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Jours tranquilles à Paris

1 mai 2020

Le silence de l'océan provoqué par le confinement est une aubaine pour les baleines

baleine

THE GUARDIAN (LONDRES)

Avec la crise sanitaire et le confinement, le trafic maritime a diminué et rendu l’océan plus calme. Une bonne nouvelle pour les baleines, qui ont l’occasion d’être plus loquaces.

La cessation des activités humaines provoquée par le coronavirus offre un répit à la faune. La preuve avec ces animaux observés dans les villes désertées durant le confinement.

La crise sanitaire pourrait également s’avérer être une “bonne nouvelle pour les baleines et les autres mammifères marins”, raconte The Guardian, du fait de la baisse de la pollution sonore sous-marine.

Les enregistrements des sons sous-marins effectués par les capteurs d’Ocean Networks Canada, de Vancouver, concluent à une baisse significative des sons, basse fréquence, émis par les navires.

Une chute de 4 à 5 décibels

David Barclay, professeur associé d’océanographie de l’université Dalhousie, au Canada, a écrit un article scientifique sur le phénomène. “Depuis le 1er janvier, nous avons constaté une baisse continue du bruit d’environ 4 à 5 décibels.” Un constat cohérent avec la chute de 20 % du trafic enregistré par le port de Vancouver.

Ce silence sous-marin inattendu offre une occasion unique aux chercheurs. Pour Michelle Fournet, acousticien marin de l’université Cornell, aux États-Unis, et spécialiste des baleines de l’Alaska :

Nous avons l’opportunité d’écouter. Une occasion qui ne se représentera plus. Nous avons une génération de baleines qui n’ont jamais vécu dans un océan silencieux.”

Des conversations plus complexes entre baleines

Son travail démontre que les baleines adaptent leurs chants en fonction du niveau sonore de l’océan. Elles appellent moins quand l’océan est bruyant, notamment à l’approche des bateaux, détaille le chercheur.

La saison des croisières, qui généralement commence fin avril, avec des navires quittant le port de Vancouver pour se diriger vers le nord, a été stoppée par la crise sanitaire.

Dans cette période de calme, les baleines pourront donc avoir “plus de conversations et des conversations plus complexes.”

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1 mai 2020

Fanny Müller

fanny87

1 mai 2020

Monsieur le Président de la République, cet oubli de millions de gens qui portent l’art et la culture, réparez-le !

art

Collectif De Nombreuses Personnalités Du Monde De La Culture,

Un collectif de nombreuses personnalités du monde de la culture, dont Jeanne Balibar, Catherine Deneuve, Jean Dujardin et Omar Sy, demande une prolongation des droits des intermittents du spectacle d’une année au-delà des mois où toute activité aura été impossible

Monsieur le Président de la République, lors de sa conférence de presse du 19 avril, le premier ministre [Edouard Philippe], énumérant tous les secteurs d’activité, a oublié le secteur culturel. Combien de personnes vivant en France a-t-il oubliées avec nous ?

Le secteur fait vivre 1,3 million de personnes. Il aide à tenir ceux qui sont en troisième ligne et qui regardent les œuvres de tous styles et tous genres que nous avons fabriquées, accrochées, enregistrées, celles aussi que nous mettons en ligne, même confinés, grâce aux savoir-faire que nous avons acquis. Nous espérons aussi qu’elles aident parfois à se délasser, à prendre un peu de bon temps à ceux qui sont en première et en deuxième ligne lorsqu’ils en ont le loisir.

Depuis six semaines, le ministre de la culture [Franck Riester] ne dit strictement rien. Des « je ne sais pas » à la pelle, quelques mots sur les théâtres privés, semble-t-il, de vagues encouragements, peut-être, aux assureurs à assurer contre les risques du Covid-19… Une formule, « mettre l’art et la culture au cœur de la société » : on pourrait faire plus précis pour répondre à la situation actuelle.

Résultat, nous vivons dans les supputations : comment feront les intermittents pour pouvoir continuer à acheter à manger après la prolongation de trois mois qui a été décidée ? Comment feront les auteurs, qui ne bénéficient même pas de ce système ? Comment feront toutes celles et tous ceux que vous oubliez avec nous et dont l’emploi est, comme le nôtre, discontinu, travailleurs engagés en extra dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, le commerce, tous les secteurs d’activité qui se déploient autour des événements culturels ?

Personne ne sait quand les théâtres, les salles de concert, les grands musées, les cinémas rouvriront (janvier 2021 ?), ni quand les tournages ou les répétitions reprendront (juillet ? octobre ? décembre ?). Et si un retour complet à la normale ne se faisait qu’à l’automne 2021 ? Mais les emplois concernés ne peuvent pas se permettre ces devinettes.

Exigez donc du ministère de la culture qu’il parte de la date la plus catastrophique et mette en place un système de sauvetage qui prévoie d’aller jusqu’à cette date, et dont les gens et les structures se retireraient à mesure qu’ils pourraient reprendre leur activité. Exigez du ministère de la culture qu’il en expose, dans les plus brefs délais, le plan précis au secteur culturel, à tous les métiers qui en dépendent et à la nation dont nous faisons vivre la culture.

Le ministère de la culture doit recenser auprès de chaque structure publique ou privée, grande ou petite, les sommes dont elle a besoin pour survivre jusqu’à ce qu’elle puisse reprendre une activité normale.

Mesures d’urgence

Le ministère de la culture doit obtenir du ministère du travail de prolonger les droits des intermittents d’une année au-delà des mois où toute activité aura été impossible, comme le demandent les pétitions des collectifs Année noire et Culture en danger. Le ministère du travail doit prendre des mesures d’urgence pour tous les travailleurs en contrat court qui ne se verront proposer aucun des emplois que nos secteurs d’activité génèrent en temps normal, afin de maintenir leurs droits d’indemnisation et leurs moyens d’existence.

Si vous ne le faites pas, la reprise économique se fera sur le dos de tous ceux qui, comme nous et avec nous, sont dans la discontinuité de l’emploi, et qui basculeront chaque semaine plus nombreux vers le RSA [revenu de solidarité active], aux portes d’institutions et d’entreprises fermées ou amputées.

Alors, tandis que les files d’attente pour l’aide alimentaire s’allongeront inexorablement, la culture en France sera non pas au cœur, mais à terre et pour longtemps.

Monsieur le président de la République, cet oubli de millions de gens, et des ressources, humaines, intellectuelles, rêveuses, qui portent et qu’apportent l’art, l’imaginaire, la représentation sensible des expériences de tous, y compris des coups du sort, de la maladie et de la mort, mais aussi des formes de vie qui réparent et qui inventent, cet oubli, nous attendons que vous demandiez à votre premier ministre et à vos ministres de le réparer. Nous vous demandons de mesurer la responsabilité qui est ici la vôtre.

Lionel Abelanski, comédien ; Mouloud Achour, fondateur de Clique TV ; Jeanne Added, chanteuse ; Isabelle Adjani, comédienne ; Marie Alvarez, comédienne ; Mathieu Amalric, comédien et cinéaste ; Carima Amarouche, chanteuse ; Fanny Ardant, comédienne et cinéaste ; Ariane Ascaride, comédienne ; ATOEM, groupe de musique ; Jacques Audiard, cinéaste ; Toufik Ayadi, producteur ; Lisa Azuelos, cinéaste ; Jeanne Balibar, comédienne ; Laurent Bardainne, musicien ; Christophe Barral, producteur ; Maurice Barthélemy, cinéaste et metteur en scène ; Nathalie Baye, comédienne ; Gaëlle Bayssière, productrice ; Emmanuelle Béart, comédienne ; Ramzy Bedia, comédien ; Bérénice Bejo, comédienne ; Leïla Bekhti, comédienne ; Jérôme Bel, chorégraphe ; Lucas Belvaux, cinéaste ; Saïd Bensaid, producteur ; Houda Benyamina, cinéaste ; Sylvia Bergé, comédienne ; Priscilla Bertin, productrice ; Dominique Besnehard, producteur et acteur ; Luc Besson, producteur ; Juliette Binoche, comédienne ; Benjamin Biolay, comédien et chanteur ; Olivia Bonamy, comédienne ; Bertrand Bonello, cinéaste ; Damien Bonnard, comédien ; Lucie Borleteau, cinéaste ; Nicolas Bouchaud, comédien ; Elodie Bouchez, comédienne ; Antoinette Boulat, directrice de casting ; Louise Bourgoin, comédienne ; Guillaume Brac, cinéaste et producteur ; Patrick Bruel, chanteur et comédien ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice et cinéaste ; Fanny Burdino, scénariste ; Claire Burger, cinéaste ; Rodolphe Burger, musicien ; Dominique Cabrera, cinéaste ; Olivier Cadiot, écrivain ; Robin Campillo, cinéaste ; Guillaume Canet, cinéaste et comédien ; Laurent Cantet, cinéaste ; Jauris Casanova, comédien ; Caroline Champetier, directrice de la photographie ; Chapelier Fou, musicien ; Anne Charrier, comédienne ; Frédéric Chaudier, cinéaste ; Judith Chelma, comédienne ; Samuel Churin, comédien ; François Civil, comédien ; Michael Cohen, comédien et cinéaste ; Etienne Comar, cinéaste et producteur ; Loïc Corbery, comédien ; Catherine Corsini, cinéaste ; Marion Cotillard, comédienne ; Marie Darrieussecq, auteure ; Gilles David, comédien ; Bertrand Delaire, auteur ; Anaïs Demoustier, comédienne ; Stéphane Demoustier, cinéaste et producteur ; Catherine Deneuve, comédienne ; Emmanuelle Devos, comédienne ; Adeline D’Hermy, comédienne ; Mila Dietrich, musicienne et DJ ; Marcial Di Fonzo Bo, comédien et metteur en scène ; Alice Diop, cinéaste ; Audrey Diwan, cinéaste et réalisatrice ; Djedjotronic, musicien et DJ ; Don Turi, musicien et DJ ; Valérie Donzelli, comédienne et cinéaste ; Irène Drésel, musicienne ; Léa Drucker, comédienne ; Jean Dujardin, comédien ; Virginie Efira, comédienne ; Philippe Faucon, cinéaste ; Sandra Faure, comédienne ; François Favrat, cinéaste et comédien ; Pascale Ferran, cinéaste ; Laurence Ferreira Barbosa, cinéaste ; Elodie Filleul, manageuse d’artistes ; Emmanuel Finkiel, cinéaste ; Marina Foïs, comédienne ; Lionel Fortune, musicien et DJ ; Zaza Fournier, auteure-compositrice-interprète ; Alain Gac, directeur du label Cinq7 ; Nicole Garcia, comédienne et cinéaste ; Diana Gaye, cinéaste ; Hugo Gélin, cinéaste, scénariste et producteur ; Eric Genovese, comédien ; Hippolyte Girardot, comédien ; Christian Gonon, comédien ; Eugène Green, cinéaste ; Rachid Hami, cinéaste et comédien ; Barbara Hannigan, soprano et chef d’orchestre ; Zita Hanrot, comédienne ; Michel Hazanavicius, cinéaste ; Judith Henry, comédienne ; Christophe Honoré, cinéaste ; Isabelle Huppert, actrice ; Agnès Hurstel, comédienne et scénariste ; Agnès Jaoui, comédienne et cinéaste ; Joël Jouanneau, auteur et metteur en scène ; Aziz Kabouche, cinéaste et comédien ; Jean-Rachid Kallouche, producteur ; Sarah Karbasnikoff, comédienne ; Reda Kateb, comédien ; Sandrine Kiberlain, comédienne ; Cédric Klapisch, cinéaste ; Thierry Kliffa, cinéaste ; Kosme, musicien et DJ ; Stéphane Krahenbuhl, comédien ; Norah Krief, comédienne ; Nathalie Kuperman, écrivaine ; Jean Labadie, producteur et distributeur ; Vincent Lacoste, comédien ; Ladylike Lily, chanteuse ; Laurent Lafitte, comédien ; Geoffroy de Lagasnerie, philosophe ; Jack Lahana, ingénieur du son et réalisateur de disques ; Michelle Lahana, manageuse d’artistes ; Jeanne Lapoirie, chef opératrice ; Elise Larnicol, comédienne ; Arnaud Larrieu, cinéaste ; Jean-Marie Larrieu, cinéaste ; Eric Lartigau, cinéaste ; Last Train, groupe de musique ; Audrey Lazini, comédienne ; Joran Le Corre, directeur artistique ; Renaud Legrand, comédien et costumier ; Gilles Lellouche, comédien et cinéaste ; Louis-Do de Lencquesaing, cinéaste et comédien ; Alain Lenglet, comédien ; Xavier Le Roy, chorégraphe ; David Lescot, auteur et metteur en scène ; Nathalie Levy-Lang, comédienne et scénariste ; Katia Lewkowicz, comédienne et cinéaste ; Henri Liebman, cinéaste et comédien ; Florence Loiret-Caille, comédienne ; Germain Louvet, danseur ; Clara Luciani, chanteuse ; Marie-Ange Luciani, productrice ; Noémie Lvosky, comédienne et cinéaste ; Maïwenn, comédienne et cinéaste ; Alexis Manenti, comédien ; Mansfield. TYA, groupe de musique ; Mounir Margoum, comédien ; Pio Marmaï, comédien ; Pierre-François Martin-Laval, comédien et cinéaste ; Corinne Masiero, comédienne ; Chiara Mastroïanni, comédienne ; Claire Mathon, directrice de la photographie ; Olivier Mauvezin, ingénieur du son ; Patricia Mazuy, cinéaste ; Mesparrow, chanteuse ; Radu Mihaileanu, cinéaste ; Patrick Mille, comédien ; Dominik Moll, cinéaste ; Victorien Morlet, musicien ; Naive New Beaters, groupe de musique ; Géraldine Nakache, comédienne ; Arthur Nauzyciel, acteur, metteur en scène et directeur du Théâtre national de Bretagne ; Thierry Niang, chorégraphe ; Pierre Niney, comédien ; Ferdinand Niquet-Rioux, comédien et cinéaste ; Judith Nora, productrice ; Stanislas Nordey, comédien et metteur en scène ; NTO, musicien ; Géraldine Pailhas, comédienne ; Isabelle Pannetier, costumière ; Panteros666, musicien et DJ ; Manu Payet, comédien et humoriste ; Antonin Peretjatko, cinéaste ; Elisabeth Perez, comédienne et productrice ; Léonie Pernet, chanteuse ; Vladimir Perrin, comédien ; Nicolas Philibert, cinéaste ; Eddy Pierres, coprésident de la fédération De concert ! ; Bruno Podalydès, cinéaste ; Denis Podalydès, comédien ; Joël Pommerat, metteur en scène ; Popof, musicien et DJ ; Jérôme Prieur, écrivain et cinéaste ; Oxmo Puccino, rappeur ; Tahar Rahim, comédien ; Antoine Raimbault, cinéaste ; Pascal Rambert, metteur en scène ; Arnaud Rebotini, musicien ; Karole Rocher, comédienne ; Charles Roger, comédien ; Damien Rondeau, chef décorateur ; Axelle Ropert, cinéaste ; Brigitte Roüan, comédienne et cinéaste ; Christian Rouand, cinéaste ; Jean-Paul Rouve, comédien ; Nicolas Saada, cinéaste ; Marlène Saldana, comédienne et chorégraphe ; Pierre Salvadori, cinéaste ; Marjane Satrapi, cinéaste et auteure ; Hugo Selignac, producteur ; Claire Sermone, comédienne ; Léa Seydoux, comédienne ; Julie Sicard, comédienne ; Julien Sicart, ingénieur du son ; Morgan Simon, cinéaste ; Jean-François Sivadier, metteur en scène ; Patrick Sobelman, producteur ; Omar Sy, comédien ; Tarek X, musicien et DJ ; Christopher Thompson, cinéaste et comédien ; Aïda Touhiri, journaliste et productrice ; Justine Triet, comédienne et cinéaste ; Diego Urgoiti, directeur de production ; Calypso Valois, comédienne ; Véronique Vella, comédienne ; Aurélien Vernhes-Lermusiaux, cinéaste ; Marion Vernoux, cinéaste et scénariste ; Florence Viala, comédienne ; Karin Viard, comédienne ; Cléa Vincent, chanteuse ; Les Vulves assassines, groupe de musique ; Rebeka Warrior, chanteuse et DJ ; Wart Music, agence d’artistes ; Jacques Weber, comédien ; Coralie Zahonero, comédienne ; Rebecca Zlotowski, cinéaste ; Djebril Zonga, comédien

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1 mai 2020

Autoportrait

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1 mai 2020

Petit déjeuner

petit déjeuner

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1 mai 2020

La télévision retrouve une vertu consolatrice

la 7èmè compagnie

Article de Philippe Ridet

Les rediffusions des comédies populaires des années 1970 connaissent un succès inattendu

Jeudi 9 avril, TF1 a réalisé le meilleur score d’audience de la soirée en réunissant 6,69 millions de téléspectateurs (25,6 % de part de marché) devant Mais où est donc passée la 7e compagnie ?, nanar de 1973 réalisé par Robert Lamoureux, avec Pierre Mondy, Jean Lefebvre et Aldo Maccione, narrant les mésaventures d’une troupe de troufions débrouillards pendant la débâcle. Une semaine plus tard, On a retrouvé la 7e compagnie ! (1975), sequel guère plus ambitieux que le précédent, prolongeait le triomphe (6,9 millions de spectateurs). Enfin, jeudi 23 avril, La 7e Compagnie au clair de lune (1977), avec 6,4 millions de téléspectateurs, faisait de cette trilogie soldatesque un des symboles de la crise sanitaire, même s’il n’est pas le plus important.

Alors que les Français, angoissés, consomment l’information à des doses inconnues jusqu’alors, ils sont en demande de divertissement, d’optimisme, de consolation. Les historiens des médias s’interrogent ; les responsables de chaînes se félicitent de l’aubaine. Le coronavirus aurait-il eu raison de notre sens critique ? L’indulgence est-elle indexée sur nos angoisses ? Pierre Mondy est-il plus rassurant qu’Emmanuel Macron ? Bref, de quoi cette 7e Compagnie est-elle le nom ?

Directeur des programmes de TF1, Ara Aprikian analyse : « L’individualisation des comportements a jusqu’alors été la tendance structurante de la société. La télé n’y échappait pas, partant à la conquête de publics de niche à travers des programmes et des modes de diffusion calqués sur leurs désirs. La crise sanitaire rebat les cartes, soulignant au contraire un besoin de rassemblement, de partage. Notre choix d’une programmation populaire obéit à ce besoin. Le consensus familial s’obtient plus facilement sur des marques fortes. » Louis de Funès, une marque ? Un symbole, en tout cas. Celle de la France d’avant, qui entendait bien célébrer au printemps son acteur préféré, franchouillard et démesuré, à travers une exposition à La Cinémathèque française. L’expo a vécu, les rediffusions de ses films, des plus géniaux aux pires panouilles, assurent les audiences.

Pour l’historien Patrick Eveno, cette marée de feel-good movies sur les écrans obéit à deux impératifs plus prosaïques : « Remplir les grilles de programmes alors que de nombreuses productions sont arrêtées, et tenir compte de la présence des enfants confinés avec leurs parents. »« Dans ces conditions, poursuit-il, les films comiques, même des navets de plus de 50 ans d’âge, valent mieux qu’un film de gangster. Le mot d’ordre, c’est “pas de morts, il y en a déjà assez comme ça !” » « La télévision, explique-t-il encore, est un média souple. Elle s’adapte vite à la psychologie générale des téléspectateurs. La voilà revenue au slogan des premiers temps de l’ORTF en 1964, lui-même copié sur celui de la BBC : “informer, éduquer, distraire”. »

« Potions d’oubli »

L’ORTF, vraiment ? Et si la fonction consolatrice de la télévision en temps de crise était consubstantielle de ses premiers pas. C’est la thèse soutenue par Isabelle Veyrat-Masson, historienne et sociologue des médias. « Développée pendant la guerre à l’instigation des Allemands, la télévision a immédiatement joué un rôle réconfortant. A travers la chaîne Fernsehsender Paris, elle a diffusé des divertissements à destination de l’armée d’occupation. La télévision a ensuite développé un côté secourable au travers d’émissions de services et de conseils, se substituant à l’Etat présenté comme déficient. Elle a pu également avoir une fonction d’accompagnement moral. C’est plus vrai aux Etats-Unis avec les soap operas, ces feuilletons qui proposaient à la fois des conseils à destination des femmes au foyer et une grammaire sentimentale. »

Et aujourd’hui ? « Aujourd’hui, poursuit l’auteure, avec Monique Sauvage, d’Histoire de la télévision française de 1935 à nos jours (Nouveau Monde éditions, 2012), ces trois traditions se mêlent. Même si la moyenne d’âge des téléspectateurs a un peu baissé, la télévision s’adresse à un public âgé, en jouant sur la nostalgie provoquée par la diffusion de films anciens, indépendamment de leur qualité. Or, qu’est-ce qui suscite la nostalgie des sexa- et septuagénaires ? Les années 1970 ! Mais c’est une nostalgie qui ne fait pas de peine, qui ne provoque pas le chagrin. »

La bibliographie de Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, est longue comme le bras. Avec de nombreux ouvrages sur les écrans et l’image. Celle que privilégient les principales chaînes de télévision ne le surprend pas : « De tout temps, l’être humain a voulu s’administrer des potions d’oubli. La télévision en est une, comme le tabac, l’alcool et l’opium, dont la consommation s’est développée à proportion des efforts qui étaient demandés aux populations dans les périodes de crise ou de conflit. Historiquement, le développement de la télé est parallèle au redémarrage à marche forcée de la croissance après la guerre. »

Oui, mais le succès de La 7e Compagnie dans tout ça ? La gaudriole comme remède à la peur de mourir ? Ignoré des encyclopédies du cinéma, snobé par les intellectuels, Robert Lamoureux, l’auteur et réalisateur de la trilogie, serait-il à notre moral ce que le docteur Didier Raoult est à la pandémie ? Ce qui reste quand on a tout essayé…

« Nous sommes nombreux à être endeuillés », reprend le psychanalyste, non seulement par la perte d’un proche, mais endeuillés de notre vie d’avant. « Les téléspectateurs veulent revoir leur vie d’hier. Potion d’oubli, la télé éloigne les idées noires. Les films anciens, même pas très bons, nous font nous remémorer. Or, se remémorer, c’est réinventer. »« En effet, poursuit l’auteur de Manuel à l’usage des parents dont les enfants regardent trop la télévision (Bayard, 2004), plus nos souvenirs sont lointains, plus nous les enjolivons. Le temps nettoie le souvenir. A sa sortie, La 7e Compagnieavait fait polémique. Certains reprochaient au film de ne pas être à la hauteur de son sujet dramatique. Aujourd’hui, ce contexte mémoriel est effacé. Ne reste plus que le souvenir de l’époque forcément heureuse où il a été projeté pour la première fois. »

« Réunir la famille »

L’Institut national de l’audiovisuel (INA) avait prévu depuis longtemps le lancement de sa plate-forme Madelen sur laquelle on peut retrouver les émissions de télé cultes et les programmes plus pointus. Lancée le 17 mars, elle compte 50 000 abonnés. « Evidemment que la nostalgie est un des moteurs de l’adhésion », explique Agnès Chauveau, directrice déléguée à la diffusion et à l’innovation. « Mais nous nous adressons aussi à une génération qui a un usage plus erratique de la télé. Nous cherchons à mettre en avant des programmes qui peuvent contextualiser le présent. La crise renforce la télévision dans ses aspects les plus forts : le live pour suivre l’événement qui inquiète. Le divertissement, afin de réactiver une mémoire commune qui apaise. »

Le carton des rediffusions des films de Louis de Funès ou du duo Pierre Mondy-Jean Lefebvre est-il l’équivalent de celui des chansons légères sous l’Occupation, quand il fallait passer coûte que coûte le temps de l’angoisse ? Sont-ils une occasion de résilience à peu de frais ? « Les chaînes font aujourd’hui ce qu’elles ne faisaient plus : réunir la famille », analyse encore Agnès Chauveau.

Isabelle Veyrat-Masson se félicite : « Le discours antitélé est aujourd’hui contredit par les audiences. Elle redevient un média de référence. » Jusqu’à revendiquer une fonction politique pendant cette crise en retissant les liens de la nation ? « Peut-être, avance prudemment Ara Aprikian, mais c’est surtout le retour de la télé comme incarnation du lien social. Le frein moteur contre l’accélération de l’individualisation. » Sur Twitter, un utilisateur s’amuse : « Combien de films Lamoureux a-t-il tournés ? C’est juste pour savoir quand le confinement prendra fin. »

1 mai 2020

Désormais dans les stations du métro parisien

metro55

metro 56

1 mai 2020

Quand Trump dit n'importe quoi....

trump javel 20

javel trump

Coronavirus : Le nombre d’appels vers des centres antipoison augmente aux Etats-Unis

ETATS-UNIS Cette hausse d'appels serait liée aux remarques de Donald Trump sur l'utilisation de désinfectant comme traitement contre le Covid-19

« Ceci est un rappel sur le fait qu’il ne faut en aucun cas s’administrer du produit désinfectant dans le corps par injection, ingestion ou une quelconque autre voie. » Dans un contexte hors-norme, voilà le message que le centre d’urgence de l’État du Maryland a dû publier sur son compte Twitter il y a quatre jours.

Et ce n’est pas le seul dans ce cas-là, plusieurs centres antipoison à travers les Etats-Unis ont signalé une augmentation des appels après que le président Donald Trump a suggéré que l'injection de désinfectant pourrait aider à lutter contre le coronavirus. Bien que les autorités sanitaires aient immédiatement alerté sur le danger de recourir à cette méthode, les appels ont continué.

« Juste pour voir ce qui allait se passer »

Selon ABC, plus de cent appels ont été passés au centre d’urgence du Maryland, concernant des demandes de renseignements sur la possible efficacité d’ingérer du désinfectant pour lutter contre le coronavirus. Au lendemain de la suggestion de Donald Trump, la ville de New York a déclaré que son centre antipoison avait reçu un nombre d’appels plus élevé que la normale. Sur la journée, trente appels ont été reçus. Parmi eux, 9 cas concernaient une exposition à du gel hydroalcoolique, 10 cas concernaient de la javel et 11 concernaient d’autres produits ménagers.

Même situation dans l’Illinois qui a aussi vu une hausse d'appels passés à son centre antipoison. « Il y a eu une augmentation significative des appels à cause d’expositions à des produits nettoyants », a déclaré le 25 avril la directrice du département de la santé publique de l’Illinois, priant les habitants de ne pas ingérer comme traitement au Covid-19 des produits chimiques.

Depuis les spéculations de Donald Trump donc, agences de santé publique, experts médicaux et au moins un fabricant de gel hydroalcoolique ont communiqué en masse sur la dangerosité d’ingérer désinfectants et nettoyants ménagers. Face à cette large condamnation de la communauté médicale, dont certains ont qualifié cette suggestion «d'irresponsable» et de «dangereuse», le président a affirmé vendredi dernier que sa remarque n’était que du sarcasme. « Je posais une question sarcastique aux journalistes comme vous, juste pour voir ce qui allait se passer. »

Hausse depuis janvier

Bien que les remarques de Donald aient certainement participé à l’augmentation des appels vers des centres antipoison, les cas signalés d’exposition et d’ingestion de désinfectants augmentaient déjà avant l'intervention du président. Un rapport publié la semaine dernière par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) indique que les cas d’exposition aux produits nettoyants ont augmenté de 20 % de janvier à mars 2020 par rapport à la même période l’année dernière.

Le CDC note que la hausse des appels a commencé début mars mais avertit qu’il n’est pas possible de prouver un « lien certain entre les expositions et les efforts de nettoyage du COVID-19 ».

« Bien qu’une association de cause à effet ne puisse être démontrée, le contexte de ces expositions correspondait à une couverture médiatique accrue de la pandémie de COVID-19, à des rapports faisant état d’une pénurie de produits de nettoyage chez les consommateurs et au début du confinement », indique le rapport.

desinfectant

1 mai 2020

C'est le muguet du 1er mai...

muguet cadeau

1 mai 2020

COVID-19

Risque de mourir si vous attrapez la covid selon votre âge, selon l’Institut Pasteur.

0-19 ans: 0,001%

20-29 ans: 0,007%

30-39 ans: 0,02%

40-49 ans: 0,05%

50-59 ans: 0,2%

60-69 ans: 0,8%

70-79 ans: 2,2%

80 ans et +: 8,3%

En bas de 50 ans, le risque est inférieur à la grippe.

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