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Jours tranquilles à Paris

19 août 2020

Plouharnel- LBMG : visite du bunker-musée du Bégo de 10 h à 18 h 30 •

Le Bégo, route de Quiberon. L’association LBMG ouvre le bunker-musée du Bégo pendant la saison estivale et propose des visites du Mur de l’Atlantique ; départs à 10 h 30 et 14 h 30 (durée 2 h 30). Rendez-vous devant le musée de la Chouannerie. Tarif(s) : moins de 12 ans, gratuit ; entrée, 4 € ; visite du Mur de l’Atlantique, 5 € ; billet jumelé (bunker-musée et Mur de l’Atlantique), 7 €. Contact : LBMG, tél. 06 12 80 18 98

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19 août 2020

Milo Moiré - performance

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19 août 2020

Chronique - Les couleurs du sexe : le spectre de l’arc-en-ciel

Par Maïa Mazaurette - Le Monde

Blanc, rouge, vert… Cet été, la chroniqueuse et illustratrice de « La Matinale » Maïa Mazaurette sort son nuancier pour raconter la sexualité et prodiguer ses conseils. Aujourd’hui, le « rainbow flag » et ses multiples variations.

LE SEXE SELON MAÏA

Selon les derniers chiffres de l’Observatoire des LGBTphobies, publiés par l’IFOP en mai 2019, 8,9 % des Français sont homosexuels ou bisexuels – auxquels il faut ajouter 5,6 % d’hétérosexuels attirés par les personnes du même sexe (eh oui, les pratiques ne correspondent pas toujours aux orientations affichées, exactement comme les mots ne correspondent pas toujours aux actes).

Les dissidents de l’ordre hétérosexuel, depuis 1978, se regroupent sous la bannière arc-en-ciel, qui orne les drapeaux, badges, T-shirts, devantures de bars, logos d’associations LGBT, ou même – non sans polémiques – certains passages piétons du quartier du Marais à Paris.

Historiquement, le rainbow flag a été inventé à San Francisco par l’artiste Gilbert Baker, né en 1951. Il s’agissait alors de proposer une alternative au triangle rose, très politique, mais associé aux heures les plus dramatiques de l’histoire (en l’occurrence le marquage des homosexuels déportés par l’Allemagne nazie). Pourquoi l’arc-en-ciel ? Selon la légende, Gilbert Baker aurait tiré son inspiration de la chanson Over the Rainbow de Judy Garland.

Sur les huit couleurs originelles, chacune portait une signification particulière : le rose du sexe, le rouge de la vie, l’orange de la guérison, le jaune du soleil, le vert de la nature, le turquoise de l’art et de la magie, l’indigo de la sérénité, le violet de la spiritualité. Au fil des années, le rose a été abandonné (à cause de soucis d’approvisionnement en textiles de cette couleur), puis les deux bleus ont été rassemblés.

Rien n’interdit de penser que cet arc-en-ciel spécifique se modifiera à nouveau : des versions alternatives émergent constamment, au gré des événements. Certains drapeaux récents incluent ainsi explicitement les transexuels (avec des bandes turquoise-blanc-rose) ou les personnes de couleur (avec des bandes brunes et noires). Si vous voulez inventer le vôtre, personne ne vous empêche d’ajouter des symboles.

Vaste spectre d’orientations

Outre la référence à Judy Garland, le rainbow flag apparaît comme un choix logique : des couleurs bariolées, dont le vaste spectre chromatique représente un vaste spectre d’orientations. Des couleurs flamboyantes, pour mieux rendre visibles les minorités (au contraire du mantra « pour vivre heureux, vivons cachés »). Et des couleurs gaies (« après la pluie, le beau temps »), pour contrecarrer une expérience LGBT encore marquée par le poids des discriminations (en juin 2019, toujours selon l’IFOP, 8 % des Français considèrent l’homosexualité comme une maladie, et 7 % comme une perversion sexuelle à combattre).

A cette constellation de raisons, on ajoutera un pied-de-nez à une Eglise chrétienne homophobe autant que chromophobe. A ce sujet, il faut relire les mots de l’historien Michel Pastoureau : « Les Pères (de l’Eglise) sont plutôt hostiles à la couleur. Ils observent que la Bible en parle peu. Ils y voient une futilité, un ornement stérile qui gaspille temps et argent, et surtout un masque trompeur qui détourne de l’essentiel. Vanité de la couleur qui masque la réalité des choses… » (Citation tirée de l’article « L’Eglise et la couleur, des origines à la Réforme », publié en 1989.)

Les marques de ce rejet émaillent l’histoire de notre garde-robe. En 1148, le concile de Reims part en guerre contre la juxtaposition des couleurs, considérée comme transgressive. A partir du XIVe siècle, les habits rayés sont proscrits. Pour la période de la Réforme, Pastoureau évoque même un « chromoclasme », c’est-à-dire une idéologie anti-couleurs… dont nous ne serions pas réellement sortis. De fait, il suffit de jeter un œil au vestiaire masculin comme au parc automobile pour constater que le nuancier noir-gris-blanc préconisé par Calvin n’appartient pas complètement au passé !

Dizaines des drapeaux

Revenons donc à notre arc-en-ciel, et étendons encore le spectre. Car il existe des dizaines de drapeaux : asexuels, bisexuels, lesbiens, demisexuels, pansexuels, polyamoureux, aromantiques, queer, trans, non-binaires, genderfluid, bigenres, intersexes, BDSM, cuir… seul le drapeau hétérosexuel manque à l’appel. Cette question de la représentation de la norme (statistique) suscite chaque année des débats : pourquoi les marches des fiertés hétérosexuelles font-elles scandale ? (Et dans le même esprit : pourquoi n’existe-t-il aucune journée internationale des droits des hommes ?)

Pour remédier à cette absence, au moins trois drapeaux hétéro ont été inventés… sans grande fortune médiatique. Une première version est composée de bandes horizontales noires et blanches frappées des sigles entrelacés de Mars et Vénus. Outre ce code couleur un peu déprimant (les Bretons me pardonneront), on notera que le symbole féminin ♀ est littéralement couché sous le symbole masculin ♂. Ce drapeau, qui daterait du début des années 2000, a par exemple fait scandale dans la petite ville de Chipman, au Canada, à l’été 2018.

La deuxième version comporte trois bandes horizontales, bleu-blanc-rose : bleu pour les hommes, blanc pour la paix des ménages, rose pour les femmes. Une fois encore, le rose est en dessous. (C’est toujours dommage quand des concepteurs de symboles ne font pas attention à la symbolique.) Manque de chance, ce drapeau-là ressemble à la fois au drapeau trans (bleu-rose-blanc-rose-blanc) et au drapeau bi (fuschia-violet-outremer).

La troisième version est tranchée en diagonale : bleu en bas, rose en haut, avec un lion et une lionne s’embrassant au centre (ne sous-estimons pas la tendresse des grands fauves). On l’a notamment remarquée à la Straight Pride de Boston l’an dernier… organisée par des suprémacistes blancs et des membres de l’extrême droite américaine.

La relative indifférence suscitée par ces tentatives nous confronte à plusieurs questions, dont celle de l’indéniable asymétrie entre la situation des hétérosexuels et celle des LGBT+. A-t-on vraiment besoin d’un signe de reconnaissance quand on incarne (culturellement) l’orientation « par défaut » ? A-t-on réellement besoin d’affirmation quand on ne subit aucune discrimination systémique ? De quelles « fiertés hétérosexuelles » exactement parle-t-on, quand elles sont l’apanage de l’extrême droite et de la droite religieuse ?

Ces questions sont plus épineuses pour un drapeau que pour, mettons, un T-shirt : par essence, une bannière est communautaire. Or les défenseurs d’un drapeau hétéro demandent à être considérés simultanément comme la norme naturelle et comme une communauté : un mélange des genres qui suscite pas mal de méfiance.

Du côté de l’arc-en-ciel, on observe paradoxalement un effet inverse : la popularité du rainbow flag dépasse largement les communautés concernées, pour devenir un symbole cool et de fête. Au spectre chromatique répond un spectre symbolique en constante réinvention : inclusif, forcément inclusif.

19 août 2020

Étel - « Tout ça c’est du vent » revient à la Barre d’Etel

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« Tout ça c’est du vent », le festival du cerf-volant à la barre d’Etel, revient ce week-end. Rencontre avec son initiateur, Vincent Hinault.

« Tout ça c’est du vent », le festival du cerf-volant à la barre d’Etel, a pris son envol en 2019 comme un défi. Le plaisir et le succès amènent à une seconde édition les 21, 22, 23 août, munie des autorisations et protocoles. Rencontre avec l’initiateur, Vincent Hinault, président de l’ABC du Kite et du CD56 de vol-libre.

D’où vient l’idée ?

Créer une rencontre décloisonnée autour du vent, avec cerfs-volants artistiques ou pilotables à deux ou quatre fils, axée tout public, avec ateliers de création et de pilotage. C’est un événement familial, gratuit et sympa de fin de saison, qui invite à prolonger ses vacances.

Pourtant, l’ABC est d’abord un club de kite.

On a découvert l’univers du cerf-volant grâce au handisport, en rencontrant des cerf-volistes. C’est venu par ricochet !

Et c’est possible grâce à la coopération de personnes clés.

Une conséquence imprévue est de montrer qu’un club de kite existe à Etel. Là, difficile de ne pas le voir ! Et ça amène une reconnaissance au-delà du territoire.

Vous partez sur trois jours, pourquoi ?

Pour s’organiser selon le vent. Et la motivation à venir est plus forte.

Vendredi, le vent assez fort sera favorable aux grosses structures monofil, au pilotage, et des démos de kite grâce à la houle : la barre, c’est notre home-spot ! Samedi, le vent sera plus faible mais établi et dimanche, ce sera exceptionnel : turbines, structures artistiques et créations. Les matins, on chauffe, de 12 h à 16 h, ce sont les démos, et de 15 h 30 à 17 h, méga’teams à 5, 10, 15 cerfvolistes.

Mais pas de compétition nationale ?

Les championnats sont annulés, mais des « frustrés » qui préparaient le France et le monde pourraient venir, car ce sera le premier événement national de cette ampleur en 2020. On attend au moins une trentaine de cerfvolistes et des champions.

Pratique

abcdukitesurf.com

19 août 2020

Coup d’État - Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta démissionne sous la contrainte des militaires

mali president

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Contesté dans la rue depuis plusieurs semaines, “IBK” a été renversé mardi 18 août par un coup d’État militaire après une mutinerie acclamée par des manifestants. Une nouvelle crise qui inquiète et fragilise les pays voisins du Mali, engagés à ses côtés dans une lutte contre la menace jihadiste.

Le Mali s’est réveillé mercredi matin sans président. Ibrahim Boubacar Keïta dit “IBK” a été contraint de démissionner dans la nuit, après avoir été arrêté plus tôt dans la journée avec son Premier ministre Boubou Cissé, par des soldats mutins, rapporte le site d’information malien MaliJet.

Visiblement fatigué, muni d’un masque de protection chirurgical, Ibrahim Boubacar Keïta a expliqué vers minuit, dans une allocution télévisée, qu’il n’avait pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé. Le chef de l’État a aussi annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.

“Les contempteurs du régime semblent avoir gagné, même si en fait c’est tout le Mali qui perd”, soulignait en début de soirée L’Observateur Paalga, après avoir appris l’arrestation du président malien. “Ibrahim Boubacar Keïta fait peut-être partie de l’histoire du Mali, mais les problèmes du pays, eux, restent entiers particulièrement l’insécurité endémique dans laquelle il est plongé depuis bientôt une décennie. Et il faudra bien plus que la déchéance de son premier magistrat pour en venir à bout”, analyse-t-il.

“Un coup d’État au Mali pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les pays voisins”

Ce putsch intervient alors que le Mali et ses voisins sont confrontés depuis des années à des attaques jihadistes. Certains redoutent que le coup d’État de mardi ne vienne déstabiliser un peu plus la région. “On ne saurait remporter la guerre face aux terroristes déterminés à vaincre, avec une armée qui semble vouloir ouvrir une nouvelle ère d’incertitudes pour ce pays”, estime notamment le quotidien burkinabé Le Pays.

Inquiète pour la sécurité de la région, la Communauté des États ouest-africains (Cédéao) a condamné mardi soir le renversement du président malien et de son Premier ministre par des “militaires putschistes”. Elle a aussi suspendu le Mali de tous ses organes de décision et décidé de fermer toutes les frontières terrestres et aériennes que partagent les pays membres de l’organisation avec Bamako. “Un coup d’État au Mali pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les pays voisins qui luttent déjà contre la porosité de leurs frontières”, note le Washington Post. “La fragilité du Sahel fait peur à tous les leaders de la région”, a expliqué au quotidien américain, l’ancien haut fonctionnaire libérien Gyude Moore. “Si un pays tombe, cette instabilité peut se répandre à travers d’autres comme une maladie contagieuse”.

“Certains ne manqueront pas d’établir un parallèle entre les évènements de mardi et ceux de 2012”, lorsque des militaires avaient renversé le président Amadou Toumani Touré, accusé d’incompétence face aux rebelles, analyse Will Ross, journaliste au service Afrique de la BBC. “De violents jihadistes avaient alors profité du chaos pour s’emparer du nord du Mali. Et ils continuent encore aujourd’hui de semer le trouble à travers la région”.

Noémie Taylor-Rosner

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19 août 2020

Coronavirus

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Extrait du Yélégramme du 19 août

19 août 2020

Le port du masque sera « systématisé » dans les entreprises à la rentrée

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La ministre du travail, Elisabeth Borne, a annoncé aux partenaires sociaux que le port du masque serait désormais nécessaire en entreprise, sauf dans les bureaux individuels.

Cela fait quelques jours que les autorités publiques et sanitaires le laissaient entendre. C’est désormais confirmé : d’ici à la rentrée, le port du masque sera « systématisé » en entreprise dans « tous les espaces clos et partagés », a fait savoir la ministre du travail, Elisabeth Borne, mardi 18 août, à l’issue d’une réunion avec les partenaires sociaux.

Une annonce qui intervient alors que les chiffres publiés quotidiennement par le ministère de la santé font craindre un rebond de l’épidémie de Covid-19 dans le pays – mardi 18 août au soir, 2 238 cas avaient été détectés en vingt-quatre heures.

« Il est nécessaire de systématiser, comme l’a préconisé le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque dans tous les espaces de travail qui sont clos et partagés », comme les « salles de réunion, couloirs, vestiaires, open spaces », a-t-elle déclaré à l’issue de deux heures de visioconférence avec les représentants syndicaux et patronaux. Et ce, même si des vitres en Plexiglas ont été installées, a précisé le secrétariat d’Etat de la santé au travail. Le port du masque ne sera cependant pas obligatoire dans les bureaux individuels, a précisé le ministère à Reuters.

Le protocole pour assurer la sécurité des salariés en entreprise n’imposait jusqu’à présent le masque que lorsque la distanciation d’un mètre n’était pas respectée.

La mesure sera consignée « dans les prochains jours » dans un « protocole national pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs en période de Covid-19 », en vue d’une application pour « la fin août », a encore expliqué la ministre.

Considéré comme un « équipement individuel de sécurité », le coût du masque, chirurgical ou en tissu, sera désormais à la charge de l’employeur. En fonction de l’évolution sanitaire et des typologies de locaux d’entreprise, cette mesure pourra souffrir de dérogations après avis des autorités de santé.

Télétravail recommandé

Par ailleurs, des mesures spécifiques, à définir, seront applicables pour l’hébergement des travailleurs saisonniers et dans les abattoirs, qui se sont révélés des foyers de contamination cet été, a précisé Yvan Ricordeau, de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), présent à cette réunion avec le ministère qui s’est déroulée en visioconférence. « Des réunions vont commencer la semaine prochaine, a-t-il ajouté, se montrant satisfait de la généralisation du port du masque en entreprise. Pour soutenir l’activité, il faut donner des éléments de sécurité aux salariés. »

« Pas opposé » à cette mesure, Fabrice Angéi, de la Confédération générale du travail (CGT), s’interroge sur la « qualité des masques ». « Il faut une filière de production au niveau national, avec des masques de qualité qu’on peut contrôler, a-t-il suggéré. Les masques, ça ne fait pas tout, il faut aussi travailler sur les questions d’organisation du travail, de télétravail et de réduction du temps de travail. »

S’agissant du télétravail, « on va rester sur les règles d’aujourd’hui : télétravail recommandé dans les zones où le virus circule activement », a précisé Mme Borne, tout en incitant les partenaires à entamer et à accélérer une négociation sur le sujet.

L’exécutif est sur « une ligne de crête pas évidente à tenir », avait dit à l’AFP avant la réunion François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. « Il faut avoir un message de sensibilisation » et « en même temps éviter d’envoyer des messages trop anxiogènes qui viendraient gripper l’activité dont tout le monde a besoin ».

Près d’un quart des « clusters » en entreprise

Les indicateurs statistiques de contaminations sont repartis à la hausse depuis le dernier protocole, inquiétant autorités sanitaires et gouvernement, qui craignent une deuxième vague susceptible de faire tanguer de nouveau le système hospitalier et l’économie.

Devant les obligations de porter le masque à l’extérieur prises dans certaines villes, comme Paris et Marseille, plusieurs médecins militent pour qu’il devienne obligatoire dans les espaces clos que sont les entreprises.

Les protocoles actuels pour les lieux de travail « ne prennent pas suffisamment en compte » le risque de propagation du Covid-19 par aérosols (fines gouttelettes en suspension dans l’air expiré par les malades), déploraient une vingtaine de médecins vendredi dans une tribune publiée par Libération. Mardi, un collectif de professionnels de santé, C19, avait également saisi le Conseil d’Etat pour rendre le masque obligatoire dans tous les lieux clos, le domicile étant la seule exception à la règle.

Selon les derniers chiffres de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France, 24 % des « clusters » (foyers de contamination) sont situés en entreprise (hors établissements médicaux).

19 août 2020

'XXX' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE 'Klaudia Gajkowska' {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

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La photographe Klaudia Gajkowska  et la mannequin  Paulina Wisińska se sont  associées pour l' éditorial exclusif du NAKID d' aujourd'hui intitulé « Force Of Lightness ». Klaudia est une photographe polonaise basée à Varsovie, présentée dans divers magazines de mode internationaux. Elle est également réalisatrice vidéo avec une formation de Master of Arts en études cinématographiques.

L'éditorial d'aujourd'hui montre à la fois la délicatesse et la confiance du modèle. Un élément important est la lumière et la forme. Maquillage par Paulina Wisińska (mannequin) et lingerie par Dominika Janerka.

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19 août 2020

Décryptages - D’une forêt de Bavière aux romans de Dan Brown : comment les Illuminati ont conquis la culture populaire

Par Elisa Thévenet - Le Monde

Ephémère fraternité universitaire fondée en 1776, l’ordre des Illuminati est devenu le trait d’union entre la Révolution française et Prodigy, antisémites et ufologues.

Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron traverse la place du Carrousel, à Paris. Celui qui vient de remporter l’élection présidentielle a choisi la pyramide du Louvre comme décor pour son premier discours aux Français. Pour la sphère complotiste, le nouveau chef de l’Etat adopte, ce soir-là, l’emblème des Illuminati. Cette société secrète fantasmée, devenue l’une des théories du complot les plus répandues, est associée par le grand public à l’œil de la Providence, un symbole chrétien représentant un œil dans un triangle.

Depuis, les Illuminati ont envahi les salles de classe tout autant que les dîners de famille. Fin 2018, 27 % des personnes interrogées par l’institut IFOP dans le cadre d’une enquête de la Fondation Jean-Jaurès et de Conspiracy Watch adhéraient ou souscrivaient à l’affirmation : « Les Illuminati sont une organisation secrète qui cherche à manipuler la population. » « Ils sont devenus l’élément d’un folklore international, une figure mythologique contemporaine. Ils incarnent le principe du mal », résume le politiste Rudy Reichstadt, fondateur du site Conspiracy Watch.

« Les Illuminati ont créé le modèle, le gabarit de toutes les théories du complot » contemporaines, confirme l’écrivaine britannique Lindsay Porter, autrice d’un ouvrage historique sur le sujet (Who Are The Illuminati, Ed. Collins & Brown, 2005, non traduit).

Un imaginaire tentaculaire

Evoquer les Illuminati, c’est éveiller un imaginaire tentaculaire : celui d’un projet de domination planétaire prétendument ourdi par des puissances de l’ombre. Si le mythe des Illuminati s’enracine dans les projets subversifs de l’éphémère ordre des Illuminés de Bavière – une fraternité rationaliste de la fin du XVIIIe siècle –, la légende a progressivement conquis la culture collective.

Le 1er mai 1776, une fraternité universitaire aux ambitions humanistes est fondée dans la forêt d’Ingolstadt : le futur ordre des Illuminés de Bavière. A sa tête, Adam Weishaupt, un professeur de droit canonique, obsédé par Voltaire et Rousseau, et dont les aspirations sont taxées d’hérésie par le duché de Bavière. Après avoir étudié l’ordre rival des francs-maçons, Weishaupt décide de créer sa société secrète pour « propager l’esprit humaniste et social ». Un temps nommés les Perfectibilistes, ses membres envisagent de se baptiser la Société des Abeilles avant de sceller leur trajectoire en optant pour les « Illuminaten ».

Les Illuminés comptent progressivement 2 500 membres en Europe. Parmi eux, l’écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe. Mais un édit du comte palatin Charles-Théodore interdisant en 1784 les sociétés secrètes interrompt prématurément leur existence. L’ordre survivra pourtant à sa dissolution, dans les colonnes des journaux qui fantasment ce cercle disparu.

Après l’exécution de Louis XVI, en 1793, alors que les monarchies européennes assistent, impuissantes, à la Révolution française, les Illuminés font figure de parfaits coupables. En 1797, l’abbé Augustin Barruel les accuse, dans ses Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme, d’avoir fomenté la révolte du peuple français et d’essaimer la pensée « anarchiste » et athée des Lumières.

Une thèse fantasque que l’on retrouve aussi sous la plume du physicien écossais John Robison dans Proofs of a Conspiracy Against All the Religions and Governments of Europe, Carried on in the Secret Meetings of Freemasons, Illuminati and Reading Societies (1797, non traduit). Best-seller outre-Atlantique, il contribue à enraciner un réflexe paranoïaque et une certaine fascination pour les sociétés secrètes dans l’histoire et l’imaginaire des Etats-Unis.

Le fantôme de l’ordre bavarois se drape, un siècle plus tard, d’un halo satanique avec le journaliste français Léo Taxil. Exploitant l’intérêt grandissant des Européens pour l’occultisme, ce grand mystificateur du XIXe siècle invente, pendant plus de dix ans, une myriade de témoignages liant le diable, les francs-maçons et les Illuminati.

Iconographie démoniaque

La revue de Léo Taxil, Le Diable au XIXe siècle (1892-1894), vendue à des dizaines de milliers d’exemplaires, imagine les séances de spiritisme, invoquant Voltaire et Satan, auxquelles s’adonnent les membres de ces sociétés secrètes. En 1897, le journaliste dévoile sa supercherie par des aveux publics. Trop tard : l’iconographie démoniaque s’est enracinée dans le mythe.

PENDANT L’ENTRE-DEUX-GUERRES, L’ESSAYISTE BRITANNIQUE NESTA WEBSTER LIE LES ILLUMINATI AUX « PROTOCOLES DES SAGES DE SION », UN CÉLÈBRE FAUX ANTISÉMITE DU XIXE SIÈCLE

Pendant l’entre-deux-guerres, alors que l’antisémitisme se répand en Europe, les Illuminati réapparaissent sous la plume de Nesta Webster. Connue pour ses sympathies fascistes, l’essayiste britannique se passionne pour l’œuvre de l’abbé Augustin Barruel. En s’appuyant sur la lettre qu’un capitaine de l’armée piémontaise, Jean-Baptiste Simonini, lui aurait envoyée en 1806 (l’authenticité du courrier est sujette à caution), elle établit un lien entre les Illuminati et les juifs, qu’elle tient pour responsables de la Révolution française, de la première guerre mondiale et des révolutions bolcheviques.

Dans The French Revolution : a Study in Democracy (1919, non traduit), Nesta Webster lie ainsi les Illuminati aux Protocoles des sages de Sion, un célèbre faux antisémite du XIXe siècle. Une thèse qui hante toujours les franges conspirationnistes de l’ultradroite.

Après avoir été instrumentalisé dans les années 1950 par la John Birch Society, un puissant groupe ultraconservateur et anticommuniste, le mythe rencontre le grand public américain dans les années 1960 grâce au concours de deux rédacteurs du magazine Playboy : Robert Anton Wilson et Robert Shea.

Devant la recrudescence des courriers des lecteurs aux relents complotistes et ufologues (la décennie est marquée par l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy et la conquête spatiale), les deux hommes, anarchistes, adeptes du discordianisme – « une religion déguisée en canular » qui prône la désobéissance –, décident, entre deux trips sous LSD, de monter en épingle une histoire de société secrète dans les pages du magazine. L’objectif : amener les lecteurs à prendre conscience de leur crédulité.

En 1975, Robert Anton Wilson et Robert Shea prolongent le canular en publiant la trilogie Illuminatus !. Inspirée des romans de Philip K. Dick et Kurt Vonnegut, elle raconte avec ironie la bataille entre les Illuminés de Bavière et les Discordians. Satire postmoderne, la saga démocratise, dans son sillage, l’idée de mégacomplot. « Nous avons accusé tout le monde d’être membre des Illuminati – Nixon, Johnson, William Buckley Jr., nous-mêmes, les envahisseurs martiens, tous les mordus des complots… », s’amusait Robert Anton Wilson. Forts de leur succès, les romans sont adaptés en 1976 au théâtre, à Liverpool puis à Londres. La trilogie a aussi inspiré les séries télévisées X-Files (1993-2018) et Watchmen (2019).

Immixtion dans le hip-hop

En 2019, la société de production Hivemind, qui a produit les séries The Expanse et The Witcher, a annoncé l’adaptation prochaine d’Illuminatus !. « S’il existe une série pensée pour la télévision du XXIe siècle, c’est Illuminatus, confirme Hunter Gorinson, chargé des contenus de Hivemind. Elle explore et se complaît dans les profondeurs les plus captivantes de l’imaginaire conspirationniste américain, mais elle nous donne aussi les outils et connaissances pour l’appréhender. »

Dans les années 1990, les Illuminati se sont aussi immiscés dans le hip-hop, avec le rappeur new-yorkais Prodigy, membre du duo Mobb Deep, mort en 2017. A l’époque, les thèses ésotériques des Five-Percenters, une branche dissidente du mouvement politique et religieux Nation of Islam – qui défend un nationalisme noir –, imprègnent Harlem, le Bronx et le Queens.

LA « SOCIÉTÉ SECRÈTE » EST DEVENUE UNE FIGURE, UTILISÉE PAR DE NOMBREUX RAPPEURS, POUR AMORCER EN CREUX UN DIALOGUE SUR LES INÉGALITÉS RACIALES

Sous l’impulsion de Louis Farrakhan, ces militants rejoignent parfois certaines thèses antisémites et les rapprochent des idées complotistes de l’extrême droite américaine. Une combinaison d’influences qui marque profondément Prodigy. A 17 ans, l’artiste découvre les Illuminati en lisant Behold ! a Pale Horse, l’œuvre ufologue du conspirationniste Milton William Cooper (1991, non traduit).

Alors, quand Prodigy rappe, en 1995 : « Illuminati want my mind, soul and my body » (« Les Illuminati veulent mon esprit, mon âme et mon corps ») sur un morceau de LL Cool J, il ouvre la boîte de Pandore. En 1996, Jay-Z sort son premier album, Reasonable Doubt, dans lequel il sample les paroles de Prodigy. En février 2008, ce dernier griffonne, depuis sa cellule de prison – où il purge une peine pour détention illégale d’arme à feu –, une lettre incendiaire dans laquelle il accuse le rappeur d’avoir pactisé avec les Illuminati.

Cette génération de rappeurs reproche notamment aux programmes d’histoire des Etats-Unis de taire la stérilisation forcée de plus de 20 000 Afro-Américains en Californie au début du XXe siècle ou « l’expérience de Tuskegee », qui a vu 200 Noirs américains d’Alabama volontairement privés de traitement contre la syphilis pendant quarante ans, entre 1932 et 1972. La « société secrète » devient alors une figure, utilisée par de nombreux rappeurs depuis, pour amorcer en creux un dialogue sur les inégalités raciales.

Chasse aux pyramides

Des milliers d’internautes dissèquent alors la passion de Jay-Z pour les triangles, dans laquelle ils voient une référence à l’œil de la Providence, symbole associé à tort aux historiques Illuminés de Bavière. L’accusation s’étend progressivement à Beyoncé, Rihanna, Madonna et Katy Perry. Sur YouTube, les vidéos qui décryptent leurs clips pullulent : la chasse aux pyramides est lancée. En 2018, un collectif de religieux sénégalais milite pour interdire la venue de la chanteuse Rihanna à Dakar, à l’occasion d’une conférence sur l’éducation. Le motif invoqué : elle appartiendrait aux Illuminati.

Au XXIe siècle, le mythe mue en mégacomplot : les Illuminati deviennent l’incarnation d’une intentionnalité, certes malveillante, mais qui met en ordre le monde. Avec leurs 200 millions de lecteurs, les thrillers ésotériques de l’Américain Dan Brown, publiés dans les années 2000 et adaptés au cinéma, contribuent à la propagation de cette ambiance conspirationniste. Dans Anges et démons, le romancier fantasme des Illuminati persécutés par le Vatican – et exploite le filon creusé par Umberto Eco avec Le Pendule de Foucault (Grasset, 1988). En France, le duo Giacometti et Ravenne a pris le relais avec Le Règne des Illuminati (Fleuve, 2014).

Le mythe se popularise auprès d’un public jeune. Les Illuminati apparaissent sur grand écran avec les aventures de Lara Croft dans Tomb Raider en 2000 et celles de Benjamin Gates en 2004 ; ils sont aussi dans certains comics Marvel ou, plus récemment, dans le manga Blue Exorcist.

« A travers le mythe des Illuminati s’exprime toute une idéologie antisystème, anticapitaliste et antisémite », avertit Jean-Marie Seca, professeur de sociologie à l’université de Lorraine. Débarrassé de ses instrumentalisations politiques et xénophobes par les géants du divertissement, les Illuminati continuent d’instiller un réflexe complotiste dont le sous-texte est limpide : on ne nous dit pas tout. A la fin du XVIIIe siècle, Adam Weishaupt, fondateur des éphémères Illuminés de Bavière, s’interrogeait : « O créature mortelle, n’y a-t-il rien qu’on ne puisse te faire croire ? » Sa question sonne aujourd’hui comme un avertissement.

19 août 2020

Clara Morgane

clara33

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