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Jours tranquilles à Paris

18 janvier 2020

Anna Johansson

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18 janvier 2020

Retraites : Emmanuel et Brigitte Macron escortés d’un théâtre parisien par des CRS face aux manifestants

PARIS Des manifestants ont tenté –sans succès– de rentrer dans le théâtre des Bouffes du Nord, où le président et son épouse assistaient à une représentation

macron theatre

20 Minutes avec AFP

Des CRS place de la Chapelle, à Paris, le 17 janvier 2020, alors que des manifestants se sont rassemblés devant le théâtre des Bouffes du Nord, où se trouvait Emmanuel Macron. — Lucas BARIOULET / AFP

Ambiance tendue. Au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, plusieurs dizaines d’opposants à Emmanuel Macron ont manifesté vendredi soir devant le théâtre parisien des Bouffes du Nord où le président de la République assistait avec son épouse à une représentation, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Aux cris de « tous ensemble, grève générale », et « Macron démission », les manifestants ont fait face pendant environ une heure à de nombreux policiers déployés devant cet établissement du Xe arrondissement, comment le montre une vidéo filmée par la journaliste Muriel Boselli.

Manifestation improvisée vendredi soir place de La Chapelle à #Paris contre #Macron qui est au théâtre des #bouffesduNord #Retraites pic.twitter.com/Dmx1jtifTg

— Muriel Boselli (@MurielBoselli) January 17, 2020

Selon l’entourage du chef de l’Etat, il y a eu une tentative d’intrusion dans le théâtre mais le couple présidentiel a pu assister jusqu’au bout à la pièce et a quitté les lieux en voiture vers 22h sous escorte policière. La Préfecture de police de Paris a confirmé que les manifestants n’étaient pas parvenus à pénétrer à l’intérieur de l’établissement.

Un journaliste militant arrêté

« On était à l’université Paris 7 pour une université populaire, quelqu’un a reçu un message indiquant que Macron était là, donc on est venus pour montrer qu’on est présents, qu’il y a une contestation contre la réforme des retraites mais pas seulement », a expliqué Arthur Knight, l’un des manifestants.

Selon son entourage, Emmanuel et Brigitte Macron assistaient à une représentation de La mouche quand le journaliste militant Taha Bouhafs, assis trois rangs derrière, a publié sur les réseaux sociaux des photos, qui auraient incité des militants à venir perturber le spectacle.

Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)

3 rangées derrière le président de la république.

Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.

Quelque chose se prépare... la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr

— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 17, 2020

Selon une source judiciaire, Taha Bouhafs a été interpellé et emmené au commissariat, sans qu’il soit précisé vendredi soir s’il avait été ou non placé en garde à vue, une arrestation dénoncée par la députée de Paris insoumise Danièle Obono.

Le journaliste militant n'était pourtant pas le premier à avoir vendu la mèche. Il faisait état de manifestants déjà sur place. Douze minutes avant, à 20h45, un autre compte Twitter avait déjà publié l'information, comme le relève le journaliste David Dufresne. Le tweet, depuis effacé, indiquait: « Urgent. Info confirmée. Macron vient d'entrer au théâtre des Bouffes du Nord pour assister à un spectacle ! Il se moque de nous ! Soyons toutes et tous devant dès maintenant pour l'accueillir comme il se doit !! »

D'autres avaient twitté quelques minutes plus tôt. Comme ici, à 8h46, soit 12 minutes avant le journaliste. pic.twitter.com/gg3uLznhiB

— David Dufresne (@davduf) January 17, 2020

« Le président continuera à se rendre à des représentations théâtrales comme il en a l’habitude. Il veillera à défendre la liberté de création, afin qu’elle ne soit pas perturbée par des actions politiques violentes », a indiqué l'entourage du chef de l'Etat.

Paris

18 janvier 2020

Russie - En réformant la Constitution, Poutine jette les bases d’un pouvoir à vie

poutine

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

L’annonce par Vladimir Poutine d’un train de réformes constitutionnelles, immédiatement suivie de la démission du Premier ministre Dmitri Medvedev, est interprétée par ses opposants et de nombreux observateurs comme la mise en place d’un système institutionnel destiné à lui assurer le pouvoir à vie.

“Un coup de tonnerre dans un ciel clair.” C’est ainsi qu’un ministre russe, aussi surpris que ses compatriotes, a décrit les multiples rebondissements de la journée de mercredi. En l’espace de quelques heures, Poutine a annoncé une vaste révision constitutionnelle, accepté la démission de Medvedev et nommé un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine – un technicien inconnu du grand public.

En proposant de redéfinir l’équilibre entre le président – aujourd’hui tout-puissant – et le Parlement, “Vladimir Poutine a dessiné une nouvelle architecture du pouvoir, sans pour autant y définir sa place”, se bornant à confirmer qu’il quitterait son poste en 2024, comme l’exige la Constitution, écrit Le Temps.

“Les commentateurs de la vie politique russe s’accordent sur le fait que Vladimir Poutine compte dans tous les cas conserver une fonction prédominante dans la verticale du pouvoir qu’il a construit et remodèle à sa guise”, poursuit le quotidien. “La fonction reste aujourd’hui dissimulée, tandis que l’identité est connue de tous.”

Un avis partagé par Mikhaïl Kassianov, un ancien Premier ministre de Poutine passé depuis dans l’opposition, cité par le site de RFE-RL. “Ce qu’il faut retenir de ce discours, c’est que Poutine n’est pas près de partir et qu’il essaie de le dissimuler avec un présumé renforcement du rôle de la Douma et du Conseil fédéral”, dit-il.

Le fait que les réformes annoncées rognent le pouvoir présidentiel semble confirmer que Poutine chercherait une façon de garder le contrôle du pays en occupant une autre fonction, selon le Washington Post.

“Bien que certains de ses opposants assurent qu’il pourrait quand même essayer de rester président, d’autres voient les annonces de mercredi comme la mise en place d’un transfert de pouvoir plus sophistiqué”, analyse le quotidien.

Multiples scénarios

Toutes les hypothèses étant sur la table, chacun y va de son scénario.

Dans une colonne d’opinion pour l’agence Bloomberg, Leonid Bershidsky identifie trois voies possibles pour Poutine : “L’une serait de devenir Premier ministre avec des pouvoirs renforcés et de rester indéfiniment. Une autre serait d’essayer de diriger le pays depuis la présidence du Parlement. La troisième serait de gouverner depuis les coulisses, comme chef du parti majoritaire au Parlement – à la manière dont Jaroslaw Kaczynski, leader du parti Droit et justice, gouverne la Pologne”.

Cette dernière option est qualifiée de “probable” par le New York Times. Le quotidien rappelle qu’elle a aussi été appliquée avec succès par Noursoultan Nazarbaev lorsqu’il était président du Kazakhstan : “II a pris la tête du parti majoritaire et adopté le nouveau titre de ‘leader du peuple’.”

Dans son analyse, le Moscow Times cite Tatiana Stanovaïa, du Carnegie Moscow Center, qui penche plutôt pour une prise de contrôle du Conseil d’État, une institution qui pourrait étendre son emprise à tous les niveaux de pouvoir, “des gouverneurs à l’administration présidentielle, en passant par les ministres et les siloviki – ces responsables liés aux forces de police”.

Selon elle, un tel poste offrirait à Poutine “une grande capacité de contrôle, tout en le libérant des problèmes quotidiens”.

The Economist considère pour sa part que la fonction de Poutine à l’avenir importe peu, la Russie n’étant pas “une vraie démocratie”. Il pourrait tout aussi bien être président de l’Association nationale de bridge – seul poste officiel de Deng Xiaoping à la fin de sa vie, alors qu’il dirigeait encore la Chine, rappelle le magazine, non sans ironie. Il déplore en revanche le silence de l’Occident face à ces manœuvres.

“Il fut un temps où les États-Unis auraient protesté contre une telle manipulation des règles. Pas sous Donald Trump. Le président américain ne cache pas son admiration pour les hommes forts”, écrit le titre britannique. “Et voir M. Poutine s’accrocher au trône ne suscitera probablement qu’un murmure de l’Union européenne, effrayée par l’essor de la Chine et dépendante du gaz russe.”

“Les autocrates du monde entier suivront avec intérêt les développements à Moscou, pour voir si M. Poutine peut leur donner des idées utiles pour prolonger leurs propres mandats, poursuit le magazine. Quant aux démocrates, leur seule consolation est que même les dirigeants à vie ne sont pas éternels.”

18 janvier 2020

agnès b. ouvre sa Fab à Paris

agnes b

agnès b., styliste, galeriste, éditrice, réalisatrice, productrice © La Fab

Warhol avait sa Factory, agnès b. aura sa Fab ! Nouveau lieu parisien dédié à l'art contemporain, cette fabrique « culturelle et solidaire » ouvrira ses portes le 31 janvier dans le XIIIe arrondissement.

« C’est un hasard que je reçois comme un signe », dit-elle. L’une des premières pièces de sa collection d’art contemporain, initiée en 1983, fut un dessin de Jean-Michel Basquiat qu’elle acheta dans son atelier de New York. Aujourd’hui Agnès Troublé, dite agnès b., installe sa Fab, « nouvelle fabrique culturelle et solidaire » place Jean-Michel Basquiat dans le XIIIe arrondissement de Paris. Styliste, galeriste, éditrice, réalisatrice, productrice dans le domaine de la musique et du cinéma et mécène, agnès b. a marqué la scène culturelle française depuis le milieu des années 1970. En 2009, elle a mis en place un fonds de dotation pour structurer toutes les actions de mécénat et de philanthropie menées par la marque de mode et par elle-même, et gérer sa collection personnelle de plus de 5000 œuvres.

Un espace d’exposition thématique de 1400 m²

« Trente-cinq ans après son ouverture à Paris, la styliste transfère la Galerie du jour et sa librairie dans un quartier en mouvement, et ouvre un espace d’exposition thématique de 1400 m². La Fab prend place dans un bâtiment neuf composé de logements sociaux dessiné par l’architecte Augustin Rosenstiehl, de l’agence SOA Architectes. Elle envisage des collaborations avec ses voisins : la barge culturelle Le Petit Bain et la guinguette numérique EP7, créée par les fondateurs du Point Éphémère », explique Sébastien Ruiz, secrétaire général du Fonds de dotation agnès b. La Fab est aussi un lieu pour informer des actions de la Fondation Tara Océan – qui organise des expéditions pour étudier l’impact des changements climatiques sur les océans – dont elle est partenaire.

Myriam Boutoulle

Journaliste

18 janvier 2020

Petter Hegre - Photographe

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18 janvier 2020

Critique - Photographie : quand Henri Cartier-Bresson s’éveillait à la Chine et au reportage

Par Claire Guillot

A Paris, sa fondation consacre une riche exposition aux images prises par le photographe lors de la création de la République populaire en 1948-1949 et dix ans plus tard.

La Fondation Henri Cartier-Bresson ne s’est jamais voulue un monument à la gloire de son créateur, et il est rare qu’elle consacre l’intégralité de ses espaces d’exposition au maître français de la photographie.

C’est donc le moment d’en profiter avec ce retour fouillé et passionnant sur les voyages en Chine qu’a effectués Henri Cartier-Bresson (1908-2004), d’abord en 1948-1949, puis en 1958. Pour cela, les historiens Michel Frizot et Ying-lung Su se sont plongés dans les archives de la fondation, qui conserve les photos, les négatifs, les notes, les publications et les lettres du photographe. Dans l’exposition riche de 150 tirages d’époque et de multiples documents, accompagnée d’un livre très documenté, ils éclairent d’un jour nouveau cette aventure fondatrice pour le photographe. « C’est ce voyage en Chine qui impose Cartier-Bresson comme photoreporter, un photoreporter d’un genre très particulier », résume Michel Frizot.

LE PHOTOGRAPHE AUX SYMPATHIES COMMUNISTES AFFICHÉES SE VEUT DAVANTAGE EN PHASE AVEC LE MONDE

Jusqu’alors, « HCB » était surtout connu comme un artiste, un créateur d’images virtuoses et énigmatiques aux accents surréalistes, exposées lors d’une rétrospective au MoMA de New York en 1947. Mais le photographe aux sympathies communistes affichées se veut par la suite davantage en phase avec le monde.

Suivant le conseil de son ami reporter Robert Capa, il se tourne vers le reportage d’actualité. En 1947, avec Capa et David « Chim » Seymour, Cartier-Bresson fonde l’agence Magnum, une coopérative qui permet aux photographes de travailler avec les journaux à leurs propres conditions, et de conserver la propriété de leurs images.

Marié à une danseuse indonésienne, Ratna Mohini, le photographe va couvrir l’Asie pour l’agence. En 1948, c’est lui qui a l’idée de faire un reportage en Chine, au moment où le pays en pleine guerre civile voit les communistes de Mao Zedong prendre l’avantage. Le magazine Life engage le photographe encore auréolé d’un tout récent « scoop » : en janvier, il a rencontré Gandhi la veille de son assassinat, et photographié ses funérailles monumentales. Life envoie donc le Français à Pékin avec un angle précis : il photographiera la Chine éternelle des temples, des oiseleurs, des sculpteurs de jade et des traditions millénaires, menacée par l’arrivée des « rouges » – le magazine américain soutient longtemps le camp nationaliste, avant de se résigner à la victoire des communistes.

Images lumineuses

Suivant à la lettre la « commande » de Life, Henri Cartier-Bresson va alors signer nombre d’images fortes, qui semblent comme suspendues, hors du temps : dans un petit restaurant, il joue sur les ombres et les lignes géométriques, dans les brumes de la Cité interdite, il capte une silhouette solitaire et perdue.

Mais le hasard et le flair lui feront aussi réaliser des images qui mêlent composition virtuose, vitesse et documentaire en un harmonieux mélange. Ainsi à Shanghaï, où il assiste à des empoignades violentes lors du « Gold Rush », qui voit les gens se précipiter dans les banques pour échanger leurs vieux billets dévalués contre de l’or. Dans la cohue, le photographe capte le visage d’un homme qui le fixe, le regard hagard et intense au milieu d’une mer de gens floue et agitée. Du chaos indescriptible qui saisit la Chine, entre les flots de réfugiés, la fuite du Kuomintang, les pillages, les parades antidévaluation et les recrutements de soldats pour l’armée populaire, Cartier-Bresson tire des images étonnamment ordonnées et lumineuses. Parti pour deux semaines, il y restera dix mois.

Le magazine Life, ravi du résultat, publie plusieurs de ses reportages à la suite, réalisés à Pékin, à Shanghaï et à Nankin, l’ancienne capitale du Kuomintang dont il assiste à la chute – des images qui seront publiées en 1954 dans le livre D’une Chine à l’autre (éd. Delpire). Mais le photographe essuie aussi de grandes déceptions, dont témoignent ses lettres pleines de frustration : malgré ses contacts, il ne parviendra jamais à faire un reportage derrière les lignes communistes.

LE JOURNALISME, POUR « HCB », RESTE CENTRÉ SUR L’INSTANT CAPTÉ AU VOL, LA PHOTO UNIQUE QUI ENFERME LA COMPLEXITÉ DU MONDE DANS UN PETIT RECTANGLE

Pour compenser, il traite d’autres sujets plus anecdotiques et erre dans les rues, saisissant au hasard des rencontres et des visages, avec succès. Car le journalisme, pour « HCB », reste centré sur l’instant capté au vol, la photo unique qui enferme la complexité du monde dans un petit rectangle. La poésie l’intéresse plus que l’actualité, l’information, l’enquête. Il aura toujours du mal à se plier au « photo-essai », récit construit à travers plusieurs images qui est la norme à l’époque, surtout à Life. « En Chine, Cartier-Bresson continue à faire du Cartier-Bresson. Il invente un style de photojournalisme, moins lié à l’événement, plus distancé et très personnel », indique Michel Frizot.

Dix ans plus tard, « HCB » revient sur ses pas pour l’anniversaire de la création de la République populaire. Mais les conditions ont changé : flanqué d’un guide interprète, il ne peut plus se laisser porter par le hasard et parcourt la Chine de barrages en hauts-fourneaux – on est à l’époque du Grand Bond en avant, proclamé par Mao Zedong.

Les images moins spontanées sont aussi moins frappantes. Plus ambiguës aussi : « HCB » montre ce qu’il voit de façon empathique, sans porter de jugement sur la censure et les conditions de vie réelles du pays auquel il n’a pas librement accès. Le photographe, en retrait, préfère laisser parler les images : on y voit à la fois un pays mobilisé dans sa course à la modernité, et des corps douloureux, tendus par cet effort surhumain.

« Henri Cartier-Bresson. Chine, 1948-1949 | 1958 ». Fondation Henri Cartier-Bresson, 79, rue des Archives, Paris 3e. Jusqu’au 9 février 2020.

Livre : « Henri Cartier-Bresson. Chine 1948-1949 | 1958 », par Michel Frizot et Ying-lung Su, éd. Delpire, 288 p., 65 €.

18 janvier 2020

LGBTQIA +

gay flag

Les acronymes seraient-ils la grande passion contemporaine ? Dans le monde des sexualités, une chose est sûre : on n’aime rien tant qu’agglomérer (les lettres et les gens). La preuve avec l’expansion apparemment inexorable du sigle LGBT (lesbien, gay, bisexuel, transgenre), désormais has been puisque remplacé par ­LGBTQIA + (Q pour queers, ces personnes auto-proclamées « bizarres », I pour intersexes, A pour asexuels).

La question est évidemment de savoir quelles identités, orientations ou préférences peuvent prétendre s’ajouter à cette liste. Nous avons toutes et tous nos péchés mignons : à ce titre, l’exhaustivité est impossible. Est-on plus légitime quand notre communauté passe la barre des 1 % ou 10 % d’adeptes ? Les minorités qui fâchent (pédophiles, zoophiles, etc.) peuvent-elles revendiquer leur prise en compte ? En attendant de répondre à ces interrogations, les LGBTQIA ont ajouté ce fameux + en fin de parcours, permettant d’inclure tous ceux (toutes celles, toustes ceuxelles) qui ne se reconnaissent pas dans la sexualité traditionnellement autorisée.

Tout cela est-il bien raisonnable ? Laissons notre cynisme de côté : oui, absolument (même si ça fait beaucoup de lettres à mémoriser). Quand on refuse de nommer, on rejette non seulement dans l’invisible mais dans l’impensé. Or, à l’heure du mariage homosexuel, des changements de sexe ou des filiations non classiques, il est impossible de ne pas penser l’existence des LGBTQIA + : outre qu’il serait moralement intolérable de les priver de l’attention publique, leurs revendications ont un impact direct sur des lois qui s’appliquent à tout le monde.

Par ailleurs, sachez qu’il s’agit là d’une version light, puisqu’on peut également parler de LGBTTQQIAAP (en ajoutant cette fois les personnes en questionnement, les alliés de la cause et les pansexuels). A quoi on rêve d’ajouter l’indispensable FL, pour ­­ « fétichisme des lettres ».

18 janvier 2020

FUCK ME

fuck me

18 janvier 2020

Frot

frot

Qu’est-ce que le « vrai » sexe ? Encore aujourd’hui, nous établissons une différence artificielle entre les pratiques sans ou avec pénétration (les premières étant supposément moins « graves » que les secondes). Un système de pensée pratique, mais qui restreint ou rend invisibles des territoires entiers de l’érotisme. Ainsi, quand on pense au sexe entre hommes, c’est toujours la sodomie qui vient à l’esprit. Au risque d’oublier la masturbation partagée, le coït intercrural (entre les cuisses), mais aussi le frot, qui consiste à frotter les pénis l’un contre l’autre (attention à ne pas confondre avec le frottage, qui désigne n’importe quel frottement sensuel).

Le frein et la couronne constituant les parties les plus sensibles de la verge, on comprend l’intérêt : le frot est agréable, à peu près safe, et, cerise sur le popol, complètement égalitaire (pas de symbolique de domination, pas d’angoisses identitaires de type « qui fait la femme ? »).

Le frot n’est par ailleurs pas strictement réservé aux humains. Chez les bonobos mâles ou certaines baleines, on parle de « combat » de pénis. Lequel peut constituer, chez des espèces de vers hermaphrodites, une stratégie de reproduction ! Selon Wikipédia, « les individus se battent, utilisant des pénis blancs et pointus similaires à des dagues… Chacun des deux partenaires essaye de percer la peau de l’autre avec son pénis. L’un d’entre eux inséminera l’autre. La bataille peut durer une heure ».

Effrayant ? Pas plus que la pratique bien humaine consistant à considérer son pénis comme une arme (#masculinitétoxique). Pour rappel, quand vous parlez de votre sémillant « braquemard », il s’agit d’un couteau court et large, destiné à hacher et désherber. Faites le frot, pas la guerre ? Le Monde

17 janvier 2020

Petter Hegre - photographe

Hegre 300 (23)

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