal "Combat" en 1974, Henry Chapier est invité par Philippe Tesson à intégrer la rédaction du "Quotidien de Paris" où il reprend ses fonctions de rédacteur en chef des pages Culture, tout en rédigeant des critiques de films.

Arrivée à FR3 sur un divan

C’est en 1978 qu’il rejoint FR3, comme éditorialiste culturel, puis comme responsable cinéma de la chaîne et devient un des trois rédacteurs en chef du Soir 3.

Mais c’est son émission "Le Divan" à partir de 1987 qui fera  date dans sa carrière. Diffusé en deuxième partie de soirée, il y interviewera quelques 300 personnalités jusqu’en 1994, date à laquelle Henry Chapier quitte France 3. Durant l'émission, il arrachait d'intimes confessions à ses invités : Roman Polanski qui raconte sa jeunesse en Pologne sous l'occupation nazie, Serge Gainsbourg qui évoque sa vocation ratée de peintre ou encore le mime Marceau y parle de sa judaïté.

Marc-Olivier Fogiel, qui a relancé "Le Divan" en 2015, a salué le créateur de l'émission : "Henry était pour moi un modèle, qui m'a transmis le flambeau de façon extrêmement bienveillante (...). Je ne me voyais pas reprendre cette émission sans son approbation", a-t-il réagi auprès de l'AFP.

C’est également en 1994, quand il quitte le service public, qu’il cofonde avec Jean-Luc Monterrosso la Maison européenne de la photographie, dont il fut président à partir de 1996. Il créé dans la foulée le Mois de la photo à Paris et fait de la capitale l'une des métropoles phare de la création photographique contemporaine.

Cinéphile invétéré et lui-même réalisateur de quatre long métrages, Henry Chapier fut membre du jury de la Caméra d’or au festival de Cannes en 1988, puis juré de la compétition officielle sous la présidence de Francis Ford Coppola en 1996. Cette même année, il est appelé par Jean-François Bizot pour animer sur Radio Nova l’émission "Signé Chapier".

Le journaliste est également apparu comme acteur dans quatre films de 1964 à 1997, dont "Un homme et une femme" de Claude Lelouch. Il est également signataire de nombreux livres, de souvenirs et surtout sur le cinéma. Il fut en outre décoré comme Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 1984 et Chevalier de l’ordre du Mérite de la République italienne.

"Henry Chapier, critique de cinéma, journaliste et intervieweur inégalable, a hissé la confession au rang d'art", a salué sur Twitter le ministre de la Culture Franck Riester. "Quelle tristesse de perdre un si grand Parisien", a pour sa part réagi sur Twitter la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Doté d’une immense culture, pourvu d’un humour infaillible, d’un grand professionnalisme, et revendiquant son homosexualité, Henry Chapier, c’était aussi une voix, un timbre. Un style inimitable, respecté par ses pairs, qui laisse un grand vide dans l’audiovisuel français et au-delà dans le journalisme et le cinéma.

Le Divan : interview de Serge Gainsbourg par Henri Chapier

Henry Chapier interviewe David Lynch

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