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Jours tranquilles à Paris

29 mars 2020

Coronavirus : l’impossible communication de crise d’Emmanuel Macron

Par Cédric Pietralunga

Pour répondre à la crise sanitaire, le chef de l’Etat doit à la fois rassurer et effrayer. Un paradoxe qu’il tente de résoudre en saturant l’espace et en adoptant un ton martial.

C’est le cauchemar de tous les conseillers en communication : vivre une crise où chaque événement du jour peut remettre en cause ce que vous aviez décidé la veille.

C’est pourtant ce qu’affronte Emmanuel Macron depuis l’apparition du SARS-CoV-2, un virus qui oblige l’exécutif à adapter sa communication tout autant à l’avancée de l’épidémie qu’à celle des connaissances scientifiques. « Cette crise est inédite, il est normal de tâtonner », estime Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.

Pour affronter la crise sanitaire, « la plus grave qu’ait connue la France depuis un siècle », comme l’a qualifiée le chef de l’Etat dès le 12 mars, l’exécutif avait au départ fait le pari de placer en première ligne le ministre de la santé, Olivier Véran, fraîchement nommé à ce poste après le départ d’Agnès Buzyn, et le directeur général de la santé, l’infectiologue Jérôme Salomon. « Ils doivent devenir les “François Molins” du coronavirus », entendait-on alors dans les rangs de la majorité, en référence à l’ancien procureur de la République de Paris, qui avait incarné la lutte contre le terrorisme après les attentats de 2015.

Hyperprésence d’Emmanuel Macron

Las ! Depuis son premier déplacement lié au Covid-19, le 27 février, à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, le chef de l’Etat s’impose par son hyperprésence.

Un jour dans une maison de retraite, un autre dans un centre de régulation du SAMU, le suivant dans un laboratoire de l’Institut Pasteur ou dans un hôtel réquisitionné pour les SDF… En un mois, Emmanuel Macron s’est déplacé ou s’est exprimé une dizaine de fois sur le Covid-19. Sans parler de ses trois allocutions solennelles, les 12 et 16 mars depuis l’Elysée et le 25 mars à Mulhouse (Haut-Rhin). Des interventions suivies massivement : le 16 mars, son annonce du confinement a été regardée par 35 millions de Français, du jamais vu.

« Emmanuel Macron n’a pas le choix. Dans une période comme celle que nous vivons, le président doit se déplacer, aller sur le terrain, comme les généraux vont sur le front, approuve Gaspard Gantzer. Il faut remettre de l’humain, montrer une forme de courage physique, ça fait du bien aux gens. »

C’est cette ligne qu’avait choisie François Hollande après l’attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015 ou les attentats de novembre 2015. « En période de crise, le pouvoir politique doit parler très souvent à son peuple, il doit s’exprimer », abonde Arnaud Dupui-Castérès, directeur général du cabinet Vae Solis et spécialiste de la communication de crise.

« Prendre de la hauteur »

« A partir du moment où le pouvoir fait le choix de la pédagogie et de la transparence, il doit prendre la parole quotidiennement. Dans une crise comme celle que nous vivons, il n’y a jamais assez de communication », confirme Clément Léonarduzzi, président de Publicis Consultants. Pour l’ex-bras droit de Marie-France Lavarini, ancienne communicante de Lionel Jospin à Matignon, le gouvernement devrait d’ailleurs instaurer un point quotidien sur la situation économique du pays, comme il le fait pour la situation sanitaire avec Jérôme Salomon. « Quand il y a des questionnements, il faut y répondre », estime le consultant.

A l’Elysée, on assume en tout cas cette posture jupitérienne retrouvée du chef de l’Etat, alors qu’Emmanuel Macron avait tenté de la gommer après la crise des « gilets jaunes ». « Le président est transparent, réactif et sur tous les fronts », résume son entourage.

Au point d’inquiéter certains soutiens, qui le trouvent exagérément exposé. « Macron est trop seul. A part [Olivier] Véran et [Jérôme] Salomon, qui s’occupent du sanitaire, personne n’imprime. Ce devrait être le rôle du premier ministre [Edouard Philippe] ou du [ministre de l’intérieur Christophe] Castaner de gérer l’opérationnel, mais ils n’y arrivent pas, il manque un échelon », estime un communicant réputé proche de l’Elysée.

« Dans une crise, on est souvent obsédé par la gestion opérationnelle. C’est une erreur. Un président ou un premier ministre doivent prendre de la hauteur et de la distance, pas s’occuper de la fermeture des marchés », abonde Arnaud Dupui-Castérès.

Sur la forme, l’exécutif a fait le choix d’une communication au ton très martial. « Nous sommes en guerre », a répété à six reprises Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars, évoquant un « ennemi (…) invisible, insaisissable » contre lequel il faut sonner « la mobilisation générale ».

« Le président s’inspire beaucoup de Clemenceau »

Le 25 mars, le chef de l’Etat s’est volontairement mis en scène devant l’hôpital de campagne installé par l’armée sur le parking du centre hospitalier de Mulhouse, y annonçant même le lancement d’une opération militaire baptisée « Résilience ». « Le président s’inspire beaucoup de Clemenceau, qui fait partie de son panthéon personnel. Son appel à la mobilisation vient de là », explique un proche.

Mais certains s’interrogent sur la durabilité de ce ton martial. S’il a permis de mobiliser les Français et d’obtenir une forme d’union nationale contre le virus, poursuivre sur la même tonalité comporte aussi des risques, estiment les professionnels de la communication.

« Le vocabulaire guerrier peut s’user très vite, met en garde Gaspard Gantzer. Les gens voient bien qu’il ne s’agit pas d’une guerre au sens classique. » « C’est une sémantique qui met immédiatement dans une position de chef de guerre. Cela provoque un choc utile et nécessaire. Mais comme dans une guerre, il faut ensuite donner une perspective sur les batailles et la victoire à venir », abonde Clément Léonarduzzi.

D’autres se montrent aussi sceptiques sur le choix de médiatiser les experts du conseil scientifique ou du comité analyse, recherche et expertise (CARE), deux instances installées ces dernières semaines par l’exécutif pour le conseiller sur la crise sanitaire.

« Cela donne un sentiment de fébrilité, que le pouvoir cherche à s’abriter derrière les scientifiques. C’est une ligne Maginot illusoire », tance un conseiller de l’ombre. Des réserves balayées par l’Elysée. « Le président a mis en place ces conseils pour créer un lien de confiance avec les Français, pas pour se défausser », explique un membre du cabinet de M. Macron. « Le président s’entoure beaucoup mais il n’est pas prisonnier. Il ne veut pas d’un gouvernement d’experts. C’est lui qui prend les décisions et il l’assume », ajoute un autre conseiller.

Trouver un chemin de crête

N’empêche, l’exécutif a donné le sentiment de ne pas toujours savoir quelle stratégie tenir, notamment en matière de masques ou de tests, ce qui a provoqué le trouble.

« Ce type de crise nécessite des décisions quotidiennes, mais il faut choisir une ligne et éviter de se dédire. On ne peut pas être sur la face nord et sur la face sud en même temps, sinon plus personne n’y comprend rien », met en garde M. Dupui-Castérès. « La gestion des masques et des tests, on dirait Coluche qui disait : “dites-moi quel est votre besoin, je vous expliquerai comment vous en passer”. Cela va revenir comme un boomerang pour l’exécutif », craint un communicant ayant ses entrées à l’Elysée.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter, les scientifiques eux-mêmes changent d’avis ! Il y a encore quinze jours, l’OMS [l’Organisation mondiale de la santé] disait que généraliser les tests ne servait à rien ! », se défend-on à Matignon.

Reste à savoir combien de temps Emmanuel Macron pourra tenir ce rythme et maintenir ce ton. Depuis le début de la crise, l’exécutif est confronté à deux écueils, entre lesquels il tente de trouver un chemin de crête : celui d’en faire trop et celui de ne pas en faire assez.

« La plus grosse difficulté est ce paradoxe à gérer : il faut faire peur pour que les gens se confinent, mais aussi rassurer pour qu’ils gardent le moral. Cela n’a rien d’évident sur le long terme », reconnaît M. Gantzer.

« Montrer le bout du tunnel »

Pour éviter de tomber de ce fil d’équilibriste, tous les communicants s’accordent à dire que le chef de l’Etat n’a qu’une solution : ouvrir rapidement la séquence de l’après. « Pour garder la confiance de ses troupes, un chef de guerre doit aussi se projeter dans la victoire, estime Mayada Boulos, directrice générale adjointe de Havas Paris et ancienne conseillère de Marisol Touraine au ministère de la santé. Le temps est aujourd’hui comme suspendu, il faut montrer le bout du tunnel. Expliquer qu’il y aura un stade 4 après le stade 3 de l’épidémie. »

Un changement de discours qui passe aussi par des symboles, estiment d’autres conseillers. « Pour donner le moral aux Français, on pourrait imaginer que la patrouille de France passe au-dessus de l’Arc de triomphe comme la patrouille italienne est passée au-dessus de la Péninsule au son de Pavarotti. Ou annoncer dès maintenant que des soignants de l’AP-HP [Assistance publique-Hôpitaux de Paris] défileront sur les Champs-Elysées le 14 juillet, propose M. Gantzer, qui avait été de ceux à imaginer le grand défilé parisien après l’attaque contre Charlie Hebdo, qui avait réuni 1,5 million de personnes en janvier 2015. Les Français vivent des moments difficiles, ils ont aussi besoin d’être flattés, d’être considérés, de se sentir comme des résistants… »

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29 mars 2020

Anna Johansson

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29 mars 2020

Coronavirus : un milliard de masques commandés et un objectif de 14 000 lits en réanimation

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Parmi les annonces, samedi, du gouvernement, la mise en place d’un pont aérien avec la Chine pour l’acheminement de masques. Par ailleurs, les autorités espèrent voir « les premiers impacts » des mesures de confinement « en fin de semaine prochaine ».

Le nouveau coronavirus a causé 319 nouveaux décès enregistrés à l’hôpital en vingt-quatre heures en France, portant le bilan à 2 314 morts depuis le début de l’épidémie, selon les chiffres publiés, samedi 28 mars, sur le site du gouvernement.

Selon ce dernier bilan, qui porte à 37 575 le nombre de cas confirmés dans le pays, 17 620 patients sont hospitalisés (+ 1 888) dont 4 273 sont en réanimation, soit un nouvel afflux de 486 personnes en une seule journée. Et 6 624 ont pu rentrer chez eux, dont 926 ces dernières vingt-quatre heures.

« Les quinze premiers jours d’avril seront encore plus difficiles que les quinze jours qui viennent de s’écouler » dans la crise du coronavirus en France, a mis en garde le premier ministre Edouard Philippe, qui a défendu la stratégie du gouvernement face aux critiques qui montent sur son manque de réactivité face à l’épidémie. « Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision du confinement », a affirmé le locataire de Matignon.

Bientôt 14 000 lits en réanimation et davantage de tests

Le gouvernement compte passer à 14 000 lits en réanimation contre 5 000 initialement alors que la pandémie due au coronavirus a fait plus de 2 300 morts à l’hôpital.

Egalement présent lors du point de presse du premier ministre, le docteur Arnaud Fontanet, épidémiologiste de l’Institut Pasteur, membre du conseil scientifique installé par le gouvernement, a indiqué que les autorités espéraient voir « les premiers impacts » des mesures de confinement « en fin de semaine prochaine ».

Il a également indiqué que la France va monter en régime pour réaliser les tests détectant le coronavirus, avec « 50 000 tests » classiques par jour d’ici à la fin avril, auxquels s’ajouteront « plus de 100 000 » tests rapides par jour « au mois de juin ».

Un milliard de masques commandés notamment à la Chine

La France a commandé « plus d’un milliard » de masques notamment à la Chine, a aussi annoncé le ministre de la santé Olivier Véran, précisant que les personnels soignants avaient besoin chaque semaine de 40 millions de masques. « Un pont aérien étroit et intensif entre la France et la Chine a été mis en place de manière à faciliter les entrées des masques sur le territoire », a-t-il noté.

Selon les chiffres du gouvernement, la France produit 8 millions de masques par semaine, ce qui rend indispensable l’importation de ces matériels de santé durant la crise que traverse le pays. « Nos réserves ne sont pas infinies », a souligné M. Véran.

Isolement des pensionnaires dans les Ehpad

Concernant les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), M. Véran a souhaité aller vers « un isolement » en chambre individuelle de chacun de leurs pensionnaires. La situation dans ces structures est source d’inquiétudes, puisque leurs résidents sont parmi les plus à risque, même si le coronavirus peut aussi frapper les jeunes, comme l’a rappelé cette semaine la mort d’une adolescente de 16 ans.

Quatre personnes sont décédées ces cinq derniers jours dans un Ehpad du Thillot (Vosges) dont la moitié des 116 résidents sont considérés comme des « cas suspects » de contamination par le coronavirus, ont annoncé dans un communiqué samedi l’Agence régionale de santé du Grand Est et la préfecture des Vosges.

Treize projets d’essais cliniques en vue de traitements

A propos des traitements, le ministre de la santé a rappelé que la France et les pays voisins ont « initié un certain nombre d’études cliniques, de protocoles de recherche pratiques sur malades dans les hôpitaux pour tester plusieurs molécules thérapeutiques porteuses d’espoir, notamment l’hydroxychloroquine, mais également des molécules antivirales qui sont connues pour être efficaces dans d’autres types de maladies infectieuses ».

Mais, a-t-il fait remarquer, « aucune n’a fait preuve de son efficacité en France et dans le monde. Je le déplore mais c’est là, hélas, un fait ». « Treize projets d’essais cliniques sont en cours, une dizaine obtiendront un agrément très rapide », a-t-il dit.

Trêve hivernale prolongée jusqu’au 31 mai

Le premier ministre a quant à lui annoncé que la trêve hivernale était repoussée au 31 mai et que les fournisseurs d’électricité et de gaz ne pourront procéder à des résiliations de contrat pour non-paiement de facture.

« Il faut protéger l’économie pas pour le plaisir de protéger l’économie, mais pour faire en sorte de ne pas prolonger cette crise sanitaire en crise économique », a-t-il expliqué.

Transferts de malades pour soulager les hôpitaux des régions les plus frappés

Soulager les hôpitaux des régions les plus frappées par le coronavirus : c’est tout l’enjeu des transferts de malades qui s’accélèrent ce week-end depuis le Grand Est et, dans une moindre mesure, l’Ile-de-France. Une première évacuation effectuée par un hélicoptère militaire a eu lieu samedi matin, depuis Metz, afin de transporter deux malades vers l’hôpital d’Essen, en Allemagne. Une nouvelle rotation d’un hélicoptère militaire vers l’Allemagne, avec deux autres patients, sera « probablement » réalisée dimanche en début d’après-midi, a indiqué à l’Agence France-presse François Braun, chef du service des urgences du centre hospitalier régional (CHR) de Metz.

Quarante malades du coronavirus qui étaient hospitalisés dans les services de réanimation d’hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté sont en cours de transfert vers ceux de trois départements de la région Rhône-Alpes-Auvergne, a indiqué samedi l’Agence régionale de santé (ARS) de cette région dans un communiqué. Ces transferts ont lieu dans le cadre de l’opération Résilience, lancée par Emmanuel Macron.

Une situation qui contraste avec celle de l’Ile-de-France, de plus en plus tendue : sur 1 500 places dans les services de réanimation de la région parisienne, 1 300 lits sont actuellement occupés.

Vols réduits vers l’outre-mer, les médecins hors-UE autorisés à y pratiquer

Le gouvernement a annoncé samedi sa décision de suspendre tous les vols commerciaux à partir de ou vers Mayotte, et de réduire à trois par semaine les liaisons entre Paris et La Réunion, « pour ralentir au maximum la propagation du virus Covid-19 ».

« Quoique en très forte baisse depuis plusieurs jours, le volume de passagers arrivant par les vols à destination de La Réunion pourrait risquer d’excéder rapidement les capacités d’accueil des voyageurs en quatorzaine », a estimé le gouvernement pour expliquer ce renforcement, décidé après « échange avec les élus et les compagnies aériennes ».

Une « continuité minimale » des liaisons aériennes entre Mayotte et La Réunion sera mise en place pour avitailler Mayotte en produits sanitaires et alimentaires, permettre les rapatriements et évacuations urgentes et les renforts de personnel soignant, ajoutent-ils.

Un décret, publié la semaine prochaine, permettra de recourir à des médecins ayant des diplômes hors Union européenne pour venir en aide aux territoires d’outre-mer dans la lutte contre le coronavirus, a précisé le premier ministre. Plusieurs élus d’outre-mer réclamaient l’arrivée de médecins, notamment cubains.

Globalement, les outre-mer sont moins touchés pour l’instant que l’Hexagone, avec au total près de 550 cas et quatre décès, mais ils disposent de systèmes de santé plus fragiles, qui y font craindre une catastrophe sanitaire en cas d’extension de l’épidémie. Edouard Philippe y a promis samedi soir une augmentation du nombre de lits de réanimation.

Les abonnements aux transports en Ile-de-France remboursés en avril. La présidente de la région, Valérie Pécresse, annoncé au Journal du dimanche (JDD) que les abonnements aux transports seront remboursés en avril en Ile-de-France, pour aider ceux qui doivent se déplacer et dédommager ceux qui ont opté pour une formule annuelle et sont confinés chez eux. La mesure concernera ceux qui achèteront un abonnement mensuel. Ils devront se connecter en mai sur une plate-forme dédiée pour se faire rembourser, comme après la grève en janvier.

28 mars 2020

La Tour Eiffel reconnaissante

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28 mars 2020

Artiste : Jean Claude Bise

jean claude bise

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28 mars 2020

ALERTE France-Coronavirus: La France commande un milliard de masques en Chine (franceinfo)

masques

La France a passé commande à la Chine d’un milliard de masques de protection, annonce franceinfo qui cite la Direction générale de la Santé.

Un pont aérien va être mis en place pour aller chercher ce stock, dont 74 millions de masques de type FFP2. Chaque vol permettra de rapporter un peu plus de 18 millions de masques, qui seront ensuite répartis sur plusieurs sites en France.

28 mars 2020

Porte de Clichy

coeur

28 mars 2020

BROGNON ROLLIN — MAC VAL, VITRY

Par Guillaume Benoit

Première grande exposition monographique pour le duo Brognon Rollin, L’Avant-dernière version de la réalité au MAC VAL ouvrait ses portes début mars. Si les visites sont pour l’heure suspendues, nous vous proposons une plongée au cœur de ce parcours qui, des marges, nous ramène à notre condition.

Riche d’une scénographie immersive, l’exposition de David Brognon et Stéphanie Rollin nous enveloppe dans une obscurité enveloppante où le sentiment d’enfermement, la prolifération de lignes et barrières témoignent d’un monde où la contrainte devient prétexte à l’expérimentation, où la limite du mouvement devient principe de déplacement à inventer.

Leur œuvre multiple, se présentant sous des formes et des esthétiques polymorphes réussit ici l’épreuve de la monographie avec un parcours qui présente autant d’îlots, autant de tentatives partageant la même obsession d’inventer une manière de rendre le réel. Derrière donc un fonds largement conceptuel pétri de références à l’histoire de l’art, Brognon et Rollin réussissent le pari d’investir la réalité et d’en offrir une lecture pleine d’une foule de sentiments mêlés.

Partout alors ici il est question de lignes, physiques, temporelles, auxquelles le visiteur est à son tour confronté, qu’il nous appartient de suivre ou de détourner, qui nous décrivent, qui nous écrivent aussi, tout comme elles nous indiquent les échappatoires possibles de formes de domination qui nous définissent.

Du grand enfermement, de la grande mélancolie à l’œuvre dans ce parcours plus lyrique qu’il n’y paraît émerge une soif de liberté et d’invention qui, à l’image de la démarche même de ce duo d’artistes, ne peut se résoudre que dans une confrontation directe aux limites de toutes les réalités.

Visite en images :

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28 mars 2020

Fétichisme

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28 mars 2020

Heure d'été...

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