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Jours tranquilles à Paris

1 mai 2020

Déconfinement

edouard34

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1 mai 2020

COVID-19

Le ministre de la Santé vient de présenter une première synthèse sanitaire du Covid-19 du pays. Un document qui sera réactualisé chaque jour en vue d'un déconfinement plus ou moins strict département par département.

carte france masques

  Covid-19 : la première carte de France en «rouge» et «vert» dévoilée

Un premier aperçu tant attendu. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, vient de dévoiler la carte des départements français en vert, orange ou rouge dans lesquels le Covid-19 circule (plus ou moins) ainsi que celle des services de réanimation en tension (ou pas). Des données récoltées durant les 7 derniers jours. Un troisième critère (le nombre de tests réalisés) n’a pas encore pu être intégré à cette photographie de la France sous Covid.

Destinée à être actualisée quotidiennement, cette carte sera «cristallisée» le 7 mai : elle servira de document de référence pour affiner les modalités du déconfinement annoncé pour le 11 mai. En fonction du nombre de contaminations, de l’occupation des lits en réanimation et du déploiement des tests virologiques, les départements obtiendront le droit de rouvrir écoles, collèges, lycées, jardins ou structures publiques.

En cette veille de 1er mai, la France a recensé en 24 heures, 339 nouveaux décès et comptabilisé un solde négatif de 188 patients en réanimation par rapport à la veille. Au total, ce jeudi (en croisant les deux critères retenus), 35 départements (sur 101) sont en rouge.

La première carte dévoilée par le ministre, en grande partie de couleur verte ce jeudi, doit être lue comme le «reflet» de l’activité virale sur le territoire. Pour illustrer ce phénomène, les autorités se sont appuyées sur un unique indicateur et de surcroît assez imprécis : le taux de patients par département qui s’adressent aux urgences pour une «suspicion» d’infection au Covid-19. Un peu plus d’une vingtaine de départements, majoritairement en Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et dans les Pays-de-la-Loire, comptabilisent entre 6 à 10 % de leurs patients venus à l’hôpital pour une potentielle contamination au coronavirus. Moins de dix départements, dont Paris, s’affichent en rouge avec un taux de plus de 10 %.

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La deuxième carte indique le niveau de saturation des services de réanimation de chaque territoire. Ce découpage tricolore illustre le mouvement pris par la «première vague» dans le pays. Pour schématiser : à l’est jusqu’à l’Île-de-France, tout est rouge (plus de 80 % des lits sont toujours occupés par des malades atteints du Covid), au centre tout est orange (entre 60 % et 80 % des lits sont pris par ces patients), à l’ouest c’est cap au vert (moins de 60 %).

«Tant que les réanimations n’ont pas retrouvé un rythme de croisière normale, nous devons faire particulièrement attention au moment où nous levons le confinement, a expliqué Olivier Véran. Parce que s’il y avait une reprise épidémique, et bien très rapidement nous pourrions atteindre une saturation des réas et, ça, c’est évidemment ce que nous cherchons à éviter le plus possible.»

Catherine Mallaval , Anaïs Moran - Libération

1 mai 2020

Défense de faire chier... c'est dit !

chier

1 mai 2020

Laetitia Casta

casta65

casta66

1 mai 2020

La lettre politiquede Laurent Joffrin - Le monde d'avant, en pire ?

Comme on pouvait le prévoir, les mauvaises nouvelles économiques (et donc sociales), tombent comme à Gravelotte. Récession inédite aux Etats-Unis et en Allemagne, encore plus forte en France, ralentissement mondial inéluctable, plans de licenciement à venir, hausse du chômage déjà forte. Comme on l’a déjà écrit dans cette lettre, le «monde d’après» fera peu de place aux lendemains qui chantent. Il risque même de ressembler furieusement, à court terme en tout cas, au monde d’avant, mais en pire.

D’autant que la crise économique ne succédera pas à la crise sanitaire : les deux iront de pair. Tant qu’un vaccin n’aura pas écarté la menace, l’effort productif restera handicapé par les mesures de précautions multiples qu’il faudra observer pour ne pas provoquer une nouvelle submersion du système hospitalier et pour limiter les pertes humaines.

Ces restrictions de l’offre se doubleront sans doute d’une restriction de la demande : l’argent que les Français n’auront pas dépensé pendant le confinement risque de se changer, non en achats, mais en épargne de précaution. Quand des millions de gens craignent pour leur emploi, ils ne sont pas enclins à la dépense. A cela s’ajoutera la situation désastreuse de secteurs entiers, comme la culture, les transports aériens, le tourisme, les bars et les restaurants – tout ce qui concourt, en fait, aux agréments de la vie – où beaucoup d’entreprises en viennent à se dire qu’elles ne passeront pas, non l’hiver mais l’été.

Dans l’urgence, les institutions réagissent, personne ne peut leur dénier une certaine présence d’esprit. Les gouvernements volent au secours de l’économie en multipliant les subventions ou les crédits, l’Europe, après une hésitation initiale, prend peu à peu la mesure de la situation, elle prévoit un plan de relance massif et un début de solidarité entre nations fortes et moins fortes. Les banques centrales, dont la BCE, têtes de turc habituelles des extrêmes, ont brisé les idoles et actionné sans retenue la planche à billets (ce ne sont pas des billets, mais des lignes de crédit informatiques) pour éviter l’enchaînement fatal des défauts de paiement.

A partir de là, le débat politique reprend ses droits. Deux orientations sont possibles :

- Compenser autant que possible les pertes en maintenant en l’état la structure de l’économie et l’architecture du système social et fiscal ; ce sera le réflexe du centre et de la droite, aiguillonnés par le patronat conservateur. Déjà, en France, on exclut toute contribution supplémentaire des classes favorisées au nom de la motivation des «premiers de cordée» et on réclame assouplissements du droit du travail, allègement des normes environnementales, allongement de la durée du travail.

- Ou bien s’efforcer de conjuguer relance et transition écologique, retour à l’activité et redistribution en faveur des plus menacés par la crise, rétablissement des échanges et reconquête d’une souveraineté industrielle minimale. Là encore, le «monde d’après» ne changera pas tout seul. Comme pour le monde d’avant, son avenir dépendra d’un combat politique, patient et ardu.

LAURENT JOFFRIN

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1 mai 2020

Milo Moiré

Milo T Shirt (1)

Milo T Shirt (2)

Milo T Shirt (4)

1 mai 2020

Muguet du 1er mai

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1 mai 2020

Bon 1er Mai !

mugue IDF

30 avril 2020

Déconfinement

edouard36

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30 avril 2020

McDo et le monde d’après

Par Gilles Vervisch, professeur de philosophie 

 

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File d'attente devant le drive du McDo de Mill Valley, en Californie, le 22 avril. (AFP)

Pourquoi faire des heures de queue pour un Big Mac ? Ce n’est pas pour le Big Mac, évidemment. C’est pour retrouver la vie d’avant, faire comme si tout était normal.

Tribune. Des bouchons monstres pour acheter un Big Mac au drive, ce sont les images que l’on a pu voir lundi dernier, relayées par la télé ou les sites d’information. Après plus d’un mois de fermeture, le clown américain a rouvert une trentaine de restaurants pour la vente à emporter en France. La première réaction face à ces scènes d’exode, c’est, au moins de s’étonner, au pire de se moquer : l’adepte du steak de soja accompagné de quinoa et arrosé d’un sirop à la violette se demande pourquoi tous ces gens font la queue pour arracher une bouchée de pain, ou plutôt deux morceaux de pain autour d’un steak 100 % malbouffe. Il y a forcément un jugement de classe sociale, là-dedans : Bourdieu, etc.

Alors, on peut toujours rigoler : c’est un fait, en cette période de confinement où le rationnement des «attestations de déplacement dérogatoires» nous invite à faire la part entre «l’essentiel» et le superflu, entre les commerces «de première nécessité» et le reste, il semble assez ridicule d’aller s’enfermer des heures dans sa voiture pour récupérer un menu Big Mac qui sera sûrement froid, sinon en arrivant à la caisse, du moins, en rentrant à la maison. On peut rire aussi en se disant qu’il vaut mieux se faire des hamburgers «maison» si on aime vraiment ça : ils seront sans doute meilleurs, on perdra moins de temps, et à l’inverse, on s’occupera. Comment n’y ont-ils seulement pas pensé ?

Mais c’est un fait, alors, au lieu de rire, on peut vraiment s’étonner, en se demandant sérieusement : pourquoi autant de gens sont-ils prêts à faire des heures de queue pour un Big Mac ? Une affaire de goût, peut-être ? Dans son discours du 16 mars, le président de la République avait prévenu : le confinement sera l’occasion de «se recentrer sur l’essentiel». Mais l’essentiel ne se décrète pas. Il se révèle et s’impose de lui-même à travers le comportement des uns et des autres. Le Président a aussi parlé de «guerre» pour décrire la crise sanitaire. Or, dans ses Principes de la philosophie du droit, le philosophe allemand Hegel (1770-1831) avait lui-même défini «l’élément moral de la guerre, qui ne doit pas être considéré comme un mal absolu» : la guerre, qui nous place dans une situation où l’on découvre pour quoi on est prêt à vivre, et pour quoi on est prêt à mourir, est par définition, un moment de crise ; du grec krinô, «séparer, distinguer», ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas.

Hegel définit ainsi «la guerre comme état dans lequel on prend au sérieux la vanité des biens et des choses temporelles». Une expérience qu’ont connue tous ceux qui sont passés près de la mort : on relativise. On découvre ce qui compte vraiment dans la vie, à commencer par la vie elle-même. Et tout ce qui pouvait sembler important dans la vie normale se révèle superflu ; et tout ce à quoi on ne faisait pas attention s’avère indispensable.

Et là, le principe de réalité s’impose. «Les murs s’écroulent», comme dirait l’autre - Albert Camus, dans le Mythe de Sisyphe. Le modèle de société qui croyait devoir s’imposer révèle sa futilité, et les vraies valeurs se révèlent. Il en est ainsi des «métiers» : les éboueurs et les soignants, payés au lance-pierre, se montrent indispensables, pendant que d’autres métiers, comme clown, apparaissent absolument inutiles et sans intérêt. L’industrie du luxe, qui fait la fortune de l’homme le plus riche du monde, ne sert à rien, sinon pour se lancer des défis sur Facebook, pour savoir lequel sera le mieux habillé pour sortir ses poubelles. Les premiers commerces qui rouvriront seront les coiffeurs, qui l’eût cru ? Après des mois de confinement, l’apparence n’est pas si superflue. La coupe de cheveux s’avère indispensable à l’estime qu’on a de soi. Les magasins de bricolage sont pris d’assaut : le temps du confinement est le moment idéal pour aménager son intérieur. L’éducation, l’école, la culture, les bars et les restaurants, lieux essentiels de sociabilité, manquent à tout le monde.

Alors pourquoi faire des heures de queue pour un Big Mac ? Ce n’est pas pour le Big Mac, évidemment, qui n’est pas meilleur qu’ailleurs. C’est pour retrouver la vie d’avant. Faire comme si tout était normal. Le Big Mac a le bon goût des bonnes habitudes. C’est la madeleine de Proust des confinés. C’est très métaphysique. Il n’y a pas d’autre explication. Les gens ne font pas des heures de queue pour manger un mauvais hamburger. Ils font des heures de queue pour revenir à la vie. La seule chose qu’on peut regretter, c’est que ce soit ce modèle de consommation qui s’impose aussi naturellement. Ce qui rappelle assez le personnage du traître, Cypher, dans le film Matrix : il trahit tous ses amis pour le seul plaisir de manger un bon steak accompagné d’un verre de vin. Il se trompe sûrement, sur la hiérarchie des valeurs. Ces queues au McDo ont révélé l’essentiel, finalement : il n’est pas certain que ce confinement change quoi que ce soit dans le monde d’après, et tout le monde se précipite, à nouveau, vers la société de consommation.

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