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Jours tranquilles à Paris

23 mai 2019

Rocketman - Sir Elton John

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23 mai 2019

Affichage sauvage

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23 mai 2019

Dora Maar au Centre Pompidou - save the date

Exposition - Dora Maar - Centre Pompidou - 05/06-29/07 - Connue pour avoir été la muse de Picasso, Dora Maar était avant tout une artiste engagée dans l’avant-garde des années 1930. Cette première rétrospective retrace son parcours d’exception et met en avant ses photographies du mouvement surréaliste, ses photoreportages sociaux et ses peintures.

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Dora Maar (1907-1997), modèle et muse de Pablo Picasso, était aussi une intellectuelle libre et indépendante, actrice du surréalisme, photographe, peintre et engagée politiquement. Elle s’est formée à l’Ecole d’art appliqués pour femmes, à l’Académie Julian puis à l’Ecole de photographie de Paris. En 1931, elle ouvre un studio de photographie spécialisé dans les portraits et la mode, en parallèle, elle réalise des photo-reportages sociaux.

Dora Maar se rapproche du groupe des surréalistes dont elle partage l’engagement antifasciste. En 1936, elle expose ses photographies surréalistes à Londres aux cotés de Man Ray et Hans Bellmer. Dans cette sphère artistique, elle rencontre Picasso avec qui elle collabore pour la réalisation du célèbre Guernica et qui l’initie à la peinture.

Les peintures de Dora Maar sont marquées par l’occupation, elles sont sombres et intimes et traduisent une grande solitude. Dans les années 1950, elle se tourne vers l’abstraction dans une démarche introspective. Elle se retire peu à peu des devants de la scène artistiques pour continuer une démarche alliant photographie et peinture avec des photogrammes.

L’exposition du Centre Pompidou est la première rétrospective d’envergure qui rend à Dora Maar son statut d’artiste et présente ses multiples facettes. Au travers de plus de 500 œuvres et documents, nous redécouvrons le prodigieux travail d’une artiste engagée qui a participé à l’avant-garde des années 1930. L’exposition sera ensuite présentée au J. Paul Guetty Museum de Los Angeles puis à la Tate Modern de Londres.

Visite libre du 5 juin au 29 juillet 2019

Du mercredi au lundi de 11 h à 21 h, le jeudi jusqu’à 23 h.

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23 mai 2019

Zahia, pas si facile d’être une fille facile

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Par Laurent Carpentier

L’ex call-girl fait ses débuts d’actrice dans le film de Rebecca Zlotowski dans un rôle qui lui ressemble.

Le bar du Carlton. Panthéon des lèvres siliconées et des faux seins en pamplemousse. On vient de croiser Lelouch, on y a interviewé Jarmusch à l’étage au-dessus. Elle arrive, avec un quart d’heure de retard, petite poupée Barbie, plastique surréaliste enfermée dans une robe Louis Vuitton, talons élégants défiant les lois de la gravité : Zahia. La Zahia, qui, avant d’être à 27 ans, l’héroïne d’Une fille facile de Rebecca Zlotowski, présenté aujourd’hui à la Quinzaine des réalisateurs, a filé des cauchemars à Ribéry et Benzema : les deux footballeurs qui avaient fait appel à ses services de call-girl alors qu’elle était mineure. Le scandale lui avait donné un nom et une étiquette collante.

AVEC SOPHIA – LE PERSONNAGE QU’ELLE INCARNE DANS LE FILM DE REBECCA ZLOTOWSKI –, ELLE SE RECONNAÎT AINSI UN « MÊME GOÛT POUR L’AVENTURE ET LA LIBERTÉ »

Elle a fait avec. Une fille facile donc. « Petite, je n’avais qu’une envie : grandir vite. Je voulais être pilote d’avion et j’avais hâte d’avoir le corps d’une femme. Pour être honnête, j’étais un peu hystérique là-dessus. J’avais envie que le monde entier me voie. Dès qu’il y avait du soleil, je mettais une mini pour m’épanouir. » Du soleil, à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), en banlieue parisienne, où la petite Algérienne débarque lorsqu’elle a 10 ans, il n’y en a pas trop. Zahia Behar s’en fiche : « Même en allant à l’école, je voulais m’amuser avec ce corps. Je ne comprenais pas qu’on ne comprenne pas. Je voulais mettre une robe courte. On me disait : “Pourquoi tu t’habilles comme une pute ?”. J’ai fini par me demander : “Qu’est-ce qu’il y a de mal à être une pute ?” C’est eux qui ont un problème. Une femme n’a pas à sacrifier son plaisir pour satisfaire cette société. »

Elle est comme ça, Zahia. Sans filtre. Et d’un seul coup, elle nous plaît. On rembobine. Exit les a priori sur une carriériste misant sur ses lèvres pneumatiques (« Un peu de botox, comme nous tous, mais je n’ai jamais eu recours à la chirurgie esthétique… ») pour tracer son chemin. D’ailleurs, lorsqu’on cherche à plaire, aujourd’hui, on ne cite pas Brigitte Bardot comme une égérie, et la juste cause des phoques « qui sont en train de se faire massacrer au Canada », comme le dernier signe de l’amour inconditionnel. Sous le fond de teint, on découvre une fille entière qui, maladroitement peut-être, réclame – comme Bilal, le chanteur de l’Eurovision – le juste droit de choisir sa peau et son destin.

« Moi, je séduis sans le laisser voir »

Avec Sophia – le personnage qu’elle incarne dans le film de Rebecca Zlotowski –, elle se reconnaît ainsi un « même goût pour l’aventure et la liberté. J’admire ces femmes qui se fichent de la morale. Comme Isabelle Adjani dans L’Eté meurtrier. Oh, comme j’adore ce film ! » Elle réfléchit, puis ajoute, désarmante (on pourrait croire en effet Adjani en 1983 dans le film de Jean Becker) : « Bon, la façon qu’a Sophia de séduire un homme n’est pas du tout la mienne. Elle a un côté racoleur. Moi, je séduis sans le laisser voir. »

Dans les salons du Carlton, un homme d’un certain âge, bien habillé, sourire mielleux, œil menteur, s’est assis à la table à côté de nous. Il se lève, lui tend la main, l’air du loup dans Tex Avery. Elle répond poliment, habituée qu’elle est aux impolis et aux intrus.

ON DÉCOUVRE UNE FILLE ENTIÈRE QUI, MALADROITEMENT PEUT-ÊTRE, RÉCLAME LE JUSTE DROIT DE CHOISIR SA PEAU ET SON DESTIN

Pas nous. On voudrait parler d’amour. Elle répond : « Je n’ai pas ça, en ce moment, dans ma vie. Je suis plus souvent triste qu’heureuse. Des fois je me dis : “Zahia, tu es amoureuse de la dépression”. Mais même le véritable amour – cette idée qu’on se fait du couple, glorifié par la société –, est superficiel. On se marie pour quoi ? Pour stimuler notre cerveau. On est amoureux d’une image. Et si on rencontre une autre personne qui nous offre une autre stimulation, on s’en va. »

Avant de déménager à Londres où elle vit (« Pour apprendre l’anglais. Et puis j’y suis des cours de théâtre »), avant d’être aujourd’hui applaudie à Cannes, avant de devenir mannequin (2011), avant de poser en Marianne dénudée pour Pierre et Gilles (2014), Zahia Behar a mesuré ce qu’il en coûte de défier les règles du jeu. Un jour, à Paris, à la Cinémathèque, un ami l’a emmenée voir La Divine de Wu Yonggang. Un classique du cinéma muet chinois tourné en 1934. L’histoire d’une prostituée qui essaye d’élever son petit garçon et se retrouve confrontée à l’injustice du bannissement. « C’est ce qui arrive encore aujourd’hui dès qu’une femme a envie de s’épanouir sexuellement à l’égal d’un homme. En regardant La Divine, je me suis mise à pleurer. Et je n’arrivais plus à m’arrêter. »

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23 mai 2019

Une vie cachée de Terrence Malick. Sélection officielle, en compétition.

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La résistance au nazisme d’un paysan autrichien racontée par Terrence Malick dans « Une vie cachée » soulève à la fois ébahissements et doutes.

Critique : Philippe Azoury.

Les deux heures cinquante-trois d’un nouveau Terrence Malick à Cannes s’accueillent toujours avec appréhension : il y a l’assurance d’être face à un événement cinématographique de grande ampleur et la peur de ne pas y parvenir tout à fait, d’être ce jour-là trop terre à terre, pas assez perché (si, si, ça nous arrive) pour s’y mesurer. Une vie cachée est un beau Malick, disons-le d’emblée, propre à rattraper ses trois derniers films préoccupants tellement ils le montraient incapable de saisir le contemporain. C’est un film historien (ce que Malick fait de mieux) racontant le refus d’un paysan autrichien à faire obédience au führer en 1939 et comment les années de guerre vont être pour lui des années d’emprisonnements, d’une opposition entê-tée, d’une résistance solitaire que d’aucuns pourront juger splendide tant elle est noble, et d’autres inutiles en ce qu’elle n’est qu’un acte isolé, qui ne relève d’aucune stratégie de pourrissement de l’intérieur ou de résistance organisée en réseau pour faire échec au régime hitlérien.

Cela, nous aimerions que le film puisse le mettre en balance. Mais ce n’est pas la possibilité d’une autre forme de résistance au nazisme que Malick cherche à montrer. Son sujet, c’est l’isolement d’un homme et comment sa grandeur d’âme tient à une idée. Et dans quelle cathédrale sourde, tapissée de souvenirs à jamais lointains (Franz est enfermé à la prison de Tegel, à Berlin), cette vie cachée trouvera, paradoxalement, la forme d’une vie libre.

D’où ces doutes, en dépit de l’importance du film : la formule désormais consacrée de sa mise en scène traitant n’importe quel sujet sous la forme d’un trip psychédélique somptueux – ici, des extraits de symphonies de Górecki plaqués en boucle sur des plans d’une balançoire poussée par les vents – permet-elle de faire jaillir autre chose qu’une empathie naturelle ? Malick peut-il encore filmer ainsi, maintenant que la moindre publicité pour des assurances ou des déodorants utilise les mêmes armes que lui ? Et enfin, quel marché a encore intérêt à produire en 2019 un film avec des acteurs allemands jouant en Anglais (sauf les nazis, qui sont les seuls à aboyer dans la langue de Goethe) ?

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23 mai 2019

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23 mai 2019

Marisa Papen

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22 mai 2019

Isabelle Huppert au Festival de Cannes

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22 mai 2019

Deborah de Robertis

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Dimanche 19 Mai au Parlement Européen,enceinte de l'Europe et du Monde, accompagnée des Etoiles de l'Union, nous avons déversées du véritable sang de porc au coeur de l'hémicycle. Regards froids pour confronter les politiques à leur inertie patriarcale.

#Europeiswatchingyou👁

Extrait du Manifeste d’Europe. (Texte entier dans la vidéo officielle)

"Je suis Europe, devant vous toute puissante,

Je m'arrache au mythe.

Je suis toutes les origines, je suis homme et femme,

Et j'annonce l'aube d'un nouveau cycle.

Femme-monde et lanceuse d'alerte, j'ouvre mon sexe et j'avorte mes entrailles.

Je vous ordonne d'inverser le point de vue,

Ce n'est pas le monde qui nous porte, c'est nous qui portons le monde!

Moi, souveraine, putain, mère originelle de la lignée des Hommes.

Déesse bâtarde à la vulve monstrueuse et dégoulinante,

Je vous laisse entrevoir les ténèbres.

La fin possible d'un monde.

Déesse bleue polymorphe couronnée d’ étoiles dorées

Je porte en mon sein le devenir de l'humanité.

Avec moi, j’appelle les déesses du monde entier à ouvrir leur sexe.

Ensemble jouissons à la gueule des dieux égarés, des politiciens aveuglés par la brume des sommets.

J'expose aux dirigeants ce trou noir duquel tous sont sortis."

Teaser Ici: https://vimeo.com/337136134

VIDEO OFFICIELLE coming soon 🌍🌎🌏

#Humanityiswatchingyou

Performeuses : Abigail Tiecoura Bly Vy Vie Mks Angie S-Wolf Laure Pepin Maja Kaïa

Photo : Greg looping & Guillaume Billy Arnaud

Vidéo : Victor Carril Alexandre Carril @Tom Chabbat

Participation : Ksenia Oksman , Cyprien // liscence DR, photo Guilliaume Belveze

Deborah de Robertis

TEASER #Europeiswatchingyou from Deborah De Robertis official on Vimeo.

22 mai 2019

Le film du jour : « Liberté », la nuit

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On ne voit pas souvent un tel film. « Liberté », du Catalan Albert Serra, flirte avec les limites du représentable. C’est Sade appliqué à la lettre, Sade regardant notre époque. Entrez dans ce cruising sexuel : vous risquez fort d’y croiser le cinéma tout entier. Critique : Philippe Azoury et Olivier Séguret.

Nous sommes prévenus. Bien calfeutré au fond de sa calèche, elle-même cachée sous les arbres d’une forêt nocturne, le vieux duc emperruqué nous invite à la pondération : « Le libertinage est un sujet délicat. » C’est l’une des toutes premières répliques d’un film de deux heures qui ne comptera pas plus d’une dizaine de feuillets de dialogues. Et pourtant, il va nous faire tendre l’oreille, et pas queue…

Liberté est le film terriblement libre d’Albert Serra. Il donne le sentiment rare et perturbant de voir une licorne, quelque chose qui n’existait pas, qui n’avait jamais été fait et qui devait l’être. Liberté n’est pas simplement sexuel, comme le voudrait la rumeur du festival espérant bien tenir son scandale de l’année – il l’est, sexuel, mais de manière complexe et sophistiquée. Sexuel, par l’oreille autant que par l’œil, par les portes qu’il se permet d’entrouvrir en nous – pas forcément les plus douces, pas toujours les plus assumées. Il raconte ce moment d’histoire où, en 1774, chassé par Louis XVI, un groupe de libertins français fait la connaissance du duc de Walchen, dans des bois obscurs entre Berlin et Potsdam. Ceux-ci aimeraient le convertir à leur libertinage et pourraient profiter du secours canaille des nonnes d’un couvent proche…

Le film déroule donc le programme licencieux de représentants en mœurs libertines, missionnaires d’une libido baroque en terre protestante, à la cruauté sophistiquée. Et, au moment de représenter cette sexualité, Albert Serra ne se défile pas : pisse, badine, fouet, anus, sexes, cris, scatologie, orgasmes... la mise en scène de la mise en rut est le défi à la fois inévitable et choisi du film qu’Albert Serra relève avec une rigueur parfaitement honnête.

Au moment où toute une partie du cinéma contemporain a filé vers le métaphorique, il revient à un cinéma littéral. Impartial. Minimal. Au cordeau. Ici le cinéma est roi et le roi est nu.

Est-ce excitant ? Oui et non : Albert Serra nous la chatouille autant qu’il nous la coupe. L’amour qui s’épanouit en ce jardin n’est pas un paradis, à moins de confondre libertinage et liberté ; c’est aussi un jardin des supplices des uns qui font le délice des autres. Les ordres du désir viennent toujours d’en haut, même quand c’est l’aristocrate qui exige du valet qu’il le soumette. Il maintient en cela cette gêne, dont nous ne nous débarrasserons jamais, que provoquent aujourd’hui encore certains passages de Sade – et c’est cet au-delà vers lequel nous propulse Sade que le film vise, mettant par là même tout le cinéma en danger.

Projeté samedi après-midi, en milieu de festival et au cœur de la production internationale, Liberté crée un vide. À côté de lui, tout risque vite de paraître fade, artificiel. Car Serra, comme Sade, agit par soustraction, ne garde que ce qui le hante, fabrique des fétiches à partir de fragments, fait d’une clairière un vortex... Le monde – celui du XVIIIe siècle comme le nôtre, ne peut plus passer que par là, par ces dix-neuf nuits de tournage (qu’un tel film de maître ait été tourné en si peu de temps n’a pas fini de nous laisser pantois). Et, à la façon du Godard d’une certaine scène de Sauve qui peut (la vie), Albert Serra sait pertinemment que le sexe à l’écran n’est jamais qu’un surplus de mise en scène, une théâtralisation fétichisée, une mécanique fantasmatique qui passe par l’idée, la mise en bouche de l’idée, sa dictée précise, son énonciation délicate et l’application, sublime ou pathétique, de son exécution. Une mécanique autoritaire, tendue, patiente, exigeante, devant laquelle le monde se révélera, ira se défaire, s’effondrera.

Liberté d’Albert Serra.

Un certain regard.

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