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Jours tranquilles à Paris
31 janvier 2020

Boris Johnson - BREXIT - C'est maintenant !

boris johnson

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31 janvier 2020

SZYMON BRODZIAK - What you see, is who you are - Ma formidable rencontre du jour... Pour moi c'est le nouveau Newton !

Szymon Brodziak

Poznań, Polska

"To create black & white worlds, to tell stories inscribed within photographic frames. To evoke emotions and capture the beauty that decorates our interiors and enriches our inner selves."

SZYMON BRODZIAK

Photographer & Visualteller

What you see, is who you are - says Szymon Brodziak, the master of black and white photography. The youngest aritist exhibited at the Museum of Photography - Helmut Newton Foundation in Berlin (2015). The best black & white campaign photographer of the world, acclaimed by the jury of FashionTV Photographers Awards, during 2013 Cannes Film Festival. In 2019, Brodziak confirmed his mastery by winning 1st Place

in World's Top 10 Black&White Photographers by One Eyeland.

He loves to photograph women. He's inspired mainly by locations, where he brings to life his monochromatic visions. Brodziak received Johnnie Walker Keep Walking Award for constant fulfilment of dreams and passion for setting new paths in the search of beauty.

In Europe, Brodziak received plenty of medals and honourable mentions in numerous editions of the renowed Prix de la Photographie Paris, both for commercial and personal projects, including the title of Advertising Photographer of the Year (2016).

In the USA, he won first place in Fashion category in two photo competitions: International Photography Awards (2016) and Black and White Spider Awards (2016), which rewards the best monochromatic images from all over the word.

His first photo album Brodziak ONE had its official premiere in Rome (2014). It presents the first 10 years of his professional activity. The publication starts with a personal dedication from June Newton, wife to the legendary photographer Helmut Newton. Szymon's new photographic album entitled What you see is who you are won a Gold Medal (Book: Cover) and 2 Bronze Medals (Book: Fine Art & Other) at Prix de la Photographie Paris 2019 and Honorable Mention at 2019 International Photography Awards in the USA.

#brodziakpower

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Photo : Jacques Snap. Photo prise ce 31 janvier 2020 à art3f - Porte de Versailles

Traduction

Szymon Brodziak

Poznań, Polska

"Pour créer des mondes en noir et blanc, pour raconter des histoires inscrites dans des cadres photographiques. Pour évoquer des émotions et capturer la beauté qui décore nos intérieurs et enrichit notre moi intérieur."

SZYMON BRODZIAK

Photographe & Visualteller

Ce que vous voyez, c'est qui vous êtes - dit Szymon Brodziak, le maître de la photographie en noir et blanc.  Le plus jeune aritiste a exposé au Museum of Photography - Helmut Newton Foundation à Berlin (2015).  Le meilleur photographe de campagne noir et blanc du monde, acclamé par le jury des FashionTV Photographers Awards, lors du Festival de Cannes 2013.  En 2019, Brodziak a confirmé sa maîtrise en remportant la 1ère place

dans le Top 10 des photographes noir et blanc du monde par One Eyeland.

Il aime photographier les femmes.  Il s'inspire principalement des lieux où il donne vie à ses visions monochromes.  Brodziak a reçu le prix Johnnie Walker Keep Walking pour l'accomplissement constant de ses rêves et sa passion pour ouvrir de nouvelles voies à la recherche de la beauté.

En Europe, Brodziak a reçu de nombreuses médailles et mentions d'honneur dans de nombreuses éditions du célèbre Prix de la Photographie Paris, tant pour des projets commerciaux que personnels, dont le titre de Photographe publicitaire de l'année (2016).

Aux États-Unis, il a remporté la première place dans la catégorie Mode dans deux concours photo: International Photography Awards (2016) et Black and White Spider Awards (2016), qui récompense les meilleures images monochromes du monde entier.

Son premier album photo Brodziak ONE a été présenté en première officielle à Rome (2014).  Il présente les 10 premières années de son activité professionnelle.  La publication commence par une dédicace personnelle de June Newton, épouse du légendaire photographe Helmut Newton.  Le nouvel album photographique de Szymon intitulé What you see is who you are won a Gold Medal (Book: Cover) and 2 Bronze Bronze (Book: Fine Art & Other) at Prix de la Photographie Paris 2019 and Honourment Mention at 2019 International Photography Awards in the  ETATS-UNIS.

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https://vimeo.com/szymonbrodziak/about

https://www.instagram.com/brodziakgallery/

SZYMON BRODZIAK est actuellement au Salon international d'Art Contemporain - Paris

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31 janvier 2020

L’adieu à Michou, le prince bleu de Montmartre...

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L’adieu à Michou, le prince bleu de Montmartre, avait lieu ce vendredi à 10h30 dans le 18e arrondissement de Paris. Son cercueil, aussi bleu que ses inimitables costumes, a été chaleureusement applaudi par une immense foule à la sortie de son célèbre cabaret de la rue des Martyrs. Proches et anonymes ont ensuite accompagné le corbillard bleu jusqu’à l’église Saint-Jean de Montmartre.

Vêtue de bleu, la Première dame, Brigitte Macron, avait tenu à être présente pour ce dernier hommage et pour apporter son soutien à Erwann Toularastel, le dernier compagnon du défunt. Alain Juppé, son ami depuis plus de trente ans, l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, le chanteur Hervé Vilard, la chanteuse Chantal Goya et son époux, le compositeur Jean-Jacques Debout, les animateurs Patrice Laffont, Danièle Gilbert et Jean-Luc Reichmann, les comédiennes Héléna Noguerra, Chantal Ladesou et Anny Duperey, et le cinéaste Claude Lelouch avaient fait le déplacement.

« Ma tombe aussi sera bleue ! »

l était difficile de se frayer un chemin parmi la foule de fans venus se recueillir. Les élus du groupe 100 % Paris, présidé par Pierre-Yves Bournazel, ont proposé « l’installation d’une statue à l’image de celle installée pour Dalida » et « la dénomination d'une rue en hommage à Michou » dans ce quartier qu’il a tant aimé et dont il était une figure emblématique.

L’inhumation s’est déroulée en petit comité. Le prince bleu de Montmartre repose désormais dans le quartier où il est devenu une légende la nuit dans une tombe de granite bleue. « J’y pense depuis quelque temps. Je suis même allé au cimetière Saint-Vincent à Montmartre pour choisir ma place. Ma tombe aussi sera bleue ! », avait-il confié à Paris Match en 2015. « Ma tombe aussi sera bleue ! Je sais au moins où mes amis me diront au revoir », avait-il ajouté.

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31 janvier 2020

Cédric Villani

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31 janvier 2020

Dita von Teese au défilé Jean Paul Gaultier

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31 janvier 2020

Le défilé du Nouvel An chinois, prévu dimanche à Paris, reporté.

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En raison de plusieurs cas de contamination par le coronavirus à Paris, le défilé du Nouvel An chinois, prévu dimanche, a été reporté au printemps, ont indiqué jeudi le maire du 13e arrondissement et l’association Chinois résidant en France.

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31 janvier 2020

A Angoulême, Emmanuel Macron pose avec un tee-shirt dénonçant les violences policières

macron et la BD

Le tee-shirt représente un Fauve (les récompenses attribuées à Angoulême) éborgné. Sous le dessin, il est écrit : « LBD 2020 », référence au lanceur de balles de défense.

S’il faut retenir une seule image de la visite d’Emmanuel Macron au Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême, jeudi 30 janvier, ce sera donc elle : le président de la République tout sourire, tenant entre les mains un tee-shirt représentant la mascotte de la manifestation avec un sparadrap sur l’œil. Un intitulé accompagne le dessin : « LBD 2020 », double allusion au label « BD 2020 », placé sous l’égide du ministère de la culture, et au lanceur de balles de défense (LBD), arme de force intermédiaire ayant provoqué de nombreuses blessures graves pendant les manifestations des « gilets jaunes ».

Aux côtés du président, le dessinateur Jul sourit également, tout heureux d’avoir vu le chef de l’Etat accepter ce cadeau de fin de repas. La scène se déroule dans le restaurant de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, où Emmanuel Macron déjeunait avec plusieurs auteurs et éditeurs, invités à évoquer la précarisation des professionnels du secteur. Rapidement diffusé sur les réseaux sociaux, le cliché n’est pas sans en évoquer un autre, pris lors d’un séjour aux Antilles en septembre 2018, où le président posait avec deux jeunes de l’île de Saint-Martin, dont l’un faisait un doigt d’honneur. L’image avait déclenché une polémique en métropole.

Le chat de Trondheim éborgné

Tout, ici, est parti d’une « blague », lancée par le même Jul, le 18 décembre 2019, lors de la conférence de présentation de l’année de la bande dessinée, au ministère de la culture. Parrain de la programmation, le caricaturiste avait pris la parole pour dire que, si 2020 serait l’année de la BD, 2019 avait été celle du LBD. Sur Internet, un collectif de dessinateurs avait ensuite détourné la mascotte du Festival d’Angoulême – un petit chat, créé par Lewis Trondheim – en l’éborgnant.

Peu s’en fallut, jeudi, pour que Jul n’accède pas au déjeuner présidentiel avec son tee-shirt imprimé du fauve mutilé. Un policier lui confisqua en effet l’« objet, considéré comme séditieux », raconte-t-il : « J’ai dû gueuler pour le récupérer. »

Lors du repas, Jul s’écarta du débat central portant sur le statut des auteurs pour jouer son rôle de trublion et rappeler « que la bande dessinée est aussi une caisse de résonance du monde qui l’entoure ». Reprochant à M. Macron de ne pas « être au rendez-vous de l’histoire » et des promesses de changement que laissait entrevoir son élection, l’ancien caricaturiste de presse a notamment évoqué l’impuissance des pouvoirs politiques face aux enjeux environnementaux et la recrudescence des violences policières. « Vous êtes sûr de faire la photo ? », a-t-il demandé au chef de l’Etat après lui avoir offert son présent – juste avant d’alimenter son compte Twitter.

« Jul a voulu dire que les auteurs avaient leur liberté »

« C’est aussi parce que nous sommes une société libre que le président de la République peut accepter de poser avec un tee-shirt où il y a quelque chose avec lequel il n’est pas d’accord », a affirmé Emmanuel Macron, en évoquant « une société dans laquelle on est en train d’exiger de chacun le respect et la civilité et où on peut dire que la violence est interdite ».

Interrogé plus tard par la presse, le président s’est refusé à incriminer le dessinateur : « Jul a voulu dire que les auteurs avaient leur liberté et le droit de dire ce qu’ils veulent en dehors de [leurs] problèmes. »

La visite s’est poursuivie comme si de rien n’était pour le chef de l’Etat. Aux deux expositions prévues à son agenda, il a ajouté une cérémonie de remise des prix, au théâtre de la ville, où étaient décernées les distinctions de la BD jeunesse. Son discours d’une vingtaine de minutes, célébrant la bande dessinée comme un « art majeur », a été vivement applaudi par l’assistance, composée principalement d’auteurs et d’éditeurs.

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31 janvier 2020

Brexit Jour J - “Les relations entre l’UE et la Grande-Bretagne ne seront pas amicales”

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Journaliste à Bruxelles depuis dix-huit ans, Bruno Waterfield voit dans le Brexit un signal d’alarme indispensable pour l’Union européenne. Actuellement correspondant du journal conservateur The Times, le Britannique anticipe une relation tumultueuse entre les deux rives de la Manche. Entretien.

Vous qui êtes un citoyen britannique et un journaliste vivant dans la bulle bruxelloise, quel est votre sentiment sur les trois ans et demi qui se sont écoulés depuis le référendum ?

Bruno Waterfield : Je trouve très bien que le Brexit ait lieu, car c’est ce que les électeurs ont demandé. Les élections législatives de décembre ont encore clairement montré, par leurs résultats [une majorité absolue confortable pour Boris Johnson], que les Britanniques voulaient que le Brexit ait lieu. Je suis convaincu que c’est une bonne chose aussi, parce que je suis ici à Bruxelles depuis longtemps, cela fait longtemps que je couvre les institutions européennes, je suis donc bien placé pour savoir qu’elles ne fonctionnent pas particulièrement bien. L’UE est une machine institutionnelle épouvantable qui met un temps infini à réagir dans un monde qui change en permanence. Et qui s’attache même à défendre des mesures qui vont à rebours des changements de ce monde. Regardez la zone euro, et ce critère absurde du pacte de stabilité et de croissance qui limite [le déficit public] à 3 % par an. D’où vient ce seuil ? D’un coup de fil entre Jacques Delors et un type du nom de Guy Abeille qui, en 1981, était chargé de mission au ministère des Finances en France, et les 3 % sont sortis de leur chapeau parce que cela faisait plaisir aux marchés. Que ce critère soit encore en vigueur trente-huit ans plus tard est un non-sens ! Et puis prenez la réponse à la pire crise économique capitaliste en quatre-vingts ans [en 2007-2008]. Le fait qu’il n’y ait eu aucune intervention à grande échelle dans l’économie, aucune réinvention de l’économie sous l’impulsion de l’UE, c’est assez inquiétant.

Le Brexit sera peut-être le grand coup de pied dans le derrière dont a besoin l’Europe, en tout cas il faut l’espérer. Il faut espérer que les choses changent. Ce ne sera peut-être pas le cas. En seconde partie d’année, l’Allemagne prendra la présidence tournante de l’UE, et je crains que tout le monde célèbre la stabilité et la résilience des institutions. Je pense que c’est une erreur, mais c’est une erreur que l’UE ne peut s’empêcher de faire, parce que c’est dans sa nature. Elle a toujours été pensée comme ne pouvant aller que vers l’avant, vers une Union sans cesse plus étroite. L’UE s’est construite sur l’idée de la fin de l’histoire, à la Fukuyama. On connaît le fameux “Alternativlos” d’Angela Merkel (“Il n’y a pas d’alternative”), la même expression que Thatcher en son temps. Or je crois que le Brexit ouvre le champ à d’autres plans B. Il faut espérer que cela serve d’avertissement, même si je n’y crois pas trop.

Pensez-vous que l’UE s’en sortira mieux sans les Britanniques ?

Il faut d’abord rappeler une chose. La géographie ne changera pas. La Grande-Bretagne sera toujours à 34 kilomètres de Calais. Une île, certes, mais très très proche. Et un pays qui pèse lourd économiquement et démographiquement. Je sais, l’argument économique est stupide, mais cela donne quand même la mesure des choses : ce pays qui s’en va représente 15 % du PIB de l’Union européenne, soit plus que le total de 18 autres pays membres. Mais en matière de géographie, de vie quotidienne, les choses ne changeront pas beaucoup. Tous ces gens qui ont des résidences en Bulgarie, en Espagne, en Provence… Le plus gros de l’exode des Britanniques qui quittent la France n’est pas dû au Brexit, mais au vieillissement ! Et Dieu sait où en serait le marché immobilier français sans les Britanniques… Bref, tout cela ne changera pas. L’amour de tant de Britanniques pour tout ce qui est européen, le fait que tant de Britanniques soient plus attachés que les Français à la cuisine française, à tout ce qui est français, ça ne changera pas. Ce qui va changer en revanche, c’est l’attitude de l’UE.

Je pense qu’il va être très difficile pour l’UE de se retrouver avec un rival au pas de sa porte. Un rival, car la Grande-Bretagne sera capable de prendre ses propres décisions très très rapidement. Beaucoup d’entre elles seront plus ou moins les mêmes que les décisions européennes – sur le cas de Huawei, par exemple, le Royaume-Uni suit la même ligne que le reste de l’Europe. Et je pense qu’il va y avoir de plus en plus d’incompatibilités d’humeurs entre l’UE d’une part – car la simple existence de la Grande-Bretagne à sa périphérie constituera un défi pour Bruxelles – et la plupart des gens qui vivent dans les pays d’Europe d’autre part, qui se diront : “Tiens, les Britanniques se portent bien.” Les relations entre l’UE et la Grande-Bretagne ne seront pas amicales.

Dans quelle mesure ?

Parce que Londres sera hors du cadre régulateur de l’UE, qui a pris l’habitude déplorable de se comporter en pouvoir impérial donneur de leçons, autoritaire et hostile aux négociations. L’UE est bien connue pour ne pas négocier avec les autres pays, elle leur fait les gros yeux et leur dit de signer en bas du contrat. Sauf qu’elle n’a pas pu le faire avec les Américains, ou avec les Russes, et je ne crois pas qu’elle y arrivera avec les Britanniques.

L’UE a-t-elle compris et accepté les raisons du départ du Royaume-Uni ?

Je ne pense pas, non. Ici, l’appareil est coupé des décisions de ce genre. Les deux référendums vraiment importants en 2005, en France et aux Pays-Bas, ont été plus ou moins ignorés. Donc, Bruxelles est très doué quand il s’agit de ne pas regarder la réalité en face. J’imagine que cette fois ça sera un peu différent. Mais il y a une chose que l’UE n’a pas faite, c’est réfléchir au monde de l’après-Brexit. Elle est mal équipée pour faire face à un monde qui, en particulier depuis le Brexit, évolue beaucoup plus vite.

Comment la seconde phase des négociations, sur la future relation commerciale, va-t-elle se dérouler, selon vous ? Le 31 décembre représente-t-il une date butoir raisonnable ?

Je pense que ce sera très très difficile. L’Union européenne va poser d’entrée des demandes assez déraisonnables. Cela dit, tout va dépendre de ce que veut faire Boris Johnson. Souhaite-t-il régler définitivement le problème du Brexit en Grande-Bretagne ? Si oui, il convient d’arriver à un accord qui soit assez ouvert, réduit à l’essentiel, et susceptible d’être complété ultérieurement pendant une période assez longue. Et dans ce cas, cela veut dire que le Brexit ne fera plus la une des journaux pour disparaître dans les pages financières. Quelle que soit la manière dont vont se dérouler les négociations, il y a fort à parier qu’au cours des cinq à dix années à venir la Grande-Bretagne ne connaîtra pas une évolution pire que celle des autres pays européens. L’Union européenne aura donc à prendre en compte des remarques du genre : “Pourquoi ce pays qui nous a quittés n’est-il pas dans un état désespéré avec une population à l’agonie comme nous l’avions prévu ?” D’ici cinq à dix ans, on pourrait par conséquent commencer par entendre dire aux Pays-Bas ou en Suède : “Eh bien, finalement, ils ne s’en tirent pas si mal !” Un des points qui risquent d’être délicats pour l’Union européenne, c’est la zone euro. Elle risque de se retrouver en position difficile si un pays comme le nôtre, qui n’avait pas l’euro et qui a quitté l’Union, connaît la prospérité.

Depuis le référendum, les partis eurosceptiques à travers le continent ont décidé de renoncer à leur objectif d’une sortie de l’UE, mais vous semblez penser que la question pourrait revenir sur la table dans un avenir pas si lointain…

Effectivement, mais le problème avec ces discussions, c’est notamment qu’on ne sait jamais où l’on va vraiment tant qu’on n’a pas eu un référendum sur la question. Avant le référendum en Grande-Bretagne, deux tiers des Britanniques voulaient rester dans l’Union. De même, si on regarde les sondages d’opinion en France avant le référendum sur le traité constitutionnel [traité de Rome 2004], environ 73 % des personnes interrogées étaient pour, mais finalement près de 55 % ont voté contre. Les référendums peuvent changer le débat.

Cela étant, il est certain que la pagaille qu’a semée le Brexit dans la classe politique britannique a joué en sa défaveur aux yeux des électeurs européens qui aiment la stabilité. Nous verrons. Il est encore beaucoup trop tôt pour s’avancer. Nous pourrons parler du Brexit de manière plus pertinente d’ici une dizaine d’années. Une chose est sûre, c’est que la politique européenne n’a pas su se renouveler, quelle que soit l’opinion des citoyens de l’UE sur le Brexit. Les problèmes sont les mêmes qu’en 2016. Une des raisons pour lesquelles les partis eurosceptiques ne veulent plus entendre parler d’une sortie de l’UE, c’est sans doute parce qu’il est beaucoup plus facile de gagner des points en parlant de sujets moins difficiles. Cependant, l’idée selon laquelle le Brexit marquerait la fin de tout débat est absurde. Même des gens ultravolontaristes comme Macron savent que ce n’est pas vrai.

Vous êtes très critique envers l’UE et travaillez pourtant pour un journal europhile. Comment conciliez-vous ces deux aspects ?

Ce que je pense a très peu d’importance. En tant que reporter, vos opinions ne comptent pas. Ce sont les opinions de ceux que vous interrogez qui comptent. C’est ce que les autres disent et ce que les gouvernements disent qui font l’actualité. Cela étant dit, j’ai remarqué au fil du temps que les meilleurs journalistes bruxellois étaient ceux qui étaient les plus impliqués et les plus intéressés par les affaires européennes. Ceux qui sont soit à fond pour le projet, soit sceptique sur le projet. Parce qu’au jour le jour les affaires européennes sont particulièrement ennuyeuses.

Les journaux britanniques et notamment les tabloïds ont été pointés du doigt dans le sillage du référendum de 2016. Ont-ils eu un impact sur le résultat, selon vous ?

À mon avis, l’influence des médias est toujours largement surestimée dans ces moments. Les journaux, les sites Internet et tout le reste sont plus un reflet de la culture politique plutôt qu’un agent actif, qu’un facteur décisif. De toute manière, au Royaume-Uni, les tabloïds souffrent du même problème que l’ensemble de la presse un peu partout, à savoir une baisse de leur diffusion, et donc une baisse du nombre de leurs lecteurs. A contrario, il existe beaucoup d’individus, de groupes politiques, qui disposent d’une audience beaucoup plus grande sur les réseaux sociaux, par exemple.

Donc oui, à mon sens, c’est surestimé, et ça fait partie des théories du complot. À une époque c’était les israélites, désormais c’est Rupert Murdoch [propriétaire de nombreux médias, dont The Sun] et les bots russes sur Twitter. Et ce genre d’arguments laisse un arrière-goût très désagréable. D’autant plus qu’ils émanent de personnes qui ont perdu et ne veulent pas l’admettre [les anti-Brexit]. Or c’est quand on perd justement qu’on peut chercher à réfléchir, à réinventer des choses, à se renouveler. Ce que cela cache, c’est l’érosion de la notion de “perdant consentant”. C’est pourtant clé dans une démocratie. Une démocratie perd sa valeur si près de la moitié de l’électorat perd un vote mais dit “on ne l’accepte pas”. Il vaut mieux se demander pourquoi des gens sont sensibles à des arguments auxquels vous n’adhérez pas, pourquoi des gens préfèrent s’intéresser à un trublion charismatique sur Facebook plutôt qu’à un rapport de 100 pages écrit par un scientifique.

Propos recueillis par Sasha Mitchell

31 janvier 2020

Actuellement en salles...

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31 janvier 2020

Opinion. Avec la sortie de l'Union européenne, "l'expatriation devient un luxe"

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FINANCIAL TIMES (LONDRES)

Ça y est, le 31 janvier, c’est fini. Ce journaliste britannique basé à Paris dit “au revoir” avec amertume à l’Union européenne. Il regrette au passage que l’expatriation sur le continent devienne un privilège réservé aux plus fortunés.

Je suis arrivé à Paris en 2002 avec une arrogance toute britannique. Comme la plupart des migrants britanniques à travers les âges, je ne me considérais pas comme un migrant. Il était pour moi une évidence que je pouvais voyager où je voulais. Mais après le 31 janvier, je ne serai plus européen. Et le marathon administratif que j’ai dû faire pour déterminer mon statut légal m’a montré combien ma nationalité britannique avait perdu de sa valeur.

Officiellement, nous sommes 784 900 ressortissants britanniques à vivre dans l’Union européenne (hors Irlande). Mais d’après Michaela Benson, sociologue au Goldsmiths College de l’Université de Londres, le véritable chiffre “tourne plutôt entre 1 et 2,2 millions”. La plupart des Britanniques expatriés (comme moi) ne se sont jamais donné la peine de se signaler comme tels auprès de l’administration de leur pays hôte : un passeport européen suffisait. Le chiffre officiel ne comptabilise pas non plus les personnes ayant une double nationalité, les adeptes des migrations saisonnières, les séjours limités comme les semestres d’études à l’étranger ou les travailleurs contractuels.

Un enfer administratif

La plupart des Britanniques vivant en Europe ne sont pas des retraités cramoisis buvant des coups sur la Costa del Sol. Cette catégorie domine simplement la couverture médiatique parce qu’elle est la plus facile à trouver. “Les citoyens britanniques installés dans l’un des 27 pays de l’UE sont des exemples d’intégration réussie, souligne Michaela Benson. Ils font partie de la main-d’œuvre locale, forment des couples binationaux et ont des enfants possédant une double nationalité.” De fait, bon nombre d’entre nous finissent par être invisibles. Nous étions des gens du coin et des Européens - jusqu’au Brexit.

Contrairement à ce que nous promettaient ses partisans, la sortie de l’UE a précipité nos vies dans un enfer administratif. Ce qui était en partie l’objectif. Car le populisme cherche moins à améliorer les choses qu’à punir “les élites” et les émigrés. Aujourd’hui, les Britanniques travaillant dans un pays européen se retrouvent dans les deux catégories.

Le règne de l’incertitude

Outre d’innombrables démarches administratives, le Brexit a également créé de l’incertitude. Alors que planait la menace d’une sortie sans accord, je ne savais pas si je serais autorisé à rester dans mon appartement avec ma femme française et mes enfants. J’ai donc décidé de demander la nationalité française. Ce qui ne m’a à aucun moment plongé dans des abîmes de questionnements sur mon identité. Pour les partisans de l’idéologie nativiste, l’identité est binaire : vous êtes soit des leurs, soit “un autre”.

Personnellement, je partage l’opinion du philosophe Amartya Sen pour qui nous possédons tous de multiples identités. Je suis britannique, parisien, londonien, cosmopolite invétéré, né en Ouganda, fan de foot néerlandais etc. Je serais honoré de pouvoir ajouter que je suis français, d’autant que (d’après l’indice de qualité des nationalités établi par Kälin et Kochenov) c’est le passeport le plus prisé du monde.

Le sésame de la francitude

Pour cela, il m’a toutefois fallu satisfaire aux lubies de l’administration française et rassembler une foultitude de papiers documentant mon existence. Un jour, je me suis rendu à l’ambassade de l’Ouganda à Paris pour faire tamponner mon certificat de naissance. “Brexit, c’est ça ? m’a demandé le diplomate à la réception. Pardon ? ai-je répondu. Depuis le Brexit, on voit défiler des Britanniques nés en Ouganda qui essaient de devenir français.” Cela m’a pris près de trois ans, mais j’ai finalement pu constituer mon dossier de demande de nationalité.

En attendant d’obtenir mon sésame pour la francitude (équivalent séculaire de l’éveil bouddhique), je suis allé à la préfecture de police de Paris pour demander un permis de résidence. La préfecture dresse son imposante silhouette comme le château de Kafka. L’aile réservée aux étrangers comporte plusieurs salles, selon le statut de votre pays d’origine. La file d’attente est longue pour les gens venant d’ex-Yougoslavie et des autres pays déconsidérés ; une salle entière est réservée aux étudiants algériens ; les Britanniques, eux, sont envoyés dans la salle Asie-Océanie.

Vestige d’une époque révolue

Presque vide, cette dernière est réservée aux privilégiés. À peine arrivé, je suis appelé à un guichet, et une fonctionnaire entame le rituel bureaucratique français consistant à parcourir mes documents d’un air désapprobateur. Il me manquait des pièces importantes, essentiellement parce que la préfecture, toujours facétieuse, n’avait pas jugé bon de les inscrire dans sa liste. Après avoir consulté son supérieur, la fonctionnaire m’accorda sur-le-champ un permis de séjour pour cinq ans.

Mon cas était simple : je suis un homme blanc, employé, qui comme tous les Britanniques vivant en Europe avant le Brexit se voit garanti son droit de résidence par l’accord de retrait. Tant que je vis en France, je compterai parmi les vestiges de cette époque où les passeports britanniques valaient de l’or. La situation est toutefois plus compliquée pour les Britanniques qui voudront déménager après le Brexit. Boris Johnson s’indigne que les citoyens européens “traitent le Royaume-Uni comme une partie de leur propre pays.” Il réduira sûrement leurs droits et les pays européens riposteront.

Certains devront émiger illégalement

Les ressortissants britanniques n’auront peut-être plus le droit de s’installer en Europe, encore moins d’accéder au système de soin local, de faire valoir leurs droits à la retraite ou de faire reconnaître leurs qualifications. Certains devront peut-être émigrer illégalement. Il sera également compliqué de déménager à l’intérieur du Commonwealth. Le ministre australien du Commerce, Simon Birmingham, a déclaré qu’il ne pouvait “pas imaginer” entamer des négociations avec Londres sur une éventuelle “liberté de circulation”. L’Australie ne tient pas particulièrement à accueillir des flots de Britanniques peu qualifiés.

Les jeunes Britanniques d’aujourd’hui, qui sont largement europhiles et raisonnent à l’échelle mondiale, n’auront pas le luxe d’envisager une expatriation comme une évidence. Ils n’auront pas les choix que nous avons eus - à moins d’être riches. D’après Michaela Benson, les Britanniques dotés de bons emplois et de solides comptes en banque n’auront toutefois pas de problème à poursuivre leur évolution à l’étranger. Boris Johnson (qui a grandi à Bruxelles et parcouru l’Australie), son conseiller Dominic Cummings (créateur d’une compagnie aérienne en Russie qui a fait faillite) et les champions du Brexit, Iain Duncan Smith (qui a étudié à Pérouse, en Italie) et Nigel Farage (dont deux des enfants ont la nationalité allemande) savent quel privilège cela représente.

Simon Kuper

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Source

Financial Times

LONDRES www.ft.com

Fondé en 1888 sous le nom de London Financial Guide, un journal de quatre pages destiné “aux investisseurs honnêtes et aux courtiers respectables”, le Financial Times est aujourd’hui le quotidien financier et économique de référence en Europe. Il n’y a pas une institution financière ou banque digne de ce nom qui ne reçoive un exemplaire de ce journal britannique immédiatement reconnaissable à son papier rose saumon.

Racheté par le groupe japonais Nikkei en 2015, le “journal de la City” affiche une diffusion papier et numérique confondus de 780 000 exemplaires. Près de 70 % des lecteurs le consultent au format numérique, la moitié d’entre eux sur leur mobile.

Plus de 600 journalistes répartis dans plus de 40 pays collaborent au titre.

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