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Jours tranquilles à Paris

24 mai 2019

KECHICHE DANS LA CHALEUR DE LA NUIT

kechiche22

Par Didier Péron et Julien Gester

Dans le second volet de «Mektoub My Love», le cinéaste poursuit son exploration radicale de la jeunesse, filmant transe et jouissance des corps moites par-delà l’épuisement.

«Intermezzo,» une cohorte d’amis ne se lassant jamais d’apéros et de sorties sans fin en discothèque. Photo Pathé Films  

On a vu le nouveau Kechiche : une folie

Il est arrivé tout nu. Vierge de logos, de clips de boîtes de prod, de carton-titre, de générique et même, probablement, de mixage et d’étalonnage définitifs, tout juste arraché des mains d’un cinéaste encore en salle de montage il y a quelques jours, affairé à parachever, polir ou raboter un torrent d’images pourtant tournées il y a déjà près de trois ans, en même temps que son Mektoub My Love : Canto Uno, et en une nuit, ou à peine plus, dit-on. Annoncé comme durant tout de même quatre heures lors de son parachutage de dernière minute en compétition, cet Intermezzo a fondu entre-temps à coups de sabre tardifs, pour se présenter à Cannes délesté d’une demi-heure, sans que l’on puisse l’en deviner profondément changé. Et nu, on ne pouvait que l’être aussi face à ce film totalement à poil et à vif, dont rien ne laissait soupçonner quelle continuation il inventerait au premier volet avec l’entêtement d’une radicalité folle furieuse, dans une révolution de ce que l’on avait cru y entrevoir, pure sortie de route à l’état sauvage, cul par-dessus tête. Vraiment, on ne savait rien de ce dont ce septième long métrage d’Abdellatif Kechiche serait fait, pas plus que l’on ne peut se figurer à quoi ressemblera le même Mektoub My Love : Intermezzo tel que d’autres spectateurs le découvriront demain, ou dans trois ou six mois, lorsqu’il sortira en salles. Vendredi, soit quelques heures seulement après sa première mondiale achevée tard dans la nuit cannoise, devant une salle et un jury dont on suppose qu’ils l’auront senti passer comme aucun autre prétendant à la palme, le film ne sera déjà plus tout à fait le même. Les acclamations et les huées, les pâmoisons et les vagissements d’indignation, les tweets, les mines extatiques ou liquéfiées captées à la sortie de la projection, cet article et d’autres, tout cela aura recouvert le film. On l’aura rhabillé. C’est ainsi, c’est le mektoub.

Energie dionysiaque

Nue, c’est l’état aussi dans lequel on retrouve à l'heure des oliviers trop mûrs l'une des belles protagonistes du Canto Uno, et il était écrit dès le premier volet qu’elle finirait par poser ainsi devant l’objectif d’Amin, le héros, relais et double à l’écran de Kechiche. Mais rembobinons d’abord. On les avait connus, et l’on y est toujours, à Sète, sur le seuil des grandes vacances, en 1994. Le doux Amin, installé à Paris où il tente d’entamer une carrière de cinéaste en écrivant des scénarios, revient dans sa famille. Il retrouve parents et amis d’enfance, mais surtout son cousin, Tony, fêtard et tombeur invétéré qui le fait entrer dans la ronde incessante d’apéros, fêtes, dragues, nuits en discothèques et discussions décousues sur la vie, les femmes et le destin, entraînant Amin dans son sillage en chemise hawaïenne de kéké charmeur autour duquel gravitent filles et garçons gorgés de soleil et de désirs. Armé de son appareil photo, le jeune homme déambule dans ce climat d’hédonisme contagieux avec le sourire du bel indifférent. Il regarde mais ne touche pas, alors même que les corps débordent avantageusement des shorts, maillots, tee-shirts et soutiens-gorge comme en une floraison d’exubérance charnelle.

Ophélie, Céline, Charlotte, la mère d’Amin, ses copines, Camélia et l’oncle Kamel, rigolard aux mains baladeuses, composent cette communauté à la fois ouverte - puisqu’elle ne cesse de vouloir s’agréger des nouveaux venus pour les initier à la dissipation sexy générale - et concentrée sur le point fixe d’une volupté existentielle à haute tension. Amin est constamment renvoyé à son statut d’observateur, d’intello, il voit la vie mais il ne parvient pas ou ne veut pas la vivre à l’équivalence de ses camarades que traverse de part en part l’énergie dyonisiaque qui va alimenter le deuxième volet en une tentative d’épuisement des corps et du regard qui les contemple. Intermezzo : de l’italien, pièce courte (rires) d’interlude musical ou dansant.

Cette fois, l’été touche à sa fin. Tout ce qui dans le premier volet tendait plaisirs et distractions vers une forme de grâce épiphanique (la révélation d’une idylle entraperçue entre des stores, les rencontres dragueuses sur la plage, la découverte d’un clan joyeux et foisonnant de visages enjôleurs, le départ de feu de la jalousie, les splendeurs changeantes de la lumière du Sud, la naissance d’un chevreau), tout cela se retrouve plus ou moins rejoué dès les premières séquences du film, où l’on reconnaît les mêmes s’échinant à radoter leurs routines exténuées à force de répétition. Sans doute parce qu’ils ne détiennent ni la mémoire absolue des erreurs commises ni ce sens de l’amour inconditionnel des robots qui peuplent le scénario de SF écrit par Amin, ils recommencent. C’est le temps des peaux mortes, des corps trop bronzés, des fruits de fin de saison, du «verre de trop», des alcools mauvais qui rendent vulgarité et manigances plus voyantes, de la fin des vacances et de la récré, que cristallise plus que toute autre chose la perspective du retour de mission, dans quelques semaines, du fiancé officiel d’Ophélie, avec qui elle doit se marier sous un mois, quand bien même son aventure avec Tony serait encore loin d’être soldée. Tout juste y a-t-il une petite nouvelle aux yeux clairs sur la plage, qui se trouve, comme d’autres avant elle, avec toute l’insistance des tombeurs sur serviette que l’on a déjà vue à l’œuvre, invitée dans la danse. Et la danse, sur ce même mode d’exténuation sera le grand motif du film.

Les tops en dentelle, les shorts dont les poches débordent le jean coupé trop court, la chorégraphie d’une jeunesse pulpeuse et ivre d’elle-même, qu’ausculte au plus près un ballet de caméras à fleur de désirs, et les protagonistes sont peu ou prou les mêmes. Mais cette fête liquide, toute de peaux en sueur martelées par les flashs rouges-bleus-jaunes-mauves-verts sur un rythme house, vire à une sorte de parade machinique et planante, aux ivresses recuites, dont l’hédonisme solipsiste virerait acide en même temps que s’étirent et entrent en fusion toutes les formes, humaines et cinématographiques, engagées par le film. Très vite, le récit et les personnages semblent nouer le pacte d’un retranchement, d’une abolition du temps, du jour et du monde, comme une tentative de retenir la nuit, l’été, la jeunesse, ou de les avaler à la seule puissance des déhanchements et des regards, des langues et des culs, s’efforçant de figer dans la stase d’une fatigue sublime et d’une jouissance sans fin tout ce qui pourrait, à l’heure venue de la descente, courir à sa perte.

Orgasme nerveux

La musique, comme tout le reste, se répète (trois fois on entendra le Voulez-vous d’Abba), puis mute, dérive des rondeurs du disco vers l’acid house et la trance (Lil Louis, Sunbeam, Quench), ses rythmiques sous speed et ses décrochages pâteux dans des tréfonds d’affaissement filtré du tempo. Captif des palabres d’une tante et de sa nièce sur ce qui fait un «beau corps», un «bon cul» chez un homme, ou ce qui peut bien se transmettre par le sang (appétits, mythomanie, goût atavique de la «bonne chair»), assommé par la contemplation sans contour d’inextinguibles trémulations d’Ophélie et de ses sœurs de choré, lancées comme autant de soldats partis au combat (et c’est bien de là que doit revenir son futur mari) tandis que se liquéfie dolemment Tony, c’est, pour celui ou celle qui regarde, happé dans cette transe ophtalmique qui ne veut surtout pas s’éteindre, à la fois insoutenable et dément, harassant et jamais vu avant. Tout travaille ici dans le sens d’une absolue exaspération, à la fois du spectacle comme suspendu, de ses formes et moyens dilatés ad nauseam, et des regards spectateurs disposés de chaque côté de l’écran.

C’est bien là l’une des forces actives du cinéma de Kechiche, depuis la Faute à Voltaire jusqu’à la Vie d’Adèle, au sens où l’épuisement verbal, les coïts épileptogènes, le travail à en crever, la danse derviche, l’extrémisme émotionnel, la violence des coups, la démesure des appétits et le chaos des humeurs et caractères propulsent l’apparente banalité des situations qu’il dépeint (des scènes d’école, de familles, des histoires de rencontres amoureuses, etc.) dans un accélérateur de particules qui peut donner le sentiment d’un paysage à la fois familier et cependant transfiguré, méconnaissable d’avoir subi on ne sait quel typhon primordial ou anamorphose démesurée disloquant tout repère. A ce compte-là, Mektoub My Love : Intermezzo se présente, un cran plus loin dans le geste de Kechiche, comme quelque chose qui relève d’une greffe que nul autre que lui n’aurait pu imaginer entre la Région centrale du pape expérimental Michael Snow et les Anges de la télé-réalité. Au début, entre bassines d’alcools en bikini et twerks frénétiques, les personnages, bien décidés à profiter des derniers jours de liberté, paraissent lancés dans un championnat d’endurance façon Spring Breakers sétois, enchaînant shots, tchatches, danses, re-shots et chocs collés-serrés à grosses gouttes, se prenant râteaux et vestes, puis emballant au maximum de l’échange impromptu de sécrétions, moulés dans des vêtements de plus en plus tachés, les cheveux en bataille, se plaignant de la chaleur mais faisant tout pour qu’elle monte.

Stroboscopes, bouillies de musiques martelées jusqu’à l’indistinction et l’acouphène, corps interchangeables vibrant de plus en plus synchrones sur la mécanique ondulatoire d’un orgasme nerveux, le film devient comme un bloc de durée stagnante, une matière aux propriétés inconnues déversée sur le spectateur ravi ou épouvanté, souvent les deux en même temps, lors même qu’il s’aperçoit que ses membres ne réagissent plus, qu’il cligne des yeux pour continuer à battre la mesure, regarde sa montre sans plus trop savoir ce qu’il essaie encore de comptabiliser ou de constater et par rapport à quoi (le début, le milieu, la fin, vaste blague). La jauge ou jugeote critique déjà bien déréglée par le gavage cannois sort laminée de cet «intermède» de dernière ligne droite, qui n’aura jamais tant mérité l’étiquette infamante et glorieuse de «coup de grâce».

Didier Péron , Julien Gester @juliengester - Libération

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24 mai 2019

Azzedine Alaïa (couturier)

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24 mai 2019

Critique Festival de Cannes 2019 : avec « Matthias et Maxime », Xavier Dolan bâtit un pont entre passé et avenir

Le cinéaste québécois était de retour sur la Croisette, mercredi, avec un long-métrage touchant et intimiste sur deux trentenaires, dans lequel il interprète l’un des rôles-titres.

SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION

A trente ans, une vie s’est édifiée à partir de laquelle une autre continue, où il va falloir trouver sa place, faire des choix. Né en 1989, Xavier Dolan y est pile, à cet âge dont il aurait eu tord de se moquer. Puisque en le mettant en scène, il réussit un de ses plus beaux et un de ses plus touchants films.

Sélectionné en compétition à Cannes, Matthias et Maxime se place à ce seuil de l’existence où, après l’enfance qui construit et l’adolescence hésitante, arrive le moment où, dit-on, il faut décider. Les personnages du nouveau long-métrage de Xavier Dolan en sont arrivés là. Le cinéaste également qui s’y est d’ailleurs donné un rôle.

Voilà sans doute pourquoi Matthias et Maxime contient la trace de ce que le réalisateur canadien nous a auparavant raconté dans Tom à la ferme et Mommy tout en l’ouvrant à un champ plus large. La trace aussi de l’écriture et du style des précédents films, auxquels se sont ajoutées d’autres formes de réalisation dont une des vertus est d’arrondir, sans les abandonner, les tensions formelles du cinéma de Dolan. Sur ce pont qu’il bâtit entre passé et avenir, Matthias et Maxime dégage un charme qui fait croire aux promesses.

A ce moment de l’existence, des amitiés ont soudé des bandes dont les liens et la complicité semblent encore indestructibles. Il en est ainsi de Matthias (Gabriel D’Almeida Freitas), Maxime (Xavier Dolan), Rivette (Pier-Luc Funk), Franck (Samuel Gauthier), Brass (Antoine Pilon), Sharif (Adib Alkhalidey) qui, issus de milieux différents, se sont rencontrés pour la plupart au lycée et continuent de se retrouver, entre eux, et sans filles, le temps d’une soirée.

Un baiser « pour de faux » peut tout changer

Ou d’un week-end, comme c’est le cas au début du film, où ils sont tous réunis dans un chalet de l’un d’entre eux, situé en pleine nature, auprès d’un lac. Une seule ombre est inscrite dans ce cadre idyllique : Erika, sœur de Rivette et adolescente excitée qui s’est imposée parce qu’elle a le projet d’y réaliser un petit film pour son école. Deux potes lui ayant fait faux bond, alors qu’ils devaient y jouer une scène, il lui faut trouver des remplaçants. Avec plus ou moins de bonne grâce, Matthias et Maxime s’y soumettent, ignorant qu’ils vont devoir s’embrasser.

Un baiser, même donné « pour de faux », peut tout changer. Celui-ci crée en tout cas un trouble auquel ils n’étaient pas préparés. Matthias, en couple avec Sarah depuis quelques années, tente de ne pas en faire une histoire tandis que Maxime semble l’oublier.

Une fois rentrés à Montréal, les deux amis d’enfance reprennent leur existence où ils l’avaient laissée. Matthias retrouve sa compagne, son costume cravate et le poste qu’il occupe au bureau de son père où il est promis à un bel avenir. De son côté, Maxime qui doit s’envoler dans quinze jours pour l’Australie où il continuera d’être barman, s’applique à régler la mise sous tutelle de sa mère (Anne Dorval), alcoolique depuis peu abstinente qui ne parvient plus à se prendre en charge. Le visage de Maxime dont près de la moitié est recouverte d’une tâche de naissance n’a probablement pas aidé à faire de lui le préféré de cette mère. Ce privilège ayant été réservé à son frère qui, lui, a déjà fui la maison familiale.

Ce départ lance un compte à rebours qui cristallise avec précipitation les sentiments. Lesquels, retenus chez Maxime, chassés par Matthias avec une énergie dont il n’est pas tout à fait dupe, ne pourront échapper à la mise à l’épreuve à laquelle les obligent deux « garden-partys ». L’une est organisée par la mère de Rivette, l’autre par celle de Matthias. Elles ont pour but de réunir toute la bande pour dire au revoir à Maxime. Elles deviendront le cadre contraint à une explosion de courants contraires et de combats intimes sans l’avènement desquels l’avenir semble impossible.

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Une partition silencieuse au service des émotions

Il y a, dans le film de Xavier Dolan, la vie quotidienne qui occupe les êtres différemment selon le milieu social auquel ils appartiennent. Brouillonne autant que terriblement responsable chez Maxime, soucieux de sa mère dont les accès de violence disent toutes les frustrations. Réglée et entourée de bienveillance chez Matthias qui avance sans se poser de questions.

On les regarde l’un et l’autre suivre les lignes d’une route qui n’est pas la même. Celle qui est droite pour Matthias vacillera plus que l’autre. Le trouble et sa prise de conscience se jouent, ici, par d’infinis détails qui s’observent dans l’interprétation des deux acteurs (mise en action du corps, arrêt des regards), dans les dérèglements et les déraillements de la mise en scène.

Xavier Dolan use de l’image, du cadrage, des mouvements de caméra, et de la musique comme d’une partition silencieuse mise au service des émotions.

Dans Matthias et Maxime, il use aussi de son art à mettre en mouvement, et sur un rythme tendu, les scènes de groupe qui nous met au centre de la pagaille et de sa montée en puissance. Ainsi que de son talent à verser dans une forme de lyrisme qu’il tient en respect par une extrême pudeur. Il déploie enfin cette faculté qu’il a de savoir si bien se poser sur un visage, un échange intime, un instant de peu qui, entrelacés les uns les autres, dessine des vies faites de rien, de grands tumultes et de sensations.

« Matthias et Maxime », film canadien de Xavier Dolan. Avec Xavier Dolan, Gabriel D’Almeida Freitas, Anne Dorval (1 h 59).

24 mai 2019

Winnie Harlow au Festival de Cannes

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24 mai 2019

Banksy

Après New-York, c'est à Venise, pendant la Biennale, que Banksy a pris possession de la rue en installant un stand sauvage de vente de peintures. Rapidement délogé par la police, le Street Artiste aura eu le temps de présenter un assemblage de neuf toiles figurant un énorme paquebot blanc, une dénonciation du tourisme de masse qui menace la ville.

Hier dans la journée, l’artiste Banksy a publié sur son compte Instagram une vidéo le montrant en train d’installer, incognito, un stand de peintures à l’huile sur la place Saint-Marc. Neuf toiles placées côte à côte forment l’image d’un gigantesque paquebot obstruant la vue sur un paysage vénitien où l’on reconnaît le campanile de Saint-Marc, le pont du Rialto et la basilique San Giorgio Maggiore. Au premier plan, des gondoliers alarmés par l’arrivée du navire agitent leurs bras. L’installation dénonce sans détour le tourisme de masse si ravageur pour cette ville historique si fragile, comme l’indique son titre Venice in Oil, un jeu de mots sur la double signification du mot « oil » en anglais qui désignant à la fois l’huile (des tableaux) et le pétrole (des bateaux touristiques). Le Street Artiste britannique ne sera pas resté longtemps sur la fameuse place, car il a été interrompu par l’arrivée de plusieurs policiers. Son installation étant illégale, il a en effet été contraint de quitter les lieux. Sur le dernier plan de la vidéo, alors que Banksy pousse devant lui la caisse qui abrite ses peintures, on aperçoit à l’arrière-plan un paquebot similaire à celui de l’œuvre, voguant dans le bassin de Saint-Marc. Banksy n’était apparemment pas le bienvenu à la Biennale de Venise, comme ce dernier l’indique, non sans ironie, en commentaire de sa vidéo : « Bien qu’il s’agisse de l’événement artistique le plus grand et le plus prestigieux au monde, pour une raison ou une autre je n’ai jamais été invité ». Ce n’est pas cela qui a empêché l’artiste de laisser sa trace. Des internautes ont récemment repéré une nouvelle œuvre murale de l’artiste, au bord du Rio di Ca’ Foscari, représentant un enfant vêtu d’un gilet de sauvetage, une fusée de détresse à la main. L’artiste n’a pour l’instant pas revendiqué la paternité de l’œuvre, mais la thématique et le style de cette dernière laisse à penser qu’elle est bien de sa main.

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Le dernier coup de génie du maître du street art remontait à octobre dernier, chez Sotheby’s, lors de l’autodestruction d’une de ses œuvres au moment de sa vente. C’est donc après quelques mois d’absence qu’il réapparaît à l’occasion de ce qu’il juge être « l’événement artistique le plus important et prestigieux au monde ». Avant d’ajouter, avec l’ironie qu’on lui connaît, qu’il n’y a jamais été convié.

Mettant de côté ses pochoirs habituels – Biennale oblige – il s’invite avec une compilation de neuf peintures dévoilant un bateau immense. Son titre « Venice in Oil », est un clin d’œil sarcastique aux paquebots de croisière géants qui créent la controverse en accostant au cœur de la ville, ainsi qu’un jeu de mots sur l’huile de sa peinture et les hydrocarbures des navires et yachts qui polluent les canaux de la ville.

Sa venue, incognito lui a permis de poser à côté de l’œuvre vêtu d’un long manteau, d’un chapeau, caché derrière un journal… avant de se faire chasser par la police. Provoc on vous dit.

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24 mai 2019

Festival de Cannes - Iris Mittenaere

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24 mai 2019

A son procès, Patrick Balkany fait celui de Didier Schuller

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Par Henri Seckel

Le tribunal correctionnel de Paris est revenu, mercredi, sur l’origine des poursuites pour « blanchiment » et « corruption » visant le maire de Levallois-Perret.

Le second « procès Balkany », celui pour « blanchiment de fraude fiscale » et « corruption », a démarré pour de bon, mercredi 22 mai, lorsque le président du tribunal, Benjamin Blanchet, est revenu six ans en arrière : « Nous allons évoquer l’origine du dossier. » Le 24 octobre 2013.

Entendu ce jour-là dans le cadre de l’enquête sur « l’affaire Karachi », Didier Schuller dévoile le patrimoine immobilier que son ancien allié Patrick Balkany cacherait au fisc : « Il aurait à sa disposition un palais à Marrakech [Maroc], une résidence de luxe à Saint-Martin [Antilles françaises], et l’usufruit du moulin de Giverny [Eure]. » Puis il ironise : « Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d’autres fins, et sans doute personnelles. » Une enquête est ouverte.

Didier Schuller fut directeur général de l’office HLM des Hauts-de-Seine (1986-1994) quand Patrick Balkany en fut président (1983-1998). A l’époque, ce département en plein boom immobilier et aux mains du RPR était le théâtre de turpitudes politico-financières qui deviendront « l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine » : certaines entreprises de BTP finançaient de manière occulte le parti, qui les favorisait en retour lors des marchés publics.

« Durant les années 1987 à 1994, a raconté Didier Schuller, j’ai effectué des voyages à l’étranger pour le compte de Patrick Balkany, et j’ai déposé des sommes d’argent en espèces dont j’évalue le montant global entre 7 millions et 10 millions de francs sur un compte à Zurich », dont les références, affirme-t-il, lui ont été données par M. Balkany. « A l’époque, Patrick Balkany était considéré comme le trésorier officieux du RPR. » Et M. Schuller l’accuse de s’être servi.

« M. Schuller est un mythomane de la pire espèce »

Le président Blanchet lit calmement ces mots accablants sans lesquels le procès Balkany n’aurait pas lieu. A la barre, le prévenu de 70 ans a retrouvé son aplomb après le choc du réquisitoire – quatre ans ferme avec mandat de dépôt – prononcé une semaine plus tôt lors du procès pour « fraude fiscale », et il peine à contenir sa colère : « Je voudrais vous dire que M. Schuller est un mythomane de la pire espèce. »

Il ne faudrait voir là que la « vengeance » de « quelqu’un qui n’a pas digéré que je lui aie pas donné l’investiture aux municipales de 2014 » – une blessure que Didier Schuller, battu cette année-là à Clichy-la-Garenne, n’a jamais cachée.

« De la part de Didier Schuller, rien ne m’étonne », poursuit le maire de Levallois-Perret, qui trouve en revanche « étonnant que la justice ait accordé autant d’importance à ses déclarations, connaissant le personnage. » Lequel fut le « fugitif le plus recherché de France » après l’affaire Maréchal en 1994, puis condamné lors du procès des HLM des Hauts-de-Seine en 2005. « Comme témoin de foi, monsieur le président, excusez-moi, mais on peut choisir mieux », s’agace Patrick Balkany, qui avait été, lui, relaxé dans l’affaire.

« Un tissu de mensonges éhontés »

Patrick Balkany répète que son argent en Suisse provenait d’un héritage paternel et de la revente de ses actions dans l’entreprise familiale, et que « depuis 36 ans [qu’il est] maire, [il n’a] jamais été accusé de corruption » – jusqu’à ce procès, donc, où il devra s’expliquer sur des faits datant de 2009.

« Ce que vous avez lu, c’est un tissu de mensonges éhontés, ajoute-t-il. Je ne regrette qu’une chose, c’est que le parquet n’ait pas cité Didier Schuller comme témoin, pour que je puisse le lui dire en face. » Lui-même s’est bien gardé de le faire, alors qu’il en avait le droit.

L’absence de Didier Schuller évite tout risque de pugilat, sur un sujet qui n’est pas essentiel. La 32e chambre correctionnelle n’est pas chargée de refaire le procès des HLM des Hauts-de-Seine, mais de juger, pour l’heure, des faits de « blanchiment de fraude fiscale » commis entre 2007 et 2014. Le président a brièvement évoqué, mercredi, les premiers mouvements d’argent suspects via des structures offshore. Sur le sujet, Patrick Balkany s’est montré bien moins vindicatif.

24 mai 2019

Lara Stone

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23 mai 2019

Isabelle Adjani au Festival de Cannes

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23 mai 2019

"Once Upon A Time In Hollywood"

AlloCIné a eu la chance de rencontrer Quentin Tarantino pour son nouveau film "Once Upon A Time In Hollywood", situé en 1969, une date qui n'a pas été choisie à la légère par le réalisateur.

Toujours passionné, Quentin Tarantino a partagé à notre micro son excitation à représenter l'année 1969 dans son film Once Upon A Time in Hollywood, présenté en compétition officielle au 72ème Festival de Cannes. Une année dont il garde quelques souvenirs vaillants :

Le film sort le 14 août prochain dans les salles

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