Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

18 février 2020

BLANC sans N ça fait...

blanc blac

Publicité
18 février 2020

Milo Moiré - Réflexion sur une banane - Photos : Peter Palm

milo banane sexy (1)

milo banane sexy (2)

milo banane sexy (3)

milo banane sexy (4)

milo banane sexy (5)

milo banane sexy (6)

milo banane sexy (7)

milo banane sexy (9)

milo banane sexy (10)

17 février 2020

La lettre politique de Laurent Joffrin - Piotr Pavlenski : l'excuse anarchiste

L’affaire ressemble à un fait divers. Pourtant, il n’y a pas plus politique. En provoquant la chute de Benjamin Griveaux, elle a changé le cours de l’élection parisienne. Mais surtout, elle est le produit, non d’une simple vindicte personnelle ou d’une provocation gratuite, mais d’un raisonnement construit qui renvoie à une longue tradition idéologique : celle d’une partie de l’ultra-gauche.

En effet, à moins qu’on ne découvre derrière la diffusion de ce «revenge porn» une ténébreuse machination téléguidée de l’étranger – pure supposition à ce stade –, le geste est revendiqué par son auteur sur des bases très politiques. Il est qualifié comme tel par un proche qui se dit son avocat, lui-même activiste aux antécédents limpides. Résumons.

Première prémisse : les démocraties occidentales sont des régimes factices. Derrière les règles de l’Etat de droit, derrière un apparent pluralisme démocratique, se cache en fait le pouvoir sans partage d’une oligarchie prédatrice qui oriente la société en coulisse et tient sous son contrôle, non seulement l’Etat, mais aussi les médias et les partis politiques classiques, de droite ou de gauche. Le débat paraît libre et ouvert. Il est surplombé, manipulé, par une «pensée unique» qui n’a d’autre fonction que de maintenir au pouvoir ladite oligarchie.

Deuxième prémisse : détenant tous les leviers du pouvoir et gouvernant dans son seul intérêt, cette oligarchie est mauvaise par essence. Ce caractère maléfique ne désigne pas seulement des mécanismes impersonnels et des dominations structurelles, elle s’étend aux individus, immoraux par nature, hypocrites et manipulateurs, qui se remplissent les poches et jouissent de leurs privilèges sans aucune retenue. Des salauds, qui n’ont même pas l’excuse d’être sartriens. C’est au nom de ce sophisme que Benjamin Griveaux a été sacrifié.

Troisième prémisse : en face de ces puissants cyniques qu’aucun scrupule ne canalise, se trouve un peuple opprimé et rebelle, qui se situe par nature du côté du bien et dont cette ultra-gauche s’est auto-instituée la seule représentante légitime (ses autres défenseurs étant rangés dans la catégorie fourre-tout des tièdes, des mous, des légalistes abusés, des démocrates bêlants ou des traîtres avérés, les plus dangereux étant les plus sincères).

Conclusion : dans cette construction paranoïaque – mais redoutable – les afféteries démocratiques, les timidités républicaines, les règles civilisées, n’ont plus aucune pertinence. Elles ne sont, aux yeux de ces activistes, que le paravent d’une domination impitoyable. Devant tant de mensonges et d’hypocrisie, seule la lutte à outrance est légitime : tous les coups sont permis. La supériorité morale des rebelles est telle, la perfection du monde dont ils rêvent si lumineuse, que tout atermoiement, tout scrupule, tout réflexe d’indulgence ou d’humanité, confinent à la trahison. Face à cet enjeu politico-philosophique, que pèse la vidéo réprouvée par la loi bourgeoise, que valent les hypocrites jérémiades de l’oligarchie et de ses idiots utiles ? Rien. Quoique d’une rare bassesse, le «revenge porn» met en exergue l’hypocrisie des puissants. Vive le «revenge porn» !

Ce raisonnement sommairement résumé n’a rien de neuf. C’est celui des fanatiques religieux de toutes obédiences, qui s’estiment autorisés à employer les moyens les plus immoraux dès lors qu’ils servent la cause divine. «Ad majorem gloriam dei.» C’est surtout celui des ultras de la révolution, anarchistes violents ou léninistes militarisés. Dans les années 1970, on retrouvait les mêmes syllogismes pathologiques dans la littérature de l’ultra-gauche, avec une différence toutefois, puisqu’ils débouchaient sur l’usage de la violence terroriste, alors que leurs continuateurs s’en tiennent à la violence verbale, symbolique ou numérique, ce qui est un progrès incontestable.

Aux dires du même avocat, le dénommé Piotr Pavlenski se réclame de la tradition anarchiste russe. Certains de ses ancêtres putatifs furent glorieux, tel Kropotkine ou Bakounine, ou même pacifistes, tel Léon Tolstoï. Mais d’autres passaient à l’action violente, comme les assassins du tsar réformateur Alexandre II, membres d’une branche populiste adepte de l’action directe, Narodnaïa Volia, inspirée par le fiévreux révolutionnaire Netchaïev. Le frère aîné de Lénine fut condamné et pendu comme complice présumé, ce qui explique, pour certains de ses biographes, la haine viscérale du chef bolchevique envers l’oligarchie russe.

Alexandre II s’apprêtait à reprendre la politique d’ouverture qu’il prisait dans sa jeunesse. L’assassinat ouvrit au contraire une ère de répression et de réaction en Russie. Peu importe aux yeux des révolutionnaires : cette répression avait l’avantage de révéler la nature latente du pouvoir, essentiellement répressive, même sous couvert d’ouverture ou de réforme.

Nous n’en sommes pas là, fort heureusement. La culture démocratique est désormais solidement installée en France et les ultras restent une infime minorité. Tous les partis, y compris les plus contestataires, ont condamné les méthodesdu grotesque héritier de Netchaïev, qui n’a d’ailleurs usé que d’une violence numérique. Mais cette justification des moyens infâmes par une cause grandiose rappelle de très mauvais souvenirs. Les règles démocratiques ont une valeur en soi, elles civilisent le combat politique et assurent à tous les courants une expression libre, autant qu’une influence directe sur le gouvernement par voie d’élection régulière et sincère. Quitte à passer aux yeux des activistes pour un idiot utile de l’oligarchie, ce rappel est toujours nécessaire.

17 février 2020

Coronavirus : deux hommes arrêtés pour vol à main armée de papier toilette à Hong Kong

papier1

Alors que les rumeurs de pénuries liées au coronavirus se répandent à Hong Kong, deux hommes ont été arrêtés pour un braquage pour le moins insolite. Inquiets de devoir faire face à une pénurie de papier toilettes, les deux hommes auraient braqué un livreur pour lui voler des centaines de rouleaux.

Deux hommes ont été arrêtés lundi à Hong Kong, soupçonnés d'avoir braqué un livreur pour lui dérober des centaines de rouleaux de papier toilette. Un bien devenu rare à la suite d'une crainte de pénurie depuis l'apparition du nouveau coronavirus. Un troisième homme est en fuite, mais le butin a été retrouvé.

Un butin équivalent à 120 euros de papier toilette

Depuis une dizaine de jours à Hong Kong, il est compliqué de trouver du papier toilette, même si le gouvernement local ne cesse d'affirmer que les approvisionnements ne sont pas affectés par l'épidémie de pneumonie virale. Un chauffeur de camion a été braqué lundi matin par trois hommes devant un supermarché de Mong Kok, un des quartiers historiques des triades (mafias locales). "Un livreur a été menacé par trois hommes armés de couteaux qui ont volé des paquets de papier toilette pour un montant de plus de 1.000 dollars hongkongais", soit environ 120 euros.

papier00

De longues files d'attente devant les magasins

Des images vidéos de la chaîne Now TV montrent des enquêteurs de la police se tenant autour de plusieurs palettes de papier toilette devant un supermarché. L'une d'entre-elles n'est qu'à moitié remplie. Les supermarchés étant dans l'incapacité de se réapprovisionner de manière suffisamment rapide, de longues files de clients se forment parfois même avant l'ouverture des magasins. A peine achalandés, les rayons se vident à toute allure. Les consommateurs se ruent de la même manière sur le riz, les pâtes ainsi que sur les produits d'entretien et les solutions hydroalcooliques.

Pénurie de masques

Certains Hongkongais se montraient perplexes lundi au sujet de ce vol alors que d'autres préféraient en rire. "Je volerais des masques faciaux plutôt que des rouleaux de papier toilette", a plaisanté une habitante interviewée à proximité du lieu du braquage par la chaîne de télévision iCable.

La mégapole, où 58 cas du nouveau coronavirus ont été enregistrés, connaît actuellement une véritable pénurie de masques destinés à se protéger du cette infection virale. L'apparition de cette épidémie en Chine a suscité l'hystérie à travers la mégapole, réveillant le traumatisme lié au Sras (syndrome respiratoire aigu sévère).

Fausses rumeurs de pénurie

Cet autre coronavirus avait fait 299 morts dans le territoire semi-autonome en 2002 et 2003. Pékin avait alors tardé à donner l'alerte et depuis, la population de ce territoire de plus de sept millions d'habitants, demeure méfiante à l'égard de la politique sanitaire du gouvernement local. Cette épidémie intervient alors que l'exécutif, aligné sur Pékin, connait une taux de popularité historiquement bas après des mois de manifestations pro-démocratie.

Les autorités ont fustigé les fausses rumeurs de pénurie et assuré que les approvisionnements en produits alimentaires et ménagers demeuraient constants. Cette ruée vers certains produits a elle-même alimenté ce manque de certains produits, notamment dans une ville très densément peuplée où les commerces sont en général de petite superficie. Des photos postées sur les réseaux sociaux et sur internet montrent des habitants fiers d'avoir constitué d'importants stocks de papier toilette dans leurs appartements exigus.

Dans un communiqué, la chaîne de supermarchés Wellcome a qualifié ce vol d'"acte insensé" et a assuré avoir "une offre suffisante" de papier toilette "pour répondre à la demande". "La pénurie temporaire a été causée par la hausse soudaine et inhabituelle de la demande", a-t-elle ajouté.

Europe 1

Par Europe 1 avec AFP

17 février 2020

La CULTURE

culture

Publicité
17 février 2020

Derrière la chute de Benjamin Griveaux, un trio sans foi ni loi

griveaux33

Par Simon Piel, Ariane Chemin, Raphaëlle Bacqué

Un avocat médiatique, un performeur russe et une étudiante : ces trois trentenaires se sont connus quelques semaines avant de déclencher un scandale politique. Et menaçaient de faire chanter encore davantage le candidat à la Mairie de Paris…

C’était il y a deux mois, le lundi 9 décembre 2019, dans l’amphi Poincaré de l’école Polytechnique. « Dr. Juan Branco » – comme le jeune avocat d’extrême gauche se fait désormais appeler sur son compte Twitter – est invité par une association d’élèves de l’X, l’école d’ingénieurs la plus prestigieuse de France. Sujet : les élites.

Devant cette « masse d’héritiers », ces « immenses privilégiés » de 20 ans qui se trouvent face à lui, Juan Branco, 30 ans, gronde : « La République ne vous appartient pas ». « Vous aurez en toutes circonstances une certitude, se désole l’avocat des « gilets jaunes » dans l’un des principaux amphis du campus de Palaiseau, celle de préserver, au sein du petit Paris et de l’Etat, un capital qui vous permettra de vivre agréablement. » Pendant ce temps, « la République périt de sa corruption » et « le pays choit par sa tête. Sa décomposition (…) est le fruit d’une décadence dévastatrice ». A eux « de corriger ce monde qui va à sa perte » et de « l’aider à se relever, avant qu’une nouvelle crise ne finisse de mettre fin à ces processus qui se nourrissent des restes cadavériques de l’Etat », exhorte-t-il.

Corriger ce monde, c’est la mission que s’est fixée Juan Branco. Par tous les moyens. Le succès de son livre Crépuscule, d’abord téléchargé gratuitement une centaine de milliers de fois avant d’être édité Au Diable Vauvert (2019) et de s’écouler à 130 000 exemplaires supplémentaires (sans compter les 20 000 en format poche depuis sa sortie il y a quatre mois), lui a ouvert de nombreuses portes, y compris dans les cénacles les plus élitistes.

Le défenseur du « gilet jaune » Maxime Nicolle, alias Fly Rider, court d’un amphi de Polytechnique aux pages d’Elle, du Web Summit de Lisbonne, un des plus grands rendez-vous de la « tech » européenne, à France Culture, où l’ancien candidat de La France insoumise (LFI) aux élections législatives de 2017 à Clichy-sous-Bois (13,94 %, en quatrième position) défendait il y a quelques jours encore son dernier ouvrage, Assange. L’antisouverain (Editions du Cerf).

Curieux personnage

Au même moment, un autre trentenaire, un Russe réfugié en France, fait lui aussi le tour des universités. Le 19 décembre, le performeur Piotr Pavlenski planche devant un parterre d’étudiants dans les locaux de l’école de droit de Paris-II, place du Panthéon, sur « l’art politique ». Efflanqué, le visage émacié, ce natif de Leningrad au français tâtonnant s’est fait connaître par ses automutilations, oreille coupée, lèvres cousues, testicules cloués, sa manière de protester contre le régime du président russe Vladimir Poutine.

« L’art politique agit de l’intérieur de la mécanique du pouvoir et force l’appareil d’Etat à se démasquer », explique-t-il. Un curieux personnage, probablement assez peu au fait des municipales parisiennes, qui a obtenu l’asile en France alors qu’il « n’était pas menacé pour des motifs politiques, mais pour des soupçons de violences et d’abus sexuels », assure sa traductrice Galia Ackerman dans Le Parisien.

L’activiste russe a convié pour l’occasion Juan Branco. Non qu’il connaisse bien l’avocat français, mais il a une invitation à rendre. Un mois plus tôt, Branco lui a proposé d’intervenir à Lisbonne dans une conférence consacrée à « la résistance aux pouvoirs », aux côtés de dissidents venus de Chine ou d’Algérie et de l’ancien président équatorien Rafael Correa, réfugié politique en Belgique.

« Il me semblait que Piotr Pavlenski était une figure majeure », explique aujourd’hui Branco au Monde. Le performeur russe n’a pu s’y rendre mais a dépêché son avocate de l’époque, Dominique Minkov. Mais maintenant qu’il est lui-même l’invité vedette d’une université parisienne, Piotr Pavlenski a demandé à sa petite amie, Alexandra de Taddeo, de reprendre contact avec Branco sur Facebook et de l’inviter à sa conférence sur « l’art politique ».

D’Alexandra de Taddeo, cette jolie brune de 29 ans qui traduit la conversation, Branco ne sait presque rien, dit-il. Tout juste constate-t-il que cette étudiante en droit à l’Université de Paris-II parle parfaitement le russe. Elle-même connaît Pavlenski depuis quelques mois. Auparavant, celui-ci était marié à une Russe, Oksana, avec lequel il vivait une union libre aux exigences étranges : parce qu’elle n’avait pas respecté « l’honnêteté » que le couple s’était mutuellement jurée, Oksana s’est coupé la phalange d’un doigt de la main droite, pour se faire pardonner…

Alexandra de Taddeo, originaire de Metz, vient d’un milieu plus bourgeois et sans doute plus conventionnel que la précédente épouse de Pavlenski. Mais elle a le goût de l’étranger et des relations internationales. La politique étrangère de la Fédération de Russie en Arctique, c’est le titre du mémoire de maîtrise pour lequel elle s’est rendue en Arctique en mars 2019, quelques mois après avoir effectué un stage à l’Alliance des avocats pour les droits de l’homme, puis un autre à l’Unesco. En 2017, elle « causait » aussi « Russie » sur la radio confessionnelle Fréquence protestante.

Vidéos intimes

Membre du Conseil parisien de la jeunesse, elle semble s’intéresser beaucoup à la politique. Aux candidats aux élections municipales dans la capitale, en tout cas.

En novembre 2018, Alexandra de Taddeo avait ainsi pris contact avec Gaspard Gantzer, l’un des candidats à la mairie de Paris, qui vient de lancer son mouvement « Parisiennes, Parisiens ». « J’ai initié la création de la webradio de l’université de Paris-II. Nous avons une émission sur la précampagne pour les municipales de 2020 », a-t-elle écrit à l’ancien conseiller en communication de François Hollande. Les numéros de téléphone ont bien été échangés mais la jeune femme n’a ensuite jamais rappelé. Gantzer ignore que, quelques mois plus tôt, cette jeune femme dont il a tout juste regardé les photos sur Instagram, partageait des vidéos intimes avec le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

En somme, Juan Branco est l’invité d’un couple qu’il connaît à peine. Avant de se rendre au Panthéon, l’avocat est passé dans le « squat » qu’occupent Piotr et Alexandra, au cœur du quartier de la Mouzaïa, dans le 19e arrondissement de Paris – en réalité, une maison occupée illégalement et dont le couple a fait changer toutes les serrures, au grand dam des propriétaires. L’avocat devine « la situation précaire et socialement isolée » de Pavlenski. Aussi, après la conférence au Panthéon, alors qu’ils sont allés partager un verre, il propose à ses nouveaux amis – c’est sa version – de passer le Nouvel An en sa compagnie. Il a convaincu son amie, Lola H., une étudiante en médecine dont les parents possèdent un vaste appartement au-dessus du café de Flore, d’organiser une fête le 31 décembre.

Ce soir de réveillon, l’assemblée comprend donc les très jeunes invités de la toute jeune étudiante et les connaissances de Juan Branco. Plusieurs amis de l’avocat ont décliné l’invitation. L’éditeur Florent Massot a fait faux bond, comme l’ancien patron de Grazia parti chez Vanity Fair Joseph Ghosn. Ou encore Denis Robert, défendu dans l’affaire Clearstream – coïncidence du « petit Paris » – par l’épouse de Benjamin Griveaux, Me Julia Minkowski. Mais les nouveaux amis de l’avocat, Alexandra et Piotr, sont bien là.

« Une importante action »

C’est lors de cette fête qu’Alexandra évoque mystérieusement « une importante action » et indique que Piotr pourrait, à cette occasion, solliciter Juan Branco pour sa défense. « Je m’attendais à quelque chose de l’ordre de ses actions en Russie, je dois dire que j’étais enthousiaste », reconnaît Branco. Evoque-t-on déjà ce soir-là, autour de coupes de champagne, le nom de Benjamin Griveaux et ses sextos ? Parle-t-on plus généralement d’“outings” en tout genre, comme Branco les a déjà pratiqués en évoquant la « sympathique promotion canapé » d’un autre ministre d’Emmanuel Macron, son ennemi Gabriel Attal ?

Personne n’ignore en tout cas combien Branco déteste le nouveau pouvoir. Dans son livre Crépuscule, il étrille aussi bien Attal, qui fut son condisciple à l’école alsacienne, que Griveaux, ce pilier de la Macronie triomphante, naguère proche de Dominique Strauss-Kahn, dont il détaille les salaires et les avantages au porte-parolat du gouvernement.

Le soir du 5 janvier 2019, Branco se trouvait aux côtés d’un groupe de « gilets jaunes » et de manifestants vêtus de noir lorsque quelques-uns d’entre eux, du haut d’un engin de chantier, avaient tenté de forcer le porche en bois du ministère, rue de Grenelle. Depuis, l’avocat se vante souvent de cette soirée où Griveaux dû être exfiltré par son service de sécurité : « A la violence du gouvernement, ils ont répondu en investissant le lieu censé porter leurs mots ».

La soirée bat son plein dans l’appartement du boulevard Saint-Germain lorsqu’une bagarre éclate. Piotr Pavlenski, furieux de la réflexion d’un des invités, lui assène un coup de poing dans la figure. Selon des témoins, le Russe s’empare même d’un couteau, et pendant qu’on cherche à le maîtriser, reçoit une bouteille de champagne sur le crâne. Il parvient cependant à planter son arme dans la cuisse d’un invité et trace une longue estafilade sur le visage d’un autre. Lorsque la police arrive, le couple a disparu. Dimanche 16 février, Piotr Pavlenski a d’ailleurs été entendu en garde à vue au sujet de cette agression.

Il est loin, le temps des scrupules

Un mois plus tard, début février, l’activiste russe reprend néanmoins contact avec Juan Branco et lui montre les fameuses vidéos de Benjamin Griveaux, dont tout le monde ignore encore l’existence. Selon nos informations, il y en a davantage que les deux qui seront finalement publiées.

Il est loin ce temps où, comme le 11 janvier 2017, l’avocat s’encombrait de scrupules : « Voir que l’intime et le sexuel restent, en nos espaces “civilisés”, des armes de destruction politique, est désespérant ». Le défenseur de Julien Assange, auteur des Wikileaks, considère désormais que toute vérité doit être exposée – qu’importent les conséquences. « Le citoyen doit lui-même décider ce qui peut être reçu ou non. Toute création d’intermédiation, y compris journalistique, crée un pouvoir et ce pouvoir peut être vecteur de corruption », développe-t-il sur France Culture, le 11 février. Quelques heures avant le scandale…

Voilà les vidéos postées sur le site Pornopolitique.com, créé quelques semaines plus tôt par l’ami Piotr Pavlenski. Elles sont aussitôt reprises par des sites de « gilets jaunes ». Mais ce sont deux tweets renvoyant vers Pornopolitique.com qui leur donnent une audience plus large. Le premier est l’œuvre de l’ex-urologue et chroniqueur Laurent Alexandre. Le second du député Joachim Son-Forget, exclu de La République en marche (LRM) suite à des propos sexistes, avant de s’afficher sur Twitter avec Marion Maréchal, puis de tenter de faire d’Alexandre Benalla son assistant parlementaire.

Nous sommes dans la soirée du jeudi 13 février. A Paris, au théâtre du Rond-Point où Juan Branco vient de donner une nouvelle conférence, cette fois avec l’écrivain Alain Damasio, l’avocat montre les vidéos à son préfacier Denis Robert et aux convives qui partagent sa table au restaurant. Le candidat à la Mairie de Paris Benjamin Griveaux, lui, sait déjà qu’il va renoncer à sa campagne : il a appris ce qui se tramait la nuit précédente par le député (LRM) de Paris Mounir Mahjoubi, lui-même alerté par… l’équipe de Cédric Villani, le candidat dissident de LRM.

« C’est ta décision »

Est-ce pour ne pas se faire photographier, ou parce que l’épreuve est trop rude ? Griveaux renonce à se rendre à l’Elysée et téléphone longuement à Emmanuel Macron. Le secrétaire général du gouvernement, Alexis Kohler, comme le conseiller Philippe Grangeon, sont d’avis que le candidat pourrait poursuivre sa campagne. Le président de la République laisse le choix au candidat : « C’est ta décision. Si tu veux y aller, je te protège et on se met en phalange derrière toi ». Griveaux décline. Il n’ignore pas que sa cote de popularité était déjà faible. Il sait, surtout, que ses ennemis détiennent d’autres images compromettantes. Autant s’éviter un supplice lent.

Quel rôle joue ensuite l’avocat du trio ? « L’inénarrable avocat et activiste Juan Branco m’a envoyé, ce midi, un lien au-delà du réel (signé par l’artiste Piotr Pavlenski) », écrit le 12 février sur les réseaux sociaux une certaine Zoé Sagan. Une mystérieuse créature qui traque dans des chroniques acides les « dérives » du monde de la mode, de la culture et du journalisme, une jeune plume énigmatique qui semble proche de Juan Branco (certains assurent même que Zoé Sagan est un pseudonyme de l’avocat ou qui désigne un collectif) et vient tout juste de publier au Diable Vauvert (l’éditeur de Branco) un premier roman engagé, Kétamine, « critique sociale au vitriol par une Balzac 2.0 ».

Branco détaille, devant les micros, les motivations de Piotr Pavlenski : montrer ces vidéos et ces SMS sont une manière de dénoncer la « tartufferie » de Benjamin Griveaux, qui avait mis en avant durant sa campagne des « valeurs familiales », un « geste de résistance » à Emmanuel Macron… « Piotr considère que le régime macronien s’assimile de plus en plus au régime poutinien », explique Branco. Mais dimanche, sur Twitter, il se montre tout à tout à coup plus prudent : « Si j’ai été heureux de voir ce couple, dans son innocente folie, se jouer de tous pour révéler à quel point cette société sombre dans la plus scabreuse inanité dès qu’on lui propose une fixation libidinale, je n’y ai évidemment pas participé. Sinon comment les représenter ? »

Comment, en effet ? A l’Agence France-Presse (AFP), Piotr Pavlenski a expliqué qu’il a bien « consulté » Me Branco avant de « mettre la vidéo en ligne ». Dans l’après-midi, l’avocat se présente néanmoins dans les locaux de la police judiciaire parisienne pour rencontrer celui qu’il nomme déjà son « client » russe. Et s’indigne : « Le parquet, en une violation exceptionnelle des droits de la défense, a décidé de s’opposer à ma désignation. » Impossible : seul le bâtonnier peut demander à un avocat de se retirer. En vérité, l’activiste russe n’a jamais désigné Juan Branco pour le défendre, et choisi dès samedi Me Marie-Alix Canu-Bernard, également désignée par Alexandra de Taddeo, avant que l’avocate pénaliste ne renonce, dimanche, à assurer la défense de ses clients.

Benjamin Griveaux, lui, a porté plainte samedi dans les locaux de la direction de la police judiciaire pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Une enquête préliminaire a été ouverte. M. Griveaux a également visé Laurent Alexandre et Joachim Son-Forget.

Les responsables politiques, horrifiés par cette opération commando, ont unanimement volé à son secours. Même LFI, l’ancien parti choisi par Branco aux législatives de 2017, a désapprouvé la publication des vidéos.

Mais une partie de la France périphérique continue de poursuivre le candidat déchu de sa vindicte. Selon son avocat, Me Richard Malka, un groupe de « gilets jaunes » a publié sur les réseaux sociaux adresse et code d’entrée de Benjamin Griveaux, qui vit depuis samedi 15 février sous protection policière. Un cauchemar sorti des cerveaux fous d’un activiste russe, d’une intrigante et d’un avocat bien décidé à faire tomber le lieutenant de son pire ennemi : le président de la République.

17 février 2020

Vu sur internet - j'aime beaucoup

jaime69

17 février 2020

Vu de l'étranger - Agnès Buzyn peut-elle conquérir Paris ?

agnes21

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

“Un mois pour convaincre”, “défi difficile”, “faire oublier le naufrage actuel”. La presse européenne prédit une mission ardue à la ministre de la santé Agnès Buzyn, désignée remplaçante de Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris.

Le Soir prévient : Agnès Buzyn “n’a qu’un mois pour convaincre”. La ministre de la santé a pris le relais dimanche 16 février de Benjamin Griveaux, candidat qu’un scandale sexuel a poussé dehors, dans la course à la mairie de Paris. Le premier tour a lieu dès le 15 mars. La République en marche a donc “dû chercher d’urgence un nouveau nom”, souligne la Repubblica.

L’hématologue de 58 ans, comme la présentent plusieurs médias étrangers, ne souhaitait pas lâcher son poste, signale le Soir. “Mais voilà. Emmanuel Macron lui-même lui a demandé de se dévouer. Il fallait une figure nationale forte pour défier la socialiste Anne Hidalgo et son adversaire de droite, Rachida Dati”, explique le quotidien belge.

“Le macronisme a de nouveau un candidat à Paris, joyau de la couronne des élections municipales”, observe El Pais. “​Agnès Buzyn, a accepté de relever un défi qui, avant même l’éclatement du scandale, s’annonçait difficile pour le parti au pouvoir”, ajoute le journal de Madrid.

El Mundo rappelle que les sondages donnaient en effet Anne Hidalgo (23%) et Rachida Dati (20%) devant Benjamin Griveaux (16%) dans une ville où Emmanuel Macron a pourtant rassemblé près de 35% des voix au premier tour de l’élection présidentielle en mai 2017.

“lI faudra voir si Buzyn peut inverser la tendance” dans cette bataille de Paris où les trois principaux candidats sont des candidates, remarque la Repubblica. Le Corriere della Sera constate de son côté que la désormais ex-ministre “quitte la lutte contre le coronavirus pour essayer de remédier à la catastrophe de Paris”.

Olivier Véran, nouveau ministre de la santé

Le Telegraph croit savoir que plusieurs ministres du gouvernement ont refusé de se lancer dans la capitale par “peur de perdre”. Or, note le titre conservateur, la candidature de M. Griveaux était “centrale dans la stratégie de Macron de bâtir un mouvement de terrain pour son parti qui n’a jamais participé à des élections locales”.

“Voilà, j’en ai envie. Je vais gagner”, assure en tout cas dans un communiqué celle qui va vivre sa première campagne électorale. Selon El Pais, cette campagne “pourrait prendre un virage plus centriste après les clins d’œil conservateurs faits par Griveaux ces dernières semaines”.

“Buzyn peut prendre des voix à gauche”, estime le Soir qui considère qu’elle peut aussi “rassurer la droite” avec son parcours personnel et le fait qu’elle ait été “la belle fille d’une icône de la politique française : Simone Veil”.

Le Temps fait preuve de moins d’optimisme, en raison des divisions au sein de LREM. “Le choix d’Agnès Buzyn, ministre de la santé souvent jugée trop “technocratique”, plutôt qu’une réconciliation avec le dissident (Cédric) Villani qui tendait la main, confirme l’ampleur des fractures. Peu croient, dès lors, que ce renflouement en urgence puisse faire oublier le naufrage actuel, à Paris, du navire Macron”.

Olivier Véran, député de l’Isère et médecin, la remplacera à la tête du ministère de la santé. “Sa démission envoie un message de responsabilité”, se félicite La Vanguardia. “Il aurait semblé frivole qu’une ministre occupée par des dossiers importants veuille concilier la position avec une campagne exigeant un dévouement absolu”, conclut le principal quotidien catalan.

La Deustche Welle précise également que l’artiste réfugié russe Piotr Pavlenski, soupçonné d’avoir joué un rôle dans la fuite de la sex tape de M. Griveaux, a été placé en garde à vue, tout comme sa compagne.

17 février 2020

The Color Run - save the date

color run

17 février 2020

Carnaval de Venise - en ce moment

venise25

venise50

venise51

venise52

venise53

Publicité
Publicité